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4,17

sur 406 notes
Le titre original est Honneur. Il est vrai qu'on pourrait penser que toute cette histoire se concentre sur un crime, tout de suite annoncé. Or il ne s'agit pas que de cela. La construction du livre est non seulement excellente, mais il est un condensé d'odeurs, d'impressions, de sensations. Comme il est annoncé d'entrée de jeu, il s'agit d'un drame et tout le long de l'histoire, on tremble pour tous les personnages … et finalement, ce sont tous des victimes. Rien n'est complètement noir, et le personnage le plus amusant arrive en prison, a l'air complètement allumé mais est d'une très grande générosité.
Nous ignorons cette notion d'honneur portée à ce paroxysme. Ce récit est une démonstration brillante et éclatante de vérité car l'écriture est tellement efficace que chaque personnage a une cohérence et une profondeur qui nous les rends bien réels et compréhensible. Parfait pour découvrir d'autres cultures, d'autres façons de vivre.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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J'ai commencé à lire ce livre avec beaucoup de préjugés sur le sujet, les personnages et l'époque. Je n'ai pas honte de l'avouer car tous ont été balayés et cette lecture s'est d'elle-même muée en un véritable coup de coeur. Comment ne pas être chamboulé et transformé par cette oeuvre ?
Les thèmes qui y sont abordés sont forts et importants (l'immigration, la xénophobie, le sexisme) et abordés sous divers angles : l'intégration, la racisme, la misogynie, pour n'en citer que quelques-uns. Mais il y est aussi question d'amour, d'amitié, de la famille ou de grandir.
Les quatre-cent-dix pages ont défilé en un rien de temps. J'ai rarement lu aussi vite. Il faut dire que ce roman est passionnant. le récit nous fait passer de 1992 à 1952, en passant par 1969, 1978 et j'en passe, et ce sur trois générations, sans jamais nous perdre. C'est là un formidable tour de force de l'autrice.
Ce roman est un coup de poing aux idées reçues. Une oeuvre à part, un drame social sur fond de crime(s). Crimes au pluriel car le titre et le résumé en présentent déjà deux : un crime d'honneur et un meurtre.
Les coupables et les victimes sont connus dès le départ. Mais alors, quel est l'intérêt de lire ce roman si l'assassin est déjà connu ? me demanderez-vous. Lisez et vous comprendrez, car l'important dans cette histoire n'est pas tant le crime en lui-même que ses personnages. le contexte socio-culturel et géographique sert à leur évolution. Les drames sociaux (le destin ?) qui les unissent et les désunissent se jouent sur plusieurs générations d'une même famille.
Les personnages sont terriblement attachants et intéressants, qu'il s'agisse de la famille Toprak, des squatteurs ou des autres personnages secondaires. L'autrice nous fait pénétrer leur histoire, leur intimité (les drames qu'ils traversent) avec une pudeur touchante. Elle réussit à construire des personnages vivants en quelques lignes à peine. Même ceux ne faisant qu'une brève apparition acquièrent une présence marquante sous la plume de l'autrice.
Le roman nous fait passer de la chaleur de la Turquie à la grisaille de Londres, et pas seulement en terme de couleurs. La Turquie, c'est le foyer des Toprak, l'enfance, l'union, la joie, la vie. Londres, c'est la ville des ruptures, des drames, de la survie. Si la Turquie représente le pays des contes de fées de l'enfance, Londres est la réalité et le monde des adultes. Ce roman, c'est aussi le roman de personnages qui ont dû grandir trop vite et devenir adultes avant l'heure.
Et la fin... La fin ! J'aurais la sentir venir à des kilomètres mais l'autrice a tellement bien mené son intrigue que je n'y ai vu que du feu. J'ai été scotchée ! Et presque littéralement puisque je ne n'arrivais plus à décoller du livre avant même d'avoir atteint la moitié. Une histoire brisante (pour les personnages mais aussi pour notre pauvre petit coeur) se joue sous la plume brillante de l'autrice.
Décidément, les suggestions de lectures issues d'algorithmes font toujours mouche. J'avais déjà découvert Joyce Maynard et Nicholas Sparks par ce biais, eh bien « jamais deux sans trois » comme le dit le vieil adage : Elif Shafak vient s'ajouter aux très belles plumes que j'ai pu découvrir de cette manière, plumes auxquelles je ne me serais jamais intéressée autrement.
