Fleur de Neige

Ce livre est une mine d'informations sur la vie des femmes chinoises au XIXème siècle, il est extrêmement bien documenté et de ce fait très intéressant.

Une des traditions les plus marquantes est bien sûr celle des pieds bandés, plus qu'une tradition c'est une véritable torture que de bander les petits pieds de fillettes de cinq, six ou sept ans. Faites une recherche google si cela vous dit de voir le résultat en image, c'est terrible ! Et après imaginez-vous marchant avec de tels pieds toute votre vie, pas question de faire de grands exploits.
"Le but était que mes orteils et mon talon finissent par se rejoindre, aménageant entre eux une fente tout en dégageant mon gros orteil, sur lequel j'allais prendre appui pour marcher." p.39

Non seulement ils sont bandés mais il leur faut marcher encore et encore pour accentuer l'efficacité du procédé.
"Un jour, au cours d'une ènième traversée de la pièce j'entendis soudain un bruit sec : l'un de mes orteils venait de se briser." p.44

La petitesse des pieds est un gage de richesse et de qualité, seules les servantes ont des grands pieds.
"La taille de mes pieds allait déterminer la qualité de mon mariage." p.51

Et quelle déveine quand la naissance d'un enfant amène une fille dans la famille car il faut la nourrir jusqu'à l'âge adulte alors que c'est sa belle-famille qui en profitera par la suite.
Les circonstances de ces drames importent peu, car nul n'aime évoquer la perte d'un enfant, même lorsqu'il s'agit d'une fille.' p.61

Dans cette histoire, j'ai découvert ce lien particulier qui peut exister entre deux femmes depuis leur plus jeune âge, elles s'aiment, se disent tout et créent un lien vraiment particulier. Fleur de lis et Fleur de neige avaient beaucoup de points communs (jour de naissance, taille des pieds ...) qui les ont conduites a devenir laotong l'une pour l'autre.
"Le lien du laotong est le fruit d'une décision personnelle, entre deux jeunes femmes qui se jurent une affection et une fidélité éternelles." p.66

Les relations familiales envers les filles sont assez particulières, pour preuve le dialogue ci-dessous entre Fleur de Lis et sa mère le jour de son départ de la maison familiale. Et bien sûr la jeune fille se marie sans jamais avoir rencontré son futur époux.
"- Une femme n'a pas la moindre valeur, tant qu'elle n'a pas quitté son village, lança ma mère.
- Au revoir, maman, psalmodiai-je en retour. Merci d'avoir élevé une fille dénuée de mérite et d'attraits." p.164

Toute leur vie est soumise aux rites, aux traditions, aux cérémonies, tous ces préceptes leur sont inculqués depuis leur plus tendre enfance.
"Mais aussi profonde que fût mon ignorance, je savais au moins une chose : c'est qu'on n'enfreint pas la tradition sans en payer un jour le prix." p.249

J'ai passé presque toute la vie de Fleur de Lis à ses côtés, j'ai vécu sa jeunesse, son adolescence, son mariage, la naissance de ses enfants, des moments plus ou moins difficiles, certains passages sont vraiment prenants.

C'est un livre dense que je suis contente d'avoir lu.

Il me manque un je ne sais quoi pour avoir un avis beaucoup plus enthousiaste mais j'ai pourtant vraiment apprécié ce livre.


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Roman de Lisa See.

Fleur de Lis et Fleur de Neige sont nées le même jour de la même année. Fleur de Neige est issue d'une famille noble, tandis que Fleur de Lis a été élevée dans la misère. Mais Fleur de Lis a un destin particulier: la perfection de ses pieds bandés et son exceptionnelle beauté lui permettent de devenir la laotong - l'âme soeur - de Fleur de Neige. Pendant des années, les deux jeunes filles, puis les femmes qu'elles deviennent, grandissent en échangeant leur savoir. Fleur de Neige apprend à son amie le raffinement, la bonne tenue et le nu shu, la langue secrète des femmes. Fleur de Lis enseigne à son âme soeur les travaux ménagers. Quand vient le temps de leur mariage, Fleur de Lis est comblée par une belle-famille aisée et en vue. Mais Fleur de Neige connait un destin plus sombre. Pourtant l'amitié entre les deux femmes semblent résister aux épreuves du temps. Jusqu'au jour où Fleur de Lis découvre la grande trahison de Fleur de Neige à son égard. La jalousie et la haine remplaçent alors l'amour.

