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sur 239 notes
Michel Serres n'en finit pas de surfer sur l'éloge de la médiocrité ambiante - le vide intellectuel des jeunes dont la tête - c'est lui qui l'écrit - se trouve dans leur ordinateur ou leur tablette, si ce n'est leur téléphone portable , au bout de leurs pouces (cf. La Petite Poucette), et maintenant la négation du malheur contemporain sous prétexte que nous sommes sortis des guerres, de Staline, Hitler, Pol pot, etc. Quel aveuglement, voire quel cynisme ! Quelle grossière argumentation, digne du café du commerce. Les jeunes n'ont jamais autant craint l'avenir (cf. Miguel Benasayag et bcp d'autres psychiatres à ce sujet), les solidarités n'ont jamais été autant ruinées par la concurrence généralisée et l'accélération existentielle due au numérique (cf. Hartmut Rosa, et tant d'autres...), ... Après la seconde guerre mondiale, on sait l'appétit de reconstruire qui fut celui des hommes, la foi dans l'avenir des soixante-huitards (qui ont mal tourné, d'ailleurs), ... La liste serait interminable de ce que Serres fait mine d'ignorer et que, heureusement, de vrais penseurs nous mettent sous les yeux. Serres fut un bon philosophe dans les années 60-70, il est triste de le voir radoter, heureusement dans de cours textes destinés à la vente au kilo, sur des sujets qu'il ne maîtrise pas, ce du haut de sa chaire hors-sol de Stanford (l'une des universités les plus riches du monde). Il me fait penser à ces personnes âgées qui veulent jouer les "jeunes dans leur tête" en faisant l'éloge à tout-va du numérique contre ses critiques informés, alors qu'elles sont incapables d'ouvrir la pièce jointe d'un email...
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Le français est râleur.
C'est bien connu et c'est l'une des caractéristiques qui font sa réputation de par le monde.

Dans cet essai, le philosophe, Michel Serres (1930-2019), s'attaque donc à ces personnes d'âge mûr et aïeuls, retraité(e)s râleurs/râleuses, ces bougon(ne)s nostalgiques d'un autre temps et qui ne cessent de répéter : « C'était mieux avant ! ». Ce à quoi, l'auteur rétorque « Cela tombe bien, avant, justement, j'y étais. […] ».
Pour contrecarrer l'argument infondé de ces grands nostalgiques, Michel Serres énumère, sur un peu plus de quatre-vingts pages, les grands progrès technologiques, alimentaires, médicaux, sanitaires, sociaux, politiques, et autres avancées considérables qui ont amélioré nos conditions de vie au cours des dernières décennies. le tout est illustré par une confrontation verbale entre deux personnages, Grand-Papa Ronchon (les anciennes générations râleuses) et Petite Poucette (la jeune génération, les milléniaux optimistes.

Il est indéniable qu'au cours du XXème siècle nous avons assisté à des progrès monumentaux. Mais, tout le long de ma lecture, j'ai eu l'impression que l'auteur était enivré par un optimisme béat. Occultant consciemment ou inconsciemment la part d'ombre de certains « progrès technologiques et alimentaires » (impacts écologiques néfastes des transports et de l'industrie agro-alimentaire sur l'environnement, impacts sociaux et émotionnels délétères des réseaux sociaux, etc…).
Le monde n'est pas binaire et est infiniment plus complexe que ne pourrait le laisser imaginer cet ouvrage. C'est en partie pour cette raison que je n'ai pas trop aimé ce plaidoyer optimiste. Bien que je considère, l'optimisme comme étant absolument nécessaire au bien-être et à la santé mentale. Mais il est important de garder un regard lucide sur les choses. de plus, à plusieurs reprises, dans ma lecture, j'ai buté sur les phrases de Michel Serres. J'ai trouvé leur tournure décatie.

