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Gemma Bovery est une jeune Anglaise qui s'installe au fin fond de la Normandie avec son mari, Charles. Les deux Anglais découvrent avec délices le charme de la culture française : bon vin, pain, douceur de vivre. Et puis très vite aussi la pluie, la vie morne d'un village normand.

Le boulanger du village est un bon bougre, avec une forte imagination et une solide culture littéraire : ce sera le narrateur de notre histoire. Dès l'installation des nouveaux venus, il pressent que leur vie peut mal tourner, tout comme dans le roman de Flaubert. Et quand il voit Gemma se rapprocher du châtelain local, il tente d'empêcher le pire …

Considéré comme un des premiers vrais romans graphiques, l'oeuvre de Posy Simmonds est remarquable à la fois par la qualité des dessins et par le texte, les deux trouvant un équilibre parfait pour produire une oeuvre atypique, qui peut déstabiliser au premier abord : on est en effet tenter de lire à toute vitesse, suivant les images, ou au contraire de le lire à la manière d'un roman, dont les images ne seraient que l'illustration … Or ces deux lectures seraient une erreur tant les deux modes sont indispensables.

Concernant l'histoire elle-même, on se laisse prendre facilement à la paranoïa du boulanger, et on suit avec consternation la dérive de la jeune Anglaise, dont l'auteur a transposé le spleen flaubertien en une déprime contemporaine bien connue, même si elle semble avoir plus de caractère que son alter-ego du XIXe siècle.

Cette lecture est par ailleurs à compléter par le visionnage du film éponyme, d'Anne Fontaine, avec Fabrice Luchini interprétant à la perfection un boulanger à la fois sous le charme de Gemma et agacé par ses a priori sur les Français. le film est par ailleurs extrêmement fidèle, et va même plus loin que le roman graphique, en offrant une vraie touche comique dans les dernières minutes.

En bref une fiction franco-anglaise entre tragique et humour, qui ne peut pas laisser indifférent.
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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à l'origine du film avec Lucchini. Amusant point de vue du boulanger sur Gemma Bovery (Anglaise, comme ses initiales l'indiquent): amoureux platonique et ignoré d'elle, il devient observateur, voyeur de ses adultères et responsable très involontaire de sa mort... Gemma ressemble à l'héroïne de Flaubert car elle s'ennuie dans la campagne normande, mariée à un homme gentil mais insignifiant. Mais on perd l'aspect imaginaire de l'héroïne, sa passion de la lecture, sa quête de romantisme... dessins amusants. Une histoire moderne finalement: les problématiques de la place de l'ex et des enfants d'un premier mariage dans le nouveau couple.
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Récemment sorti dans les salles de cinéma, le film d'Anne Fontaine, comédie légère portée par deux acteurs parfaits (Gemma Arterton et Fabrice Luchini) a eu le grand mérite de remettre en lumière le remarquable Gemma Bovery de Posy Simmonds, auteur que l'on connaissait déjà pour son délicieux Tamara Drewe, également porté à l'écran sous la houlette de Stephen Frears en 2010.

Ce roman graphique, à lire absolument en anglais (la langue est très accessible) n'est en effet pas nouveau, puisque sa première publication en album date de 1999 (il était initialement paru en épisodes dans The Guardian), mais ceux qui, comme moi, ne sont pas familiers du genre avaient pu passer à côté. Réparez vite cette erreur ! C'est un véritable bonheur que de s'immerger dans cette oeuvre qui offre une relecture amusée et néanmoins réussie du roman de Flaubert à travers le regard de Raymond Joubert, boulanger de son état et narrateur du récit.

La suite de la critique sur mon blog !
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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Une bande dessinée qui revisite la vie de la célèbre Emma Bovary de nos jours. le texte est assez long mais agréable à lire et des dessins en noir et blanc sont soignés. J'ai suivi avec plaisir les joies et les déboires de Gemma et la plume pleine d'humour de l'auteur m'a beaucoup plu également.
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La bande dessinée est un entrelacs de voix d'auteurs, de personnages et d'écriture. Véritable florilège.Le fond est toutefois un peu triste et moins léger et drôle que tamara drew.
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Cette adaptation très libre du "Madame Bovary" de Flaubert donne un petit coup de jeune à une oeuvre assez tristounette et un peu désuète, du moins, à mes yeux.
Certes le roman graphique n'est pas non plus une farandole de "joyeuseté" et de bonne humeur mais les dessins très travaillés et plein de tendresse rendent moins moroses les faits qui s'y déroulent.