Ce roman mérite d'être lu. Vraiment. Et jusqu'au bout. Plus qu'une oeuvre, un chef-d'oeuvre.
Lien : https://lecturoir.wordpress...
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Un roman fleuve superbement écrit , étalé sur plusieurs générations et qui évoque autant de sujets sensibles :déracinement, séparation , racisme, crimes d'honneur , relation mère-fils, milieu carcéral , amour et déchirement.
L'histoire commence dans un village Kurde au bord de l'Euphrate , un milieu conservateur ,viril et arriéré où évoluent deux soeurs jumelles, Pembe et Cemile , cadettes d'une fratrie de filles où c'est l'enfant mâle qu'on espère à chaque grossesse. Mais la mère meurt en couches laissant le père seul, entouré de cette pouponnière féminine dont il ne sait que faire!
Pembe se marie avec un gars d'Istanbul qu'elle n'aime pas et le suit dans l'Angleterre Tatcherienne en pleine crise et montée des mouvements Punk. Trois enfants naîtront de cette union dont Iskender "Alex" le fils préféré de Pembe qu'elle choie et idolatre comme un dieu. Son mari , ayant du mal à s'adapter dans son nouveau pays d'acceuil , fini par abondonner sa famille et Pembe de se retrouver seule, désorientée et sans ressources avec ses gosses. Cemile restée derrière dans leur village natal, accepte avec résignation son statut de célibataire endurcie, devient mi-sorcière mi-guérisseuse et planque occasionnellement des guerrieros Kurdes dans sa maison . Un lien fort, douloureux et physiologique unira dés lors ses deux soeurs identiques malgré la distance géographique, malgré leurs deux vies différentes , malgré la mort de Pembe, soupçonnée d'entretenir une relation adultère et assassinée par son fils pour effacer l'affront (LE crime d'honneur en question). Un roman qui prend aux tripes , une lecture émouvante et forte que j'ai terminé en pleurant .
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J'ai beaucoup aimé ce livre, je ne connaissais pas cet auteur , ce fut une belle découverte.
Au départ, les aller retour passé présent déroute un peu, mais très vite tout ce met en place, et cela permet de bien connaître la famille Toprak. Chaque personnages sont très attachants.
Ce livre traite de l'immigration : on commence l'histoire près de l'Euphrate, dans une famille Kurde, puis on va en Angleterre où ils ont décidé d'aller vivre ; et on assiste au contradiction que vit cette famille qui ont du mal à s'intégrer car leurs coutumes et leur façon de vivre sont différentes des Anglais, cela sera l'origine du crime d'honneur dont parle le titre.
J'ai ressenti beaucoup de douceur et d'authenticité dans cette famille auquel je me suis attaché, alors que je referme ce livre, j'ai l'impression de quitter des amis, après avoir passé quelques jour en leur compagnie.
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Un bijou, une merveille.
A lire absolument !
Découvert grâce à une copine qui m'a dit : "c'est probablement un des meilleurs livres que j'ai lu".
Elle avait raison.
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Très beau roman qui nous conte l'histoire tragique d'une famille kurde des années 50 jusqu'à nos jours, depuis leur village du bord de l'Euphrate jusqu'aux quartiers pauvres de Londres. Ni les premières pages ni le titre ne nous laissent aucun espoir quant la fin du roman. Et pourtant, par sa construction, son écriture juste et poétique, Elif Shafak saisit et ne nous lâche pas. Par la voix d'Esma, elle tente d'expliquer ce qui a conduit à ce crime d'honneur, comment certains membres de cette famille se perdent entre passé et présent, entre Kurdistan,Turquie et Europe, entre tradition et absence de repère.
Le destin de ces jumelles m'a rappelé le très beau livre de Monica Ali, "Sept Mers et Treize Rivières", qui entre Bengladesh et Londres, abordait les mêmes thèmes. Lecture intéressante et émouvante en ces temps troublés.
