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3,98

sur 1412 notes
Je suis emballée. J'aime beaucoup la BD et là je me dis que Joann SFAR a fait vraiment très fort. Réunir sous la forme d'une bande dessinée tant de profondeur c'est magnifique.
Le dessin est parfois déroutant : le chat, personnage central, est la plupart du temps pas très très esthétique et parfois il est somptueux. La jeune fille est très belle malgré des formes épanouies. Les couleurs nous mettent bien dans l'ambiance d'une ville comme Alger.
Mais ce qui me marque le plus c'est la profondeur de ce qui est écrit. Quel meilleur moyen d'aborder la foi juive que cette bande dessinée qui sous un aspect ludique nous fait aborder des idées si complexes. Et en plus des idées il y a la peinture d'une société aujourd'hui disparue à savoir ces juifs d'Algérie à qui les Français ont octroyé la nationalité française.
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Avis portant sur la série:

Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma.

Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé.

Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya.

Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité!

Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence.

Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5
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Voilà déjà un petit moment que je me disais que j'allais lire la série du Chat du Rabbin. N'étant pas très BD, j'avoue avoir eu du mal à franchir le pas et franchement je regrette ne pas avoir ouvert ces albums plus tôt.

Le chat parle certes, mais il est également doté d'une certaine sagacité et de sagesse, ce qui le rend terriblement fascinant. D'ailleurs malgré quelques frictions sa famille est très attachée à lui. L'aventure naît autour de la religion, un sujet qui fâche d'habitude mais ici pas du tout tant l'auteur a su tourner l'histoire de façon agréable et amusante.

Ce qui m'a finalement décidée à lire cette BD ? Une interview de l'auteur dans le magazine Miaou. J'ai trouvé les dessins sympas et ça m'a touché d'apprendre que c'était le chat de sa famille qui avait servi de modèle au départ. Et puis j'ai appris qu'il existait un film, et celui-ci a terminé de me convaincre.
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Avec ma toute nouvelle carte de bibliothèque je me suis lancée dans une remise à niveau de ma culture BD.
Et cette fois j'ai choisi la série du chat du Rabbin...
L'histoire me plait beaucoup. Par contre j'ai beaucoup de mal avec le mode de récit "je lui dit....", "il me dit...."
J'attends d'une BD plutôt des dialogues que des récits de dialogues.
C'est assez étrange, comme principe : le chat parle, et les humains en deviennent presque muets.
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Alger, début du XXè siècle,

Être chat de rabbin n'est pas de tout repos, surtout lorsqu'on est obligé d'étudier le Talmud, la Torah et tout le reste… parce que…
Un jour, le Chat, style abyssin gris-bleu, agacé par le bavardage du perroquet, l'a avalé tout entier, laissant seulement quelques plumes de son méfait. A sa grande surprise, lui qui n'arrivait qu'à miauler, s'est mis à parler comme un humain.
Il nous raconte alors sa vie chamboulée, ses états d'âme et ses réflexions sur de nombreux points de la judéité. La première question qu'il se pose concerne son identité. Est-il Juif ou chat de Juifs ? C'est très important ! Car s'il veut rester auprès de Zlabya, la fille du rabbin, il doit se comporter comme un « vrai » Juif.
Un « vrai » et « bon » Juif ? oui-oui… rentrer « dans le droit chemin », faire sa bar-mitsva, étudier la kabbale… et tout le toutim… Que tout semble compliqué ! surtout lorsque le Chat se met à chipoter et à philosopher sur les sujets qui le tracassent et qui vont à l'encontre de ses désirs et des principes de son maître.
Il parle… il discutaille, intellectualise, chicane, « thèse, antithèse, antithèse de l'antithèse », fait de l'esprit, ironise, damne le rabbin en chef et perturbe la conscience de tout le monde. Les valeurs traditionnelles, les croyances, les dogmes, la spiritualité… sont affaires de débat. le Chat est désespérant ! Son maître le lui dit… c'était mieux avant quand il ne parlait pas et on lui demande expressément de ne plus dire un mot.

