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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans Les monades urbaines, Robert Silverberg offre un univers intéressant : le 24ème siècle et ses 70 milliards d'habitants (« croissez et multipliez ») qui vivent dans des tours d'un millier d'étages.

Les 7 histoires évoquent des personnages qui évoluent tous dans la Monade 116. Elles permettent de se faire une bonne idée du mode de fonctionnement de cette société qui évolue en vase clos. Ce qui m'a le plus marqué c'est l'absence totale d'intimité et la liberté sexuelle démesurée. La nuit n'importe qui peut venir chez vous pour avoir des rapports sexuels et vous ne pouvez pas vous dérober. Quelle horreur !

Cela aurait pu plus me plaire mais c'était trop axé sur la sexualité. Je pense qu'il y avait d'autres pistes à explorer.

Je dois quand même avouer que j'ai beaucoup aimé la deuxième histoire centrée sur le personnage d'Aurea Holston. J'ai aussi trouvé intéressante celle (la sixième) qui s'intéresse de plus près à Micael Statler qui nous emmène voir ce qui se passe à l'extérieur de la monade.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette lecture bien ennuyeuse par rapport aux autres livres que j'ai déjà lu de l'auteur comme : Les déportés du Cambrien, Les ailes de la nuit & Les royaumes du mur.



Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (36)
2018, l'année Robert Silverberg… (LC)


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Mon avis est assez mitigé : J'ai adoré l'aspect anticipation, avec cette façon de résoudre le phénomène de surpopulation de la terre, ce système de tours géantes permettant la population terrestre d'atteindre les 100 milliards d'habitants, cette structure sociale froide, avec une souplesse déguisée, sous fond de liberté sexuelle exacerbée, et cette culture totalement vide de sens, tout cela est très bien imaginé et conçu. Mais le roman est construit un peu comme un recueil de nouvelles, et les chapitres sont très inégaux. le chapitre sur la musique et les drogues, par exemple est un modèle de l'esprit hippie caricatural assez imbuvable. Dès que les écrivains de science fiction de cette époque s'attaquent à la musique, on tombe généralement dans la soupe new-age à la sauce LSD, comme s'il ne concevaient l'avenir de la musique que dans du Jean-Michel Jarre ou du Klaus Schulze (on a le droit d'aimer, mais il s'est passé plein d'autres choses dans la musique après les années 70), et c'est décrit avec un style ronflant et finalement assez creux. Bref, on peut très bien lire ce roman en sautant le chapitre 3, mais il est aussi représentatif de ce que je reproche à l'ensemble : en centrant la problématique du roman sur la liberté sexuelle, on tombe dans les travers de l'époque et de cela résulte un roman très daté. J'aurais aimé un peu plus d'approfondissement sur les structures extérieures, d'ailleurs le chapitre où l'on rencontre le monde des agriculteurs est de loin le plus passionnant, j'aurais aimé que les rapport avec les autres monades, ou celui avec les colonies extraterrestres soient traitées de la même façon. le roman reste un ensemble très intéressant, justement pour l'aspect anticipation, mais par moment, même si l'auteur ne le cautionne pas forcément, la pensée et les obsessions de l'époque (1971) deviennent parfois trop présente.
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Grâce à de gigantesques villes verticales, la Terre a réussi à faire face à la surpopulation. Dans ce monde où personne n'a faim, où la liberté sexuelle s'épanouit, où la sécurité est assurée, le bonheur n'est pas un vain mot.
Ah! Ah! Ah! Tout le monde aura évidemment reconnu les prémisses d'une dystopie pas piquée des hannetons. Après avoir planté un décor presque idyllique, Silverberg s'ingénie à dénoncer l'envers du décor: lavage de cerveau, vie artificielle, drogue, conformisme, angoisse...
Chaque chapitre creuse un peu plus le mal-être des habitants des monades, et pourtant, c'est bien le tout début qui me paraît le plus terrifiant. Déjà, un monde de gens perpétuellement heureux, quoi de plus stressant ? Heureux car submergés de responsabilités dès 15 ans, flanqués de palanquées d'enfants, ignorant tout des livres ou du cinéma, n'ayant d'autre plaisir que le sexe toujours accepté, jamais décevant... c'est bon! Inutile d'en rajouter, M. Silverberg, rien n'atteint dans votre livre la violence des premières pages. Ensuite, qu'un homme s'enfuie, qu'un autre se suicide, c'est plutôt rassurant, si j'ose dire, de constater que l'humanité garde ses névroses et son insatisfaction.
Enfin, l'humanité... si les hommes du futur, parfois, sont dépressifs, les femmes, elles, gardent une placidité bovine. Toujours prêtes, jamais insatisfaites, les femmes sont les meilleures gardiennes des monades et il n'est pas besoin d'avoir lu Freud dans le texte pour pénétrer les fantasmes de Silverberg.
Ou l'art de transformer les dystopies en dysto(uche)-(pi)pie.
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Recueil de nouvelles qui s'apparente à un roman où l'on y découvre des personnages atypiques dans une société idéalisée.

