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Les oeuvres de Shimazaki m'évoquent le shodô, "Voie de l'écriture", art de la calligraphie japonaise. Fluide ou anguleux, le trait brosse, dessine, caractérise les aléas de nos destinées. Dans une langue à la fois vive et mesurée est évoquée L Histoire lorsqu'elle rudoie nos âmes.
Comment le Japon d'après-guerre pourrait-il se reconstruire alors qu'Okinawa est sous domination américaine ?
Comment le narrateur poursuivrait-il ses études tandis que son père est emprisonné dans les geôles de la Russie soviétique ?
Comment cette touchante épouse saurait-elle éviter la démence, percluse dans l'attente du retour de son "amour de jeunesse" déjà dans le tombeau ?
En attendant Godot, Samuel Becket fait dire à ses personnages :
"- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- On attend.
- Oui, mais en attendant ?"
Peut-être s'abîmer dans la contemplation des Zakuro ("Sottise"), symboles de la captivité de Perséphone aux Enfers, de la frivolité de nos revendications terrestres, afin qu'ici-bas, l'inhalation esthétique de la nature ouvre notre entendement aux beautés ineffables...
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Voila encore un roman d'Aki Shimazaki qui m'a extrêmement touché et c'est mon favori de la saga "Au coeur de Yamato".
Tsuyoshi Toda nous raconte son histoire, il est marié, ses frères et soeurs le sont aussi et ont des enfants. Ils forment une famille unis autour de leur maman atteinte de la maladie d'alzheimer. Seule ombre au tableau, le père de famille qui a été déporté en Sibérie, pendant la seconde guerre mondiale et n'est jamais revenu. "Je me rapproche de la maison. Dans le noir surgit le visage de mon père, plus jeune que moi. L'homme qui a aimé sa femme, l'homme qui a adoré ses enfants, l'homme qui a eu un grand sens de la justice, l'homme qui a été têtu mais très honnête. Malgré tout, cet homme ne rentre pas chez lui, où sa femme attend son retour depuis vingt-cinq ans..."
Pourtant, Tsuyoshi Toda va le retrouver totalement par hasard au Japon.....

C'est une histoire bouleversante et magnifique que l'auteur nous conte ici. On découvre aussi une période sombre de l'histoire du Japon :
"On parle beaucoup des victimes des bombes atomiques larguées sur Nagasaki et Hiroshima. Pourquoi ignore t-on les victimes des travaux forcés en Sibérie ?
Il a raison. On dit que plus de 600 000 Japonais y ont été déportés, sans préavis. Pire encore, plus de 60 000 y sont morts...
Et même maintenant, vingt-cinq ans après la fin de la guerre, personne ne connaît le nombre exact de victimes de cette déportation, mortes ou vivantes. En réalité, les chiffres réels doivent être beaucoup plus élevés que ceux qu'on donne officiellement. Honnêtement, je ne sais vraiment pas pourquoi ce sujet est traité aussi froidement."

Bref, ce livre est un vrai coup de coeur écrit comme toujours avec beaucoup de finesse et de pudeur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Grenade.

Tsuyoshi Toda n'a plus jamais vu son père depuis son départ pour travailler en Mandchourie en 1942. Il est porté disparu en Sibérie depuis la fin de la guerre. Quand Tsuyoshi découvre que son père vit en réalité dans une ville voisine, il va chercher à comprendre pourquoi.

Ce deuxième tome de la pentalogie "Au coeur du Yamato" est magnifique. Nous suivons Tsuyoshi Toda, le supérieur humaniste de Takashi, dans sa jeunesse. Depuis la disparition de son père, il se dévoue corps et âme à sa mère, son frère et ses soeurs. Plus particulièrement à sa mère car elle perd progressivement la mémoire à la suite d'un Alzheimer précoce.

Aki Shimazaki s'intéresse ici à une page douloureuse de l'histoire du Japon: la déportation des japonais de Mandchourie en Sibérie. Celle-ci est tellement douloureuse qu'elle n'est pas abordée dans les manuels scolaires japonais. Les japonais déportés semblent n'avoir jamais existés. Cette période où les survivants ne pouvaient compter que sur eux-mêmes et faire face a la lâcheté de quelques uns est ainsi devenue un tabou.

