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EAN : 9782381671291
439 pages
Scrineo (12/01/2023)
4.08/5   72 notes
Résumé :
Dans la taïga, une sœur et un frère sont séparés lorsque leur clan nomade est attaqué par des marchands d'esclaves.

Leythe, égarée après avoir fui, cherche à survivre dans les immensités glacées.
Eonak, soumis à l’emprise du meneur des esclavagistes, cherche à protéger son identité qu'on voudrait mettre en pièces.
Ils ont promis de se retrouver. Mais le pourront-ils ? Et au bout des épreuves et des sacrifices, le voudront-ils encore ?>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre entre deux.
Entre la violence des affrontements d'une tribu nomade et des marchands d'esclaves.
Mais aussi la violence familiale qui a affecté le comportement et les choix d'un frère et de sa soeur.
Eonak se bat physiquement et verbalement contre son géolier.
Leythe se bat pour survivre et retrouver son frère.
Nous passons de l'un à l'autre, une alternance qui devient routine, et au final crée une certaine monotonie.
Après c'est une bonne histoire avec des combats, des réflexions et des personnages intéressants : le marchand d'esclave et la jeune femme sauvée par Leythe.
Une aventure qui se passe dans la taïga avec ses rites et la dureté d'une vie dans la neige et le froid.
Avec Une promesse de givre, Marine Sivan se permet de traiter de la psychologie d'enfants victimes de violence familiale et qui tentent d'échapper au cercle vicieux dont ils sont prisonniers à l'âge adulte et dans une situation extrême.Je n'ai pas éprouvé de coup de coeur mais je reconnais la qualité de cette histoire qui mérite d'être lue.
Merci aux éditions ScriNeo
#Unepromessedegivre #NetGalleyFrance
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C'est avec en tête le coup de coeur que j'ai eu pour Quand vient la horde chez le même éditeur et les avis plus que positifs que j'ai lu sur la blogosphère, que je me suis lancée dans cette aventure hivernale pleine de promesses. Après un début des plus laborieux, j'ai fini par être emportée moi aussi par le froid coupable qui régnait chez les héros et qui ne demandait qu'à être réchauffé, mais cela n'a pas été le coup de coeur escompté.

J'ai un réel souci parfois avec les éditeurs au positionnement flou. Je sais que ça ne plaira pas à tout le monde, mais personnellement, quand je m'engage dans une lecture, j'aime savoir si elle a été écrite pour un public de jeunes ou d'adultes, car j'y vois une vraie différence, souvent, à la lecture. le problème de ScriNeo, c'est qu'ils flirtent un peu entre les deux. Parfois, on va tomber sur des textes résolument adultes, comme les Aurélie Wellenstein. D'autrefois, ce sont des textes plus destiné à la jeunesse. Ce fut le cas ici et je ne m'y attendais pas à ce point, surtout au début.

A cause de cela, je dois dire que j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire. J'ai trouvé le début terriblement plat et ce n'est pas la plume un peu trop concise de l'autrice avec ses phrases très courtes et ses arcs narratifs manquant de développements qui m'ont aidée. Je me suis terriblement ennuyée pendant le premier quart de l'histoire, ne voyant que peu d'intérêt à ce qui se produisait lors de la séparation d'Eonak et Leythe suite à une razzia orchestrée par des marchands d'esclaves d'un clan voisin. C'est raconté de manière assez plate, avec peu d'empathie, peu de détails aussi et un décor pas beaucoup développé. Bref, rien pour sortir du lot. Heureusement, j'ai insisté. Ce n'était pas possible dans mon esprit que tant d'amis blogueurs aient aimé si l'ensemble du texte était ainsi. Il devait y avoir quelque chose d'autre et ce fut le cas.

Comme il est existe des slow burn en romance, j'ai découvert ici qu'il y avait des slow burn en fantasy. Une fois que l'autrice a eu fait le choix, discutable, d'axer plus son récit sur Eonak, celui capturé par les esclavagistes et de décrire son parcours avec en focus sa relation avec le chef de ceux s'en étant pris à son clan, ce fut lumineux - ou plutôt sombrement complexe - et j'ai adoré cela ! L'autrice nous conte alors quelque chose de bien plus à vif : comment un enfant peut se construire quand il a été maltraité par ses parents ? Va-t-il sans cesse reproduire ce qu'il a vécu ? Est-il destiné à se mettre sans cesse sous le joug de quelqu'un ? Est-ce que tous ceux qui vont le prendre sous leur aile sont forcément toxique ? J'ai beaucoup aimé ces thématiques.

