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3,56

sur 283 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Drood / Dan Simmons
Voici un ouvrage remarquable de 1200 pages de Dan Simmons, grand écrivain américain de science fiction et de romans policiers, qui raconte de façon originale et avec quelque liberté la vie extraordinaire de Charles Dickens (1812-1870) et de Wilkie Collins t(1824-1889) .
Si tout le monde connaît Dickens, Collins le narrateur reste peu lu de nos jours alors que l'on s'aperçoit à la lecture de leurs exploits littéraires à tous deux que Collins est souvent l'alter ego de Dickens. On découvre au fil des pages que les deux écrivains très amis avaient souvent les mêmes idées et se volaient les personnages en toute amitié quoique Dickens restât l'Inimitable selon ses proches. Dickens l'ami mais aussi l'ennemi, le rival et le collaborateur, le mentor et le bourreau de Collins. D'ailleurs à la fin du livre, Collins avoue au lecteur, que la malédiction ignoble et terrible que Charles Dickens a fait peser sur lui a fait qu'il n'a pas connu la célébrité qu'il pensait mériter :
« J'ai aimé Charles Dickens. J'ai aimé son rire soudain et contagieux, ses gamineries et les histoires qu'il racontait, j'ai aimé le sentiment quand on était à ses côtés que chaque instant était important. J'ai détesté son génie, ce génie qui nous a éclipsés, mon oeuvre et moi, de son vivant et plus encore au cours de chaque année écoulée depuis sa mort et qui j'en suis certain, Infidèle lecteur, m'éclipsera plus efficacement encore dans ton avenir inaccessible. »
C'est donc une biographie mais une biographie très spéciale avec des personnages parfois fictifs ou évanescents et une dose de fantastique qui n'aurait pas déplu au romancier. Il faut dire que Collins et Dickens, celui-ci à un degré moindre, usaient abondamment d'opiacées sous forme de laudanum ainsi que de morphine en injection ce qui crée des situations de dédoublement de personnalité, des hallucinations et un délire paranoïaque qui donnent du piquant au récit.
le narrateur curieusement s'adresse constamment à son lecteur , le prenant à témoin, ce cher lecteur de son avenir posthume comme il dit, qui sera du siècle à venir car il est bien entendu que ce récit ne sera rendu public que dans un siècle au moins.
le récit consigné par Collins commence le 9 juin 1865 alors que Dickens au faîte de sa gloire rentre à Londres en train avec sa jeune maîtresse Ellen Ternan. Soudain le train déraille et la catastrophe frappe tous les wagons sauf miraculeusement celui de Dickens qui alors porte de secours aux survivants lorsque dans l'ombre il aperçoit un spectre qui va l'obséder constamment désormais, celui de Drood. Hallucination ou réalité ? Rentré chez lui, il confie à son ami Wilkie son secret.
Faisons un peu connaissance avec tous ces personnages qui furent bien réels et vécurent au XIX e siècle et accompagnèrent la vie de Dickens et Collins. Tout d'abord la femme de Dickens, Catherine qui lui donna dix enfants et dont le romancier à la vie tumultueuse et obsédée d'aventures romanesques se débarrassera sans élégance pour convoler avec sa jeune soeur Giorgina. Catherine et Charles eurent donc dix enfants dont Kate, la fille aînée, épousa Charley le frère de Collins. Et puis il y a les personnages ajoutés dont on se demande longtemps ce qu'ils sont vraiment, dont Drood cet être étrange qui n'est jamais là où on l'attend, Hatchery le détective que Collins charge de surveiller Drood et bien d'autres encore comme Dickenson avec lesquels on fait connaissance au fil des chapitres.
L'essentiel de l'histoire se déroule à Londres, une capitale où il existe encore de nombreux quartiers tels des cloaques avec une faune souterraine dangereuse hôte des catacombes très bien décrite et que Collins et Dickens fréquentent assidûment.
Charles Dickens le bienfaiteur des pauvres et des enfants maltraités, il faut le savoir, est considéré comme le plus grand romancier de l'époque victorienne. Devenu extrêmement célèbre dès sa jeunesse, il allia le journalisme à l'écriture de romans et de nouvelles, fit de la mise en scène et aima être lecteur public au cours de tournées jusqu'aux Etats-Unis. Au chapitre des anecdotes, Dickens était particulièrement ingambe et n'hésitait pas à faire ses trente kilomètres de marche par jour à un rythme particulièrement soutenu tout en bavardant, un calvaire pour ses amis qui l'accompagnaient dont Collins. Son oeuvre est toujours en vogue de nos jours avec de nombreuses adaptations théâtrales, cinématographiques ou télévisuelles.
Dan Simmons dans ce roman fantastique fait aussi oeuvre d'historien en offrant non seulement une biographie extrêmement bien documentée et détaillée de Dickens le mégalomane donneur de leçons et de Collins le pathétique second arrogant misogyne, mais encore une présentation du monde de l'édition et littéraire de cette époque victorienne. Une mine d'informations.



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Avant de m'emparer de "Drood", je n'avais rien lu du mondialement reconnu Dan Simmons. Hasard amusant, j'ai voulu découvrir son oeuvre après avoir lu "Désirer" de Richard Flanagan qui met en scène, comme dans "Drood", l'immense Charles Dickens. J'avais cependant prévu à l'origine de débuter par "Terreur" consacré à la tragique expédition polaire menée par sir John Franklin entre 1845 et 1847 et qui est également mentionnée dans "Désirer". Soyez rassurés, cette lecture n'est que reportée !

Dès les premières lignes de "Drood", j'ai eu la certitude que j'allais me prendre au jeu de ce roman et qu'il allait me tenir en haleine du début à la fin. Je crois pouvoir dire honnêtement que je n'ai jamais lu une écriture aussi efficace en termes de rythme, de fluidité et de capacité à engager le lecteur. Ce dernier est d'ailleurs mobilisé en permanence puisque le narrateur, Wilkie Collins, en fait son acolyte à qui il raconte une histoire folle qu'il a vécue.

Le récit de l'accident ferroviaire de Staplehurst nous place, dès le début, dans un climat sanglant et mystérieux propice au développement de l'intrigue. On découvre ensuite un Dickens passionné de spiritisme et de magnétisme et un Wilkie Collins drogué en permanence au laudanum et à la morphine. le succès de ce roman tient autant à la folle aventure dans laquelle s'engagent ces deux personnages qu'au portrait des dernières années de la vie de "l'Inimitable", de ses déboires familiaux, de ses créations littéraires, des personnalités qui gravitent autour de lui.
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Dan Simmons m'impressionne toujours par la grande érudition de ses romans.
En suivant les traces de Dickens par le biais de Wilkie Collins, l'auteur décrit l'époque victorienne avec brio, et notamment les bas-fonds londoniens. On en apprend beaucoup sur les deux auteurs et leur époque.
La trame est prenante et la tension psychologique est croissante à travers le roman.
Reproche majeur : le trop plein d'anecdotes, descriptions... Beaucoup de longueurs !
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Une fois n'est pas coutume, D. Simmons nous offre un roman à la croisée des chemins, entre biographie romancée et thriller fantastique, Drood n'est pas qu'un pavé de 1200pages ultradocumentées, ni Une succession de digressions sur la bête qu'est un auteur, mais un réel voyage au coeur du Londres victorien, où Charles Dickens est l'auteur mondialement connu, aimé, un monstre de la littérature anglaise que l'on surnomme « l'inimitable ». L'histoire prend place lorsque C. Dickens réchappe à accident de Stapelhurst, quand son train déraille suite à une collision. Au milieu des victimes, il fait la rencontre d'un mystérieux personnage, Drood, dont l'apparence étrange le hante encore. le