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MONADES URBAINES :
Un monde vertical ... le royaume de la liberté sexuelle ..

Le pays des horizons lointains qui sont loin en bas et inaccessibles ou encore loin en face ...
Un monde surpeuplé où tout va bien tant que l'on file droit ...
Le personnage principal du roman qui est crédible va développer un comportement déviant et faire l'expérience des conséquences de la marginalité après une mésaventure inattendue ..
Le terrain avait été bien préparé et avec lui le lecteur découvre l'envers du décors de ce monde ultra policé et très civil mais impitoyable .
C'est difficile d'être marginal et ce ne rapporte pas toujours gros mais c'est souvent une fatalité plus qu'un choix ..
Ce personnage se retrouvera dehors pour le pire et le meilleur (le meilleur pas certain ). Cet univers est très connoté années 80 mais c'est un plaisir de questions judicieuses ,judicieusement posées .
Pas de naïveté dans ce roman qui ne prend pas les vessies pour des lanternes et qui lamine tous les "ismes" soit disant utopiques, qui veulent tous notre bonheur .
D'ailleurs , où est le bonheur ? Comment fonctionne le contrôle social ? d'où émerge la marginalité et où conduit cette dernière ?
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Je me suis toujours demandé ce qu'il adviendrait de l'humanité si nous étions trop nombreux sur Terre. En un sens, nous le sommes déjà vis-à-vis de notre triste société mais dans son contexte écologique parfait, j'imaginais justement une architecture verticale. Dans mes pires cauchemars la Terre était recouverte d'un bâtiment unique à multiples étages.

Silverberg, dans les monades urbaines, peint un monde pas si éloigné de ces pensées. Ici les monades sont des tours de trois kilomètres de hauteur où l'humanité vit (ou survit) sans vraiment connaitre autre chose. On monte les étages en prenant l'ascenseur social, on recycle les rejets du corps humains, on recycle même les Hommes. Au final, un Terre de 75 milliards d'habitant où une seule loi prime sur les autres : MULTIPLIEZ VOUS, Dieu soit loué !

Ce roman n'en est pas vraiment un. C'est un recueil de sept nouvelles se déroulant dans la monade urbaine 116. Ces écrits content la vie de certains des habitants, épanouis ou non. Ces nouvelles, bien qu'indépendante, n'en sont pas moins reliées ! On croisera avec plaisir les personnages des autres épisodes !

La force de ce bouquin réside à la fois dans le scénario qui s'appuie sur une société qui ne vit que pour se reproduire. Une idée brillante avec des concepts creusés à la perfection. Je ne comprends même pas que ce genre de bouquin ne soit pas adapté en série/film. L'univers est tellement riche… Il reste tellement à explorer… Mais la seconde force est l'habileté de l'auteur à traiter de la psychologie des personnages. Parfois long (la nouvelle sur l'artiste), les personnages rattrapent largement les faiblesses de l'histoire.

Un bon roman, rapide à lire, qui nous transporte quelques siècles dans un futur effrayant.
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Utopie verticale.
La Terre, an 2381. Tous les problèmes démographiques, sociaux et politiques sont réglés. L'humanité a adopté un nouveau mode de vie exclusivement urbain : des tours de 1000 étages, les Monades. Devoir de procréer. Liberté absolue des moeurs, notamment sexuelles. Procréer et être libre ! Alors utopie ou cauchemar ?

19/10/2010
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Les romans d'anticipation ont ceci de fascinant à mes yeux qu'à défaut d'informer sur un futur hautement hypothétique par nature, ils éclairent avec souvent beaucoup de clairvoyance sur les grands enjeux d'une époque, en poussant à leur paroxysme les questions civilisationnelles ou les dysfonctionnements sociétaux ou économiques du moment vers un avenir imagé.

