Hôtel Arcadia

Une attaque terroriste dans un grand hôtel de luxe, des morts par dizaines et dans quelques chambres, des rescapés qui se terrent.
Pendant soixante-sept heures, une jeune femme va agir, communiquant par téléphone et caméras de surveillance avec le directeur de l'hôtel retranché dans le PC sécurité de l'hôtel.

Un roman brutal qui est loin d'être simplement un thriller efficace. L'urgence et le danger se décomptent au fil des heures, jusqu'à l'assaut final. Si le déroulé de l'action est très crédible et ferait un bon story board cinématographique, Sunny Singh a aussi beaucoup travaillé ses deux personnages, offrant une ample facette psychologique à ce huit clos de violence. Ils sont les anti héros au mauvais endroit et au mauvais moment, des gens ordinaires qui font face dans leur quotidien à des difficultés personnelles, amoureuses, professionnelles. le drame les bouscule dans leurs certitudes, les fait se dépasser et assumer des fêlures intimes.

Photographe de guerre venue se reposer des théâtres de conflit, Sam est particulièrement touchante, indissociable de son objectif en une image diffractée d'un soldat armé. Sa fascination pour les clichés de la mort est très dérangeante. A la fois fragile et brutale , elle est le complément de la douceur de Abhi, attentif protecteur de ses clients, fils renié et amoureux meurtri.

Bon thriller avec beaucoup d'émotions et des images évocatrices fortes.
Mes remerciements à Masse critique et à Galaade Éditions.

Quel thriller ! Deux êtres solitaires doivent affronter ensemble une attaque terroriste dans un luxueux hôtel (en Inde je présume).
Le récit est haletant mais les nombreux retours en arrière permettent aussi de mieux comprendre le caractère des deux protagonistes, en fonction de leurs relations familiales et sentimentales. J'ai fini par m'attacher à eux (même à Sam malgré tout).
Les explications de l'autrice à la suite du roman ont explicité son souhait lorsqu'elle l'a écrit.
Il est tout-à-fait véridique que les situations extrêmes sont révélatrices des aspects inattendus de certaines personnes. On ne peut connaître à l'avance le comportement de nos ami.es dans certains cas. En ce qui me concerne, connaissant mes réactions agressives et mes paroles grossières face à la peur, j'en ai une petite idée.
J'aurais pu attribuer cinq étoiles tant ce livre s'avère prenant, mais la fin m'a relativement déçue. de toutes façons, il est superbement construit.

Les faits réels :Attentat islamiste à Mumbaï du 26 au 29 novembre 2008 : 188 morts

Le roman de S. Singh : Attaque terroriste à l'hôtel Arcadia : Bilan inconnu



Soixante-sept heures de terreur et d'attente, repliée au fond de sa chambre, seule d'abord, puis en compagnie du petit Billy qu'elle a sorti de celle où il reposait, terrifié, sous le corps inerte de son père : c'est l'effroyable expérience vécue par Sam, reporter-photographe de guerre. Âgée de moins de quarante ans, le crâne rasé, la silhouette menue et musclée, elle sort de son refuge, armée de son Canon et de son Mamiya qui forment depuis toujours comme le prolongement de son oeil, de son corps. Elle les tient précieusement contre sa hanche, devant son ventre, ils lui sont plus chers que le plus cher des bijoux. Outils de travail, outils pour témoigner, créer, restituer, l'horreur, la peur, les visages des morts qu'elles mitraillent depuis toujours, dans toutes les guerres et qu'elle « retravaille » ensuite pour de gigantesques oeuvres qui sont sa marque. Artiste témoin de son temps, artiste qui redonne aux morts une existence.

Loin d'elle, Abhi, le fils raté d'une famille de militaires, qui a choisi la vie moelleuse de directeur d'un grand hôtel plutôt que celle de combattant. Cloîtré dans son bureau, protégé par une porte blindée, il entend, il voit sur les caméras de surveillance, la progression des terroristes qui se sont emparés de son hôtel, il voit Sam et la protège du regard ; il informe la police « en temps réel » — comme si ce temps avait l'air réel ! — Il avertit les clients de rester silencieux. Son courage méthodique, son attention sans faille dans l'intérêt des plus faibles font de lui un héros malgré lui. Malgré aussi la douleur qui le tenaille quand il comprend que Dieter, son amant, est certainement mort, là-haut dans le très chic club-bar de l'hôtel.

Et ces deux courageux tissent entre eux un fil ténu par caméra interposée ou par téléphone, échangent des souvenirs, des propos malicieux, pour pouvoir tenir. On mesure ce qu'il faut de terreur et de désespoir pour se réfugier ainsi dans un ultime partage de chaleur humaine.

Pendant près de trois jours, Sam va faire son métier, au mépris de ses émotions, si froide parfois qu'elle nous semble inhumaine. Abhi va évoquer ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, ce qu'il y a de douloureux à être différent dans une société si traditionnelle.

