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Peux t'on être blasé de Singer ? C'est peut-être mon cas à moins que ce roman soit un peu une reprise de ses obsessions new-yorkaises ? D'où une impression de déjà lu ? En tout cas, il y a du Marivaux, du Feydeau, du sexe, des hommes avides de $, beaucoup trop de philosophie juive à fort pessimisme tout cela sur fond des migrants juifs en pleine 2ème guerre. Peut-être est-ce simplement ce personnage réussi du charlatan ne peut attirer l'empathie du lecteur ? Je relirai plus volontiers ses romans "européens".
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LE CHARLATAN d'ISAAC BASHEVIS SINGER
C'est Hertz Minsker le charlatan, c'est le surnom qu'il se donne par dérision. Juif polonais, fils d'un kabbaliste renommé, marié à Bronia, il est fauché et sans l'aide de son ami Morris Calisher(qui a fait fortune dans l'immobilier) qui sait comment il survivrait. le problème c'est que Hertz est l'amant de la femme de Morris, Minna, depuis des années et cette dernière partirait volontiers avec lui!!
L'arrivée à New York du premier mari de Minna va déclencher des réactions en chaîne et des imbroglios dignes d'un Feydeau ou d'un Labiche.
Entre Morris riche mais désespéré par le fait que sa fille est antisémite Hertz fauché qui ne pense qu'aux femmes mais ne veut plus ni la sienne ni sa maîtresse et le premier mari de Minna qui ne pense qu'à fourguer des faux tableaux, tout ce petit monde d'immigrés juifs polonais va voler en éclats.
Singer explore avec son humour ravageur et sa lucidité, les fêlures de chacun à la veille de la seconde guerre mondiale.
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De l'auteur, ,j'ai beaucoup aimé la Famille Moskat et téléchargé à la suite le Charlatan

Années 40, New York. Hertz Minsker a quitté Varsovie avec Bronia qui a laissé ses deux enfants et son mari. Hertz Minsker, fils d'un célèbre rabbin,  intellectuel, érudit mi- philosophe, mi- sociologue  ressemble étrangement à Asa Heshel de la Famille Moskat,  érudit,  écrivain raté, grand séducteur.

 Schnorrer professionnel : à défaut de travailler, Hertz vit aux crochets de son ami Morris Calisher, homme d'affaire enrichi dans l'immobilier comme Meshulam Moskat. Hertz cherche vaguement des conférences ou une chaire universitaire pour un très vague enseignement de psychologie. Sans aucun égard pour son ami dévoué, il entretient une liaison avec Minna, la femme de ce dernier.  A la suite de la découverte de cette tromperie, le drame se noue.


Hertz ne se sent pas affecté de la faillite de son couple. Il abandonne sans scrupule Bronia, puis Minna pour séduire Miriam, puis la serveuse polonaise de la cafétéria newyorkaise....

Pendant que ces intrigues s'emmêlent en Amérique, la  Pologne est occupée par les Nazis, les Juifs,  enfermés dans le ghetto,  déportés. L'ombre de cette tragédie plane sur cette société d'exilés qui attendent des nouvelles. Culpabilité d'avoir abandonné des proches et conscience d'être des survivants.

Roman de l'exil. Certains ont profité des opportunités américaines pour s'enrichir. D'autres peinent à s'assimiler, à parler anglais. Les coutumes juives sont encore très vivaces chez ces émigrés. Quand la culpabilité se fait prégnante le retour aux traditions paraît une solution.

