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Je pense avoir été traversée de frissons en lisant ces lignes... Plus qu'un livre, une expérience mémorable.
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Je suis un peu honteux de découvrir seulement maintenant, Claude Simon, prix Nobel de littérature 1985 !
Il me semble me souvenir que c'est dans un livre de Marie-Hélène Lafon, toujours de bon conseil, que j'ai découvert cet auteur et ce titre.
C'est un livre surprenant, d'une grande qualité littéraire qui nous fait voyager entre les différents conflits et tout particulièrement ceux de 1914/1918 et de 1939/1945. On y suit des personnages sur plusieurs générations sans avoir de réels repaires, l'ensemble étant un peu abscons. On s'y perd, on s'y retrouve mais toujours dans la magie et la musique des mots avec des phrases extrêmement longues, un peu à la Marcel Proust.
Comme le précise Patrick Longuet dans sa postface, l'Acacia trouble physiquement son lecteur autant qu'il le fascine !
Une découverte intéressante, à poursuivre avec « La route des Flandres », son roman le plus connu, pour avoir une meilleure vision de l'oeuvre de cet écrivain atypique.
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Lorsqu'il publie L'Acacia en 1989, Claude Simon est âgé de soixante-seize ans. Lauréat du prix Nobel depuis quatre années (1985), il a alors derrière lui une longue carrière d'écrivain, commencée aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et certains de ses livres, de la Route des Flandres (1960, aux yeux de beaucoup son chef d'oeuvre) aux Géorgiques (1985, qui lui vaut peut-être le Nobel), presque tous publiés aux éditions de Minuit, comptent parmi les pièces maîtresses de la littérature du 20e siècle.
Styliste hors-norme, s'adonnant volontiers à l'ekphrasis au détour de ses romans, Simon aura plus que ses contemporains, bouleversé, dynamisé la structure romanesque sans que ses lecteurs puissent pour autant le comprendre à travers les codes du Nouveau Roman. Il est ainsi parfois considéré comme un auteur difficile à lire.
Plus accessible que la plupart de ses textes précédents, oeuvre de maturité, L'Acacia est sans doute le roman qui permet au plus grand nombre de se confronter à l'oeuvre simonienne. A travers l'évocation de l'histoire familiale, on retrouve dans ce livre nombre des motifs de l'oeuvre de Claude Simon : la trace du père disparu pendant la Grande Guerre, la déroute de 1940, les tantes de l'écrivain issues de la paysannerie du Jura, la petite noblesse du Sud-Ouest et une construction romanesque qui épouse le chaos du 20e siècle.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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Roman d'apprentissage d'une construction polyphonique vertigineuse, L'acacia interroge les rapports d'un écrivain au temps, à ses ancêtres, au monde, à L Histoire, autant de choses complexes que le texte s'efforce de rendre exhaustivement. Malheureusement, c'est un livre qui se mérite, mais il est très très très très très bon !

Extrait de ma chronique :

"Ayant des échos autant de Proust que de Joyce, que bien d'autres encore, L'acacia est aussi un magistral exercice de polyphonie, tant le texte se plaît à décrire sur des pages et des pages chaque image évoquée et le plus de points de vue possibles sur cette image (il y a bien une histoire, mais elle est diffuse et confuse, n'a ni début ni fin à proprement parler, « n'est pas un roman balzacien », comme Claude Simon lui-même pouvait souvent insister dans ses entretiens) avec sa foule de variantes ponctuées par des « ou », des « ou encore », « ou bien », etc., et étant donné que je l'ai lu comme un Proust, un Joyce ou encore un Pynchon, c'est-à-dire un peu en travers (mais pas distraitement), follement, ne pouvant m'arrêter sur chaque détail (j'y serais encore dans Dieu sait combien d'années tant le texte de L'acacia est complexe et riche, car non seulement il y a des tas de variantes pour chaque image décrite et racontée, mais il y a aussi quantité de détails, d'anecdotes, de micro-récits, presque à outrance), je ne peux ou n'estime pas être capable d'en donner un commentaire qui soit satisfaisant, aussi me plais-je à écrire, comme je l'ai fait pour ma critiquepastiche d'Ulysse, un pastiche de la phrase fleuve de Simon, sans atteindre évidemment sa virtuosité dans le domaine. Je ne fais que m'amuser. "
Lien : https://lemondedurevelecteur..
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Livre lu pour l'agreg (d'ailleurs s'il y a des motivés pour la prochaine cession autour de la ville d'albi, 81000, contactez-moi ! Je veux le retenter, mais pas toute seule ! Trooooop duuuuur)

Bref, je n'ai pas aimé, et je croise les doigts pour que ce ne soit pas l'oeuvre au programme l'année prochaine !

Outre une narration disloquée ce qui gêne vraiment ce sont les phrases à raaaaaaaaaaallllllloooooonnnnnnge ... Parfois plusieurs pages ! Alors oui, c'est le truc de Claude Simon et du nouveau roman en général, mais quoi ? Pour des raisons de style on en viendrait à subir de telles tortures littéraires ?
Non, désolée pour les puristes (et je sais qu'il y en a, de même que des fans inconditionnels) mais moi je n'ai pas pu le finir tellement c'était looooooong !

