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Laurent Seksik, le cas Eduard Einstein - 2013 -

Voilà un très beau livre sur la part de lumière, mais aussi la part d'ombre du grand Albert Einstein. L'écriture fine, toute en nuances et en intensité, nous confronte aux destins de ses proches, de ses trois enfants, mais d'Eduard surtout, schizophrène à dix-huit ans.

L'oeuvre est si dense et les malheurs sont si profonds que j'ai dû prendre des pauses après chaque chapitre pour me reposer le coeur et l'esprit. Les monologues d'Eduard, s'ils sont déroutants sont parfois curieusement empreints de sagesse et Mileva, la mère, est bouleversante dans son amour pour son fils.

Il s'agit ici d'une exofiction. On ne peut donc être certains de tout, mais Seksik semble avoir fait une recherche minutieuse et la reconstruction de ces vies est empreinte d'une telle précision qu'on y adhère complètement. L'écriture est très belle. le roman se termine sur un émoi : celui d'Eduard et le nôtre !


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Plus qu'une biographie originale, un véritable roman. Quel calvaire qu'être le fils de quand on est atteint d'une maladie mentale. A l'époque dans l'ombre du père et de la barbarie, il serait de nos jours à la lumière éblouissante des flashs de journalistes en quête de sensationnel. Très bon roman.
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Lire le cas Eduard Einstein a provoqué un véritable dilemme. J'avais hâte de m'y replonger chaque soir et je regrettais de le lire si rapidement. Voilà, c'est fini, je l'ai lu… et je le relirai tant l'histoire des Einstein m'a passionnée. de cet éminent scientifique, prix Nobel de physique en 1921, on connaît E=mc2 et sa célèbre photo où, facétieux, il tire la langue à l'objectif. On sait moins qu'il était le mari de Mileva Maric, une brillante jeune femme qu'il rencontra sur les bancs de la célèbre école Polytechnique de Zurich, qui lui sacrifia sa carrière et lui donna trois enfants, une première fille, Lieserl dont la naissance sera gardée secrète, abandonnée puis décédée de la scarlatine à quelques mois, Eduard, le dernier né atteint de schizophrénie à 20 ans et, entre les deux, Hans-Albert le seul digne d'être un Einstein. Albert abandonna cette charmante famille un jour sur le quai de la gare de Berlin pour se lier à sa cousine Elsa.

On plonge au coeur de cette famille dont le père est quand même LE génie du XX° siècle, le type qui »a changé par sa théorie fondamentale de la relativité, la conception humaine du temps, de l'espace et de l'univers, bouleversant la pensée scientifique et philosophique ». Une famille avec son lot de souffrances ; la mort d'un enfant, la séparation, la maladie, la guerre, l'exil… Mais dans ce récit, l'auteur évite les clichés, mère abandonnée éplorée dépressive, père volage immature, enfants traumatisés et revanchards… au contraire, le courage de Mileva, la culpabilité d'Albert sont exposés.

La construction du roman est très intéressante, un chapitre que l'auteur consacre à la famille et un chapitre où Eduard 20 ans, hospitalisé pour la première fois suite à une crise de démence prend la parole et raconte. Et ce sont ces chapitres que j'avais hâte de retrouver. C'est incroyable à quel point ils sonnent juste, on entre dans le système de pensée du malade, on est saisi par ses réflexions pleines de bon sens. Eduard était un enfant brillant, et » la schizophrénie n'affecte pas à proprement parler l'intelligence du malade mais occasionne souvent un certain nombre de déficits cognitifs qui perturbent et diminuent la capacité de la personne à réagir de manière appropriée avec son milieu. »

J'ai trouvé attachants tous les personnages de cette histoire déchirante, et particulièrement Eduard bien sûr. J'ai aimé que l'auteur me parle d'eux, de cette façon. Une lecture que je ne suis pas prête d'oublier !