Transposée à notre époque en Angleterre et en Normandie, l'histoire de Gemma, une jeune femme indécise de nature et pas toujours portée sur la rigolade, est véritablement agréable à lire.
Le texte est omniprésent et l'histoire étant racontée par une tierce personne, nous avons la sensation de regarder évoluer chacun des personnages.

Etant normande moi-même, j'ai bien retrouvé l'ambiance et les décors proches de Rouen et la présence assez importante d'anglais venus habiter dans d'anciennes fermes et chaumières typiques certes mais souvent en mauvais état.
Je n'ai pas encore vu le film adapté de la bande dessinée mais j'ai hâte de découvrir Fabrice Luchini dans le rôle du boulanger, personnage assez emblématique et pas franchement sympathique.
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J'ai beaucoup apprécié le film (plus encore que le film de Jean Becker), charmante chronique d'Anne fontaine, qui retrouve là le meilleur de son cinéma, entre comédie très efficace sur le choc des cultures et peinture au vitriol d'un microcosme.

Anne Fontaine a donc adapté un célèbre roman graphique britannique éponyme, lui-même inspiré évidemment comme son titre l'indique, par le chef-d'oeuvre de Flaubert, est qui est construite sur l'air du diction "la nature imite l'art".

Publié en France en 2000, son Gemma Bovery est ressortie à la rentrée, augmenté d'une série de dessins inédits, et d'une préface d'Anne Fontaine expliquant les partis pris de son adaptation et les raisons de son coup de coeur pour cette oeuvre là. On apprend notamment que le roman graphique, genre à la frontière de la littérature et de la BD classique, est plus «libre» dans sa forme qu'une BD classique et utilise des outils de narration plus proches que ceux du 7ème art.

On entre ainsi dans le scénario d'un roman graphique comme dans un film et il n'est donc guère étonnant qu'après Tamaa Dreve adapté par Stephen Frears en 2009 (une adaptation qui m'avait laissé un peu mitigé), Anne Fontaine ait souhaité également mettre en image un roman graphique de P Simmonds.

J'ai lu le roman graphique de Posy Simmonds après avoir vu le film d'Anne Fontaine, et je pense que si j'avais fait le contraire, le film m'aurait très certainement moins enthousiasmé.

Il y a quand même des différences notables entre le livre et le film, ce dernier se concentrant bien sur le personnage de Luchini, impeccable en maître ès fantasmes, dont le seul plaisir est d'essayer de faire coïncider réalité avec fiction (littéraire)...

Dans la BD de Posy Simmons, le boulanger/ narrateur est toujours le témoin clé de son parcours, mais reste beaucoup moins acteur et bien plus en retrait que Lucchini. Et d'ailleurs, dans le film de Fontaine, les séquences les plus jouissives sont sûrement celles qui mettent en scène Lucchini et Gemma Atterton, avec quelques scènes supplémentaires par rapport au livre particulièrement jubilatoires (je pense à celle de la guèpe notamment).

bovery-livre3Pareil pour le sort réservé à Gemma : si les premières pages du roman graphique nous amènent immédiatement à connaître la mort de Gemma, ceci afin que le lecteur ait accès à ses journaux intimes, le film est plus flou sur la destinée de Gemma (désolé pour le spoil) avant la dernière demi heure, et le dénouement, qui là ressemble beaucoup plus à celui du livre.

En fait, le roman graphique axe beaucoup plus sur la vie de Charlie et sa femme avant de venir en Normandie, et les problèmes de Charlie et de son ex femme, qui sont totalement passés sous silence du film français.

On aime particulièrement la construction mêlant beaucoup de texte à quelques vignettes, complétant ou illustrant l'histoire et les dessins noir et blanc d'une beauté assez singulière, une construction qui permet croiser les points de vue de Gemma et de son voisin –et dans le présent et dans le passé-, et d'accéder à une multitude d'interprétations fort intéressantes.

