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3,8

sur 2994 notes
Passer d'un livre léger à un Goncourt en quelques pages, il n'y a que cette folle aventure pour nous le faire vivre. Alors j'avoue, j'avais une appréhension quant à la lecture de ce livre.

J'ai été embarqué par l'histoire et le style de l'auteur dès les début. Alors oui, de nombreux mots complexes sont utilisés mais cela n'affecte pas la compréhension même si j'avoue ne pas avoir toutes les subtilités et références.

La magie de cette plume m'a séduit tout au long. Elle est soignée et profonde car elle m'a procuré de vives émotions : pour les évènements décrits, pour la façon de les décrire et pour les réflexions qui en découlent. Je ne suis pas habitué à des phrases sans point pendant plusieurs pages et pourtant un passage m'a littéralement envahi.

Ça parle de quoi ?
Diégane, jeune écrivain sénégalais découvre à Paris, un livre mythique "Le labyrinthe de l'inhumain" paru 80 ans plus tôt. On a perdu la trace de son auteur T. C Elimane depuis le scandale lors de sa publication. Il se lance alors à sa poursuite pour tenter de comprendre.

J'ai vraiment vibré avec le personnage principal tout au long de sa quête et de la toile qu'il tisse autour de l'oeuvre au fur et à mesure de ses rencontres, des pays traversés, des époques, des raisonnements, des secrets percés. Les pages défilaient aussi vite que ma curiosité et ma passion s'accroissaient. J'étais bouleversé par l'écho de mon propre rapport à la lecture.

L'originalité réside dans les nombreuses mises en abyme : le livre dans le livre, le livre qui parle de l'écriture, de l'écrivain, le personnage qui paraît si proche de l'auteur, le récit dans le récit... J'adore les histoires et c'est comme si on m'en avait raconté une multitude dans une seule.

En bref, 🤐
Une claque électrisante, un véritable coup de coeur pour ce récit captivant si bien conté. Une découverte palpitante.
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Depuis longtemps je souhaite lire ce livre, mais la pile sur mon étagère étant déjà conséquente, je n'ai fais que repousser jusqu'à maintenant.

Et bien, j'ai bien fait de finir par me décider car ce livre se dévore. Il est de ces romans qui vous donnent toujours envie de tourner la page, d'autant plus que l'écriture de l'auteur est simple mais intéressante.

Certains passages sont même magnifiques, à noter dans un carnet pour les relire plus tard tant ils décrivent des vérités que nous n'aurions pas su nous formuler nous même, mais qui après lecture, nous semble d'une évidence remarquable.

Allez y les yeux fermés !
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Bien après la bataille, je ne lis ce prix Goncourt que deux ans après sa parution, de quoi oublier le feu des critiques lors de sa sélection.