Ainsi à partir de là, ce fut un réel plaisir de suivre le destin d'Eonak, même si j'ai continué à trouver la plume de l'autrice assez maladroite car manquant d'assurance et vacillant à de nombreuses reprises ce qui se sent dans le manque de développement d'à peu près tout... Cependant, il se dégage quelque chose de la relation entre Eonak et Amarok qui m'a totalement séduite. J'ai adoré suivre leur étrange rapprochement et tout ce qu'il implique. J'ai adoré leurs échanges sur le poids de l'héritage, sur leurs différents modes de vie, l'un étant nomade par tradition et l'autre s'étant sorti de cette condition. J'ai aimé aussi leurs discussions sur l'esclavagisme et les modèles de sociétés qu'ils imaginaient. Ce dernier point aurait peut-être pu être plus poussé. de manière assez symétrique, j'ai apprécié la relation qu'Eonak va aussi tisser avec un autre prisonnier, ami et confident de sa mère qui elle-même était battue par son époux, ami qui n'a rien fait et s'en veut. C'est un tout autre pan d'Eonak qu'on découvre avec lui et ce fut bouleversant. Cette double thématique de l'enfant victime et du poids de l'héritage et de la tradition fut fort intéressante.

Cependant comme je le disais, c'est un roman très lent, un peu mollasson également et dans lequel, j'ai trouvé que la soeur, Leythe, avait un rôle bien moindre, voire qui s'efface presque au fil des chapitres face à la montée en force des tourments de son frère qui, lui, cherche sa place, là où elle, semble l'avoir trouvée. J'ai trouvé dommage que ce soit encore le personnage masculin qui soit mis en avant au détriment du féminin. On me dira qu'on est essentiellement avec des sociétés patriarcales et que c'est peut-être pour cela. Je rétorquerais que la mère du duo était une sorte de chef de clan et une grande guerrière, la bascule était donc possible et je regrette son absence. J'ai trouvé que l'autrice choisissait ainsi la facilité en choisissant Eonak dans ce contexte et que son écriture de Leythe était des plus maladroite, à l'image de ce revirement soudain entre elle et Sakari, la femme enceinte qui l'accompagne, dans les ultimes pages, que j'ai trouvé incongru au vu du reste du récit. L'autrice aurait pris soin de développer ses personnages féminins, je n'aurais rien eu à dire, mais là, ça sort de nulle part !

Cette aventure est donc pleine de riches idées mais également de maladresses qui rendent la lecture bancale. Il n'y a pas vraiment de rythme. le décor hivernal est mal exploité car trop souvent oublié en arrière arrière-plan. Il ne se passe pas grand-chose au final et ce qui se produit est sans surprise de bout en bout. En même temps, c'est le récit de la vie de clans dans le Grand Nord et c'était chouette aussi de découvrir ce quotidien avec des clans voisins aux traditions pourtant différentes, à la vie différente. J'aurais juste aimé que ce soit vraiment développé et pas juste posé pour ensuite ne pas vraiment l'exploiter.

Je me retrouve donc assez partagée à la fin de cette lecture. Comme sa couverture, il y a réellement deux temps, deux ambiances, deux sentiments avec lesquels je me retrouve. J'ai aimé suivre Eonak pour le voir se libérer de ce qui lui pèse sur le coeur et oser pousser son premier cri comme le loup de la couverture qu'il incarne. J'ai trouvé, malheureusement, Leythe bien plus timide à l'image de ce cerf sur la couverture qui a des allures plus douces, comme s'il soufflait juste un filet d'air, ce qui la représente bien. Je suis déçue de bien des choix de l'autrice concernant sa faible utilisation de ce décor des clans du Nord qui aurait pu être tellement plus riche ou sa mise en avant d'un héros masculin au détriment de la fille de l'histoire. Mais j'ai adoré la force qu'elle a mise pour décrire les souffrances et le mal être de son héros et la relation ambiguë qu'il tisse avec ses pères de substitution. Alors je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas non plus occulter les nombreux défauts de l'oeuvre. Il va falloir que l'autrice nous propose un nouveau texte pour m'aider à trancher ;)
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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J'écris ces mots directement après avoir terminé ce roman. Et je suis... Perdue. Que penser de cette lecture? Je crois l'avoir aimée, oui, mais... Je ne m'attendais pas du tout à ça.