Ne plus parler. le Chat est d'accord. Il va sacrifier ce droit à la parole pour pouvoir rester avec Zlabya. Ne plus parler… ne plus parler… oui, mais alors, il va observer et tout nous raconter.

J'ai beaucoup aimé cette rencontre avec le Chat du rabbin et je ne tarderai pas à lire la suite. L'auteur fait parler le chat dans une langue pleine d'humour, de finesse et de causticité. Il controverse et remet en question certains points du judaïsme ce qui chagrine et tourmente son maître. Cabochard mais très sympathique, à travers lui on découvre la communauté juive d'Alger et l'importance qu'elle accorde à la kabbale.
Chat heureux dans une maison bienveillante, l'album dégage également de beaux sentiments comme la tendresse et le partage.
Le scénario est généreux, les dessins aussi. La richesse des mots, des couleurs, des expressions, des détails des décors, font de cet album une belle réussite qui a été deux fois primé ; en 2003, prix du jury oecuménique de la bande dessinée et en 2006, prix Eisner de la meilleure édition américaine d'une oeuvre internationale.

Dans la préface, Eliette Abécassis dit de ce conte qu'il est poétique et qu'il raconte l'essentiel du judaïsme. « Oeuvre unique et intelligente ». Quant à Joann Sfar, par cet album, il rend un hommage aux peintres d'Alger du XXè siècle et cite l'ouvrage de Marion Vidal-Bué « Alger et ses peintres, 1830-1960″. Ce dernier point m'embarque déjà de ce côté-ci de la Méditerranée !

Je vous recommande donc ce premier tome… gourmand.
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Mais qu'est que c'est que ce chat qui se met à parler et qui, en plus, philosophe ? C'est un chat qui est amoureux de sa maîtresse et n'a qu'une motivation, rester avec elle. Et comme ça lui est désormais interdit (parce qu'il parle, mais pour mentir !), il veut devenir "un bon juif" ("Je lui dis que si je suis un bon juif, le rabbin acceptera que je fréquente sa fille", p18). Avec un air de ne pas y toucher, et surtout beaucoup d'humour et de détachement, Joann Sfar aborde des thèmes profonds et essentiels tels que la religion et l'identité.
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Le chat du rabbin n'est pas dupe : son maître est un homme bon, mais naïf. La preuve ? Il n'est pas étonné outre mesure d'avoir un chat doté de la parole (il a boulotté le perroquet). Mais dès qu'il entend ses paroles, il y perçoit le mensonge. Et cet homme de foi, non pas un homme de science, ne se soucie guère des paradoxes des religions, des dogmes abscons, des contradictions des êtres religieux. « Faites ce que je dis, mais ne dites pas ce que je fais. » Je l'ai très vite compris, cette bande dessinée de Sfar est un conte philosophique qui a la religion hébraïque pour thème : tout y passe, la création du monde, les premiers hommes, l'existence de Dieu, l'importance de l'étude, la place centrale du livre, etc. Mais pendant que le père pinaille sur des détails des textes sacrés (thèse, antithèse, antithèse, antithèse, jamais de synthèse), sa fille, la maîtresse du chat, lit « le Rouge et le Noir » de Stendhal
En fait, graphiquement, le chat ressemble très fort à un sphynx (ou chat tout nu, selon Annie ou mon filleul). le dessin est plus allusif que mimétique, ce qui donne justement une dimension légère à un propos qui pourrait se révéler ardu. Mais la grande réussite est la malice déployée par Joann Sfar, aussi bien dans les dialogues que dans les pensées du chat. En fait, j'ai bien ri car c'est intellectuellement très raffiné comme humour, ce qui reste, après tout, la seule arme des faibles face au pouvoir quel qu'il soit. le chat est en perpétuelle opposition avec le rabbin (sans le mésestimer pour autant), car le chat, lui, est un chat qui pense, critique et réfléchi.
La mise en couleurs de Brigitte Findakly est aussi chatoyante que la palette chromatique d'une ville arabe, comme Alger ou Tanger, au début du XXe siècle. Ainsi, page 38, il y a une citation (peut-être involontaire) d'une odalisque d'Henri Matisse. Les perspectives bancales, la multiplication des points de vue, les effets de plongée et contre-plongée donnent une dimension cinématographique à cet album. Il sera d'ailleurs adapté, ainsi que deux autres tomes, pour un film d'animation en 2011.
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A l'occasion de la sortie du film l'année dernière, j'ai beaucoup entendu parler de ce fameux chat. Alors lorsque Anne-Sophie a proposé de le découvrir en tant que livre voyageur, j'ai sauté sur l'occasion! Il est arrivé chez moi il y a quelques jours et j'ai dévoré ce premier tome dans la matinée!

