Si jamais vous passez par la ville de Neubourg, Québec, ne vous y arrêtez pas ! D'abord, parce qu'elle n'existe pas réellement ; ensuite et surtout, parce qu'il s'y passe des choses inexpliquées, effrayantes… du moins, c'est ce qui transpire des Contes de l'ombre, écrits par
Daniel Sernine alors qu'il n'avait que 23 ans. Que ce soit un simple d'esprit qui se retrouve prisonnier dans la maison de ses rêves, un gardien de cimetière qui s'enferme volontairement dans n crypte pour espérer capturer un profanateur de tombeau ou bien un pauvre type qui, malgré les signe (rouges) du destin, se dirige tout droit vers sa mort. Ces nouvelles, et d'autres encore, sont vraiment efficaces. Chez chacun des personnages, on sent la tension qui monte, la peur qui s'installe graduellement pour culminer en une terreur inéluctable. Prisonnier de leurs sens ou bien de forces surnaturelles, ils courent bien souvent à leur perte. Et les descriptions qui lieux, sombres et inquiétants, sont appropriés pour ce genre d'histoire, ajoutent à cette tension. de plus, ils sont suffisants pour qu'on puisse les visualiser et, parce qu'ils reviennent d'une nouvelle à l'autre, Neubourg, la Haute et la Basse-Ville, leurs faubourg, etc, c'est comme si le lecteur devenait un familier de cet univers énigmatique. L'ensemble est très réussi. Ceci dit, quelques unes des nouvelles ont un peu mal vieilli. Peut-être à cause des noms de certains personnages (Yves, Rénald, Gonzague, Hervé…) qui ne sont plus du tout à la mode depuis quelques belle lurette, ou bien ce je-ne-sais-quoi qui me faisait constamment penser aux films des années '70, vous savez, ceux avec les mauvais spéciaux ? Mais bon, pour tout le reste, je suis preneur. Je ne comprends pas, avec un début pareil, que
Daniel Sernine ne soit pas plus connu du public. Je vais tâcher de trouver d'autres de ses bouquins.