Un jeune écrivain contemporain sénégalais, Diégane, se prend de passion pour un livre son auteur, T.C. Elimane, oublié voire disparu (accusé de plagiat).
Au cours de ses rencontres, il va découvrir une grande partie de la vie de cet auteur, ces découvertes vont changer la vie de Diégane et sa conception de la littérature à jamais.
Le colonialisme, la dictature en Argentine, les juifs, les tirailleurs sénégalais, la situation des immigrés africains en France et dans leur propre pays, un beau panel de sujets abordés au travers de cette quête. Ou plutôt de ces quêtes que l'auteur met en parallèle : l'histoire de T.C Elimane recherché par Diégane et T.C Elimane recherchant sa propre histoire...
Diégane finit par retrouver la trace d'Elimane qu'un an après sa mort. Il avait laissé une lettre pour « celui qui viendrait », ainsi qu'un manuscrit... (je ne spoilerai pas en révélant ce que Diégane fait de ce manuscrit...)
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Il arrive de commencer un livre comme de plonger dans une eau inconnue et de se laisser porter par son courant. Ce livre porte à un océan!
Mohamed Mbougar Sarr est un conteur dont la prose me rappelle parfois Garcia-Marquez. ll nous porte et nous emporte du Sénégal à Paris, de Paris à Amsterdam, de Amsterdam à Buenos Aires mêlant les décennies et les générations et leurs chocs dans ce XXIème siècle ivre de conquêtes et de modernité.
Il y ajoute une réflexion intime sur le destin d'écrivain et cette essence mystérieuse qu"on nomme inspiration.
Il jette aussi une lumière riche mais sans emphase sur la colonisation et ses ravages sur les cultures qu'elle écrase, lumière qui contribue à comprendre certaines attitudes des personnes des "anciennes colonies".
Un très beau livre, au style enchanteur qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages.
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Ce livre m'a été super bien vendu par ma libraire, mais j'ai été déçue. Il ne m'a pas convenu. Je n'ai pas trop accroché l'histoire de ce livre qui tue, le contexte de magie, les différents personnages qui gravitent autour de l'écrivain, cette simili enquête où l'on fini par ne plus comprendre qui est en train de raconter quoi, à quel époque.
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Irrégulier.
C'est un livre irrégulier dont je me sens perdue entre ce que j'ai aimé et détesté. Entre ce qui m'a fasciné et ennuyé. Il a, à la fois, quelque chose de remarquable dans sa narration mais aussi de mal amené dans sa construction.
La plus secrète mémoire des hommes a tout de ce qu'on attend d'un prix Goncourt, la plume est impressionnante, la richesse des mots aussi, l'intensité de son histoire, son rapport à la guerre, à l'Afrique, sa prestance politique engagée, sa sociologie. Pourtant c'est un roman discontinu qui m'a perdue.
Le début est long à mettre en place, le personne de Diégane, auteur qui cherche sa voie, et qui se met en quête du roman mystérieux et oublié de TC Elimane, n'est pas particulièrement attachant. Et il le restera jusqu'à la fin. Diégane n'est pas le personnage principal de l'histoire, il n'existe qu'à travers les récits des autres, il est le porteur mais pas le conteur. Ca m'a mit en difficultés pendant ma lecture.
La partie du milieu reste la plus fascinante. Mohamed Mbougar Sarr nous emmène dans le mystère d'un écrivain disparu, dans son enquête, sa fascination et les fantasmes qu'il incarne à ceux ( surtout à celles) qui ont su le croiser.
Ici, le roman m'a happé, mais dés que la narration revenait à Diégane, quelque chose m'ennuyait dans ses élucubrations. Malgré la portée puissante de certaines phrases, de certaines scènes, j'ai trouvé que ça traînait inutilement en longueur. La construction des flash-back et des parties racontées devient compliqué à comprendre à la fin et s'enchaîne dans des transitions épileptiques où on se perd facilement.
Et quelle longueur ! A la fin tout m'a parut partir vers une dimension politique où le lien avec l'intrigue principal du livre détonne. Une errance qui m'aura presque fait décrocher du livre. Je reste circonspect de la fin, avec la sensation que je m'attendais à plus, à mieux.
Ou plutôt que j'ai été dupée.
Pour un livre qui parle d'un livre, de la mise en abîme de la littérature, la fin m'a parut étonnement creuse.
Ce livre a été une étrange expérience, à la fois excellente sur certains sujets, de la littérature, au racisme, à l'histoire de la guerre, le mysticisme africain. Mohamed Mbougar Sarr sait écrire et manier les mots mais le roman se noie dans une construction compliquée, et une narration par moment pompeuse autour d'élucubration qui nous font tourner en rond.
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Très enthousiaste dans la première moitié, je sors finalement assez déçu de ma lecture. À la virtuosité des débuts, aux réflexions très intéressantes sur la littérature, à l'atmosphère vaporeuse à la Corto Maltese (le personnage de l'Araignée-Mère, les scènes "hallucinées", la quête centrale du livre et de son auteur, un but insaisissable...) succèdent une écriture plus lourde et plus artificielle, qui se regarde écrire par moments, des incohérences dans la psychologie des personnages (une Brigitte Bollème, auteure d'une horreur d'article raciste en 1938, presque devenue la femme la plus tolérante du monde dix ans plus tard). Je n'ai pas toujours compris où Mohamed Mbougar Sarr voulait en venir. Et puis le tout, à mon avis, malgré la matière et les opportunités, manque cruellement d'émotion.