récit nous est livré au travers des yeux et la plume de son cher ami et collègue, Wilkie Collins. Autant je connaissais C.Dickens et quelques-unes de ses oeuvres (Oliver Twist, David Copperfield, Un chant de Noël et le mystérieux Edwin Drood, que je connaissais que de nom celui-là), Wilkie Collins m'était inconnu. Ainsi Wilkie narre les dernières années de vie de Dickens, du fameux accident jusqu'à sa mort. Entre digressions d'auteur quant à son oeuvre, ses états d'âmes, d'égo et ses confessions d'homme, le mystère Drood empoisonne nos deux auteurs à succès. Wilkie est sournois, imbu, égocentrique et d'une ambition trouble, le tout sous les assauts du laudanum qu'il prend jusqu'à la déraison. Il accompagne Dickens à la poursuite d'un fantômes, dont l'âme sombre hante Londres et ses bas-fonds. Leur quête signé leur perte. Qui est celui qui se fait appeler Drood ? Un égyptien au culte démoniaque ? Un meurtrier sanguinaire ? Un vampire mesmerien ? Ou simplement un fantasme malsain ?
Dan Simmons nous livre une intrigue multisens, au bord de la folie d'un homme envieux et jaloux, mais aussi détestable que soit Collins, qu'en est-il de Dickens, l'inimitable ? Quelle place se faire aux côtés du chêne somptueux qui prend toute la lumière ? Charles Dickens est impitoyable, bourreau de travail et d'exigence, il est aussi un ami fidèle, prompt à la rigolade, enthousiaste et généreux.
Dan Simmons livre avec brio un regard sur sa vie, de sa jeune maîtresse et comédienne, de ses enfants avec son épouse qui a délaissé ; il décrit aussi merveilleusement le Londres victorien, nous glace avec sa pauvreté, ses crimes, ses oubliés. Sur la condition de la femme, des hommes...
J'ai mis du temps à lire cet ouvrage, complexe et retors, j'ai détesté certains tableaux, certains thèmes, pourtant nécessaires. Chaque réflexion est une marche vers le dénouements et avec la psyché malaisante de ces auteurs, nous descendons grâce à eux l'escalier de la folie. Comme celui qui mène sous le cimetière, dans les sous sol de Londres, à la recherche de Drood et de ses enfants cannibales... la fin n'est pas que surprenante, elle nous tiraille, nous effraie, et si.... et si je reprenais depuis le début, j'y verrais la lumière, les réponses étaient là. Encore une fois, Dan Simmons a su me convaincre.
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Drood est un livre noir, qui n'épargne pas son lecteur. Autant par la finesse de ses mots que les termes crus qu'il emploie. Dan Simmons vous emmène faire un tour dans le Londres victorien, en compagnie de Wilkie Collins, un ami proche de Charles Dickens. Lors d'un accident de train qui fait plusieurs victimes, Dickens aperçoit cette forme sombre, inhumaine, qui passe de personne en personne. Il se met alors en tête de le retrouver pour faire la lumière sur sa véirtable nature.