Bref, si "Gemma Bovery" le film m'a sans doute plus emballé que Gemma Bovery le roman graphique, c'est certainement dû au fait que j'ai découvert le récit sur grand écran avant de le lire, car en dépit de ces quelques variantes que je viens d'énumérer, le film reste une adaptation fidèle- et particulièrement judicieuse- d'un roman graphique qui, de par sa construction et son idée de départ, s'avère être aussi original qu'ambitieux.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est avec Gemma Bovery que l'on a découvert en France la dessinatrice de presse et illustratrice britannique Posy Simmonds. Cette bande dessinée, publiée d'abord en feuilleton dans The Guardian, mérite plus qu'aucune autre le nom de "roman graphique", car le texte y envahit tout l'espace laissé libre par les dessins. Son sujet aussi est éminemment littéraire, puisqu'il s'agit d'un détournement de Madame Bovary.

Gemma n'en peut plus de la vie londonienne. Elle a un chagrin d'amour à oublier et un nouveau fiancé à éloigner de son ex-femme et de ses enfants. C'est ainsi qu'après avoir épousé Charlie Bovery, elle le convainc d'acheter une maison en Normandie, non loin de Rouen, et d'aller s'y installer. A Bailleville, ils deviennent les voisins de Raymond Joubert, le boulanger grand amateur de littérature, que les noms de ses nouveaux voisins ne vont pas laisser indifférent...

L'idée forte de Posy Simmonds dans ce détournement du roman de Flaubert est de déplacer le bovarysme de Gemma à Joubert. Car c'est lui dans le roman graphique qui a lu trop de livres au point de voir le monde à travers eux et d'attendre de la vie qu'elle se conforme à la fiction. C'est lui aussi, l'ex-éditeur parisien, qui s'ennuie en Normandie et devient voyeur de sa voisine, comme pour vivre par procuration la vie d'aventures qui est la sienne. Gemma, quant à elle, est plutôt heureuse (même si elle aussi s'ennuie rapidement en Normandie). Et si nous savons dés le début qu'elle va mourir comme son modèle, sa fin sera amusante et ridicule, mais absolument pas tragique.

Au-delà de la thématique littéraire, il y a une dimension satirique au roman graphique de Posy Simmonds. Elle s'y moque gentiment de ses compatriotes, de cette tendance très contemporaine qu'ont les Anglais à acheter des maisons en France, alors qu'ils ne parlent pas un mot de français, ignorent tout de la culture française (qu'ils réduisent aux vins et aux fromages) et n'ont pas vraiment envie de fréquenter les autochtones.

Bien sûr je suis allée voir au cinéma l'adaptation qu'a réalisée Anne Fontaine de Gemma Bovery. J'y ai prolongé très agréablement le plaisir de cette relecture. le charme du film provient en grande partie de son casting. La pulpeuse Gemma Aterton (qui avait déjà incarné Tama Drewe) apporte une sensualité que son personnage de bd n'avait pas vraiment (Anne fontaine exploite d'ailleurs cet aspect jusqu'à l'outrance). Quant à Fabrice Lucchini, il apporte à son personnage sa propre passion pour la littérature. On croit donc à fond à son personnage, qui semble vivre beaucoup plus en littérature que dans le monde réel. La fin du film, tout en s'inspirant de celle de la bd, est plus enlevée, plus drôle. Gemma Bovery au cinéma est donc une très sympathique comédie, qui devrait même donner envie aux plus jeunes de lire Madame Bovary...

Malgré tout, pourquoi ma préférence va-t-elle toujours à la littérature ? Pourquoi une oeuvre littéraire, même graphique, a-t-elle toujours plus de force pour moi que le meilleur des films ? Dans le film, tout paraît atténué. La dimension satirique a pratiquement disparu (il n'en reste plus que le personnage de snobinarde jouée par Elsa Zylberstein). Au cinéma, Gemma Bovery a perdu de son mordant, sans doute parce que Posy Simmonds est beaucoup plus impertinente qu'Anne Fontaine, ou parce que le cinéma n'est jamais qu'une pâle imitation de la littérature.

Lien : http://liresurunbanc.wordpre..
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J'ai découvert le roman graphique grâce à cette auteure et j'adore !
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Gemma Bovery vit à Bailleville avec son marie Charlie... MAis Gemma s'ennuie en Normandie...
Cela ne vous rappelle rien ?
Le roman de Flaubert est ici revisité, sous forme de roman graphique, à la sauce anglaise, transposé au XXème siècle.

Un régal !
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