Cela reste impressionnant dans la langue et dans la maîtrise de cette construction labyrinthique en récits emboîtés.
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Au début, Diégane le narrateur raconte sa vie d'écrivain, comment il est devenu écrivain, comment il a migré à Paris. Je me suis dit, c'est intéressant, mais c'est un livre pour les écrivains.
Ensuite, nous arrivons dans la partie de recherche de T. C. Elimane auteur Sénégalais fascinant du livre « le labyrinthe de l'inhumain » et là nous entrons dans la partie plus intéressante et tout public du roman.
Excepté pour quelques mots en première partie dont j'ai dû chercher la signification sur internet, le livre se lit facilement malgré son prix Goncourt. le style est fluide et le langage est courant à une dizaine d'exceptions près.
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J'ai passé un fabuleux moment de lecture avec ce titre au souffle romanesque impressionnant, foisonnant et qui est une véritable ode à la littérature, un classique en devenir c'est évident, un Goncourt qui méritait pour une fois réellement son prix (à mon humble avis)… Dès les premières pages du roman, le lecteur fait la connaissance de Diégane Latyr Faye, un jeune écrivain sénégalais, qui vit à Paris, de nos jours, l'auteur d'un premier roman, ayant reçu un accueil d'estime. Alors qu'il était lycéen, Diégane était tombé pour la première fois sur le nom de TC Elimane, dans un manuel, puis sur la première phrase de son roman, un peu plus tard. En 1938, l'auteur a en effet publié « le labyrinthe de l'inhumain », un roman qui a beaucoup fait parler dans les journaux, surtout en raison des origines de TC Elimane. Plus tard, un scandale autour de plagiats, a fait tomber son oeuvre dans l'oubli. Diégane est fasciné par cet auteur dont on perdu toute trace. Lorsqu'il a la chance de lire enfin son livre, introuvable jusque-là, la quête commence. « le labyrinthe de l'inhumain » est effectivement indubitablement grandiose. Et si TC Elimane était toujours en vie ? du Sénégal à la France en passant par l'Argentine, c'est une véritable enquête sous forme d'épopée qui s'engage, traversée par l'histoire, le colonialisme, la Shoah, et les rencontres, essentiellement féminines… Je me suis donc régalée à lire ce Goncourt 2021 qui m'attendait depuis deux ans sur mes étagères. Je n'avais pas lu depuis longtemps un titre que je puisse qualifier de « magistral ». J'aurais aimé assister à des rencontres avec l'auteur, pour entendre ce qu'il a pu ressentir à l'annonce de son prix. Bien entendu, à l'instar des grands romans, je me suis parfois perdue dans le dédale que nous présente l'auteur, qui pourtant ne lâche jamais son fil. Car cette quête est compliquée, un puzzle composé de récits, de conversations rapportées, de confessions, de rêves, de bribes de lettres. C'est une lecture exigeante, qui ravira pour autant les lecteurs tenaces. Tout cela pour arriver à cette question fondamentale : écrire ou ne pas écrire ?
Lien : https://leslecturesdantigone..
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J'arrive bien après la bataille avec le Prix Goncourt 2021. » La plus secrète Mémoire des hommes » parue en Poche. Mohamed Mbouggar Sarr, personnage plutôt charismatique, volubile, à l'aise à l'écran comme dans son écriture, cultivé, érudit, un tantinet arrogant et pédant parfois, dans ses propos comme dans son style d'écriture, mais pourquoi pas, le livre est grand, beau et fort, flamboyant même. Beau et fort surtout dans le premier tiers que l'on dévore, captivé par l'histoire, l'enquête d'un jeune écrivain sénégalais, double de l'auteur, sur l'histoire unique d'un livre définitif , touchant à la perfection ingénieuse, « le labyrinthe de l'inhumain, « quel titre formidable qui regorge déjà de mystères, d'images de ses/nos histoires et de ses/nos vies personnelles et les remonte à la surface.
Diegane Latyr Faye , jeune écrivain Sénégalais, donc, décide d'enquêter sur la vie de cet auteur maudit T.C.Elimane , le Rimbaud Africain, insaisissable auteur d'un livre mystérieux dans les années 30, dont on ne saura pas grand chose, encensé par la critique, puis répudié pour cause de plagiat, (mais qu'est ce que le plagiat dans cette histoire, plutôt un collage situationniste dirions nous aujourd'hui ) au point de disparaître lui même, de faire déposer le bilan à son éditeur et de ne laisser que quelques très rares exemplaires chez les bouquinistes . Une presque paraphrase de l'écrivain malien Yambo Ouologem, premier écrivain noir à remporter le Renaudot pour lui aussi disparaître de la circulation pour cause de plagiat.
Portés par une écriture vraiment talentueuse, on s'immerge dans cette histoire inédite, qui aborde des thèmes multiples , la littérature en premier, faut il ou non écrire, la négritude chère à Senghor ( que l'auteur a longuement étudié pour un jour s'en éloigner) , la guerre et la révolution, la Shoah et les tirailleurs Sénégalais, le mystère, le sexe, l'amitié et l'amour, la haine et la solitude, la filiation et la révolution, la colonisation .