Allez j'arrête avec mes mots aux multiples lettres, mais contexte oblige :) J'essaierai de m'y remettre, un jour, mais pas tout de suite !
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Difficile de résumer cette histoire ou plutôt ces histoires qui se passent dans des années différentes ayant pour seul fil rouge les deux guerres du vingtième siècle. On passe d'une année à l'autre au gré des chapitres. On suit d'abord trois femmes qui marchent en compagnie d'un enfant, en 1919 à la recherche de la tombe d'un soldat, puis on se retrouve dans le train avec de jeunes soldats du midi qui montent vers la Belgique, le 27 août 1914. On prend ensuite le point de vue d'un soldat dans le feu de l'action, au printemps de 1940, après un combat où hommes et chevaux sont tombés sur un champ et une nature dévastés. Retour avant 1914 où l'on assiste à la formation d'un jeune officier issu du milieu rural, ses soeurs attentives ont tout sacrifié pour cet homme, renonçant ou retardant leur propre mariage pour ce jeune officier appelé au champ d'honneur.
Avant, pendant et dans un chapitre où se mêlent les années (jusqu'en 1982), on perçoit encore les traces du temps et de ces guerres meurtrières. le point de vue des personnages bien que dans la tourmente a quelque chose de détaché. Ils marchent longtemps, désabusés, prennent les évènements comme ils viennent. Ils savent qu'ils montent vers la noirceur et l'horreur. le plus étrange d'entre eux est ce colonel devenu quasi-fou, sur son cheval qui veut dépasser les colonnes et les cratères creusés par les obus, imbu de son grade et de son rang (en 1914 les officiers étaient souvent issus de l'aristocratie). le soldat, protégé de "ses femmes" n'a alors que valeur d'exception.
Douze tableaux pour parler de la confusion de la guerre où les héros n'en sont pas vraiment, où la tragédie est prégnante à toutes les pages. le style de Claude Simon pour décrire ce marasme a quelque chose d'épique et très moderne, un peu comme une musique concrète aux sons éparpillés, un tableau aux couleurs explosées, la phrase est longue, très longue comme la marche des soldats de la débâcle. La lecture ne trouve pas de repos ou presque au seuil d'un paragraphe ou d'un chapitre, c'est rempli de phrases compactes et interminables, criblées d'incises comme les balles criblent les combattants, leurs casques, leur monture. C'est une Odyssée moderne mais aucun Ulysse n'en ressort. Entre Proust pour la phrase longue et Faulkner pour le bouleversement chronologique et les soldats marqués, blessés de ces guerres.
Alors pourquoi ce titre? Il faut lire la toute fin pour comprendre la symbolique de cet acacia qui se balance.
Une lecture qui demande de la concentration mais qui paradoxalement emporte son lecteur vers les chemins boueux de la vie.

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Est-ce le meilleur Roman de Claude Simon ? Je le pense.
Claude Simon est-il le plus grand styliste français du siècle passé au coude à coude avec Jean Carrière et Margueritte Yourcenar ?
Claude Simon: un des grands oublis du Goncourt avec Céline, Simenon, Mauriac, Colette et... justement Margueritte Yourcenar.
Les livres de cet auteur sont difficiles à résumer car il écrit comme on pense: par rebond, amalgame et assonances.
Réservé aux amateurs de lecture soutenue. Ce livre, hanté par la mort et la guerre, est dénué de chronologie lisible.
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Ce roman est écrit par un auteur appartenant au mouvement du nouveau roman. C'est important à préciser car ce genre peut désarçonner: il n'y a pas d'histoire, pas d'action, les personnages ne sont pas identifiés. le roman existe par lui-même et non pas dans un but de rapporter quelque chose. C'était ma première lecture de ce genre littéraire. Pas sûr que je recommence de sitôt car je n'ai pas vraiment adhéré au concept. Ici, il s'agissait de mémoires mises en fiction du père et du grand père de l'auteur. Par ailleurs, Claude Simon a un style que je n'aime pas du tout: de longues, très longues phrases, sans point, sur plusieurs pages, avec des parenthèses et un jeu de parenthèses dans des parenthèses, sans doute pour exprimer un fil de pensées comme on peut en avoir quand on se souvient, mais qui perdent le lecteur. On est souvent obligés de reprendre la phrase pour la comprendre. Une lecture ardue et peu intéressante au final. Je déconseille ce livre, sauf pour ceux qui veulent se lancer un défi de lecture.
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Une écriture dense et foisonnante, des descriptions d'une richesse et d'une acuité incroyable, parfois des phrases longues de trois pages font de la lecture de ce livre une expérience littéraire rare.
Cela demande un effort au lecteur et même si parfois je me suis égaré dans trop de richesse, j 'ai apprécié cet ouvrage qui demande du temps et de la disponibilité.
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