C'est une belle histoire. J'ai apprécié de découvrir les traditions de la Chine impériale du XIX° siècle, les coutumes familiales et la condition des femmes. Terrible découverte que les détails de la pratique du bandage des pieds des petites filles. La narration est simple, fluide. La voix de la narratrice est agréable à suivre, malgré quelques répétitions agaçantes, probablement dûes à une mauvaise traduction. C'est une lecture facile et divertissante.

Rien ne prédestinait Fleur de Lis et Fleur de Neige à se rencontrer, si ce n'était leur jour de naissance et l'aval de l'entremetteuse, à l'origine d'un lien puissant et unique. Dans la Chine du 19ème siècle, les deux femmes nous convient à une exploration précieuse de leurs traditions...

Autre contrée, autres moeurs, autre époque ; à travers le récit captivant d'une amitié bouleversante et intime. À travers la promesse et les voeux échangés dès leur plus tendre enfance, Fleur de Lis et Fleur de Neige se témoignent leur affection. Elles traversent les mêmes épreuves, faites d'obéissance et de résignation, surmontent les peines, échangent un langage secret et réconfortant.

Les femmes ici sont soumises à leur famille ; mutilations, sensualité, drames, maternité rythment leur quotidien qu'elles affrontent avec détermination. Il y a une solennité dans leur renoncement qui ne peut laisser indifférent. Leurs rendez-vous expriment des rapprochements, mais aussi des différences source de souffrance et de malentendus.

L'écriture est belle, descriptive, sublime de féminité. Cette histoire passionne, terrifie, émeut. le soulier au pied bandé et l'éventail deviennent des symboles, une mémoire de vie passée.

Laissez-vous transporter et séduire par ce voyage exotique, à fleur de portée !
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Âmes sensibles et phobiques des pieds, prenez garde ! Dans ce roman il y a bon nombres de mort tragiques et l'on y traite dans le soucis du détail du bandage des pieds alors pratiqué en Chine. J'en avais une connaissance très vague mais l'auteure ici nous en décrit toute l'horreur et je dois bien avouer que je me suis parfois sentie mal... Rien que de l'imaginer mes petits petons souffrent.
Quoiqu'il en soit, ce roman nous plonge dans la Chine du XIXe S. et ses conditions de vie rudes et aléatoires. Les femmes y occupent une place toute définie depuis leur naissance, sans réelle liberté, isolée du monde extérieur, le monde des hommes dont elles ne doivent se mêler. Soumission, servitude, obéissance sont leur seules options. On suit alors le destin de Fleur de Neige et Fleur de Lis, deux jeunes filles unies par un lien sacrée, celui d'être laotong, ou âme soeur. Ce sont deux destins croisés, emprunts d'amour et de tendresse mais également d'incompréhension et surtout de regrets dans une société où les non dits s'accumulent... C'est une histoire d'amitié fusionnelle entâchée par la vie, souvent cruelle, par les obstacles et les pièges qu'elle dresse sur les chemins.
La plume de Lisa See est agréable et le récit plein de douceur. J'y ai appris beaucoup de choses sur cette période et je me suis attachée aux personnages, profonds et bien construits. J'ai vraiment apprécié plonger dans cette lecture qui nous happe, et dont finalement, nous ne ressortons pas indemnes.

