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J'ai acheté ce roman graphique au salon du Livre 2013. J'avais vraiment beaucoup aimé son précédent livre "Tamara Drew" (que je conseille vivement).

Si j'ai d'ailleurs, nettement préféré Tamara Drew, j'ai tout de même passé un moment fort agréable avec ce roman.

C'est vraiment très sympathique à lire ce format : mi roman mi bande-dessinée, c'est ce qu'on appelle un roman graphique je crois. J'aime en tout cas beaucoup ce mélange, qui a été exécuté avec brio! J'aime aussi beaucoup les dessins!
Posy Simmonds revisite donc un monument de la littérature française : Madame Bovary. Grâce au titre, cette "réadaptation" n'est pas un secret du tout! de plus, dès le début, le ton est donné : Gemma Bovery a été retrouvée morte dans la cuisine de sa ferme.
De quoi est-elle morte? Pourquoi le narrateur, le boulanger du village se sent-il tellement coupable?


Durant les premières pages, on retourne en arrière, afin de comprendre comment on a pu en arriver là : grâce aux journaux intimes que le boulanger vole, on va connaitre les pensées et les sentiments de cette jeune femme.
Gemma Bovery est une femme fraîchement mariée, intelligente, artiste, vive. Elle vit à Londres avec son époux. Et elle s'ennuie. A mourir. Rien ne lui plait, rien ne l'intéresse, elle perd le goût de tout. Très enthousiaste pour le moindre petit détail, prête à changer le monde entier à la plus petite idée, elle perd tellement rapidement l'intérêt que cela en est presque risible!


Croyait-elle vraiment qu'un départ en France allait tout changer? Les anglais ont une vision très romantique et champêtre de la France, avec le vin, les femmes, les paysages, le fromage, Paris…

Oui, la France, c'est beau, c'est bien! Mais quelle idée d'aller s'enterrer dans un village perdu en Normandie? Ce n'est pas étonnant, dans une maison bien trop vieille dans un village où il ne se passe rien qu'elle finit par s'ennuyer et chercher autre chose.


Elle est l'exemple parfait du bovarysme : Elle est éternellement insatisfaite de tout. Tout l'ennuie au bout d'un moment. Elle cherche désespérément "LA" chose qui sera le déclic et qui changera tout. Mais comme elle est incapable d'être satisfaite longtemps, elle n'y arrivera jamais.
Je ne sais pas si j'ai trouvé Gemma attachante à un moment donné…elle est quand même assez insupportable! J'ai apprécié le personnage vers la fin, où elle est un peu plus sereine et sûre d'elle.


Je ne vais pas parler plus de l'intrigue…toute personne ayant lu Madame Bovary sait en gros ce qui s'y passe. Et c'est aussi le cas dans ce roman graphique, avec quelques petites différences, que je ne veux pas dévoiler ici.

Par contre, j'ai été impressionnée par le boulanger français qui est quand même un sacré psychopathe voyeur et jaloux! Pour rien au monde je n'aimerais l'avoir comme voisin! Lui aussi s'ennuie à mourir, prêt à s'accrocher au moindre événement qui pourrait le sortir de son ennui!

Pauvre Gemma avec son nom et prénom est mal tombée! Persuadé de se retrouver devant un double d'Emma Bovary, il va harceler la pauvre femme. Quand on pense que durant des mois, il a suivi Gemma, qu'il a essayé de contrôler sa vie (avec l'espoir étrange de finir dans son lit en plus!), c'est tout de même assez pathétique…

———————————————–


Je ne regrette pas mon achat et j'ai apprécié ma lecture, mais pour ceux qui débutent dans les romans graphiques et qui souhaitent découvrir cette auteure, je leur conseille vivement de commencer avec Tamara Drew.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Une réécriture intelligente, « Gemma Bovery » de Posy Simmonds

octobre 2, 2013
Ce titre de BD me met la puce à l'oreille- c'est purement et simplement de la déformation professionnelle ! Comment ne pas penser à Emma Bovary ? ça me donne même une idée de cours !

gemma

La référence est évidemment volontaire puisque l'anglaise Gemma Bovery est une trentenaire qui épouse Charly, un homme divorcé et prend un amant. Comble de la référence littéraire : l'intrigue se déroule en grand partie en Normandie !

Grâce au narrateur – le boulanger du petit village où vit Gemma – le lecteur fait constamment le va et vient entre la référence flaubertienne et la fiction de Gemma Bovery, surtout quand le boulanger croit que la fiction devient réalité !