Ce roman court est également lumineux. Il s'agit d'une ode à la famille. Tsuyoshi à fait de nombreux sacrifices pour survenir pour que le reste de sa famille puisse vivre dignement et s'en sortir dans la vie. Il fera également tout ce qui est en son pouvoir pour assurer une fin de vie heureuse et paisible à sa mère. La fin est ainsi très touchante.

En bref, ce second tome part d'événements très durs pour s'achever sur une note heureuse.
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Un beau dimanche d'automne à Tokyo. "Dans le jardin, les chrysanthèmes sont en pleine floraison. Jaune, rose, blanc, orange... les fleurs brillent, éclairées par la lumière du soleil. Les moineaux gazouillent dans l'arbre du Zakuro, dont les fruits sont mûrs."

Nous sommes au début des années 70. le narrateur, Tsuyoshi Toda, la cinquantaine, va bientôt aller chercher sa mère, Yoshiko, qui depuis quelques années sombre dans la maladie d'Alzheimer. Pertes de mémoire, propos incohérents, elle espère et attend interminablement le retour de son mari, Banzô, déporté en Mandchourie puis en Sibérie pendant la seconde guerre mondiale.
Tsuyoshi n'a pas revu son père depuis 1942 ; lui-même envoyé soldat dans les iles Philippines et miraculé des combats, il a, au retour, été contraint d'abandonner ses études universitaire pour soutenir sa mère financièrement et prendre en charge l'éducation de ses jeunes frère et soeurs. La disparition de Banzô demeure un drame terrible, jusqu'au jour où des doutes se font jour. Il semblerait que Banzô soit vivant. Quelle réalité pourrait se cacher derrière ce mystère insoupçonnable ?

Aki Shimazaki aborde ici un pan bien sombre de l'histoire japonaise : les déportations de milliers d'hommes en Mandchourie, les travaux forcés dans les goulags de Sibérie, la malnutrition et les persécutions, les rapatriement hasardeux, le manque de reconnaissance et de prise en charge. Elle mêle habilement une belle histoire familiale aux événements dramatiques de la Grande Histoire. Elle décrit avec sobriété et justesse l'absence, le manque, la maladie et la dégenérescence mais aussi l'amour et l'espérance.
Son écriture est simple, légère, tout en délicatesse. Ce roman, comme tous ceux de cette autrice, se lit avec beaucoup de plaisir et charme le lecteur par sa poésie et sa limpidité.

Zakuro est le deuxième tome de la pentalogie Au coeur de Yamato, dont par erreur je n'ai pas lu le premier opus. Cela n'a d'ailleurs aucune importance, chaque roman pouvant se lire indépendamment des autres.

#Challenge Riquiqui 2023
#Challenge solidaire 2023


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Après la deuxième guerre mondiale ,beaucoup de japonais ont été envoyés en Union Soviètique pour des travaux forcés.Beaucoup ne sont pas revenus. C'est une page de l'histoire dont on entend peu parler et, si on en croit Aki Shimazaki c'est un sujet tabou au Japon. Ce roman raconte l'histoire d'une femme qui attend depuis 28 ans le retour de son mari, persuadée malgrè ce que tout le monde veut lui faire accepter, qu'il est toujours vivant. Face à sa fragilité psychologique, sa famille dont son fils le narrateur , compatissent tendrement à ce qu'ils considérent comme un délire .Et pourtant...Tsuyoshi va accéder à la vérité de l'histoire paternelle.
Je découvre Aki Shimazaki à travers ce roman. Son écriture est particulière: simple, ponctuée de phrases courtes, descriptives, factuelles. L'émotion est nommée mais mise à distance et donc peu communicative même si cela se modifie un peu à la fin. En ce sens c'est un roman touchant par l'histoire qu'il révéle mais dont l'émotion n'arrive que dans un second temps. C'est en tout cas ainsi que je l'ai ressenti. Ne connaissant pas l'auteur, je me demande si cette façon d'écrire est propre à ce roman avec la volonté consciente de livrer tous les éléments de l'histoire le plus objectivement possible pour que les sentiments puissent s'épanouir pleinement lorsque le lecteur s'est approprié toute l'histoire, ou si ce style lui appartient indépendamment de ce roman...
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Pour le deuxième tome, Aki Shimazaki nous ramène à la seconde guerre mondiale, avec des japonais qui doivent se reconstruire.
On retourne donc dans le passé de l'un des personnages du premier tome, Toda.

