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EAN : 9782810706334
130 pages
Presses universitaires du Midi (01/12/2019)
3.83/5   3 notes
Résumé :
L’Homme de Manufacture est l’histoire d’Israël Poznański, propriétaire d’usines de textile dans la ville polonaise de Łódź, devenue une puissante métropole industrielle à la fin du XIXe siècle. L’action de cette pièce originale, exempte d’empathie, de postulats sociologiques ou idéologiques, se prolonge au XXe siècle où, comme dans un miroir, se reproduisent les mêmes conflits et dilemmes. L’introduction du Livre des bonnes et mauvaises actions trouvé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à Masse critique et aux Presses universitaires du midi pour l'envoi de ce livre.

il s'agit d'une édition bilingue polonais et français. Sans être moi-même parfaitement bilingue, je maîtrise néanmoins suffisamment cette langue pour me tourner vers la version polonaise (après, je le reconnais, avoir commencé par la version française...)

C'est une adaptation en pièce de théâtre du livret d'opéra écrit par Małgorzata Sikorska-Miszczuk et de l'opéra composé par Rafał Janiak pour un concours de composition dont il a remporté le premier prix. L'auteure et la traductrice, Kinga Joucaviel, l'ont adapté en livret de théâtre.

L'oeuvre comprend deux actes, dont l'action se déroule à près d'un siècle d'écart dans la ville de Łodz.
Le premier acte nous confronte à Izrael Poznański sur son lit de mort. Celui-ci a vraiment existé, il a créé une manufacture de coton à Łódź qui a contribué à faire de cette ville une ville prospère.
Poznański délire ce qui permet à l'auteure de faire de nombreux retours en arrière et d'introduire de nombreux personnages : les enfants de Poznański, Sophie Grabowska, une socialiste; Arrivant, un anarchiste ;un médecin mais aussi des intervenants plus surréalistes (le choeur des anges, Marin-Cheval, L'argent, les 4 éléments...).
L'ensemble des scènes et des personnages campent l'histoire de cette manufacture, sa réussite, mais aussi la condition pénible des ouvriers.
L'acte deux se déroule dans les années 90 du XXè siècle et est un miroir du premier acte : on y trouve le Directeur (pendant de Poznański), l'ouvrière Sophie, le Procureur (pendant de l'anarchiste).

Un siècle après, l'usine a disparu, après avoir été vendue à des intérêts étrangers et un procès est fait au Directeur.

La pièce fait écho à de nombreux événements : la mort, l'essor industriel du XIXè, la communauté juive, le capitalisme, la condition ouvrière, la chute du régime communiste, la perte de pouvoir d'achat, la faillite des entreprises, la transformation de cette manufacture.
J'ai été surpris de découvrir l'opinion très négative De Voltaire sur les juifs.

J'aurais aimé voir une représentation de la pièce sur Internet mais on n'y trouve que l'opéra et en version concert de plus. Il m'est difficile d'imaginer ce que ferait un metteur en scène de la pièce car, si elle a incontestablement de nombreux traits dramatiques, elle nécessite un créateur imaginatif : il doit jongler avec les retours en arrière, les personnages plus exotiques cités plus haut, faire intervenir des ouvrières pouvant chanter Lucrèce en latin... un challenge que j'aimerais voir !

La lecture de cette pièce est facile et agréable à lire.

J'ai donc aimé et attend de voir cette pièce au théâtre, même en polonais car la Pologne dispose de nombreux metteurs en scène visionnaires de renom qui pourraient relever ce défi (Grotowski, Lupa, Warlikowski...)




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Ce titre qui m'a été transmis dans le cadre d'une opération Masse critique de Babelio m'a à la fois étonné et passionné
Étonné en premier lieu parce que je pensais recevoir un roman ou au moins un livre retraçant l'histoire d'Israël Poznański, propriétaire à la fin du XIXe siècle d'une usine de textile dans la ville polonaise de Łódź, et me transportant au coeur de cette période.....je n'avais pas remarqué dans la proposition qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre ou d'un livret d'opéra...Qu'importe, le texte n'en est que plus précis !
D'autant plus que ce texte concis se lit assez vite et peut être relu afin d'en apprécier la force des dialogues, les pages de droite sont en français, celles de gauche, en polonais.
Cette ville de Łódź était un grand centre industriel, l'usine d'Israël Poznański travaillait le coton. Elle attirait ainsi une population rurale à la recherche d'emplois. Plusieurs communautés s'y côtoyaient, depuis les Polonais en passant par les Juifs nombreux dans cette Pologne
Cet opéra, pièce de théâtre, est articulé autour de deux actes.
Dans le premier, en 1900, Israël Poznański, ancien propriétaire de l'usine hanté par l'arrêt de son entreprise divague sur son lit de mort. Il ne sait plus s'il est riche ou non. Il a l'impression de se trouver sur un bateau. le Médecin est là. Les événements et grèves de 1892 lui reviennent en mémoire.
Le deuxième acte, beaucoup plus proche de nous se déroule dans les années 90. L'usine a fermé ses portes, le chômage sévit, les Polonais ont toujours faim.
Une nouvelle race d'homme est arrivée : les promoteurs et développeurs...L'usine qui a arrêté toute activité a été démembrée. Les ouvriers se souviennent de leur dernier jour de travail, ils n'ont pas de quoi payer leur loyer, l'Union Soviétique s'est effondrée. Ils vivaient bien avant. Ils crèvent d'angoisse aujourd'hui. Alors pourquoi pas transformer l'usine en centre culturel ou en cinéma, y créer des boutiques...?En une soixantaine de pages, de conversations ou de monologues, la vie de la Pologne s'étire, sont évoqués le racisme contre les Juifs, les riches propriétaires, le travail éreintant, les socialistes venant prêcher la Révolution, les faillites, les tentatives de renaissance, la main-mise soviétique, la reconversion des bâtiments.. .
Les temps on changé, les maîtres aussi...Les grands patrons faisant vivre une ville ne sont plus là. La pauvreté, quant à elle, est toujours là en l'absence de vision économique forte pour les lendemains...
Un texte qui pourrait s'appliquer à de nombreuses villes de notre vieux continent...dans lesquelles centres commerciaux et multiplexes donnent une deuxième vie aux bâtiments qui autrefois accueillaient des usines
Un texte dérangeant également où l'on voit que certains de nos plus grands auteurs n'ont pas été tendres avec les Juifs...
Merci à Babelio et aux Presses universitaires du midi