Dans ce roman, Fleur de Lis, issue d'une famille de paysans, conte la Chine du XIX siècle. Devenue une vieille dame, elle m'a fait découvrir son histoire et celle de son amitié éternelle avec Fleur de Neige, fille d'aristocrate.

Dans une société où elles ne sont rien, les filles deviennent femmes lors d'une épreuve cruelle et douloureuse : la coutume des pieds bandés. Les os brisés, les chaires meurtries et les membres atrophiés sont la promesse d'un mariage réussi.

C'est à l'occasion des préparatifs de ce rite de passage que les destins de Fleur de Lis et Fleur de Neige vont se lier. Elles sont nées le même jour, de la même année, à la même heure.

Guidées par l'élégance caractéristique des mots de Lisa See, la fille de champs et la fille de soie deviennent laotong, des âmes soeurs. Et à travers les yeux de Fleur de Lis, j'ai assisté à l'éclosion et à l'édification de cette amitié. Mais si l'amitié est un puissant réconfort, elle est également une souffrance brûlante.

« Il faut souffrir pour être belle »
Cette expression ne m'a jamais paru plus appropriée, car si la plume de Lisa See est d'une grande délicatesse, Fleur de Neige n'en est pas moins violent. de la description de la pratique barbare des pieds bandés à la cruauté de la vie, l'auteure n'épargne rien.

À l'instar d'une confidence, Lisa See brosse le portrait d'une Chine profondément patriarcale et traditionaliste. Avec ses mots, elle m'a prise par la main et m'a emmenée dans cette campagne chinoise d'un autre temps.

Lisa See m'a confrontée à la condition féminine de l'époque. Et elle m'a montré comment les femmes étaient façonnées par une société qui ne les considérait pas.

Une nouvelle fois, l'auteure m'impressionne par son incroyable travail de recherches historiques. Fleur de Neige est un roman poétique criant de vérité qui saura conquérir les adeptes de romans historiques.
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Oui, merci à notre talentueuse Lisa SEE car j'ai beaucoup aimé le style d'écriture et la grande qualité de son récit. J'ai vécu tout au long de ce livre des heures mémorables de dépaysement total dans cette Chine du 19ème siècle. Au fil des années qui passent, on découvre quel est le destin de ces petites filles puis de ces femmes chinoises. Des destins certes hors du commun et pour certaines, très cruels... C'est un livre fabuleux, envoutant mais aussi dur et poignant.

Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout
jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d'origine
aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les
signes concordent : elles seront laotong, âmes soeurs pour l'éternité. Les deux
fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s'acharne
à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que
la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par
son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L'amitié sacrée des deux
femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?

Oui,j'ai aimé cette belle histoire d'amitié entre ces deux jeunes femmes, ces deux "laotong" que nous suivons tout au long de leurs vies respectives. J'ai aimé découvrir les diverses traditions de cette Chine du XIXe siècle comme l'écriture Nu Shu, système d'écriture exclusivement utilisé par les femmes du district de Jiangyong, dans la province du Hunan en Chine. Les femmes, s'écrivaient tous leurs secrets mais aussi des poèmes en code sur des bouts de tissus, papier ou des éventails ( comme nos héroines ) et tous ces trésors étaient brûlés lors de leurs funérailles pour être emportés avec elle. J'ai été terrifiée en découvrant un peu plus sur cette horrible coutume des pieds bandés ... J'y ai découvert une culture bien différente de la nôtre et les femmes de cette époque ont dû énormement souffrir physiquement et moralement...

Cependant,j'ai trouvé beaucoup de longueurs et certaines répétitions tout le long du roman. j'ai mis du temps à le terminer... J'ai également trouvé pesant tous ces malheurs successifs qui arrivent à certaines...

Une jolie lecture mais qui me laisse un goût d'inachevé...

