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163 pages
Éditions Hurtubise/HMH (01/01/1973)
3/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Tombée » par hasard sur ce livre d'un auteur que je ne connaissais pas (tout comme Babelio l'ignorait d'ailleurs), c'était parfait pour me sortir un peu de mon trop vif intérêt du moment pour la crise sanitaire où nous avons été plongés de gré ou de force, et de son anxiété.

Auteur québécois, de romans, de nouvelles et d'essais, et traducteur, Jean Simard (prix Kormann de l'Académie Française en 1947) semble peu connu en France. Qu'importe, le propos de ce livre m'intéressait.

Un petit livre sans prétention comme il nous en prévient dans son avant-propos, n'étant « ni linguiste, ni grammairien, lexicologue, sémanticien, ni savant » ; il tentera juste d'examiner l'outil qu'il utilise, comme le bûcheron disserterait sur sa hache, et sa scie et plus avant sur l'arbre et la forêt…. Il nous prévient aussi qu'il émaillera son discours des « observations de personnages beaucoup mieux qualifiés que moi-même, ainsi que d'un certain nombre de citations », et il fait bien car son petit ouvrage en est littéralement truffé ; à partir de la page 110 je me suis mise à les compter : plus d'une vingtaine sur quinze pages ! le bougre, « c'est abusé » nan !

Enfin, ça se lit bien, une succession de courtes réflexions sur ce que parler veut dire, croit dire, pourrait dire, laisse dire, ne dit pas ou dit trop en quelque sorte ; c'est assez décousu, il parle de langage à propos de littérature, de poésie, d'art, de religion, des médias, de publicité, du bilinguisme, de communication, de propagande, d'enseignement, d'imagination, de tics verbaux, de démocratie, d'environnement et de climat, de progrès, des écrivains, etc. etc. un vrai pot-pourri ? pas tant que ça ! car si on ne sait plus très bien où il veut en venir… sinon juste réfléchir, ça marche !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Encore que le discours doive s’assortir, chez ceux qui l’utilisent, de compétence et d’information, de réflexion préalable. Or je crains que pour l’instant on ne bavarde beaucoup trop et, e plus souvent, à tort et à travers. On dit n’importe quoi : il s’agit de mettre son grain de sel, à tout prix ! Jamais on ne s’est tant payé de mots, jamais il n’y a eu tant de réunions, de colloques, d’assises, de conférences à tous les niveaux, d’assemblées, de rencontres, de congrès, de tables rondes, de comités et de sous-comités, d’interviews, de déclarations, de mises au point - et jamais les choses n’ont si mal marché.
Tout le monde parle, mais personne n’écoute ; la jactance est en train d’étouffer le langage.
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Il y a des expressions qui connaissent tout à coup une faveur étonnante et que, du jour au lendemain, on retrouve sur toutes les lèvres.

Ces vogues ne durent jamais plus d’une saison : un idiotisme chasse l’autre.
Il en est un, toutefois, qui paraît s’être implanté solidement, et c’est le « disons » dont tant de gens aujourd’hui, ont pris l’habitude d’émailler leur propos. Mise à part la réminiscence de l’anglais – le « let’s say » - je vois dans l’extraordinaire prolifération de ce tic une espèce de rencontre avec un trait de caractère profond ; et jusque dans notre verbosité endémique, cette méfiance traditionnelle, cette incapacité à nous engager à fond, à répondre carrément « oui » ou « non », à appeler un chat un chat. … « disons que …. » Sorte d’hésitation, de précaution oratoire, de restriction mentale instinctive, inconsciente, mais qui remonte loin : s’apparentant au conditionnel matois de nos ancêtres paysans (« peut-être bien que…. » « ça se pourrait que… »). Serait-ce qu’on éprouve du malaise, devant une question précise ? Grâce au « disons », vous ne vous découvrez qu’à demi et votre réponse ne peut être retenue contre vous : on n’affirme rien, on ne se porte garant de rien. Ça ne compte pas.
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L’époque est donc aux comités. A la délégation fictive des responsabilités. Aussitôt que surgit un « problème », au lieu de l’examiner et de le régler sur-le-champ, on charge un « comité ad hoc » d’en étudier les aspects, de faire enquête et de formuler des recommandations. Or cela met du temps, dérange beaucoup de monde, coûte souvent fort cher et se révèle le plus souvent, à l’usage, une façon déguisée de « noyer le poisson ». En effet, quand après bien des palabres le dit comité soumet enfin son rapport, il n’est pas rare que le problème soit déjà dépassé ; qu’il ait perdu de son acuité, ou qu’il se soit résolu tout seul ; que les individus qui l’avaient soulevé aient disparu, sollicités par de nouvelles croisades. Un autre volumineux document ira s’empoussiérer dans les archives, sans que rien de concret n’ait été accompli. Mais chacun aura l’impression d’avoir abattu beaucoup de besogne – quod erat demonstrandum.
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« Nous croyons, nous, que le mot liberté, s’il a quelque signification, inclut celle de penser ; et la liberté de penser implique celle de lire ; de lire tout ce que quiconque, ou qui que ce soit et à quelque époque que ce soit, a pu écrire ». (*)
C’est nier, d’emblée, la censure. Proclamer que le droit de tout lire est un droit fondamental et imprescriptible de l’homme. Les dictatures, d’ailleurs, ne s’y trompent pas : c’est immanquablement à la liberté de parole et d’information qu’elles se sont toujours attaqué en premier lieu, quand il s’agissait d’asservir une population.

(*) Herbert Hoover et Harry Truman, Le droit à la lecture.
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Mais qui donc soulignait –j’ai lu ça récemment- que le Français moyen, qui parle volontiers de « la grandeur de la France », ne rêve par ailleurs que d’une « bonne petite vie » tranquille, d’un « petit coin » à la campagne, d’un « petit jardin » ?
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