La BD est riche en images mais surtout en textes et cela, je ne peux que l'apprécier !

Evidemment, cela m'a donné quelques idées de cours et surtout j'ai beaucoup aimé cette intrigue qui repose sur la mise en abyme et le retour en arrière (oui oui, je mets du charabia d'analyse littéraire, sorry !)

En résumé : une réécriture intelligente d'un classique !
Lien : http://gourmandisesetplaisir..
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J'ai particulièrement apprécié ce roman graphique, notamment le parallèle entre Gemma Bovery et Emma Bovary. Les références et les clins d'oeil de Posy Simmonds à l'oeuvre de Gustave Flaubert sont très amusants.

La chute de l'histoire est excellente. J'aurais aimé voir des couleurs dans ce livre car les dessins sont uniquement en noir et blanc.

Il y a beaucoup de clichés sur les Anglais mais aussi sur les Français. le pain est presque un personnage à part entière, il va jouer un rôle essentiel dans la vie de nos protagonistes.

J'ai retrouvé avec plaisir l'univers un peu décalé de Posy Simmonds. le format roman graphique me convient parfaitement car il mêle à la fois bande-dessinée et roman.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Dévorée encore plus vite que Tamara Drewe, Gemma Bovery est également un roman graphique plein de suspens et d'humour.

L'histoire est racontée par Joubert, le boulanger d'un petit village normand où un couple d'anglais vient de s'installer. Coincidence : la jeune mariée s'appelle Gemma Bovery, ce qui interloque beaucoup notre Mr Joubert, qui peu à peu découvre beaucoup de références entre sa Gemma et la célèbre Emma Bovary.
Après la mort tragique de Gemma, il enquete et remonte son histoire grace aux nombreux journaux qu'il a subtilisé à son mari Charly Bovery.

Les personnages sont bien fouillés, pas caricaturaux et les illustrations toujours aussi plaisantes : du noir et blanc, beaucoup de détails, de réalisme et une certaine poésie.
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A tous ceux qui auraient le malheur de penser que la Madame Bovary de Flaubert n'est qu'une oeuvre littéraire désuète, Posy Simmonds impose sa variante légèrement modernisée : Gemma Bovery. Variation libre qui nécessite quelques adaptations permettant au mythe de se renouveler et de correspondre plus parfaitement à notre siècle. Si Gemma Bovery, à la manière de sa consoeur littéraire, tient un journal intime dans lequel elle épanche ses peines, ce n'est pas ce manuscrit qui nous permettra de prendre connaissance des malheurs et des réjouissances de son existence mais le récit d'un de ses voisins. Celui-ci est un amateur de bons livres et, forcément, le jour où il entend parler de Gemma et Charlie Bovery, il ne peut s'empêcher de penser aux personnages illustres de Flaubert –Emma et Charles Bovary. le rapprochement est d'autant plus pertinent que la réalité rejoint rapidement la fiction, alors même que Gemma Bovery semble à peine connaître sa quasi-homonyme littéraire.


Après l'enthousiasme débordant de sa découverte de la Normandie, de ses petits villages tranquilles, de ses boutiques artisanales et de ses vastes plaines, Gemma Bovery découvre bientôt l'ennui le plus dévorant –ennui qui deviendra ensuite dégoût puis haine. Charlie écope des plaintes de son infortunée épouse, et l'harmonie de leur couple ne tarde pas à s'étioler. le narrateur de cette histoire –leur indiscret voisin- est émerveillé par la précision avec laquelle la réalité rejoint la fiction… Ne manque plus que Gemma se dégote un amant. Evidemment, Posy Simmonds ne pouvait pas nous épargner cette coïncidence. Les temps modernes sont ce qu'ils sont : Gemma rencontre l'éphèbe qui viendra la sauver de sa monotonie au Leclerc de Rouen. Flaubert avait su faire plus romantique en son temps.


La question de savoir si le destin de Gemma Bovery suivra jusqu'au bout celui d'Emma Bovary ne se pose malheureusement pas et fait perdre à l'album de Posy Simmonds une partie de son intérêt. En effet, les premières pages nous amènent immédiatement à connaître la mort de Gemma, ceci afin que le lecteur ait accès à ses journaux intimes. Laissés à l'abandon, ceux-ci seront alors découverts par le narrateur. Si cette révélation d'entrée de jeu fait perdre à l'histoire une partie de son ressort dramatique, elle permet en revanche de croiser les points de vue de Gemma et de son voisin –dans le présent et dans le passé-, et d'accéder à une multitude d'interprétations intéressantes.


