À la bibliothèque, j'ai emprunté
Les temps noirs un peu par hasard, parce que j'avais pris un autre bouquin d'
Abdelhak Serhane. Souvent j'aime bien repartir avec deux ou trois trucs différents d'un même auteur de me faire un meilleur portrait de son oeuvre. le résumé de la quatrième de couverture faisait mention de la guerre du Rift. Ça m'a intrigué, intéressé, l'histoire du Maroc ne m'est pas aussi connue que je le souhaite. J'ai de vagues souvenirs des combats d'Abdelkrim, je pensais en apprendre plus sur cette partie de l'histoire de ce pays qui occupe une place particulière dans mon coeur.
Eh bien, non. Bon, une partie m'en incombe : si j'avais lu correctement le résumé, j'aurais remarqué que l'intrigue de ce roman se déroulait à la veille de la Seconde guerre mondiale. Deux grands adolescents, presque des jeunes hommes, doivent faire la part des choses entre les traditions et tout ce que la France, la nation du protectorat à l'époque, l'ennemi, peut offrir. La modernité, des conditions de vie différentes. Meilleures? Mais, accepter cela, c'est accepter d'être colonisé, fraterniser avec l'ennemi. le combat d'Abdelkrim et sa mort auraient-il été en vain? Ces questions et d'autres tourmentent les deux jeunes hommes. Les récits qui mettaient ce « héros » en valeur, ils servent à inspirer des jeunes comme eux. Ne faudrait-il pas reprendre les armes? Chasser les colons pour se défaire de leur influence néfaste?
À l'époque à laquelle se déroule le récit, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les conditions de vie dans les coins reculés du Maroc étaient inchangées depuis plusieurs générations, on y vivait comme deux cent ans plus tôt. Je peux comprendre que certains ne voyaient pas d'intérêt au changement et choisir les armes. Je peux imaginer aussi que d'autres aient été obnubilés par tout ce que la France pouvait offrir.
Malheureusement, toutes ces considérations se mêlent un peu et, en cours de lecture, j'ai éprouvé de la difficulté à me rappeler quel était le propos de cette histoire. Quel en était l'enjeu? J'ai ressenti beaucoup de confusion que je n'ai pas chercher à démêler. En suivant les deux jeunes hommes (qui ne semblaient ne former qu'un seul et même individu), à travers les pensées de l'un d'eux, il devenait difficile de distinguer la réalité de ses divagations. La fin ramène à l'essentiel, mais c'était trop peu trop tard.
Toutefois, que cette critique bien personnelle et pas si positive ne vous détourne pas de cet auteur de talent qu'est
Abdelhak Serhane. J'ai adoré les récits à saveurs autobiographiques (par exemple,
Messaouda ou encore
Les enfants des rues étroites) et ses recueils de poèmes.