75 milliards d'individus peuplent les monades en 2381. Repliés sur eux-mêmes et agglutinés dans d'innombrables tours chacune d'une hauteur de 3000 mètres, des hommes et des femmes vivent en apparente harmonie dans le seul but de se reproduire avec la volonté de « Dieu ». L'organisation interne de la population est hiérarchisée verticalement et la communication entre les différentes couches sociales est limitée. Ces hommes vivent en quasi autarcie, leur nourriture est produite à l'extérieur par des communautés agricoles. Leurs déchets et excréments sont transformés en énergie.

Ces communautés veulent éviter toutes frustrations et jalousies qui génèrent des tensions. Ainsi les individus sont contraints à une liberté sexuelle exacerbée, une suppression totale de l'intimité, et une consommation banalisée des psychotropes. Ce mode de fonctionnement a permis d'enrayer les luttes, la cupidité, le désordre en éliminant tous les êtres commettant des actes antisociaux ou violents. Les personnes aux comportements déviants n'ont pas leur place dans cette société, ils sont tout simplement recyclés en énergie pour faire fonctionner les tours.

Certains individus sont empreints de questionnements sur leurs conditions d'existence. La vie dans un espace vital restreint et un faible coefficient d'intimité ne favorisent en aucun cas une possible expression individuelle. Acculturés à ce mode de fonctionnement fermé et utopique, certains semblent aspirer à des conditions de vie différente voire à sortir du système.

Merci Fnitter pour ce conseil de lecture, moi qui ne suis pas vraiment lectrice de science-fiction, j'ai apprécié de lire ce livre. J'ai été étonnée de constater que certains thèmes abordés restent d'actualité.
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Utopie verticale.
La Terre, an 2381. Tous les problèmes démographiques, sociaux et politiques sont réglés. L'humanité a adopté un nouveau mode de vie exclusivement urbain : des tours de 1000 étages, les Monades. Devoir de procréer. Liberté absolue des moeurs, notamment sexuelles. Procréer et être libre ! Alors utopie ou cauchemar ?

19/10/2010
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Dans ce fix-up (nouvelles réunies pour constituer un roman), l'auteur nous décrit un monde qui se veut idyllique. Évidemment, ce genre littéraire implique que progressivement l'utopie s'avère être une dystopie, le système social devenant un cauchemar pour certains individus.

Au XXIVe siècle, 75 milliards d'êtres humains vivent dans des tours géantes dans un apparent bonheur… qui est obligatoire. Cette société assure le bien-être matériel et veille à ce qu'aucun conflit ne surgisse dans un cadre où les défauts typiquement humains sont réprouvés (envie, jalousie...). Dans cette optique, chaque homme et femme est incité à avoir des relations sexuelles avec l'ensemble de ses congénères dès le plus jeune âge, et l'intimité n'existe pas, afin de favoriser l'entente (pense-t-on). En fait non, ce n'est pas un encouragement. le lecteur se rend vite compte d'une forme d'injonction à coucher avec d'autres pour assurer le bien-être de tous, tout comme la prescription religieuse à procréer un maximum d'enfants, à tel point que les couples ayant des difficultés à avoir une grande progéniture culpabilisent (les femmes notamment). L'envie personnelle ne compte pas.