• C'est d'abord sa magnifique couverture qui m'a attiré chez ce livre, puis son titre. Cela me semblait parfait pour la période hivernale actuelle. Je n'avais pas lu le résumé (oups), quelle ne fût pas ma surprise donc de retrouver tant de violence, et ce dès les premières lignes du récit. Nous sommes dans une taïga imaginaire, où tout est recouvert de neige, aux côtés d'un frère et d'une soeur faisant partie du clan ''Inutak'', soit ''ceux qui marchent''. Ils sont les enfants de la ''tenguu'', la cheffe de ce clan nomade. Nous faisons connaissance avec eux alors qu'ils se font attaquer par un peuple ennemi... Ce peuple souhaitant les réduire à l'esclavage. Au passage, ce thème également je ne m'y attendais pas. Violence, haine, maltraitance, quête de soi, nomadisme, et donc esclavagisme... Un livre qui, malgré quelques longueurs, aura réussi à m'émouvoir à la fin.

Il faut dire que j'adore les bouquins avec pour fond les relations frères/soeurs. Nous allons ici alterner avec deux points de vues, et si au début je trouvais que cela dynamisait bien l'histoire, j'ai fini par me lasser. Peut-être car je ne savais pas où souhaitait nous emmener l'auteure? Malgré tout, je ne pouvais pas me résoudre à abandonner cette lecture. Je voulais savoir comment ça allait se terminer, je ressentais le besoin de connaître le fin mot de l'histoire. En parlant de fin justement... Je suis un peu frustrée, j'aurais aimé avoir un épilogue, ça aurait été la moindre des choses après toutes les aventures (violentes et difficiles) vécues aux côtés de nos protagonistes... ^^' Sinon, en ce qui concerne la plume de l'autrice, elle m'a bien plu. Marine Sivan a réussi à m'embarquer dans son univers givré, à me faire croire à cette taïga certes inventée mais qui a tout pour être réelle.

• Pour conclure brièvement, si je ressens à l'égard de cette lecture diverses émotions contraires, je ne peux nier le fait qu'elle était loin d'être mauvaise. Même si j'ai failli me perdre en chemin, j'ai finalement été touchée par ce personnage brisé de l'intérieur qui n'aspire qu'à faire ses propres choix... Une lecture rempli de haine mais aussi d'amour familial, pleine de violence, de combats acharnés, avec pour fond une culture différente de la nôtre mais ô combien intéressante et dépaysante (si vous aimez l'émission ''rendez-vous en terre inconnue'' comme moi, cela devrait vous dépayser tout autant... Sans oublier les thèmes difficiles abordés évidemment, attention âmes sensibles).

PS : Avec du recul, cet ouvrage m'aura plus impacté que je ne l'aurais imaginé. C'est la raison pour laquelle je lui mets 4 étoiles sur 5.
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De suite attiré par la délicieuse couverture de ce roman, son résumé, riches de promesses d'évasion et aventures, a fini de me convaincre de tenter ce partenariat avec la plateforme Netgalley et bien que sans en manquer, j'ai davantage été surpris par l'orientation réalisée par Marine Sivan.

En effet, Une promesse de givre se dessine un merveilleux récit d'introspection et une véritable histoire de vie dans laquelle tout les fondations semblent à reconstruire. Suite à différents conflits entre les clans dominants l'impressionnante et envoutante forêt que se dessine être la taïga, l'auteure ouvre les portes d'une culture et d'un folklore aussi dangereux qu'enchanteur mais aussi philosophique que hiérarchique. J'ai de suite été envoûté et séduit par l'ambiance mystique et un brin animisme auquel j'ai été plus que sensible et réceptif. Ainsi, j'ai fortement été séduit par le méticuleux soin apporté dans la construction de l'univers de cette dernière qui se veut être une véritable peinture chatoyante et dépaysante à souhait. Tout en évasion, j'ai découvert de merveilleux et hostiles contrées et autres paysages que j'ai adoré visiter tout en découvrant les traditions de ces peuples au plus proche de la nature. de véritables émotions sont venues m'accompagner et me faire vibrer lors de cette immersion plus que largement réussie au coeur de ces régions sauvages et glaciales. Il faut dire que Marine Sivan dévoile un style percutant et extrêmement saisissant. En quelques pages à peine, sa plume visuelle m'a de suite happé par ce délicieux conte initiatique et cette savoureux oeuvre contemplative dont j'ai savouré chaque descriptions et autres minuties.