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Un superbe roman. Alors que je pensais lire un livre centré sur les femmes, j'ai finalement trouvé que cela présentait plutôt des figures masculines différentes : il y a le fils aîné, qui penche vers la violence, le père qui fuit toujours plus loin, et le petit dernier, qui représente peut être la masculinité la plus positive, un homme artiste qui a su transformer son angoisse en utilisant son énergie dans la musique.
Un roman à multiples facettes et très prenant.
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C'est mon premier Elif Shafak et je suis sous le charme. Avec un tel titre, l'on pense savoir à quoi s'attendre, un crime d'honneur, c'est à dire un criminel, ici un fils aîné, châtiant par le sang et la mort l'inconduite d'une femme, sa mère qui flirte avec un inconnu tandis que le père a quitté la maison pour suivre une danseuse de cabaret depuis longtemps.
Mais Crime d'honneur, c'est bien plus que cela. C'est une fresque familiale qui débute à Istanbul en passant par le Kurdistan et explose à Londres comme un kaléidoscope de personnages, de points de vue, de regards sur la condition féminine et masculine, sur l'image et la vie des personnes qui migrent et s'installent dans un pays orgueilleux de ses valeurs occidentales et oublieux de la dignité humaine.
C'est l'histoire d'une lignée empoisonnée par la répétition des mauvais choix et de la honte. C'est l'histoire de deux jumelles séparées à jamais par un amour malheureux. C'est l'histoire d'hommes qui courent après une rédemption impossible. C'est l'histoire d'un jeune criminel en colère qui a tout perdu. C'est l'histoire d'une jeune fille moderne qui raconte des mensonges. C'est l'histoire d'un enfant amoureux d'une punkette.
C'est une fin magistrale comme je n'en avais plus lu depuis longtemps…
Ce n'est certainement pas mon dernier livre d'Elif Shafak
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Elif Shafak a un don : celui de narrer des histoires tragiques, entre tradition et modernité, entre Orient et Occident, avec finesse, intelligence, grâce à une structuration originale, permettant au lecteur de dénouer le fil des vies de tous ces personnages, car il y en a beaucoup.
L'auteur arrive à faire se rencontrer ces destins, sans jamais perdre son lecteur, ni le thème de ce livre, qui reste central du début à la fin : un crime d'honneur.
Comment en est-on arrivé là, comment l'événement a-t-il influencé la vie de la famille de la défunte ? et même des personnages extérieurs ? Chaque acteur prend la parole et dévoile des pans de l'histoire.
Une à une, leurs vies s'emmêlent, s'entremêlent et se démêlent.
C'est vraiment un plaisir de lire Elif Shafak, dont le style envoûte. Elle sait créer les passerelles temporelles, spatiales et humaines, rendre les faits tangibles, et rendre humain chaque personnage, avec ses failles, ses actes héroïques ou scandaleux.
Elle sait aussi créer l'Orient en Occident, en racontant l'exil d'une famille venue chercher une vie meilleure, voire miraculeuse ailleurs.
Des thèmes aussi riches que divers sont abordés comme le poids des traditions, la place des femmes dans la famille, le pardon, l'amour et l'honneur.
N'hésitez pas à découvrir ou à redécouvrir cette auteur, grâce à ce grand roman lumineux.
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Si j'ai un reproche à faire à ce roman, c'est sans doute sa et ses longueur(s). Les variations sur les conséquences des traditions sont intéressantes : de cet homme qui préfère épouser une femme qu'il n'aime pas plutôt que sa soeur qui a peut-être été souillée par un viol à cet ado qui cherche sa place en Angleterre et qui va trouver un Orateur (et un oncle lâche) pour le mener à un geste irréversible. Aucun personnage n'est blanc ou noir, on peut comprendre leurs actes. Comme dans La bâtarde d'Istanbul qui fut pour moi un coup de coeur, Elif Shafak sait faire le lien entre la Turquie et l'Angleterre mais elle ne parvient pas cette fois à en faire une histoire aussi touchante. Etrangement, malgré les longueurs, j'ai eu l'impression qu'elle aurait pu davantage développer certains thèmes, et notamment développer ce qui se passe dans la tête d'Iskender quand il commence à rencontrer cet orateur qui le pousse vers l'Islam. On ne le voit qu'observateur et c'est bien dommage. Mais je pense que malgré tout, ce roman mérite d'être lu.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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