http://levoyagedelola.wordpress.com/
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Voilà un livre déconcertant… ce n'est pas le genre de livre que j'ai l'habitude de lire mais il m'intriguait au vu des critiques unanimement favorables sur Babelio. J'avoue qu'il est prenant, c'est une biographie du fils et du père à plusieurs voix qui déroule la vie de la famille Einstein. C'est habilement construit autour de ce génie toujours absent et des répercussions sur ses enfants. La noirceur et la succession de drames m'a toutefois légèrement oppressée. Une tranche de vie intéressante surtout de mon point de vue pour le tableau des époques marquantes traversées (la montée du nazisme, le maccarthysme) et la vision des maladies mentales soignées à coups d'électrochocs….
Un livre intéressant, légèrement dérangeant mais un peu trop « plombant » pour moi…
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Eduard, fils d'Einstein et de Mileva est de plus en plus violent. Interné régulièrement, il subit les traitements d'électro-chocs. Ses voix intérieures sont toujours là. Nous sommes en période de guerre, Eduard étant en Suisse, n'est pas exposé à la vindicative du dictateur qui considère son père comme un juif et qui ne veut plus des malades. Pourquoi Eduard est-il atteint de cette maladie ? Est-ce héréditaire ? Einstein part vivre en Amérique avec sa seconde femme. Eduard reste avec sa mère, un autre traitement est essayé : le prolonger dans le coma. Milena, Eduard et Eistein nous content cette histoire, chacun à sa façon et ce qui fait de ce roman, un roman captivant. L'écriture, l'histoire sont d'une remarquable beauté qui ne laissent pas insensible.
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Je craignais un peu la confusion entre roman et biographie, jouant sur la renommée des personnages décrits, avec tout ce qu'il y a d'hasardeux de prétendre refléter les pensées intimes de quelqu'un d'autre. Et puis, je l'ai lu quand même, comme un roman. Personne ne saura jamais si l'Einstein décrit correspond à son modèle réel, mais il faut reconnaître à Laurent Seksik un souci de sérieux, de pondération, et beaucoup de talent. L'histoire décrite est particulièrement émouvante, indépendamment des noms de ses protagonistes.
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Eduard, Einstein, le fils oublié d'Albert Einstein, a vécu une grande partie de sa vie dans un asile de Zurich. Diagnostiqué schizophrène à l'âge de vingt ans, il n'a plus revu son père pendant des décennies, celui-ci ayant émigré aux États-Unis.
Albert a rencontré sa première femme Milena, alors que tous deux étaient étudiants. Ils ont eu trois enfants mais leur première petite fille, qu'ils ont eu avant le mariage a été placée (abandonnée ? cachée ?) en nourrice et n'a pas survécu. Cela a été leur premier drame, tenu caché juqu'en 1986, lorsque la correspondance entre Milena et Albert a été découverte, correspondance qu'elle aurait du détruire, à la demande d'Albert, ce qu'elle n'a pas pu faire. Puis après leur mariage ils ont eu les garçons : Hans-Albert et Eduard sur la photo ci-dessous avec leur mère.
Lorsqu'ils partent vivre à Berlin, Milena, qui se retrouve souvent seule avec les garçons, devient jalouse et découvre un jour qu'elle est trompée. Humiliée, elle va retourner vivre à Zurich où elle se sent mieux. Albert ne viendra que rarement les voir. le couple se sépare, puis divorce. Albert se remarie. Milena souffre...se replie sur ses enfants, provoquant chez eux une véritable haine pour leur père.
Mais Eduard va de moins en moins bien. Il entend des voix, devient violent et le jour où il s'en prend à sa mère, les voisins appellent la police. Sur l'avis du médecin de famille, il est interné à Brughölzli. Il y restera jusqu'à sa mort, ne sortant que pour quelques week-end pour voir sa mère, puis après la mort de celle-ci, pour se rendre dans une famille d'accueil.
Voilà le destin tragique du fils d'Albert ! Que de gâchis à une époque où les soins psychiatriques en sont encore à leurs balbutiements...

"Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution", écrira Einstein, alors qu'il se trouve en exil aux USA et n'a pas vu son fils depuis des années. Il faudra qu'il arrive à un âge avancé pour réaliser qu'aller voir son fils lui fait peur, et qu'il ne peut surmonter cette faiblesse...
Lâcheté ? Impuissance ? Refus de regarder la folie en face ? Culpabilité ? Qu'importe ! Cela n'enlève rien au "grand homme"...
Ce qui fait la richesse de ce roman c'est que les trois personnages principaux s'expriment à tour de rôle et que les événements sont relatés de leurs points de vue. En effet, tous trois sont meurtris et souffrent à leur façon. L'auteur ne porte aucun jugement et le lecteur non plus...
La vie d'Eduard Einstein, fils méconnu d'Albert, est prétexte à parler du savant, de sa vie intime, mais aussi de son oeuvre et des problèmes que ses idées ont pu lui causer, lui qui était un pacifiste. Il regrettera par exemple toute sa vie d'avoir poussé Roosevelt à lancer le projet de bombe atomique. C'est aussi un bon prétexte pour l'auteur pour parler de la schizophrénie, et des tentatives de traitement de l'époque.
Au-delà du drame personnel de cette famille brisée, le lecteur ne peut pas passer à côté du contexte historique : les années 30, la montée du nazisme, la guerre et l'après-guerre, le climat délétère du maccarthysme (une période de l'histoire américaine_1950-1954 _pendant laquelle le sénateur Joseph Mc Carthy et sa commission traqua sans relâche des personnalités prétendument communistes et leurs amis). L'auteur choisit de donner la parole aux journaux, à la radio... pour relater ces événements.
A la fois roman et récit de vie, ce livre met l'accent sur des aspects méconnus de la vie du grand génie.
Le lecteur retiendra que l'on peut être un grand homme et avoir ses propres faiblesses, ce qui nous rend ce génie finalement plus humain.
A lire absolument !
Pour une critique plus complète...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Outre nous éclairer sur ce qu'a été la vie d'Eduard Einstein, le fils du célébrissime Albert, ce livre nous montre aussi le quotidien du père, loin des froufrous du prix Nobel et de la célébrité. Pourchassé en Allemagne pour sa religion puis plus tard pour son pacifisme, assimilé à du pro-communisme, aux États-Unis, sa vie n'est pas uniquement celle que ressassent nombre d'ouvrages de vulgarisation. Un grand bravo à l'auteur pour nous apporter cet éclairage nouveau !
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Eduard Einstein, fils du Prix Nobel de physique Albert Einstein et donc voué à de grandes choses avant qu'il ne soit diagnostiqué schizophrène à 20 ans et interné par sa mère jusqu'à sa mort en 1965 à l'âge de 55 ans dans l'asile de Burghölzli à Zurich.
« Jusqu'alors, elle n'avait pas pleuré. Elle n'était pas encline à la tristesse. Seule, la peur occupait ses pensées, une frayeur immense, une terreur de mère ».

