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Dorothy Parker, égérie des grands romanciers américains de l'entre 2 guerres, joliment mise en scène par Mr Seigle, nous fait le show chaud, seule ( et unique en son genre) maîtresse à bord de cette toute petite pièce.
88 pages d'un monologue épicé, acidulé, "légèrement" grossier, à l'humour grinçant , percutant et provocant, à la manière ( langage châtié en moins) d'un Guitry au féminin.

"Pendant vingt deux ans, à Baltimore, on oublia l'urne de Dorothy Parker sur une étagère de la grande bibliothèque de l'Association nationale pour l'avancement des gens de couleur, à l'endroit où aurait normalement dû être rangé son roman.
En 1988, on a cru lui offrir une sépulture décente en enfouissant ses cendres dans le parc de cette association. Ils auraient mieux fait de la laisser là où elle était ! Quelle plus belle sépulture pour un écrivain de cette taille que de laisser ses cendres sur une étagère au milieu de ses oeuvres ? "
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Nous sommes sur une scène de théâtre. Huit tableaux égrènent les heures marquantes de la vie d'une femme. Huit tableaux où, pendue au téléphone à l'instar de la "Voix humaine de Cocteau", cette femme, vit, vibre, souffre, vieillit et meurt.
Jean Luc Seigle, comme il l'avait fait en romancier pour Pauline Dubuisson, prête sa plume et sa sensibilité à un personnage de théâtre bien réel : la nouvelliste américaine, Dorothy Parker, amie d'Hemingway, mariée deux fois au même scénariste, Alan Campbell, de douze ans plus jeune qu'elle. Dottie vit une vie libre et assez alcoolisée dans un hôtel de New York. Elle est copine avec une milliardaire, elle aime les chiens, la dive bouteille, les amants jeunes et a pour confident indéfectible le portier noir de l'hôtel, Charly, qui lui fera connaître et aimer Martin Luther King à qui elle léguera ses droits d'auteure. Elle est inquiétée par le bureau des Activités Anti-américaines au temps
du Maccarthysme, manquera de peu d'être la scénariste d'une comédie pour Marilyn Monroe qui a la mauvaise idée de mourir juste avant...et rêve d'écrire un roman qui ne verra jamais le jour.
Un joli texte de théâtre, qui se joue encore au Lucernaire...et que j'ai grande envie d'aller voir.
Il n'a pas l'épaisseur, ni la profondeur des romans de Seigle, mais on y retrouve son empathie et sa tendresse pour les personnages à la marge, les éclopés de la vie, ceux qu'on n'écoute pas assez ou d'une oreille distraite, et dont la voix éraillée , derrière la gouaille et les provocations, dit la solitude et le besoin d'amour.