« le passé a du temps; il attend toujours avec patience au carrefour de l'avenir ; et c'est là qu'il ouvre à l'homme qui pensait s'en être évadé sa vraie prison à cinq cellules : l'immortalité des disparus, la permanence de l'oublié, le destin d'être coupable, la compagnie de la solitude, la malediction salutaire de l'amour. «

En écrivant moi même ces quelques mots pour témoigner de la beauté de l'oeuvre, tant d'images me viennent à l'esprit. Une musique ? le ballet national du Sénégal
( que j'ai vu enfant). Somptueux . Une chanteuse ? Myriam Makeba. Un chanteur/danseur Argentin ? Carlos Gardel bien sûr. Un personnage historique, plutôt Césaire que Senghor. Un romancier ? James Baldwin sans hésiter. Un film? La Couleur Pourpre . Un peintre ? Pierre Soulages ( facile facile..) Un plat? le bassi salté ( le couscous sénégalais). Un auteur amérindien ? Borges of course. Un quartier de Dakar? La cour des Maures , où des orfèvres assis en tailleur sculptent des bijoux d'argent et d'ébène incroyables. Tout ça transparaît dans le livre! Des citations, par dizaines, on relit des phrases, on les surligne on les annote. On est subjugué, et pourtant, petit à petit, ça se gâte un peu, l'écriture virevoltante se mue en encre lourde, l'histoire ne tient pas la distance , lorsque justement l'auteur nous égare dans son Labyrinthe et sa structure alambiquée en trois livres et quatre biographènes, cela devient fou et flou, ça part dans tous les sens, les personnages se multiplient au point d' essouffler et d'asphyxier le lecteur qui s'épuise à chercher la sortie sans la trouver. Perplexes, on se demande : où veut il nous conduire? Que veut il nous dire au fond? Ou le livre est trop court, tant il y a de pistes à suivre, et Il aurait pu/du nous faire un tryptique, (à la Murakami par exemple) pour nous laisser le temps de nous imprégner de l'histoire, de la culture noire, des familles et des personnes , ou le livre est trop long et des coupes n'auraient pas été superflues . Parfois le trop gâche , et sans boussole point de salut dans cette histoire. Sans dictionnaire pour les mots rares en Wolof non plus. On se surprend, à mi-parcours à ne plus lire que quelques lignes de cette quête interminable, le soir, à s'endormir sur une page, à hésiter à la reprendre le lendemain. Et au final donner un gros coup de collier pour le finir. Pour dire les choses de façon triviale , on s'emmerde un peu, arrivés plein pot au milieu de l'histoire, et contraints de subir un dérapage non contrôlé, jusqu'à se reprendre heureusement vers la fin, avec d'admirables pages sur la littérature qui vont sauver l'ensemble .

« J'attendrai, enfin, que Madag vienne. Je ne pouvais accepter sa demande. Publier ce qu'il y avait dans ce carnet aurait détruit son oeuvre, ou l'égoïste souvenir que je veux en garder. Madag viendra me voir une nuit pour me demander des comptes, peut-être pour se venger, je le sais; et son fantôme, en s'avançant vers moi, murmurera les termes de la terrible alternative existentielle qui fut le dilemme de sa vie; l'alternative devant laquelle hésite le coeur de toute personne hantée par la littérature : écrire ou ne pas écrire. «
Le “back ground” culturel de MMS est impressionnant et non contestable, peut-être aurait-il fallu par instants avoir plutôt droit à un SMS pour le suivre sans s'époumoner.
Ainsi lorsqu'il nous dit” un grand livre ne parle jamais que de rien, et pourtant, tout y est . “ ou encore “ la littérature, pour moi, commence parce que quelque chose, dans le monde et/ou en soi est perdu ou s'est perdu. “
C'est certes magistral , mais la littérature doit aussi conduire à l'émotion Mohamed, et dans ce livre la mécanique des fluides n'est pas toujours bien huilée pour moi.

Au final, si l'enthousiasme l'emporte sur la déception, je garde, hélas , un avis un peu mitigé pour un livre qui va rejoindre une de mes listes , celle des livres qui avant de devenir grands, ont besoin, sans doute, que je les lise plusieurs fois.
Recommandé quand même mais fortement clivant.
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