Le grand physicien resta sans ressource face à la maladie de son fils : « Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution », et fuira l'Europe en guerre pour rejoindre l'Amérique où il enseignera à Princeton, abandonnant son fils et laissant son ex-femme Milena se dépêtrer.

L'auteur se base sur des faits réels pour capturer l'état d'esprit de ces trois personnages, dans ce roman il est pourtant tentant d'accabler le père. Il se marie avec une femme lui sacrifiant sa carrière, abandonne leur petite fille dans la famille de sa femme, il divorce, laisse son fils cadet enfermé dans un asile sa vie durant, lui rend visite une seule fois en 1933 avant sa fuite et ne revint jamais. Ce père absent ne revint jamais voir son fils, de l'autre côté de l'Atlantique il a bien d'autres causes à défendre celle des noirs ou des juifs par exemple. La culpabilité et l'impuissance le ronge mais ne changeront rien.
« Il a eu tous les courages. Braver la Gestapo, soutenir la cause des Noirs, aider à la création d'un État Juif, ne pas baisser l'échine, écrire à Roosevelt pour construire la bombe contre l'Allemagne, écrire à Roosevelt pour arrêter la bombe contre le Japon… mais, aller voir son fils est au-dessus de ses forces. Il a trouvé ses limites. Seul l'Univers ne connaît pas de limites… ».

Les trois personnages souffrent chacun à leur manière, chacun dans leur coin. L'amour qu'ils ont les un pour les autres est pourtant présent mais les fait souffrir.
Le plus poignant a été de découvrir les pensées d'Eduard, de partager son quotidien enfermé dans sa tête et ses délires, de ses moments de lucidité pendant lesquels il fait preuve de beaucoup d'humour et de sarcasmes.

Par delà l'histoire de la famille Einstein il est question de la montée du nazisme et l'arrivée de la guerre marque le début de la persécution des juifs et de la menace qui pèse sur les intellectuels dont la seule échappatoire est l'exil. Mais on y aborde également un fait nouveau pour la période : la schizophrénie et pour cela il est fait, de nombreuses fois, référence à Freud.

C'est une lecture prenante et éprouvante de ce drame familial qui, je dois l'avouer, m'a fait oublié qu'il s'agissait d'un roman.

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Eduard Einstein est le fils cadet d'Albert et de sa première épouse, Mileva. Alors qu'il étudie la médecine et se passionne pour la philosophie, Eduard adopte des comportements délirants. A l'âge de vingt ans, il est interné dans un hôpital psychiatrique en Suisse, par mesure de protection envers lui-même et les autres.

L'auteur fait alterner les récits de la vie d'Eduard, de sa mère et de son père, présentant ainsi les points de vue et le ressenti de chacun, en partie imaginés.
Le contexte historique et politique est parfaitement restitué, de la venue au pouvoir d'Hitler à la guerre froide.
L'analyse psychologique des personnages est profonde et fine. le portrait d'Albert Einstein est particulièrement intéressant, mettant en évidence le contraste entre sa réussite publique et ses difficultés familiales.
Le personnage du fils est brillamment campé également : Eduard paraît aussi effrayant qu'attachant.

Un seul bémol à ce cortège de louanges : les phrases sont souvent courtes, style qui saccade et ralentit ma lecture, et que je fuis généralement.
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