La conversion religieuse en Suisse est un sujet de société actuel, mais peu étudié dans sa dimension sociologique. Et pour
Roberto Simona, le phénomène de conversion est au centre de la liberté de conscience. Ainsi, pour démontrer que la conversion religieuse est intimement liés à cette notion de liberté et aux différents parcours de vies des convertis, l'auteur s'est engagé dans une enquête qualitative, une recherche comparative de longue haleine, entre 2009 et 2015, menée dans la société suisse, à partir de 32 entretiens décrivant les parcours de conversion au christianisme et à l'islam. La démarche est intéressante, car il s'agit d'étudier le phénomène de conversion du point de vue des convertis, de leurs vécus, de leurs expériences, de leurs rencontres, de leurs parcours. de plus, au lieu de se concentrer uniquement sur les conversions à une religion en particulier,
Roberto Simona élargit son champ d'investigation en comparant ces différents parcours de conversion qui mènent aussi bien au christianisme qu'à l'islam.
Les résultats de l'enquête font écho au phénomène sociétal et institutionnel de la Suisse. Dans les grandes lignes, étant donné que ce pays respecte le droit à la liberté religieuse, les convertis étrangers, non-Suisses, au christianisme, ainsi que les convertis Suisses à l'islam devraient bénéficier de ce principe de liberté de conscience. Pourtant, si la conversion consiste en une modalité d'intégration dans la société suisse pour les personnes d'origine musulmane et converties au christianisme ; à l'inverse, les Suisses devenus musulmans semblent devenir étrangers dans leur propre pays.
Une thèse de doctorat à la portée de tous… Dommage pour l'écriture inclusive (par exemple : les futur·e·s converti·e·s musulman·e·s et chrétien·ne·s) qui rend la lecture peu aisée…