Pas aussi superbe et racé que le Madame Bovary de Flaubert, ce Gemma Bovery de Posy Simmonds nous amuse toutefois en nous laissant imaginer ce qu'aurait pu écrire Flaubert s'il avait vécu à notre époque. Les tragédies modernes peuvent être tout aussi puissantes que celles qui peuplent notre littérature : il suffit de constater quels imbroglios financiers et sentimentaux découlent des divorces, remariages et familles composées ; et si les amours semblent plus artificiels parce qu'ils se nouent dans des centres commerciaux et connaissent leur point culminant dans des parkings souterrains, ils conservent encore toute leur intensité émotionnelle. Voilà de quoi contenter la curiosité des lecteurs indiscrets qui avaient déjà aimé Madame Bovary
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Réécriture réussie du roman de Flaubert. Gemma est une illustratrice et décoratrice anglaise aigrie après sa rupture avec un beau blanc-bec. Elle trouve du réconfort auprès de Charlie Bovery, divorcé, deux enfants, une mégère pour ex et peu d'ambition pour projet de vie. Après une vie en commun, ne supportant plus cette ex qui s'immisce dans leur vie et leur impose tout (de la garde des enfants à la marque des céréales et de la lessive), elle demande Charlie en mariage et l'invite à déménager de leur petit appartement, certes charmant, mais dans un quartier craignos de Londres. Lorsque son père ( ? à vérifier) meurt, elle décide d'utiliser l'argent pour acheter une maison en pleine campagne normande, sûre d'y trouver le calme, la vie bucolique, le charme paysan, le rythme de vie si particulier des français. Mais dès le premier hiver, elle déchante. Grommelle, regrette, évite les voisins anglais qui roulent sur l'or mais la payent pour de menus travaux de décoration. Lorsqu'un jour, elle tombe sur le jeune nobliau du village, venu s'isoler pour réviser ses examens de droit. Séduction, adultère, tout cela est connu. Un peu trop, d'ailleurs, pour le voisin boulanger qui n'en revient pas que « Gemma Bovary » soit venue s'installer en Normandie. Quand il découvre la relation adultérine, il s'inquiète pour sa jeune voisine, si semblable au personnage de Flaubert. Et puis, il est jaloux, bien qu'il peine à le reconnaître. Il tente donc d'intervenir et d'empêcher un drame inévitable à ses yeux. Mais la relation s'arrête d'elle-même, sans heurts. le voisin respire, mais pour peu de temps : le beau blanc-bec la retrouve par hasard et veut renouer avec Gemma, qui tombe d'abord dans ses bras avant de l'évincer. Pour le voisin, c'en est trop ! il identifie entièrement la voisine au personnage et craint maintenant pour sa vie ! [attention : spoiler] Il prévient donc Charlie, qui avait entre-temps quitté Gemma après la découverte de sa première relation. Par un concours de circonstances, lorsqu'il arrive sur place, le blanc-bec est aussi là, à tenter de sauver Gemma, étouffée par un morceau de pain offert par le voisin. La jeune femme meurt. Mais le voisin ne s'arrête pas là : il craint maintenant pour Charlie ! le parallèle est si évident pour lui ! Mais le veuf le rassure : Charlie ? non, c'est juste un surnom, il s'appelle Cyril. le roman se termine sur une petite pointe : de nouveaux voisins se sont installés, la femme s'appelle Jane, Jane Eyre.

Tout l'intérêt de ce roman graphique est de présenter une histoire désormais banale (une femme s'ennuie et trouve l'amour dans les bras d'un autre) sous l'éclairage volontairement oppressant de Flaubert. L'auteure s'amuse du voisin et du lecteur qui veulent voir, dans la proximité des noms, l'écriture d'un destin. Mais Gemma s'en moque : elle a bien l'intention de se le constituer, son avenir, pas de le subir ! Elle a des dettes ? elle travaillera d'arrache-pied pour y remédier, quitte à vendre la maison ; Charlie est parti ? elle prend conscience de sa bêtise et décide de revenir vers lui. Elle a eu des relations ? c'est elle qui y a mis fin. Non, Gemma n'est pas Emma et leur destinée, n'en déplaise aux lecteurs, ne sont pas superposables.