"Les monades urbaines" s'inscrivent bien dans les questionnements et craintes de son époque : surpopulation, urbanité, et déjà l'environnement et la préservation des ressources.
Avec en plus l'originalité de proposer un modèle à rebours des options malthusiennes habituellement développées par ses confrères (la croissance ahurissante de la population humaine n'est plus un problème), le tout dans une tonalité très seventies de vivre ensemble débarrassé des carcans moraux.
Sans oublier quelques fulgurances sur l'organisation sociale à venir, fortement inégalitaire - vision qui était loin d'être évidente me semble-t-il en 1971 quand la classe moyenne américaine, encore gorgée d'idéal de progrès social, n'avait pas encore anticipé ne serait-ce que l'idée de son déclin.

Mais ce roman a ce petit supplément de poésie en plus, et une cohérence d'ensemble suffisamment solide pour marquer les esprits.
Il a en tout cas suffisamment marqué le mien pour me donner envie vingt ans après sa lecture de partager mon enthousiasme.
Après tout, nous nous sommes rapprochés de plus de quarante ans du modèle imaginé par Silverberg, et par certains aspects, nous commençons à y ressembler...
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Dans ce fix-up (nouvelles réunies pour constituer un roman), l'auteur nous décrit un monde qui se veut idyllique. Évidemment, ce genre littéraire implique que progressivement l'utopie s'avère être une dystopie, le système social devenant un cauchemar pour certains individus.

Au XXIVe siècle, 75 milliards d'êtres humains vivent dans des tours géantes dans un apparent bonheur… qui est obligatoire. Cette société assure le bien-être matériel et veille à ce qu'aucun conflit ne surgisse dans un cadre où les défauts typiquement humains sont réprouvés (envie, jalousie...). Dans cette optique, chaque homme et femme est incité à avoir des relations sexuelles avec l'ensemble de ses congénères dès le plus jeune âge, et l'intimité n'existe pas, afin de favoriser l'entente (pense-t-on). En fait non, ce n'est pas un encouragement. le lecteur se rend vite compte d'une forme d'injonction à coucher avec d'autres pour assurer le bien-être de tous, tout comme la prescription religieuse à procréer un maximum d'enfants, à tel point que les couples ayant des difficultés à avoir une grande progéniture culpabilisent (les femmes notamment). L'envie personnelle ne compte pas.

Sur ce sujet, le lecteur d'aujourd'hui repérera quelques éléments un brin sexistes (il faut rappeler que le roman date du début des années 70) : la culpabilisation du manque d'enfants revient principalement aux femmes, et ce sont les hommes qui vont vers les femmes pour passer une partie de la nuit, dans un univers où il est impoli de se refuser (comme par hasard). Les femmes ne vont pas vers les hommes.

On peut aussi relier la « philosophie » prétextant que le sexe dès le plus jeune âge apporte le bonheur à certains courants minoritaires qui traversaient la société à l'époque de l'écriture du roman (je précise, à cette étape de la chronique, qu'il s'agit dans le récit de sexe entre enfants consentants, mais fortement encouragé par la société environnante).

Le lecteur commence à sentir un malaise sur ce bonheur obligatoire qui apparaît vite factice, et peu à peu des failles se révèlent. Les volontés individuelles n'ont pas leur place, les drogues sont communes, les classes sociales sont réelles et marquées même si certains peuvent grimper les strates. Certains habitants ressentent le besoin d'autre chose… Mais la société ne peut pas l'accepter.

Même si la religion est très présente et « justifie » la procréation à outrance, je ne peux m'empêcher de penser que c'est une civilisation qui va dans le mur : dans le livre, la Terre est habitée par 75 milliards d'humains et il est estimé qu'elle a des ressources pour en supporter 100 milliards, ce qui laisse quelques générations de « multiplication ». Mais après ?