Le Charlatan newyorkais n'a pas le charme désuet de la Famille Moskat qui décrit  un monde disparu. L'intrigue se déroule sur quelques semaines, quelques mois et ne peut être comparée à la saga si riche en évènements et personnages. Je vais continuer à explorer l'oeuvre de IB Singer! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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J'ai croisé le nom de Singer dans Affaires personnelles, ce très beau livre d'Agata Tuszynska. Puis j'ai croisé ce roman de Singer à la bibliothèque. Et le voilà dans ma PAL. Sans rien savoir de lui. Juste la curiosité de la découverte.
J'ai donc fait la connaissance de Hertz Minsker, un homme qui se rêve universitaire et écrivain mais qui est surtout un coureur de jupons. Il est marié en quatrième noce à Bronia, mais il est l'amant de Minna (la femme de son meilleur ami) et ne s'interdit pas de tomber sous le charme d'une jeune femme venue l'écouter lors d'une de ses obscures conférences.
Hertz Minsker est arrivé de Pologne, fuyant le joug nazi et tente tant bien que mal de trouver sa place à New York où il ne connaît que Morris Calisher, son ami et principal créancier, qui baigne dans une religiosité qui ne fera que s'accentuer quand il découvrira que sa femme le trompe.
Ce roman, j'ai mis un temps fou à le lire, et pourtant avec un grand plaisir. Il y a du vaudeville mais sans l'extravagance des portes qui claquent. Il y a le portrait d'une communauté exilée qui ne reçoit que des bribes de nouvelles venues d'Europe et qui essaie de se retrouver à New York. Il y a le charme des meilleurs Woody Allen (c'est Annie Hall qui me vient à l'esprit) dans ce personnage de looser amoureux.
C'est romanesque à souhait, on s'y perd un peu, mais je suis contente d'avoir lu ce prix Nobel de littérature et je suis curieuse du reste de son oeuvre.
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Hertz, brillant intellectuel mais raté notoire, a toujours été soutenu financièrement par son ami Moris, que ses affaires immobilières mettent à la tête d'une belle fortune. Entre autres conquêtes, il entretient une liaison passionnée avec Minna, la femme de celui-ci et la révélation de l'affaire renvoie tous ces personnages à leur misérable condition d'êtres humains.

Le fait que cela se déroule dans les milieux juifs exilés à New-York pendant la seconde guerre mondiale, au moment où leurs familles polonaises laissées au pays sont décimées par Hitler, donne une profondeur, une amertume, un tragique à ce qui pourrait n'être qu'un vaudeville sombre.

On ne peut pas dire que Singer y va avec le dos de la cuiller en finesses psychologiques et retournements de situation chez ces personnages pris dans la tourmente de l'Histoire et de leurs péripéties personnelles… Les interrogations face au destin d'un monde aussi impitoyable qu'incompréhensible et à un Dieu impénétrable sauvent cependant - de justesse - ce roman d‘un monde et d'une époque.
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Ce roman brosse un portrait au vitriol du fils d'un rabbin lettré qui ressemble, d'après sa biographie (merci wiki) à l'auteur prix Nobel de littérature. C'est donc une espèce d'autocritique au style très enlevé, et non dénué d'un certain humour : l'auteur opérant une distanciation sarcastique vis à vis de son personnage (lui-même) assez réussie.
Coureur de jupons, émigré juif polonais et intrinsèquement veule, Hertz Minsker vit à New York en 1940 avec Bronia son épouse juive qui a abandonné son époux et ses enfants à Varsovie dans les années 40, ce qui n'est pas la meilleure période pour avoir l'esprit tranquille. Tout cela pour suivre le fameux fils de Rabbin.
Ce roman est donc essentiellement juif puisque tous les protagonistes le sont et ne jurent que par leur appartenance à cette communauté. Chacun pourra néanmoins apprécier la galerie de personnages, je ne les décris pas en détail, c'est un peu l'objet du roman, mais il y a un peu de tout : le riche propriétaire avare et complètement obsédé par le statut d'intellectuel de son protégé au grand coeur (Hertz . . . verstehen Sie ?), sa femme infidèle mais sachant prioritairement regarder du côté de ses intérêts financiers, l'ex-mari de cette dernière, trafiquant de tableaux dont on n'est pas très sûr de la provenance à part qu'ils viennent d'Europe dont le martyr vient de commencer en passant par l'Afrique du Nord qui sert de base de repli et de transfert ..., etc etc... bref que du beau monde dans cette diaspora devenue états-unienne.
Isaac Bashevis Singer nous emporte dans un tourbillon de rencontres, de situations toutes plus grotesques et invraisemblables les unes que les autres, cela tourbillonne, cela virevolte dans tous les sens.
Aucune considération politique ne vient entraver leurs quêtes de réalisation personnelle (financière essentiellement), des lamentations oui, cela ne manque pas, c'est un peu le deuxième objet du roman, mais à propos des malheurs qui les accablent quand ils sont pris en train de tricher, voler ou tromper Ses personnages ont un point commun : ils sont complètement égocentriques. Ils ont fui la Pologne pour se forger avec succès ici, aux états unis, une vie avantageuse.
Sexe, amour et promotion sociales sont les maîtres mots. Des phrases pseudo religieuses (autant que je puisse savoir) viennent justifier les turpitudes des personnages tous très croyants comme : "on doit pouvoir choisir aussi ses péchés".
Isaac Bashevis Singer semble, à chaque instant se moquer de cette communauté à laquelle il appartient, mais comme il a été nourri à cette culture, qu'elle le définit en quelques sortes, il le fait avec humour, sarcasme et détachement. Il réussit ainsi à faire sourire le lecteur même si celui-ci n'éprouve aucune sympathie pour ses personnages.
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C'est le premier roman que je lis de cet auteur que l'on m'avait recommandé depuis longtemps.

Il s'agit d'un inédit récemment traduit et publié en français.

On y découvre Hertz Minsker, juif polonais récemment réfugié à New York durant la seconde guerre mondiale.
Fainéant et coureur de jupons, il se consacre en dilettante à l'écriture d'un hypothétique roman qui ne verra jamais le jour.

Le récit est mené d'une main de maître, plein de rebondissements.

C'est également une plongée dans une galerie de personnages, figures de la communauté juive new-yorkaise, drôles, touchants, humains, tiraillés constamment entre religion et jouissance sans entrave.

Du Woody Allen en roman...

Un excellent livre!
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Mon premier livre de Singer et un livre particulier puisqu'il s'agit d'un livre récemment publié mais écrit et publié dans la press il y a plus de 20 ans.
Un plaisir de lecture ; la vie mouvementée et compliquée de ces juifs polonais qui se retrouvent à New York au moment du siège de Varsovie par les Nazis. et les voilà coincés entre la religion, la culpabilité d'être dans un pays en pays alors que leurs familles et leurs origines sont exposés aux pires démons et leurs problèmes de couples. J'ai aimé leurs approches assez élastiques de la religion juive....plaisant à lire et tout en rebondissements !
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Dans cet inédit d'Isaac Bashevis Singer, paru sous forme de feuilleton dans un journal yiddish new-yorkais au milieu des années 60, nous suivons des personnages dignes d'un vaudeville.
Tous sont juifs, fraîchement débarqués de cette Europe qui se déchire à la fin des années 30 et qu'ils ont fui en espérant refaire leur vie dans cette ville capable de tous les miracles.
Hertz Minsker tout d'abord, le charlatan. Écrivain philosophe qui aurait déjà pu avoir écrit dix livres mais qui n'a pas fini le chapitre un du premier ouvrage. Il est arrivé avec Bronia, sa quatrième femme, qu'il a conquis des bras d'un mari et qui a laissé au passage ses deux enfants en Pologne ; elle survit dans l'attente de nouvelles de ces derniers. Hertz lui vit aux crochets de Morris Calisher, à qui la vie américaine a plutôt bien réussi. Et comme dépendre de ses subsides ne lui suffit pas, il profite aussi de sa femme, la volcanique Minna. Voilà pour les quatre principaux personnages, mais évidemment d'autres tout aussi truculents vont faire leur apparition.
Au delà de ces portraits parfois à la limite de la caricature, c'est une véritable réflexion sur le déracinement, l'exil, la culpabilité, Dieu, l'identité juive d'une façon générale, mais aussi sur l'opposition entre ancien et nouveau monde. Tout cela réuni au sein d'un roman à la fois grave et drôle servit par la plume d'un conteur hors pair. Magistral !
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Ce roman qui conte les affres d'un famille juive en exil aurait pu être un drame affreux. L'auteur fait preuve d'un humour incroyable, mène le lecteur de surprise en surprise, donne une profondeur philosophique à son récit et, à mon sens, réussit un grand roman.
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