Sur ce sujet, le lecteur d'aujourd'hui repérera quelques éléments un brin sexistes (il faut rappeler que le roman date du début des années 70) : la culpabilisation du manque d'enfants revient principalement aux femmes, et ce sont les hommes qui vont vers les femmes pour passer une partie de la nuit, dans un univers où il est impoli de se refuser (comme par hasard). Les femmes ne vont pas vers les hommes.

On peut aussi relier la « philosophie » prétextant que le sexe dès le plus jeune âge apporte le bonheur à certains courants minoritaires qui traversaient la société à l'époque de l'écriture du roman (je précise, à cette étape de la chronique, qu'il s'agit dans le récit de sexe entre enfants consentants, mais fortement encouragé par la société environnante).

Le lecteur commence à sentir un malaise sur ce bonheur obligatoire qui apparaît vite factice, et peu à peu des failles se révèlent. Les volontés individuelles n'ont pas leur place, les drogues sont communes, les classes sociales sont réelles et marquées même si certains peuvent grimper les strates. Certains habitants ressentent le besoin d'autre chose… Mais la société ne peut pas l'accepter.

Même si la religion est très présente et « justifie » la procréation à outrance, je ne peux m'empêcher de penser que c'est une civilisation qui va dans le mur : dans le livre, la Terre est habitée par 75 milliards d'humains et il est estimé qu'elle a des ressources pour en supporter 100 milliards, ce qui laisse quelques générations de « multiplication ». Mais après ?

Si l'ensemble n'est pas dénué d'intérêt, j'ai trouvé les chapitres (ex-nouvelles) très inégaux, ce qui est bien dommage, sans compter parfois une certaine complaisance dans des scènes de délire sexuel.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Je voulais m'attaquer à un de ces grands auteurs de SF dont on entend toujours le nom mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire, et je ressors déçue de cette lecture que j'ai trouvé plutôt ennuyeuse. Pas que le roman était désagréable à lire, mais avec une idée de départ autour d'une société humaine où le problème de la surpopulation a été temporairement maîtrisé par un monde tout en verticalité, donc originale et intéressante, ma conclusion à la fermeture du livre a été "mouef, bof". Comme ce n'est pas un avis très constructif, je vais essayer de développer un peu sans pour autant résumer l'histoire suffisamment décrite par la 4ème de couverture.

Les passages décrivant le fonctionnement d'une société soumise à autant d'interdits et en même temps de libertés, physiquement et géographiquement limités dans un espace dont ils ne sortent jamais étaient intéressants. Mais là où ce type de passages devraient provoquer réflexions et questionnements, ici la sexualité omniprésente prends complètement le pas. Ces scènes se justifient parfois afin de mieux comprendre l'histoire ou les personnages, mais le plus souvent elles sont juste là "au milieu", empêchant de s'attacher vraiment à ce qu'il se passe. On commence à se prendre au jeu et à s'intéresser à certains parcours et paf, pause copulation. Quelques passages plus tard, c'est reparti. Et s'il y a trop d'étages à monter ou descendre, penser à faire une pause copulation quelque part, c'est comme l'hydratation c'est important d'y penser. L'ensemble est aussi parsemé de quelques délires de drogués mais à la limite il y en a beaucoup moins et ça peut permettre d'imaginer des états d'esprits différents.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et c'est dommage car cette omniprésence de la sexualité a je pense occulté toutes les réflexions et les bonnes idées induites par ce nouveau concept de société. Certains chapitres étaient franchement bien, mais mon impression d'ensemble reste moyenne et mon avis pas très inspiré non plus. Je tenterai peut-être un autre roman de cet auteur plus tard, mais pour l'instant je vais donner la priorité à d'autres.
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Les monades urbaines est une dystopie incontournable car Silverberg y manie parfaitement les règles de ce type de projection: à partir d' idées à priori séduisantes et utopistes, il bâti une société où l'existence humaine est complètement repensée, pour le meilleur comme pour le pire.
Le récit est formé de courtes histoires autour de personnages différents se côtoyant plus ou moins, cette formule d'écriture permet de découvrir la vie des monades urbaines sous plusieurs angles de vue, ce qui me parait une super idée pour aborder un monde si complexe.
Comme beaucoup de dystopies, lorsque l'on referme le livre, les sujets de réflexion et de débats sont nombreux. A mes yeux, non objectifs bien sur, la société des monades est le monde urbain, "développé", industrialisé, poussé à l'extrême. La surpopulation et la promiscuité dont on peut se demander si elle est compatible avec l'humain, est gérée par une forme de totalitarisme fonctionnant sur la régulation de tous les comportements et l'auto-censure. Certaines libertés sont sans limites (sexuelle, consommation) pour compenser des libertés inexistantes (pensée, déplacement). Une sectorisation sociale a lieu par étage, cela existe déjà dans nos immeubles résidentiels, et correspond à la sectorisation des quartiers dans les grandes villes. La société des monades fonctionne autour de la technologie et a atteint une forme de résilience écologique en s'appuyant sur une exploitation à grande échelle de la nature qui nécessite l'existence d'une caste sous-développée, coupée de la technologie et considérée comme archaïque, c'est notre Tiers monde. Pour finir, les gens vivant dans les monades, ressentent un malaise malgré une propagande forte pour les convaincre de leur bonheur, ce malaise les amène à se faire "soigner", éliminer ou à se tourner vers les peuples "archaïques" et leurs valeurs.
Je ne connaissais pas Silverberg mais cette lecture m'a donné envie de le découvrir. D'ailleurs quel livre me conseillez vous pour la suite?
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Les Monades urbaines n'est pas sans rappeler le meilleur des Mondes : une société du bonheur, des problématiques très actuelles et un soupçon de totalitarisme dissimulé derrière des moeurs débridées.