Si l'ensemble n'est pas dénué d'intérêt, j'ai trouvé les chapitres (ex-nouvelles) très inégaux, ce qui est bien dommage, sans compter parfois une certaine complaisance dans des scènes de délire sexuel.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Silverberg a imaginé pour nous une solution à la surpopulation de notre planète : exploiter la 3ème dimension de l'espace : la verticalité.
Cette solution, on en voit déjà quelques ébauches à notre époque actuelle mais Silverberg va beaucoup plus loin. Toute la population est entassée dans d'immenses tours de 3 kms de hauteur et pouvant contenir plus de 800 000 personnes, 1000 étages répartis en cités portant le nom de villes de l'ancien monde. Chaque cité correspond à une catégorie socio-professionnelle précise. Les tours sont autonomes en énergie et sont pourvues de tous les équipements nécessaires à la vie sociale : logements, usines, salles de sport, de concert, écoles, cabinets médicaux etc…
Mais pour ceux qui, comme moi, connaissent la vie en appartement, on sait que vivre ainsi dans une certaine promiscuité engendre quelques tensions. Pour les hommes de 2381, ces tensions ne sont pas tolérables car néfastes à la fécondité et à l'accroissement de la population. Il faut donc éviter au maximum toutes sources de conflits, de frustration ou de mécontentement. Et c'est tout un mode de vie, toute une culture qu'imagine Silverberg, avec ces codes, ces moeurs et quiconque ose les remettre en question ou s'en écarter est impitoyablement condamné à mort.

Le roman se découpe en plusieurs chapitres consacré chacun à un personnage en particulier. On les suit dans leur vie, dans leur intimité et on découvre à travers eux cette mentalité et ces moeurs qui nous semblent totalement incroyables mais qui, pour ces hommes de 2381, sont tout à fait naturelles.
Bien que dans les premiers chapitres, tout semble aller parfaitement, les personnages nous paraissent heureux et satisfaits de cette vie urbaine particulière mais peu à peu, au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture, certains doutent et se découvrent des traits de caractère et des ambitions en contradiction avec ce mode de vie qu'ils connaissent pourtant depuis leur naissance et qu'ils pensaient avoir accepté.
De là la question que se pose Jason, l'historien. Ce changement de culture fonctionne-t-il parce que lié à un conditionnement psychologique ou a-t-il été, au fil des siècles, inscrit dans les gènes ? Les remises en question de certains des personnages semblent répondre à la question. Jalousie et rêve d'évasion hantent les esprits de certains qui vont jusqu'à oser sortir de la tour pour partir à la découverte du monde extérieur.
Dehors, Micael croise ceux à qui a été confiée la tâche de produire la nourriture des citadins. Leur mode de vie se rapproche du nôtre et Micael est confronté au choc des cultures.

J'ai été totalement bluffée par l'imagination de Silverberg, inventer une nouvelle civilisation d'où est bannie la propriété sous toutes ses formes, où on ne se pense plus en tant qu'individu à part entière mais comme partie intégrante d'un tout, où personne ne souffre de froid ni de faim malgré une population de plus de 70 milliards, où la criminalité a totalement disparu, cela semble être le paradis, LA solution idéale à tous les maux que connaît notre société actuelle.
Mais pourtant sous couvert d'utopie hippie ( contexte d'écriture oblige) bien visible à travers des concepts comme la liberté sexuelle, l'usage de drogues et l'absence de toute propriété, il n'empêche que persistent, dans cette nouvelle société, la sempiternelle lutte des classes entre classes inférieures logées en bas de la tour et classes dirigeantes logées au sommet, et avec elle, ambitions professionnelles, volonté d'ascension sociale et souci du paraître. L'individualisme n'est pas complètement mort.
Mais sommes-nous capables de vivre dans ces conditions ? Peut-on museler ce qui fait partie intégrante de notre humanité au profit de la vie en société ? Inversement, comment concilier les deux ? Voilà des questions parmi tant d'autres que soulève ce roman, un roman intemporel bien qu'écrit en 1971 et qui restera longtemps d'actualité.

J'avoue avoir englouti ce récit en quelques heures, bien que certains chapitres soient moins passionnants que d'autres ( j'ai sauté des lignes notamment dans celui concernant le musicien qui, à mon avis, n'apporte pas grand chose à l'ensemble excepté peut-être de montrer le mépris que peuvent ressentir les classes sociales entre elles). Après L'homme programmé, je suis à nouveau conquise par cet auteur. Heureusement pour moi, il a une bibliographie bien fournie, de quoi me régaler encore pendant un bon moment.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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An 2381. Bienvenue dans Monade 116, modeste bâtisse de type tour HLM qui compte quelque 900 000 résidents permanents. J'oubliais : pour cette poignée de privilégiés, Monade 116 n'est pas qu'une résidence. C'est aussi leur monde. Leur unique monde. Leur monade !
Vous l'aurez compris : les Monades, c'est pas pour les nomades…


Je pensais avoir lu il y a longtemps ce classique du roman d'anticipation… à tort !