Mais tout cela, n'enlève en rien tout le respect et la sympathie que j'ai pour ce grand Monsieur qu'était Michel Serres.
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D'accord, on connaît la chanson. Les vieux ronchons assomment régulièrement les jeunes gens avec cette rengaine. Michel Serres en prend plus ou moins le contrepied pour en conclure qu'avant était surtout différent. Ainsi, il balaie plusieurs sujets (l'hygiène, la condition féminine, les communications et les voyages…). Pour sympathique et optimiste que soit l'entreprise, elle n'en n'est pas moins mécanique, voire parfois caricaturale.
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Est-ce que c'était vraiment mieux "avant" ? Face à tous les nostalgiques de ce passé bien fantasmé, Michel Serres parle de cet avant qu'il connaît bien pour y avoir vécu. Il nous montre tous les progrès que notre civilisation a connus dans le vingtième siècle en ce qui concerne par exemple l'hygiène, la santé, l'éducation, la condition féminine, le travail et surtout la paix en Europe.
Certaines personnes trouvent que Michel Serres fait preuve de trop d'optimisme. Peut-être, mais je suis sûr que Michel Serres aime mieux passer pour un incorrigible optimiste que pour un vieux con !
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Dans ce petit ouvrage, l'auteur ausculte le présent à la lumière d'un passé récent qu'il a bien connu et en compare les évolutions essentiellement positives, mais aussi parfois négatives. C'est le regard posé d'un honnête homme du 20ème siècle qu'il nous offre, une sorte de bilan sociétal à la lumière de son expérience personnelle et son point de vue de philosophe. Les sages de la trempe de Michel Serres sont bien utiles pour nous éclairer de façon simple et ludique.
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Michel Serres (1930-2019), d'origine modeste, fut un philosophe et un vulgarisateur, Sa forte personnalité était bien identifiée par les Français. Au cours de sa vieillesse, il a touché le grand public par ses chroniques à la radio et par des petits livres-brûlots qui ne passaient jamais inaperçus.
On peut considérer que "C'était mieux avant" est une suite d'un autre opuscule qui avait rencontré le succès: "Petite Poucette" (personnifiant la jeune génération). On la retrouve ici en face de Grand-Papa Ronchon. le titre du présent livre fait référence aux rengaines courantes des passéistes qui expriment leur nostalgie du monde d'avant, qui était celui de leur jeunesse. Michel Serres prend le contrepied en rappelant tous les indiscutables progrès apparus au cours du dernier siècle et en soulignant les énormes difficultés de la vie quotidienne d'antan. L'auteur, qui est né avant-guerre dans un milieu populaire et propulsé très tôt au travail, en sait quelque chose. C'est cette particularité qui valorise son point de vue.
J'approuve une grande partie de l'argumentaire développé ici. Entre autres choses, je trouve que le monde des années '30 où vivaient nos parents ou grands-parents, déjà empreints de modernité, était désespérant, conduisant à une guerre inévitable. Mais je regrette que Michel Serres ait écrit un exposé à sens unique, en sous-estimant toutes les incertitudes et les impasses qui caractérisent le monde d'aujourd'hui. Ce parti-pris a-t-il été volontaire ? Peut-être, car l'auteur ne rechignait pas devant la polémique et la provocation. le public appréciait ses coups de gueule et sa forme d'anticonformisme. J'ajouterai que, à la lecture, le propos de Michel Serres passe moins bien qu'à l'oral. Son écriture me semble bizarre et un peu irritante.
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Michel Serres avait fait parlé de lui avec sa "Petite poucette" sorti en 2012. En 2017, il revient redonner la voix à "cette chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités". Les grands-papas ronchons critiquent les jeunes qui ne font rien. Alors qu'eux quand ils étaient en pleine forme créaient une société moderne et plus juste. Certains ont connu la guerre et la misère et il ne se plaignaient jamais. Vraiment? Avant le monde était si parfait que cela? La mémoire sélective fait son travail en retirant toutes les zones noires. 

Car la société n'a jamais été idéal. Faut-il rappeler à partir de quand les femmes ont eu le droit de vote? Faut-il rappeler à partir de quand les femmes ont pu travailler et garder leur salaire? A partir de quand on ose parlé de discrimination? N'y a t'il jamais eu avant de grèves ou de mouvements sociaux pour acquérir plus de droits? La pauvreté est-elle vraiment qu'un sujet d'actualité? N'a t'on pas tondu des femmes et tuer des personnes à la libération? Les sujets ne manquent pas pour illustrer que ce passé n'est pas si glorieux que cela. Chaque période à ces forces et ces faiblesses. Mais c'est ensemble maintenant que nous pouvons choisir dans une certaine mesure qu'elle sera le monde de demain. 