Le décor est haut en couleur, les détails sont soignés. Pourtant, au-delà des grandes interrogations sur la surpopulation et la procréation, le récit se perd parfois. L'univers (à gros potentiel) tourne essentiellement autour de l'hédonisme et c'est un peu lassant. Les personnages que l'on suit manque de profondeur ; ils s'essoufflent au fil des pages.

Les Monades urbaines est un roman « sympathique » et c'est à double tranchant : ni complètement bâclé, ni vraiment mémorable. A lire entre deux chefs d'oeuvre pour s'aérer l'esprit.
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J'ai été intéressée par les idées principales de ce roman de science-fiction américain datant des glorieuses années hippies : un monde futuriste axé sur la fertilité et la jeunesse. La surpopulation de notre vieille Terre n'est plus un problème pour eux car ils ont la solution de la verticalité de leur résidence : des gratte-ciels de 3kms de haut concentrant l'essentiel des habitants et le reste étant une immense terre agricole soumise à une exploitation intensive et méchanisée...

J'ai surtout aimé la dissidence de Micael qui fuit ce monde trop utopique pour aller à la recherche de plus d'authenticité et sa belle et courte histoire d'amour avec Artha, la prude et vertueuse habitante d'un village agricole soumis à des rites barbares (la danse sauvage de la stérilité autour de Milcha, une des prêtresses enceinte).

Et pour finir, j'ai communié avec le mal-être de Siegmund Kluver qui trouve sa façon de fuir la Monade urbaine 116 en s'envolant vers Dieu en un saut parfait.

Mais sinon, la liberté sexuelle de ces jeunes adolescents et leur totale promiscuité au sein de ces gigantesques lieux de partouze est pénible par sa redondance. Toujours l'auteur revient sur ces êtres qui copulent dans tous les coins, les hommes du haut de la tour allant s'encanailler dans les couches inférieures. Rien que du convenu. Bien sûr, cela étoffe le livre et peut apporter de l'intérêt pour certains lecteurs - mais bon on s'éloigne beaucoup de la science-fiction pour se retrouver dans les années hippies : "Peace and love" ! On voit où cela nous a mené. Et tout ramener au sexe limite la portée de ce livre.

Je trouve aussi que la traduction a beaucoup vieilli. Il gagnerait certainement à être retraduit avec des tournures de phrases plus modernes et plus actuelles. C'est vieux, c'est poussiéreux, c'est d'un autre siècle bien sûr !
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