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Je remercie la Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Presses universitaires du Midi pour ce partenariat que j'ai grandement apprécié.
L'homme de Manufacture est un opéra en deux actes qui a été adapté en livre bilingue polonais-français. Je ne parle pas cette langue, je n'ai donc pas pu comparer les deux textes et j'ai dû me contenter de la partie française. Pourtant, je me suis surprise à plusieurs reprises à essayer de lire la partie polonaise juste pour le plaisir, et je ne doute pas que mes enfants auront l'occasion de se pencher plus avant dessus parce qu'ayant des amis venus des pays de l'est, ils s'exercent à parler plusieurs langues de ces contrées. Mais je m'égare, revenons à nos moutons.

Comme je l'ai dit précédemment, c'est un opéra en deux actes :
Le premier a lieu lors des derniers moments de vies du héros Poznànski en 1900 : ses questionnements, ses délires, ses souvenirs. Afin de mieux comprendre le personnage et son histoire, on remonte huit ans en arrière et l'on découvre les rapports qu'il entretenait avec sa manufacture, ses ouvriers…
Mais qui est ce fameux Poznànski ? Son histoire nous est retracée avant le début de l'opéra : c'est un industriel polonais et juif (ça a son importance dans le récit et dans les réactions/préjugés de cette époque) qui a créé tout l'un des trois puissants empires textiles à Łódź, entreprise qui a perduré quasiment une centaine d'années après sa mort jusqu'en 1992, date à laquelle se déroule l'acte 2 marqué par des grèves, un procès, etc.

J'ai adoré le premier acte, il y a pas mal de passages décalés et pleins d'imagination qui m'ont plu, m'ont fait sourire et ont rendu cette lecture vivante.
Les dialogues du second acte étaient tout aussi vifs, mais un peu plus terre à terre.
Au fil de mon avancée, j'ai cherché sur le net des extraits de cet opéra pour me mettre dans l'ambiance et parce que certains passages sont clairement chantés, malheureusement, je n'ai rien trouvé et c'est dommage, ça manquait. C'est mon seul bémol, avec peut-être également l'absence de ponctuation finale – ce n'était pas dérangeant plus que ça, mais ça m'a titillée ces phrases qui finissent sur une lettre suivie du vide.
Les personnages ne sont pas spécialement attachants, pourtant, je les ai appréciés : je les ai trouvés réalistes, même le marin-cheval avait un brin de justesse dans ses propos.

J'ai adoré cette lecture, elle était aussi rapide que plaisante. J'ai bien envie de m'essayer à “La valise de Pantofelnik” du même auteur pour voir si c'est tout aussi sympathique que ce livre.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Poznański :
Tous les éléments doivent m’obéir
Je ne demande pas à la terre si je peux semer
Je ne demande pas à l’eau si je peux en boire
Je ne demande pas au soleil s’il doit briller
À l’air s’il doit nourrir les poumons
Je gouverne
Mes ouvriers —

Sophie :
Les hommes, ce n’est pas de l’engrais
Pour votre arbre à coton
C’est pourquoi votre cotonnier est maudit
Et ses fruits aussi
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Poznański :
Łódź parle de nombreuses langues
Je me dis qu’elle ne parle pas, mais qu’elle chante
Les oiseaux étonnés écoutent ce mélange de mélodies
C’est comme une tresse faite de mélodies
Si ces mélodies manquaient,
Si vous nous déportiez dans la jungle,
Il n’y aurait plus de tresse
Je raconte des bêtises, comme un poète ,
Sur les tresses des jeunes filles
C’est parce que Łódź est pour moi une ville
Pareille à une jeune fille
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Poznànski : Quel beau, quel beau bateau
Son capitaine est un lion
Il est à la barre
Raaah - comme il rugit
Le Fils de Poznaànski : Père
Poznànski : Les marins galopent sur le pont
Ce sont des chevaux !
Avec leurs queues et crinières
Tagada tagada, ils tapent des pieds
Je me demande combien coûte un billet
(S'adressant au Marin-Cheval)
Monsieur le cheval magnifique, combien coûte le billet le plus cher ?
Car je suis Poznànski
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Le Visionnaire :
J’ai signé un contrat avec les créanciers de l’usine

Les Fonctionnaires :
Signer un contrat, est-ce difficile ?

Le Visionnaire :
Deux ans de négociations

Le Directeur :
Avec la banque, la sécurité sociale, le bureau fiscal

Les Fonctionnaires :
Il n’y a pas de négociations plus agréables
Qu’avec la banque, la sécurité sociale, le bureau fiscal
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Sophie :
L’usine est morte
Il n’y a rien à manger
L’usine est tombée
Sa peau rouge a pâli
Les vitres sont tombées de ses yeux
Ses organes internes
Ateliers de filature et de teinture
Saignent
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