L'écriture de Sunny Singh, auteure indienne anglophone, est ciselée comme une photo en noir et blanc, les contours des images qu'elles suscitent peuvent être un moment adoucis, mais très vite, les images redeviennent tranchantes et noires comme l'obsidienne. Il est difficile de quitter les personnages, si simples, si héroïques, si profondément humains et, dans le contexte actuel de notre actualité, cette attaque terroriste prend un relief effrayant et obsédant à la fois.

Une excellente, excellente lecture ! Il y a quelque chose de cinématographique dans ce roman, tant l'auteur nous emmène avec elle au travers des couloirs et des escaliers, tant elle restitue les sons et les silences, l'air qu'on y respire et les mouvements, comme ceux d'une caméra, nous révèlent, durement, les recoins les plus cachés de l'hôtel en réponse aux coins les plus secrets de l'âme des deux héros. Un bon sujet de scénario, peut-être...

Sam est une photographe de guerre qui de retour de mission, séjourne à l'hôtel ARCADIA. Réveillée en pleine nuit par des coups sourds, elle comprend que l'hôtel est assiégé par des terroristes. Alors qu'Abhi, le directeur de l'hôtel, appelle toutes les chambres pour demander aux résidents de ne surtout pas sortir, la situation est bien trop tentante pour Sam, habituée à se trouver au coeur du conflit. Appareil-photo en bandoulière, elle plonge en incursion dans les nombreux étages pendant qu'Abhi, qui s'est enfermé dans le poste de surveillance, suit son parcours mais aussi celui des terroristes. HOTEL ARCADIA raconte les soixante-sept heures précédant l'assaut du bâtiment par les autorités.

Je commencerai par vous dire que je ne suis pas forcément d'accord avec la classification de ce livre dans la catégorie "thriller". Alors oui, le livre se déroule sur fond d'attaque terroriste et jusqu'à l'assaut des forces de l'ordre, mais en réalité la présence des terroristes ne sert qu'à donner un contexte et ils sont assez peu présents dans l'histoire. Selon moi, c'est un roman, un huis-clos entre les personnages d'Abhi et de Sam, l'histoire étant centrée sur leur présent mais également sur leur passé.

C'est justement la singularité des personnages qui donne toute sa force à ce roman, qui ne repose que sur eux, car il n'y a pas réellement d'intrigue, d'où quelques longueurs et répétitions. Contrairement à ce que suggère la quatrième de couverture ("thriller haletant et terrifiant"), je n'ai pas vu de suspense. Il ne s'agit pas de savoir si le personnage de Sam, bravant le danger en sortant de sa chambre, va réussir à échapper aux terroristes.

En réalité, l'histoire est construite autour de la relation que vont nécessairement nouer Sam et Abhi, puisque lui peut la guider grâce aux caméras de surveillance, et elle peut le renseigner sur l'état des pertes parmi les résidents de son hôtel. Il y a de nombreuses incursions dans leur passé respectif pour comprendre les êtres qu'ils sont aujourd'hui.

Abhi, fils et frère de militaire, qui a justement dû batailler pour échapper à cette destinée, quitte à être le déshonneur de la famille, et qui est parti vivre son homosexualité dans le faste et le luxe de la ville. Son personnage est particulièrement attachant; lui seul peut renseigner la police à l'extérieur sur ce qui se passe à l'intérieur et leur donner de précieuses informations, il devient sans le vouloir la clé de voûte de l'assaut, le héros, le combattant qu'il n'a justement pas voulu être en s'écartant du chemin tracé pour lui par son père et son frère.

Sam, qui se noie et s'oublie en photographiant des morts, qui ne s'autorise aucun chagrin, aucune compassion, seul moyen de résister aux enfers qu'elle côtoie. Son personnage est assez dérangeant, sa froideur, son manque d'empathie et sa fascination pour les morts, presque au mépris des vivants, paraissent exagérés et du coup font perdre le personnage en crédibilité. J'ai eu du mal à croire qu'on pouvait être aussi dénuée d'humanité... Toutefois, confrontée à la générosité et à la bienveillance d'Abhi, elle va devoir revoir son jugement et ses convictions.

En définitive, je dirais que HOTEL ARCADIA est un roman psychologique qui souffre d'un manque de rythme mais qui possède une fin de thriller, efficace et terriblement agaçante.

Merci à BABELIO et aux Editions GALAADE de m'avoir adressé ce livre dans le cadre de l'opération MASSE CRITIQUE.

Lien : http://cousineslectures.cana..

Basé sur les attentats à Mumbaï en 2008, ce roman nous plonge dès les premières pages dans l'horreur d'une attaque terroriste.
72 heures de calvaire traitées avec un réalisme brutal, point de héros pour sauver les otages, face des terroristes fantômes dont nous sentons l'oppressante présence sans jamais les voir. Quelques longueurs ressenties dans le récit apportent le poids de l'attente des personnages au milieu de ce chaos !
L'auteure prend son propre chemin, abandonne la légèreté convenue du genre pour suivre son propre chemin, ce n'est pas du tout un thriller mais un témoignage. Comment ose-t-on vendre cette histoire comme "Un piège de cristal 2.0" ?!
Je pensais lire un petit roman divertissant, j'en ressors bouleversée.