Le voleur de Maigret
C'était un mauvais moment à passer. Dans presque toutes ses enquêtes, Maigret connaissait cette période plus ou moins longue de flottement pendant laquelle, comme disaient tout bas ses collaborateurs, il avait l'air de ruminer.
Durant la première étape, c'est-à-dire quand il se trouvait soudain face à face avec un milieu nouveau, avec des gens dont il ne savait rien, on aurait dit qu'il aspirait machinalement la vie qui l'entourait et s'en gonflait comme une éponge.
Il l'avait fait la veille au Vieux-Pressoir, sa mémoire enregistrant à son insu les moindres détails de l'atmosphère, les gestes, les jeux de physionomie de chacun. [...]
A présent, il avait absorbé une quantité d'impressions, tout un fouillis d'images, de phrases prononcées, de mots plus ou moins importants, de regards surpris, mais il ignorait encore ce qu'il en ferait.
Ses familiers savaient qu'il valait mieux ne pas lui poser de questions, ni le regarder d'un œil interrogateur, car il devenait volontiers bougon.
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon.
Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.