Encore une fois, Michel Serres a su insuffler son incroyable énergie positive dans une réfléxion opposant les vieux ronchons à la nouvelle génération. 
Lien : http://22h05ruedesdames.com/..
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Un peu déçue...j'espérai des réponses aux problèmes soulevés par Petite Poucette.
Comme disait Bourdieu, c'est du même pas faux; certes le "c'était mieux avant" est exaspérant mais il faut comparer le comparable et là je trouve Michel Serres un peu radoteur (je l'ai rencontré jeune, beau et posant de bonnes questions, alors là oui, c'était mieux avant!!)
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Sans concession, Michel Serre nous parle du C'était mieux avant, de ce que nous a fait croire l'Audiovisuel, le cinéma, les journaux, nous montrant un monde idyllique et propre, alors qu'en réalité, la vie était tout autre... en critiquant aujourd'hui le chômeur pour l'empêcher de gagner sa vie... on prend prétexte de ce qui était mieux avant, mais qui en fait n'est qu'une illusion.... créé par l'oublie de la paix! Quand en fait, c'est quand l'économie va mieux... que la science rentre dans les foyers... et que les problèmes se résolvent et encore pas tous... Il use de civisme pour rappeler que la vie des femmes notamment étaient si dur, et là je dis merci... Parce que la pétasse qui ne fout rien... ayant tout le confort moderne se plaint d'un salaire exorbitant... pour le refuser à une femme qui a beaucoup étudier... mais elle ferait mieux de lire la Soupe au Chou... et de voir une jeune femme ressuscité voir tout ce qu'elle peut tiré des années 80... ces années où l'on a tout détruit à force de vouloir plus... et moi je confirme, dans la famille de ma mère, si mes grands parents avaient un sol... je me souvient d'une fois en visite à une amie commune pendant que j'étais à la fac, que dans sa famille elle avait connue des gens avec un sol de maison en terre battue... les femmes mortes en couches à cause du manque d'hygiène des médecins ce n'était il n'y a pas si longtemps... malgré les avertissement de Semmelweis et de jeunes médecins prétentieux n'ayant pas appris l'histoire prétendent.... qu'avec un autre discours, il aurait été entendu... pathétique quand leurs collègues de la psychiatrie fait taire un mal être à coup d'antidépresseur... dans l'ignorance volontaire indigne d'un médecin... Oui, nous n'avons pas évoluer pas la peine de ce le caché... et même si les médoc ont sauvés quelques personnes dont Temple Grandin, combien n'en avait pas réellement besoin et n souffert oui d'acharnement thérapeutique... qui parfois soulage mais pas toujours... et là c'est à l'auteur que je parle... car oui les gens qu'ils critiquent ruinent des vies par acharnement thérapeutiques, parce qu'hélas ils sont aussi chez les médecins, utilisant mal le progrès... voulant étouffer un état qui ne réclame pas des anti-dépresseurs, et provoque de plus en plus d'angoisses... pour nous endormir physiquement grâce aux antidépresseurs qui nous empêchent d'avoir nos propres opinions... le médoc bien pratique pour étouffer le malade... Car oui, c'est vrai ce que dit Michel Serre, ce n'était pas mieux avant, et notre refus de voir le progrès.... nous a empêcher de voir la personne qui n'en jouie pas et là on aimerait que l'auteur nous parle aussi de cela... mais ce livre doit être lu c'est important... pour que la personne qui s'en sort... ne se cache plus derrière de mauvais prétexte pour nier ce que vit l'autre... qui n'a pas... car ce progrès, hélas... il ne bénéficie pas à tous, où d'une façon si retord que c'est de plus en plus des morts vivants sous antidépresseurs, que nous avons pour nier le chômage, parce que nous avons refusé tous de protéger nos emploi... sous prétexte que c'était mieux avant... on n'avait plus... Mais non, cela c'était juste pendant 20 -30 ans... ce que nous n'avons pas su protéger par avidité!
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J'ai eu envie de lire ce livre suite à une critique d'un Babelionaute et j'ai passé un fort bon moment.

Michel Serres décrit cet "avant" que Papy-Ronchon regrette tellement, pendant que Petite Poucette papillonne sur son smartphone. Et ça fait du bien de lire que oui, on est bien dans notre époque, et même si on peut sans doute y trouver des choses à redire, c'était pas si mieux que ça "avant". Maintenant on a la paix, les machines à laver, les vacances, les moyens de communication etc...

Un ouvrage très bien écrit (évidemment de façon très philosophique: l'auteur défend son opinion!) qui fait du bien quand même.
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Michel Serres nous manque déjà...

Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

petite poucette
les pouces en or
petit poucet
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