Présenté comme le chef-d'oeuvre incontesté de Robert Silverberg, les Monades urbaines, coche toutes les cases de la dystopie classique, et ne manque pas d'originalité (ce qui n'est pas toujours assuré dans ce genre).

Chef-d'oeuvre, je ne sais pas, mais c'est un roman que j'ai beaucoup apprécié, et ce dès les premières lignes.


Le style de l'auteur – que je découvre seulement, honte à moi – est à la fois simple et clair. Rien de suffisamment fort pour me séduire sur ce plan, mais l'écriture sert parfaitement le récit, centré sur les personnages. Peu de descriptions donc, mais l'auteur décrit parfaitement son monde (pardon : sa Monade !). On visualise très bien.
Après le décor, le décorum. Et là encore, c'est particulièrement limpide, puisque l'auteur nous explique d'entrée de jeu, et par le menu, toutes les caractéristiques de cette société. J'ai été surpris de ce choix au début, mais contre toute attente ça passe très bien. L'auteur a en effet réussi à intégrer ce déballage d'informations dans le scénario du premier chapitre, consacré à la visite d'un invité externe qui, comme nous, ignore tout de la vie des monades… facile ou habile, choisissez !

Les Monades urbaines est un court roman structuré en 7 chapitres équilibrés. C'est un roman choral car chacun de ces chapitres donne sa voix un personnage en particulier. J'ai trouvé la réalisation remarquablement réussie. Un modèle de simplicité pour une forme narrative piégeuse. N'ayant pas lu le résumé préalablement, j'ai eu la surprise de découvrir ce choix d'écriture qui est un vrai plus ici. le présent de narration couplé avec le point de vue interne est plutôt efficace pour nous faire rentrer dans ces personnages. Ceux-ci sont bien rendus. Ils sont crédibles dans leurs actes et leurs paroles, mais aussi et surtout dans leurs émotions. L'auteur est particulièrement doué pour montrer la psychologie des personnages. D'ailleurs, c'est le détail qui m'a accroché dès les premières pages : on suit le résident Charles Mattern, chargé de présenter la Monade à un invité de marque, et dès leurs premiers échanges, la tension entre les deux hommes est palpable. Une tension puissante et fébrile, très bien rendue, et dont les raisons apparaissent petit à petit. Superbe.
Et les chapitres suivants ne sont pas en reste… Ces chapitres sont relativement indépendants et on y suit un personnage principal différent à chaque fois. Les interconnexions ne sont pas absentes cependant, et elles se multiplient vers la fin. Ces connexions apportent une certaine cohésion à l'ensemble et une meilleure implication.


Comme pour toute dystopie, c'est l'idée originale qu'on attend au tournant.

Première idée : la natalité élevée au rang du sacré (croissez, multipliez…). En effet la technologie des Monades urbaines semble avoir résolu le problème démographique (pour toujours ?), et l'injonction à la procréation s'est rapidement imposée, doublée d'un culte de la fertilité.

Deuxième idée : la tolérance face à la promiscuité. 800 000 résidents, c'est beaucoup, même pour une monade. Alors pour éviter les frictions, il faut changer les moeurs, mais aussi les esprits…

Je ne détaillerai pas plus mais sur ce plan aussi, l'auteur a réussi son coup. Les changements qui créent la dystopie sont puissants, cohérents et développés en profondeur.
Dans ce roman, la nature dystopique du monde monadial apparaît lentement. Les citoyens semblent de prime abord parfaitement adaptés, conditionnés à leur vie monadiale et ses étranges moeurs. Mais petit à petit le récit laisse entrevoir des failles. Il semble que certains traits de caractère incompatibles avec cette vie aient malgré tout survécu chez quelques individus. Des relents de timidité. de la jalousie refoulée…
Tout ceci est très bien amené, et la maitrise de l'auteur pour explorer la palette des sentiments n'y est sans doute pas étrangère.