On apprend alors les horreurs que les japonais ont vécu en Russie à la fin de cette période. Horreurs qui sembleraient, selon l'auteure, avoir disparu des livres scolaires.

Mais encore une fois, tout n'est que pudeur et si c'est parfois compliqué de la comprendre cette pudeur, les personnages ont le mérite de susciter un grand respect, en tout cas le mien.
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On retrouve Monsieur Toda du tome 1 qui avait tant aidé la famille de Takashi Aoki au moment du décès du père. Il est d'ailleurs fait allusion à cet épisode toutefois c'est la vie privée et non professionnelle qui est ici mise en avant.
Le père de monsieur Toda n'est jamais revenu de Mandchourie ni de Sibérie après la Seconde Guerre Mondiale. Son épouse le croit toujours en vie et l'attend, bien que atteinte de la maladie d'alzheimer. Monsieur Toda va finir par connaître le fin mot de l'histoire et remplir les blancs de son histoire familiale.

C'est la famille et ses valeurs qui est au centre du récit, dans un style tout en douceur et pudeur. Aki Shimazaki donne toujours autant d'importance aux symboles, à ces petites choses qui n'ont guère d'importance et qui pourtant peuvent réveiller bien des souvenirs tellement elles sont liées à notre quotidien.
C'est l'histoire d'un homme qui fait un choix à un moment donné de sa vie et qui assumera ce choix tout au long de sa vie, même s'il doit bouleverser le cours de plusieurs existences.

Un récit fort, poignant, qui porte à la réflexion indiscutablement.
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Tsuyoshi Toda est chef du département des affaires étrangères de l'entreprise Goshima où travaille Takashi Aoki, personnage principal du tome précédent.
Dans Zakuro, il raconte sa mère, atteinte d'Alzheimer et son père, Banzo, disparu en Sibérie après la guerre.
Lorsque son ami Kôji lui prétend l'avoir vu à Los Angeles et lui tend un papier avec adresse et numero de téléphone, Tsuyoshi est bouleversé: son père habite dans une ville proche de la sienne et semble avoir refait sa vie.
Il pense à sa pauvre mère en attente du retour de son mari depuis plus de 25 ans et les larmes lui montent aux yeux...
Désireux de comprendre les raisons de ce silence, soucieux que sa mère puisse enfin apaiser son esprit en revoyant son amoureux de toujours , il lui fixe rendez-vous dans un café.
C'est par le biais d'une longue lettre de dix pages que cet homme, prisonnier dans les camps soviétiques, dévoile à son fils l'évènement tragique qui a fait basculer son destin alors qu'il revenait vers les siens.

Il y a beaucoup d'amour dans ce petit livre, un lien familial très fort, une sensibilité à fleur de peau, un grand respect pour les Anciens...

Il y a aussi cet épisode moins connu de l'histoire du Japon que sont les travaux forcés imposés aux prisonniers japonais et la difficulté avec laquelle les soviétiques ont accepté de les rendre à leur patrie.

Tout cela raconté avec la plume délicate et lumineuse d'Aki Shimazaki.
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Roman très court, très intense et très dense sur la recherche du père par un fils dans le japon moderne. On est attrapé dès le début et délivré qu'a la dernière page, on en ressort avec un compréhension plus fine de ce peuple humain attachant, révoltant, merveilleux, sidérant, terrifiant et attendrissant ! Cette autrice, cette écrivaine nous fait visiter par ces petits roman, l'intimité d'un monde !
Super !
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Très concis et tres dense, quel plaisir de lire ce court roman qui nous plonge dans de vives émotions de manière aussi majetueuse quon ne lache pas le livre un seul instant! Entre l'histoire flippante du Japon d'après la deuxième guerre mondiale et l'histoire des familles brisées, c'est l'histoire d'un amour impérissable, toujours jeune malgré qui nous emballe....
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