Indirectement, on prend conscience que la société et la situation des femmes ont bien évolué depuis Flaubert : Charlie a eu une vie avant Gemma, qui elle-même travaille et se montre financièrement indépendante ; sa relation adultère ne choque personne même si elle fait mal à son mari et l'ennui de la jeune femme perdue en pleine campagne normande paraît normal à tout le monde. de fait, plus aucune critique ne pèse sur Gemma et la compréhension remplace l'opprobre. le récit est mené par le voisin boulanger qui raconte les événements, de manière rétrospective puisque la mort a déjà eu lieu. Mais le discours indirect libre de Flaubert est maintenu grâce aux dessins qui mettent en scène Gemma et ses pensées, auxquelles le voisin a accès par l'intermédiaire du journal intime de la jeune femme. Ainsi, cela permet de respecter et de moderniser les voix narratives et de jouer sur les connaissances des personnages.
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J'avais découvert Posy SIMMONDS avec la lecture de Tamara Drewe il y a quelques mois et par la même occasion le roman graphique.

Une fois encore la magie opère, fabuleux détournement de l'étouffant "Madame BOVARY" de Flaubert à la sauce anglaise avec un second degrés très fin.

C'est l'histoire de Gemma qui épouse un homme divorcé, Charlie Bovery à la suite d'une rupture sentimentale douloureuse et humiliante. Pour fuir l'emprise de l'ex-femme de Charlie et ses intrusions fréquentes dans leur couple et la venue de plus en plus fréquente des enfants de Charlie dans leur appartement étroit, Gemma persuade son mari de s'installer dans un village bucolique de Normandie en France.

Après quelques mois, Charlie, restaurateur de meubles et bibelots ancien s'intègre parfaitement à cette vie calme qu'offre la campagne. Gemma quant à elle s'ennuie, n'a pas beaucoup de point commun avec son mari. Elle décide de reprendre en main sa vie en commençant par perdre le poids et reprend confiance en elle et fait une rencontre déterminante qui va être le début de sa perte.

Effectivement des le début, le narrateur Raymond Joubert nous apprend la mort de Gemma. Intrigué par cette jeune femme et la ressemblance de son patronyme avec la célèbre oeuvre de Flaubert, dés son arrivée au village, il se lance alors dans une enquête pour lever le mystère sur les conditions de sa mort, persuadé d'en être le principal responsable.

L'association du texte et des dessins est parfaite, j'ai retrouvé le même plaisir de lecture que pour Tamara Drewe, j'aime beaucoup le roman graphique, plus long à lire qu'une BD, plus approfondie, on entre dans le scénario comme dans un film. L'auteure nous balade dans une bien triste histoire de femme mal aimée. J'ai beaucoup apprécié les observations teintée d'humour des traits caractérisant les anglais et les français ! Une intrigue rondement menée qui tient bien le lecteur en haleine.
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Gemma Bovery raconte l'installation d'un couple d'Anglais en Normandie. Au début, tout va très bien. Mais très vite, Gemma s'ennuie et commence à regretter son ancienne vie...
Gemma Bovery est la première bande dessinée ou plutôt le premier roman graphique de l'anglaise Posy Simmonds. En effet, cet ouvrage se présente vraiment à la fois sous la forme de bande dessinée et d'une autre partie sous la forme de la narration, dictée par le boulanger Joubert, voisin éperdument amoureux de Gemma. Posy Simmonds joue bien évidemment sur la ressemblance de la Madame Bovary de Flaubert et c'est bien évidemment la force de Gemma Bovery. J'avoue que je me suis mise à la lecture de ce roman graphique par curiosité, sachant que je n'ai pas encore lu le grand chef d'oeuvre de Flaubert. le crayon de l'auteure est extrêmement soignée et intelligent. La lecture de Gemma Bovery a pour moi été un véritable plaisir !
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Je garde un souvenir très amusé de Gemma Bovery.

La 1ère raison est que ma mère me l'avait offert quelques temps après que j'ai lu LA Madame Bovary de Flaubert, que j'avais détesté ! Bien sûr j'ai tout de suite compris l'ironie du cadeau, mais, après tout, je me suis dit "pourquoi pas ? "

Aujourd'hui encore je me dit que j'ai bien fait. La narration de Posy Simmonds est bien moins ennuyeuse que celle de Flaubert . La forme qu'elle a choisi, celle du roman graphique, y est sans doute pour beaucoup c'est certain.