De nombreux thèmes sont présents dans ce roman.

Il y a bien sûr la réflexion autour du contrôle de la démographie dans les sociétés humaines.

Le culte voué à la fécondité, institutionnalisé, fait immédiatement penser à la société imaginée par Margaret Atwood dans la Servante Ecarlate, autre chef-d'oeuvre de la dystopie que je conseille !

La libération sexuelle des années 1960 semble aussi avoir grandement influencé certains aspects de la vie en Monade urbaine.

Certains des mécanismes qui font vivre le totalitarisme sont très bien décrits, comme l'autopersuasion collective : « Nous sommes aujourd'hui quinze fois plus nombreux, et regarde comme nous sommes heureux ! – Oui, très heureux. Et nous serons toujours heureux, Memnon. ».
Même si dans ce domaine, le roman est loin d'égaler un 1984, d'Orwell.


Les bémols que j'ai relevés :

- L'un des mots d'ordre de la société monadiale est le refus de toute forme de frustration. On voit que l'auteur a fait son possible pour illustrer cette idée et ses innombrables ramifications. Mais si intéressante que soit cette idée, elle m'a paru viciée dès le début, car elle se heurte à l'adage « La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ». Et dans les faits, il est facile de voir toutes sortes d'incohérences dans les coutumes et les comportements des Monadiens.

- Dans l'ensemble du texte transpire une vision machiste, probablement héritée de la société des années 70 (le roman a été édité en 1971). C'est assez ironique, étant donné l'aspect libération des moeurs mis en avant par ailleurs. D'ailleurs l'auteur semble avoir partiellement conscience de ce problème, car régulièrement il rappelle que dans la société monadiale toute personne est libre de sortir en vadrouille le soir pour aller se taper la personne de son choix. Et pourtant chaque fois il parait se sentir obligé de préciser que, « généralement », ce sont quand même plus les hommes qui s'adonnent à cette pratique. Et finalement parmi les dizaines de rencontres décrites, c'est toujours les hommes qui partent à l'aventure ! Autre exemple : dans la société monadiale, les femmes « semblent » ne jamais travailler.

- Dans la société monadiale, il est très important pour un couple d'avoir beaucoup d'enfants. Or, étant donné les moeurs en vigueur, il semble hasardeux de garantir la filiation paternelle. Ce n'est peut-être plus un aspect important dans cette société, mais bizarrement ce point n'est jamais évoqué.

- La confrontation avec les communes rurales m'a surpris et peu convaincu. Les moeurs de ces communes m'ont paru inutilement bizarres. Un peu trop d'idées, trop confus.


Au final, un très bon roman, et court qui plus est.
Bien écrit, très bien construit et très bien imaginé !


J'ai lu l'édition livre de poche avec son illustration par Manchu assez conforme à l'idée à ce qui est décrit dans le roman je trouve. Et les résidents… on dirait les Sims !
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Les monades urbaines est un roman de science-fiction publié en 1971. Il est futuriste et prend place en 2381 où une grande partie de la population terrestre vit dans des tours immenses de 1000 étages sans plus jamais sortir de ces structures et mettre le nez dehors.

Le livre est composé de 7 chapitres indépendants qui forment un tout cohérent. A chacun d'eux, on fait la connaissance d'un personnage et on découvre peu à peu la vie telle qu'elle est organisée dans ces monades. Une vie sans défaut, où chacun est à sa place, ne ressent plus jamais aucune frustration et est épanoui !

Oui ? Enfin pas tout à fait… Au fur et à mesure de la lecture, on découvre une société hyper-hiérarchisée où les travailleurs manuels ont pour voisins des travailleurs manuels et où les cadres ont pour voisins des personnes qui exercent la même profession. Plus on est puissant, plus on vit à un étage élevé et les anomos, ceux qui ne s'adaptent pas, sont rejetés, éliminés et même recyclés par ces terribles buildings.