Je ne connaissais rien de l'histoire, ni de l'auteur, par ailleurs je découvre depuis peu le monde de la bande-dessinée. Je me lance donc dans l'inconnu une fois encore^^

Parlons un peu de ce chat. Comme le titre l'indique, il vit avec un rabbin, sa fille et.... un perroquet! le chat pense à beaucoup de choses et aurait énormément à dire, malheureusement il ne sait pas parler. Et ce perroquet là, il peut parler, mais n'a rien d'intéressant à dire, quelle injustice! Jusqu'au jour où le chat mange le perroquet et acquiert la capacité de parler. Il dit alors tout ce qui lui passe par la tête et surtout il ment! Ce qui est inacceptable sous le toit d'un rabbin! Et pour couronner le tout, il veut faire sa bar-mitsvah!!! Décidément, il ne va pas lui rendre la vie facile....

J'ai adoré les dialogues! Ce chat a une sacrée répartie. Il remet constamment en question les croyances du Rabbin et le fait s'interroger sur les raisons de chaque chose, et bien sur, tant que la réponse ne lui convient pas, il le harcèle! Il s'agit d'une vrai réflexion sur le judaïsme et les questions qu'il se pose sont justifiées au final. Au départ l'un et l'autre sont sur la réserve : le rabbin ne veut pas qu'il parle et le chat veut absolument imposer ses idées, mais par la suite, ils apprennent l'un de l'autre, et s'acceptent tels qu'ils sont.

Je pense que cette BD va permettre à certains de mieux connaître la religion juive et ses règles, et de la voir sous un jour nouveau, avec moins de sérieux. C'est une façon détournée d'ouvrir les esprits ^^.

Côté illustration, j'avoue ne pas être très sensible aux traits proposés par l'auteur/illustrateur. Mais, en avancant dans la lecture, j'ai pu comprendre ce choix pour le chat par exemple, qui , il faut bien le dire, n'est pas bien beau, mais sa représentation correspond bien avec ce cynisme qui le caractérise. Si je ne suis pas fan des illustrations, cela ne m'a en rien gâché ma lecture.

En bref, j'ai craqué pour ce chat! il reflète un peu de nous tous, il dit tout haut, ce que chacun pense tout bas, et ce n'est déjà pas commun pour un humain, alors pour un chat ....^^

A découvrir absolument!!

Lien : http://www.les-lubies-de-lud..
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Tout commence à cause d'un perroquet qui jacassait trop, ce qui lui vaut de se faire dévorer par un chat, fatigué de l'entendre parler pour ne rien dire. Mais voilà, ce funeste déjeuner transmet le don de parole du perroquet au chat, qui se voit accablé d'une étrange malédiction. N'ayant pas sa langue dans sa poche, l'animal ne s'embarrasse pas des civilités en usage chez les humains, quitte à s'attirer les foudres du rabbin du rabbin...
Le malheureux chat du rabbin est donc mis à contribution par Sfar, pour une réflexion sur l'usage de la parole, sur le mensonge et la vérité, mais essentiellement sur des questions religieuses. C'est drôle, c'est juste et c'est intelligent!
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Histoire humoristique car il faut avouer qu'un chat qui mange un perroquet et qui se retrouve soudain doté du don de la parole, cela n'arrive pas tous les jours mais en même temps histoire remplie d'histoire (celle du peuple juif) et de morale. Les dessins sont plutôt plaisants et l'histoire en elle-même agréable à lire. A découvrir !
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