Ce que j'ai aimé aussi c'est ce mélange de français et d'anglais (j'ai lu la traduction française, pas la version originale) qui donne un charme à toute cette mise en scène. de cette façon, j'ai compris pourquoi les Anglais aiment Madame Bovary. le cadre de la campagne normande où Madââme s'ennuie et cherche le frisson fait un écho très net à la campagne anglaise avec ses petits cottages avec autours ... des moutons pour tenir compagnie aux vaches !

Une histoire bien française avec un humour oh so British : un régal !
Gemma Bovery aura donc réussi à me réconcilier un peu avec l'oeuvre originale.
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Ah, le roman graphique, on en entend beaucoup parler, sans pour autant arriver à faire la différence entre les BD que l'on peut classer dans cette catégorie et celles qui n'en sont pas.
La plupart des bandes dessinées que je vous ai déjà présentées ici en font partie mais comme pour toutes les formes d'art que l'on essaie de théoriser, les limites sont assez flous.
Retenez juste que le roman graphique s'est popularisé dans les années 80 et qu'il a développé des formes de BD différentes, dirigées vers un public adulte, par opposition à ce qui se faisait traditionnellement : format différent, notamment dans le nombre de pages communément admis (cf par exemple vos Spirou et Boule et Bill), prédominance du N&B ou de la bichromie pour les dessins, supportés par un texte qui se fait de plus en plus présent (sur ce point, un beau contre-exemple avec Sutures de David Small, qui n'est pas très bavard). Dessins et textes étant liés d'une manière toujours plus libre.

Vous trouvez les exemples plus parlants que le blabla ?
Procurez-vous ce Gemma Bovery de la britannique Posy Simmonds et vous comprendrez tout !

Je suis évidemment loin d'avoir lu tout ce qui se fait en matière de bande dessinée mais je n'ai jamais aussi bien vu illustré le concept du roman graphique que cette fois-ci !
Moi qui ado déplorait la disparition des images dans les romans que je lisais, je suis gâtée !
Posy Simmonds signe là un savoureux mélange de texte, comme dans un roman, et de dessins, comme dans une BD.

Également écrivain et illustratrice de livres pour enfants, Posy Simmonds fait ses débuts en tant que dessinatrice de presse pour The Guardian en 1977. C'est dans les colonnes de ce même quotidien que naît Gemma Bovery, 20 ans plus tard, sorte de pastiche d'Emma Bovary, l'héroïne de Flaubert.

"On m'a donné une colonne étroite et cent épisodes. Ce n'est pas beaucoup; j'ai donc commencé à écrire des textes entre les cases et les strips et j'ai constaté que cela allait très bien pour des éléments d'ambiance ou des évocations du passé, alors que la bande dessinée donnait des images fortes, pour les disputes et les drames entre les personnages notamment. Et trop de texte dans les bulles devient vite illisible. Ce sont donc des contraintes pratiques et l'expérience qui m'ont poussée à cette forme hybride et non pas un choix délibéré. » Cet interview donné au Temps, quotidien suisse, explique tout l'art de Posy Simmonds, entre texte et dessin.

Si vous n'avez jamais lu Madame Bovary, ne complexez pas, ce n'est pas grave. Sachez que vous n'êtes pas seul. Suivez-mon regard...
Si vous avez du mal à comprendre ce qu'est le bovarysme, mais que vous avez cherché à (merci wikipedia), pour paraître moins inculte, encore une fois, vous n'êtes pas seul. Bienvenue au club !
Seulement, ne vous attendez pas à trouver ici une adaptation, ou plutôt une transposition de Madame Bovary à la sauce contemporaine.
Ce n'est pas du tout cela, c'est bien plus subtile (qu'une adaptation entends-je) et les références à l'oeuvre de Flaubert ne sont que ponctuelles.

Londres, fin des années 90. Après une relation amoureuse qui s'est mal terminée, avec un bellâtre de critique gastronomique en vogue, Gemma, illustratrice, trouve du réconfort dans les bras de Charlie Bovery, restaurateur d'antiquités. Ce n'est pas la passion amoureuse, certes, et elle doit jongler en plus avec les enfants de Charlie et la présence omnipotente de son ex-femme, mais la jeune femme se réfugie dans cette vie qu'elle idéalise.
Elle incite Charlie à l'épouser et à aller s'installer en Normandie dans une vieille ferme.
Une vie belle et rose, au début. Gemma se plaît à chiner et à peindre pour décorer sa nouvelle demeure mais très vite l'ennui s'installe car la Normandie, tous les jours de l'année, c'est finalement loin de la carte postale bourrées de clichés qui fait tant rêver les Anglais...

critique complète sur mon blog, merci
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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