L'auteur décrit autant l'époque que les lieux où se déroule son roman. Travail fastidieux qui demande de nombreuses recherches, Simmons excelle dans cet art. C'est donc un réel plaisir de lire son livre, malgré quelques longueurs où il ne se passe rien. Mais les moments noirs, enfumés par l'opium et la noirceur de l'espèce humaine, efface assez vite l'ennui et vous emmène encore plus loin dans le récit.
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Voilà une lecture qui ne m'a pas laissée de marbre. Dans celui-ci, Wilkie Collins, ami de Charles Dickens, revisite les dernières années de l'illustre écrivain. Il décrit la descente aux Enfers de Dickens, qui a commencé après son accident de train. L'écrivain ne se remettra jamais de cet accident. Commence pour lui les années les plus sombres de sa vie. Ce récit est inspiré du livre Les Mystères d'Edwin Drood de Dickens lui-même, qui restera inachevé à sa mort.
J'ai bien aimé ce livre. L'auteur nous plonge dans le Londres obscur des années 1800. Mais je trouve dommage d'avoir fait un livre aussi long. Avec presque 900 pages, l'auteur tire un peu en longueur l'histoire. Mais ça ne m'a pas empêché de savourer chaque page de ce livre, même si, encore une fois, certains passages étaient trop long.
Si vous aimez Charles Dickens, son histoire, ses romans, où si vous voulez en apprendre plus sur lui, n'hésitez pas à lire ce livre.
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Je remercie morganex de m'avoir incitée à poursuivre ma découverte de Dan Simmons avec Drood, après ma déception concernant L'Échiquier du Mal. Malgré certaines longueurs, j'ai apprécié la mise en scène de cette relation entre les deux écrivains Charles Dickens et Wilkie Collins, relation d'amitié qui va se modifier suite à l'accident ferroviaire de Staplehurst dont sera victime Charles Dickens en 1865. le roman s'appuie sur la biographie et les oeuvres de Charles Dickens et de Wilkie Collins pour nous plonger peu à peu dans un récit fantastique.
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Ce livre m'a tout simplement donné envie de lire du Dickens. On aurait tout de même apprécier que le propos soit un peu plus condensé. Par moment on se perd dans les détails.
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J'avais plutôt apprécié L'échiquier du mal, alors je me suis dit " Pourquoi pas Drood ? " , le sujet m'ayant semblé encore plus appréciable que celui précédemment lu. Bien m'en a pris : j'ai été assez rapidement happée par le récit que nous donne Wilkie Collins de la fin de la vie de Charles Dickens à partir de son accident de train de 1865, bien réel, au contraire de sa première rencontre avec Drood, personnage mystérieux de l'invention de Simmons qui sera au centre de l'intrigue. Alternant avec beaucoup de maîtrise narration d'évènements trépidants/inquiétants ayant réellement eu lieu ou ayant été imaginés par l'auteur, description précise de ces mêmes évènements qui accentue encore l'atmosphère oppressante désirée, mais aussi parenthèses dans l'intrigue principale pour laisser de la place au narrateur de l'histoire et à ses états d'âme, ce roman est digne de ceux, fantastiques, de la fin du XIXème siècle, qu'un Wilkie Collins, justement, aurait tout à fait pu écrire. Qui plus est, chapeau bas à l'auteur quant à la qualité de sa documentation pour donner le plus de vraisemblance possible à son récit : les vies des deux auteurs concernés, ainsi que de leur entourage et l'époque dans laquelle ils ont vécue, sont remarquablement bien représentées. Drood n'en devient, de ce fait, qu'encore plus perturbant… Un très bon moment de lecture, qui ne m'aura, malgré les très nombreuses pages, pris que bien peu de temps, même si j'ai trouvé le dernier quart du roman trop redondant à mon goût.
Lien : https://lartetletreblog.word..
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Un bon gros roman de 1200 pages qui se lit très facilement. Quand on s'attaque à ce genre de pavé, on se demande vite : et si je trouve ça chiant ou que je m'ennuie… Et là, pas du tout ! Bien qu'écrit du point de vue du narrateur Wilkie Collins, s'adressant à « nous, lecteur du futur », on ne s'ennuie pas une seconde. Cela m'a d'ailleurs étonnée que tout semble si fluide et qu'au bout de 600 pages on se dise « ha j'en ai déjà lu la moitié ! » alors que le récit semble avoir commencé 2 pages avant !

Si on comprend vite que la réalité va se mêler aux hallucinations du laudanum et/ou à l'opium sans parler du mesmérisme qui plane. J'avoue être resté un peu sur ma faim quand même puisque je trouve que le suspense de la fin tombe un peu à plat et les révélations n'ont pas vraiment l'impact que j'aurai espéré. Mais ça fait peut être partie de l'intrigue que de laisser dans le doute.

Le livre est très bien renseigné (et la liste des notes et des références ne fait que le confirmer). On plonge dans l'univers londonien de Dickens et Collins avec plaisir. le personnage de Collins évolue tout au long du récit et sa langue se délie aussi au fur et à mesure. Renforçant le doute sur toute l'histoire.

Un résumé un bon livre qui occupe pendant de belles longues heures.
Lien : http://anaiscience.eklablog...
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