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J'ai vraiment aimé ce livre par la mine d'informations qu'il donne. Comment vivait-on en Chine, quelles étaient les traditions, on bandait les pieds des jeunes filles, on écrivait en "nu shu" secrètement entre femme, on avait parfois la chance d'avoir une âme soeur.
Mais il n'empêche que naître femme était la pire des destinées. Votre famille vous considérait comme une branche inutile, parce qu'elle devait vous nourrir pour vous voir partir dans votre belle-famille. On ne s'attachait donc pas à vous, vous manquiez d'affection et d'amour, on vous apprenait l'obéissance, la résignation, les devoirs d'une bonne épouse et mère, puis on vous bandait les pieds et on vous mariait à un homme sans même que vous l'ayez vu. Vous intégriiez sa famille comme une servante, vous étiez là pour tous, il vous fallait servir.
Ce dévouement n'était payé d'aucun retour puisque malgré tout, vous étiez responsable de tous les malheurs qui frappaient vos familles, fécondité, sexe des enfants, moralité de votre mari, etc...
Ainsi était la vie des femmes dans ce pays immense écrasé par des coutumes millénaires.
J'ai regretté un manque de fluidité et d'émotions dans la forme, même si parfois le récit vous fait monter les larmes aux yeux, mais je trouve malgré tout qu'il manque un peu d'emphase. Enfin il apporte tellement en dehors de ça que je le classerai dans les meilleurs que j'ai lu.

Ce roman est une véritable immersion dans la vie des femmes dans la Chine impériale du 19e siècle.
Tout en suivant l'enfance, l'adolescence, la vie d'épouses et de mères des héroïnes unies par le lien de laotong, j'ai découvert les tortures, morales et physiques, endurées par ces femmes, et j'ai beaucoup appris sur leurs us et coutumes.
Un roman minutieusement documenté et très bien écrit.

Les maltraitances de la femme au service des hommes, perpétué par les femmes : complexes, peur, légendes, toujours le bâton, seulement l'espoir de la carotte. La carotte ? Un espoir d'accomplissement dans un fils qui perpétuera la lignée. Un accomplissement flou, sans corps, intangible puisque la pression ne cesse jamais et s'entretient dans un cercle vicieux de dépendance et de maltraitance encouragé par la tradition qui étouffe jusqu'à ce lien si précieux de laotong, d'âmes soeurs, qui unit l'héroïne tragique à la protagoniste, leur seul asile.

Aphorismes et profondité creuse défendent l'indéfendable, jolis papiers pour mieux emballer cette oppression qu'on décore du nom de tradition. le linceul idéal à celles qui sont fauchées par elle ou après avoir déjà tant souffert sans avoir pu ne serait-ce qu'apercevoir à travers les croisillons de leurs fenêtres le bonheur auquel elles étaient promises pour avoir été si méritantes. Mais on se tait, on sourit, on se dévoue toujours plus parce qu'on veut croire que le monde est juste pour se donner une illusion de contrôle à polir les barreaux de sa cage. On est responsable de ses malheurs – si la faute n'a pas eu lieu dans cette vie, c'est qu'elle a été commise dans la précédente.

Plus qu'un roman qu'on referme avec le sourire satisfait de quelqu'une née à la bonne époque au bon endroit, ce livre agit davantage comme un rappel de ce qu'on est, toutes et tous, prêt•e•s à accepter – par peur, par convention, par vengeance, par amour ou pour justifier un vécu malheureux. Celui-ci est écrit avec la finesse et la pudeur nécessaires pour en parler avec beaucoup d'efficacité... tant que le style et l'accumulation des trivialités domestiques sur plusieurs paragraphes ne rebutent pas. Je n'ai pu vraiment profiter de cette histoire qu'en passant en diagonale sur quelques passages, sans conséquence sur l'intrigue – la spirale qui nous entraîne jusqu'au dénouement est à ce point lente qu'en ouvrant au mauvais chapitre, je n'étais pas bien perdue.

Un livre intéressant, riche des informations et des idées qu'il transmet qui vaut d'être lu pour celles-ci mais ni pour son style (à voir s'il s'agit de la traduction) ni pour sa narration en général.