Contre toute attente (surtout les miennes) j'ai beaucoup ri à la lecture de cette pièce ! Qu'il s'agisse de l'épisode des flageolets ou de l'explication que donne
Hamlet suite à la disparition de Polonius, j'ai adoré les propos délibérément incohérents d'
Hamlet qui endosse pour sous nos yeux le déguisement de la démence.
D'une manière authentique cette fois,
Hamlet oscille entre manie et mélancolie, à la manière d'un hébéphrénique. Ce qui personnellement m'a plût dans ce personnage est sa force pulsionnelle Napoléonienne qui ne va pas sans perspicacité et sentimentalisme.
A vrai dire, je connaissais déjà l'histoire et l'ai donc surtout lu pour l'exaltation qu'offre la plume du dramaturge (et thaumaturge aussi, selon moi), bien qu'ayant immanquablement été privée de certains délices de par sa traduction française.
Je comprends le personnage d'
Hamlet et son cheminement réflexif au cours de la pièce comme l'incarnation du stoïcisme. J'entends par là, l'action d'agir où nous pouvons réellement avoir un impact tout en essayant d'être un peu moins bouleversé par ce contre quoi nous ne pouvons rien.
Son individu de prédilection semble d'ailleurs être Horacio chez qui il adulte précisément le caractère "équanime".
Ainsi, bien que tragiquement écorché par le décès de son père,
Hamlet parvient à trouver les ressources au fond de lui pour dépasser sa langueur mortifère et passer à l'action. Et rien -même pas les deux morts qu'il pourrait avoir sur la conscience avant son duel avec Laerte- ne semble ébranler sa détermination. J'apprécie particulièrement comme sa soif de vengeance n'a pas ôté de son coeur toute commisération à la manière d'oeillères qui n'auraient sauvegardé que la colère.
Nous pourrions voir ici aussi se dessiner l'incarnation de l'Amor Fati (bien qu'anachronique) notamment au travers de la célèbre citation :
"The readiness is all" - résonnant avec l'idée (explicitée dans la préface) que quoiqu'il nous arrive, nous devons être prêt à l'accepter avec indifférence et ironie.
J'aime aussi particulièrement le dernier acte très caustique, cynique selon moi qui vous fera certainement sourire si vous êtes amateur d'humour anglais. c: