Ramasser les traces de leurs pas
Des nouvelles extraites de cinq recueils. Les dernières sont très courtes comme des poèmes en prose. L'ordinaire d'hommes et de femmes palestiniennes sous l'occupation israélienne.
Mahmoud Shukair traite avec une dérision affectueuse les pesanteurs sociales ou les carcans culturels.
Il introduit avec un humour dévastateur des personnalités telles que le footballeur
Cristiano Ronaldo et sa place réservée à l'avant d'un taxi, la chanteuse Talha Shakirât et son incorporation à un univers familial, l'actrice
Brigitte Bardot et un chien, la mannequin
Naomi Campbell, le politicien étasunien
Donald Rumsfeld, la politicienne afro-étasusienne Condoleezza Rice… Des personnages parties prenantes des descriptions de la vie sociale ou familiale.
Un écrivain et des histoires, « Les histoires se trouvent au coin de la rue et je ne m'immisce dans les affaires de personne », un autre café, d'autres lieux, des hommes et des femmes, des étrangetés comme la disparition d'une soixante-quinzième marche d'escalier, des chambres et des solitudes, « comment tous ces détails peuvent-ils se trouver ensemble dans une scène à faire pleurer sans qu'il y ait un tremblement de terre, ou qu'une tempête éclate, ou que le gouverneur de la ville décrète trois jours de deuil, au minimum ! », la monotonie de la reproduction des jours et des rêves, un détour par Cordoue au XIIIe siècle, la tendresse d'un baiser retombé sur la chaussée…
La présence fantasmatique de figures mondialisées, comme les remarques sur le quotidien mesquin de la présence israélienne, font d'autant plus ressortir l'aspiration à vivre, à vivre « normalement » des différentes personnes. Elles et ils ne sont ni réduites à l'ombre qui s'attache aux pas de victimes, ni transformé·es en héroïnes ou héros. Iels sont, dans un contexte non choisi, des acteurs et des actrices, ici en Palestine occupée, comme d'autres ailleurs dans le monde…
« J'ai un sourire aux lèvres, comme un masque ».
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