Je me suis interrogée sur la crédibilité de cette évolution de la société. La natalité exacerbée comme critère de réussite sociale ? le sexe comme vecteur de la non-frustration ?

La liberté sexuelle lorsqu'elle est incitée, voir imposée, n'en est plus une ! Ce qui est marrant, c'est de voir que ce sont quand même les hommes qui partent en « promenade nocturne » et visitent le domicile et le lit de leur choix. Je me suis posée des questions devant les chemins empruntés par l'humanité dans cette dystopie, ce qui en fait un livre intéressant.
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Je voulais m'attaquer à un de ces grands auteurs de SF dont on entend toujours le nom mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire, et je ressors déçue de cette lecture que j'ai trouvé plutôt ennuyeuse. Pas que le roman était désagréable à lire, mais avec une idée de départ autour d'une société humaine où le problème de la surpopulation a été temporairement maîtrisé par un monde tout en verticalité, donc originale et intéressante, ma conclusion à la fermeture du livre a été "mouef, bof". Comme ce n'est pas un avis très constructif, je vais essayer de développer un peu sans pour autant résumer l'histoire suffisamment décrite par la 4ème de couverture.

Les passages décrivant le fonctionnement d'une société soumise à autant d'interdits et en même temps de libertés, physiquement et géographiquement limités dans un espace dont ils ne sortent jamais étaient intéressants. Mais là où ce type de passages devraient provoquer réflexions et questionnements, ici la sexualité omniprésente prends complètement le pas. Ces scènes se justifient parfois afin de mieux comprendre l'histoire ou les personnages, mais le plus souvent elles sont juste là "au milieu", empêchant de s'attacher vraiment à ce qu'il se passe. On commence à se prendre au jeu et à s'intéresser à certains parcours et paf, pause copulation. Quelques passages plus tard, c'est reparti. Et s'il y a trop d'étages à monter ou descendre, penser à faire une pause copulation quelque part, c'est comme l'hydratation c'est important d'y penser. L'ensemble est aussi parsemé de quelques délires de drogués mais à la limite il y en a beaucoup moins et ça peut permettre d'imaginer des états d'esprits différents.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et c'est dommage car cette omniprésence de la sexualité a je pense occulté toutes les réflexions et les bonnes idées induites par ce nouveau concept de société. Certains chapitres étaient franchement bien, mais mon impression d'ensemble reste moyenne et mon avis pas très inspiré non plus. Je tenterai peut-être un autre roman de cet auteur plus tard, mais pour l'instant je vais donner la priorité à d'autres.
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Première lecture de Robert Silverberg avec les Monades urbaines.

Le futur a réduit l'humanité à vivre dans d'immenses gratte-ciel, les monades, où l'étage de résidence désigne aussi bien son rang social que son travail. Chaque monade comporte un nombre d'habitant stable. Pour éviter la surpopulation de nouvelles tours sont érigées. Combien sont elles? L'humanité ne le sait guère et cette question n'est pas un centre d'intérêt et pour cause, leur monde se résume à leur tour d'habitation. Déménager ? C'est une épreuve pour chaque foyer ou au contraire une aubaine, mais c'est un mal nécessaire pour que la monade ait une population immuable.

Sans dévoiler le coeur de l'intrigue, cette histoire, divisée en nouvelles, nous plonge dans ce qui fait l'humanité. Au coeur de la monade 116, les rapports sociaux, mais aussi sexuels ou encore la notion de vie privée, vie publique deviennent le noeud scénaristique qui happent le lecteur. Dans ce futur, la norme n'est pas unique mais dépend de l'étage où l'on vit bien que la liberté de circulation soit présente.
La population est saisie par une multitude de questions dont les réponses sont parfois déroutantes. Je pourrais ici développer davantage les protagonistes mais je pense que découvrir par soi-même ce qu'ils vivent dans la monade est plus intéressant.

Le style de Silverberg est clair facile à lire et le recueil de nouvelles se lit rapidement. Si vous cherchez un classique de la science-fiction, vous savez vers quel livre vous tourner. Bonne lecture.
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