PS: ça y est, veni, vidi, amavi! Je suis allée au Lucernaire qui redonnait la pièce de Seigle! La mise en scène d'Arnaud Sélignac est inventive, rythmée et dynamique, comme une improvisation de jazz. Quant à Natalia Doncheva, seule en scène pendant plus d'une heure, à quelques mètres de nous, elle est excellente : tour à tour mondaine et gouailleuse, percutante et bouleversante. Un spectacle à ne pas manquer.
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Une petite pièce de théâtre, un hommage à un écrivain des années 50, Dorothy Parker.
Auteur que je ne connaissais pas et là je remercie Jean Luc Seigle qui sous sa plume je suppose très proche de celle de Dorothy Parker nous fait partager, découvrir cette auteur, une femme qui osait défier les préjugés, politiquement incorrecte, une femme aimant la vie, les hommes, l'alcool, non dépourvue d'humour, parfois sarcastique, caustique.
Cette pièce de théâtre est drôle, j'ai souvent ri et maintenant je n'ai qu'une seule envie aller voir cette pièce qui est jouée au théâtre Lucernaire à Paris jusqu'au 19 mars.
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Comme au théâtre! Arrivez à l'heure cette pièce est très courte!Dorothy Rothchild Parker ,scénariste vieillissante vit dans la suite d'un hotel de New York .
Elle passe sa vie au téléphone. Avec son ex mari avec qui elle envisage un second mariage somptueux. Avec le concierge de l'hôtel qui devient son confident..Avec son amie riche.
Ce qui est remarquable c'est la personnalité de Dorothy .Elle a l'art de la formule,elle est"vacharde".
Nous sommes dans les années 50 et il y a du Sacha Guitry dans ce texte, on s'amuse! Cette femme est courageuse ,elle affronte Mac Carthy,Hoover ,elle les demonte!
Elle fait don de ses droits d'auteur à Martin Luther King "pour faire chier le KKk"
C'est innatendu dans la forme et jubilatoire dans le fond
Petit bijou..
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Cette pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Seigle (du théâtre ? Oui et j'avoue n'en avoir pas lu depuis le temps du collège/lycée) met en scène Dorothy Parker. Et Jean-Luc Seigle se glisse dans sa peau avec brio ! En huit tableaux allant de 1950 à 1962, Dorothy Parker sous la plume de l'auteur revit et c'est un pur plaisir. Dans sa chambre de l'hôtel Volney, le plus souvent un verre de whisky à la main, au téléphone soit son ex-mari ( qu'elle épousera une seconde fois et dont elle divorcera encore) soit avec une de ses amies ou encore avec Charly le concierge de l'immeuble, j'ai retrouvé son humour caustique, grinçant, acéré que j'avais découvert avec Hymnes à la haine puis dans Mauvaise journée demain.

Car Dorothy Parker dit ce qu'elle pense. Des femmes d'intérieur au monde d'Hollywood, de son incapacité à écrire à un roman en passant par la société américaine, elle n'épargne personne. Mais cette pièce permet également d'apprendre des éléments de la vie de Dorothy Parker que j'ignorais. Par exemple, ayant pris la défense de deux personnes, elle sera victime du maccarthysme et taxée d'être communiste, et bien d'autres choses.

Jean-Luc Seigle rend un bel hommage à cette nouvelliste et scénariste. Une femme engagée , fine observatrice à la personnalité incroyable mais également fragile. Un régal !
Cette pièce été jouée au théâtre le Lucernaire de janvier à mars 2016.


Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Quel personnage ! Je découvre Dorothy Parker et j'en suis enchantée.
Je ne sais si ses nouvelles sont aussi drôles qu'elle mais j'ai bien envie de la lire car j'apprécie déjà la femme qui a tiré la vie par tous les bouts.
Je n'ai malheureusement pas vu la pièce de théâtre de Jean-Luc Seigle "Excusez-moi pour la poussière" jouée au Lucernaire jusqu'en juin 2016 mais je fréquente ce lieu et sa librairie et j'y ai découvert ce texte.

Il s'agit d'un monologue de Dorothy Parker, en huis clos à l'hôtel Volney de New-York (avec un petit passage à Hollywood).
C'est une sorte de biographie sur la fin de sa vie entre 1950 et 1962 (elle meurt en 1967).
Le texte est court mais il apprend beaucoup de choses passionnantes sur sa vie familiale, son engagement politique et son oeuvre littéraire.
Elle est critique littéraire et a écrit de nombreuses nouvelles, poèmes et scénarii mais elle est obnubilé par l'écriture d'un roman qu'elle ne parviendra pas à écrire. Sa vie est pourtant un roman, forte de ses convictions et de son amour pour Alan qu'elle épousera deux fois.
Après s'être engagée pour Sacco et Vanzetti, celle qui s'habillait chez Dior et vivait à l'hôtel a non seulement tenue tête à la Commission des activités antiaméricaines au temps du maccarthysme mais a aussi milité pour la cause des noirs américains. Elle va d'ailleurs léguer ses droits d'auteure à Martin Luther King.
Alcoolique, excessive et subversive elle mérite vraiment d'être lue.

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Cinquante-cinq minutes de lecture et de pur bonheur , Dorothy Parker ou Dottie est un personnage immanquable. Forte tête. Alcoolique. Amoureuse, mariée deux fois avec même homme. C'est aussi une féministe, une femme parfois méchante mais aussi touchante. 

