Les caractéristiques de l'espèce

Je résiste mal (sursaut de dignité parce qu'en fait, je ne résiste pas du tout, faible et sans volonté que je suis) à la collection Terres d'Amérique, alors quand j'en croise un, pas question de le laisser filer. C'est ce qui s'est passé avec Les Caractéristiques de l'Espèce. Ignorant complètement de quoi il s'agissait, plus encore que c'était un recueil de nouvelles (hein ? C'est écrit que la couverture ? Ah) je me suis jetée dedans tête baissée... jusqu'à ce que je constate qu'il était plus facile pour lire de la relever un peu.

1ère nouvelle, "Ici vivent des Monstres", j'accroche pas trop mais bon, pas un problème avec les recueils de nouvelles, à part de très rares cas que je ne peux m'empêcher de citer : "Knockemstiff" de Donald Ray Pollock & "Lâchons les Chiens" de Brady Udall, il y a toujours des segments plus faibles que d'autres. Enthousiasme toujours haut perché, j'enchaîne... 2ème, 3ème nouvelle etc, mais non, rien à faire ça ne prend toujours pas. L'écriture de Nathan Sellyn n'est pas en cause, son style non plus et même si ses nouvelles abordent des sujets divers et plutôt bien trouvés, malgré tout il y manque ce petit grain de jalapeño qui fait l'accroche. Là, rien. Pas d'ennui, ça se lit bien mais malheureusement, ça ne se retient pas une fois le livre refermé.
Peut-être mon premier Terres d'Amérique qui me laisse un petit goût de rance, tout petit donc c'est pas grave, mais quand même...

Ce recueil est un condensé d'intensité. Reflet de notre société, les nouvelles de Nathan Sellyn sont troublantes, nerveuses, glaçantes, incisives, bouillonnantes, intenses de désespoir et de dépravation.
Certaines ne font que 4 pages mais c'est du brutal, du viscéral. Chaque nouvelle est construite à merveille avec une fin désarçonnante.
Avec « Les caractéristiques de l'espèce » l'auteur explore toutes les noirceurs de l'être humain et emporte son lecteur au royaume de la désillusion.

« Des nouvelles fortes, imprévisibles, surprenantes, qui vous prennent à la gorge." Joyce Carol Oates

Traduit par Judith Roze
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Je ne suis pas une grande amatrice de nouvelles SAUF que le recueil de Nathan Sellyn m'a vraiment emballé. Véritable peinture de notre société contemporaine (ici la société canadienne), de sa jeunesse, de ses recoins les plus sombres... dans un style très énergique.