'Elle ne chante pas et pourtant Dorothy Parker a tout d'une diva. Habillée par Dior, elle observe l'Amérique de son temps avec un sens de l'humour décapant qui n'a d'égal que son élégance.'

Un petit livre, une pièce de théâtre qui fait du bien en huit tableaux, Dorothy Parker à l'humour caustique , dans sa chambre de l'hôtel Volney nous brosse un portrait de la société Américaine des année 50-60. 

"C'est important d'avoir des amis riches sinon vos ratez beaucoup de choses à New York. Mais les autres ... les femmes d'intérieur ! Celles-là, je les déteste. Tellement ligotées au bonheur. Non mais faut voir comment elles font attention à tout ce qui pourrait mettre en péril ce bonheur de rien du tout."

Elle s'adresse au téléphone à son ex futur  mari , à sa chienne Misty , au concierge de l'hôtel. Cette scénariste qui va devoir s'expliquer devant la commission des activités anti-américaines est à la fois troublante et attachante . Elle va jusqu'à répéter et enregistrer sa future audition, se moquant de Hoover, prônant un alliance avec l'URSS . Rejetée par Hollywood, elle se lancera dans l'écriture de nouvelles et de poèmes.

" C'est difficile d'écrire un roman. Oui, c'est difficile ! Il faut du souffle ! Et moi je n'arrive qu'à écrire des histoires asthmatiques. Et puis l'écriture des scénarios c'est une saloperie, t'imagines pas ! Ça te prend tout ton sang littéraire et après tu n'as plus envie de rien..."

Dorothy Parker, très engagée politiquement, léguera ses biens au mouvement de Martin Luther King.
Lien : http://dunlivrelautre.blogsp..
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Un vrai petit bijou, tout simplement !
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J'avoue que j'avais quelques réticences à me lancer dans la lecture d'une retranscription d'une pièce de théâtre.
Et bien, j'ai été TRES agréablement surprise et ce pour plusieurs raisons :

D'abord, ce texte est vraiment agréable à lire, on visualise parfaitement ce qui se passe sur scène grâce aux multiples petites indications que nous donne l'auteur.

Ensuite, pour m'intéresser au personnage que fut Dorothy Parker, et avoir lu deux recueils de ses nouvelles ("La vie à Deux" & "Mauvaise journée demain"), j'ai vraiment eu l'impression de l'entendre parler à travers cette pièce!
Le ton caustique de Dorothy Parker, son humour, son autodérision sont bel et bien présents.

On y retrouve enfin ses thèmes de prédilections, tels que la place des femmes dans la société Américaine des années 50, les rapports hommes/femmes, ses prises de positions politiques et celles en faveur de la Communauté Noire aux USA en pleine période de combat en faveur de leurs droits civiques, ....

En faisant débuter sa pièce par une Dorothy qui implore le téléphone de se mettre à sonner, je me dis que Jean-Luc Seigle a voulu faire un petit clin d'oeil à Dorothy Parker car c'est le thème de la nouvelle "Le coup de téléphone" (tirée de "La vie à deux").

Bref, si vous souhaitez passer quelques heures en compagnie de Dorothy Parker, lisez ce court texte, très bien écrit, vivant...ou mieux si vous en avez l'occasion, allez voir la pièce de théâtre.
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"Excusez-moi pour la poussière" est une pièce de théâtre, ou plutôt un "one-woman-show" qui met en scène Dorothy Parker à différents moments de sa vie. de conversations téléphoniques en bouteilles de whisky, elle évoque le roman qui lui échappe, son interrogatoire par la commission des affaires antiaméricaines et sa relation passionnelle avec son ex-, futur et ex- mari. Sa verve n'épargne personne et surtout pas elle, qui hait les femmes d'intérieur et Hollywood, qui échoue à écrire un roman, qui s'habille de Dior et se moque férocement de la société américaine, capitaliste et puritaine. Un festival d'humour caustique, grinçant, mordant sous lequel affleure la tragédie.
L'écriture de Jean-Luc Seigle épouse cette personnalité flamboyante, engagée, élégante jusque dans le secret de son désespoir. Une femme et un hommage magnifiques !
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