Avec philosophie et poésie, cette dernière met en place une sorte de huis clos oppressant et dont le sentiment d'emprisonnement se lève au fil des pages. Un étrange mais délicieux sentiment de liberté est finalement parvenu à s'initier en moi et j'admets avoir adoré cette impression d'inconfort puis, de familiarité qui s'est installé au fil de ma lecture. Ainsi et avec intérêt, j'ai suivi l'évolution puis la transformation ainsi que l'élévation de nos deux principaux protagonistes. Tous deux se dévoilent de profonds personnages, à l'élaboration et à la construction abouties, ainsi qu'à la psychologie torturée et écorchée plus que finement travaillée. Ces derniers devront parvenir à se déconstruire pour se reconstruire dans le but de réussir à s'émanciper des traditions pour parvenir à s'épanouir librement dans l'univers face auquel ils pensaient détenir tous les tenants et les aboutissants. Accompagnés de véritables guides spirituels, Leythe et Eonak devront faire face à de nombreuses incertitudes et verront leur vision du monde de nombreuses fois ébranlée. Finalement et bien que ce situant dans un continent froid et hostile, cette savoureuse et captivante quête philosophique a fortement raisonné en moi et j'ai plus qu'apprécié suivre notre fratrie dans cette exil spirituel dpnt je regrette seulement une finalité qui m'a semblé un léger abrupte et je n'aurais pas été contre davantage de chapitres tant ce roman détient une puissante dimension dans ses sujets traités et ses relations élaborées.

C'est pourquoi et quand bien même je m'attendais à une aventure en plein coeur de contrées sauvages, je suis plus que ravi de ma découverte tant Une promesse de givre se dévoile une véritable histoire de force et de vie que j'ai adoré parcourir. Entre espoir, promesses et dualité c'est un merveilleux conte initiatique que dévoile Marine Sivan au coeur d'un univers intimident de par ses impressionnantes contrées et son envoûtant folklore, tous deux portés par d'écorchés et aboutis personnages.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Cold Winter Challenge – 2022 : Menu Marcher dans la neige – Catégorie Pomme de pin.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Défi : Un hiver au chalet 2022 – Catégorie lecture : Wli Bpon!

Cette lecture a été réalisée à l'occasion de mon partenariat avec les éditions Scrinéo via la plateforme Netgalley.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Eonak et sa soeur Leythe sont respectivement le fils et la fille de la « tenguu » Atabey, la cheffe du clan nomade des « Inutak ». Lorsque des marchands d'esclaves Tahoris attaquent leur campement, La jeune femme réussit à s'échapper mais son frère est capturé. Ce sera pour eux deux le début d'un périple qui les amènera à remettre en question leurs plus intimes croyances.
Plus qu'une simple saga interculturelle, Marine Sivan nous offre un profond roman psychologique rythmé par une taïga hivernale imaginaire tantôt meurtrière tantôt salvatrice.
L'auteur a su créer intelligemment un monde – peuples, mythologie…- si proche du nôtre que je me suis surprise plus d'une fois à chercher certains noms dans mon dictionnaire pour en savoir plus. Les scènes de bataille sont rythmées sans jamais être brouillonnes, le vocabulaire est recherché (parfois peut-être un poil trop) mais sans peser sur la lecture et les dialogues, justes, complètent à propos notre compréhension des personnages qu'ils soient protagonistes ou secondaires.
J'ai particulièrement apprécié la relation qui s'installe entre le meneur tahori Amarok et Eonak. Pourtant, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher au jeune inutak, sorte de tête brûlée formatée au combat et rempli de rage. Mais ses échanges avec le chef esclavagiste vont le rendre plus complexe, lui apporter une profondeur et le rendre vraiment intéressant.
Le personnage de sa soeur, Leythe gagne aussi cette profondeur au fil du roman. Son cheminement -même s'il est moins brutal il n'en est pas moins tragique- l'amènera vers une réelle transformation. Ce qui, finalement, est le propre des héros.
J'ai aussi beaucoup aimé avoir accès aux pensées des personnages. Loin d'alourdir ou de ralentir l'action, elles la complètent et donnent de l'ampleur aux protagonistes.
« Une Promesse de givre » est un roman dense qui traite de sujets particulièrement violents (esclavage, déracinement, mort…) mais qui le fait de façon intelligente et terriblement humain. Il est difficile de ne pas être happée par l'écriture de Marine Sivan et on n'en sort certainement pas indemne.
Merci à Scrineo via le site Netgalley pour m'avoir permis de découvrir ce roman épique.
Une lecture à partir de 12 – 13 ans.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
_ Il ne doit pas être enterré. S'il finissait sous terre, son âme-souffle serait prisonnière. Elle étoufferait. Ce serait une mort définitive.
_ Et que faites-vous du corps ? Vous le laissez se faire dévorer ?
Eonak fut surpris de n'entendre aucun jugement dans la voix du Tahori, uniquement de la curiosité.
_ Le corps est une enveloppe pour notre âme-souffle, expliqua le nomade. Quand nous mourons, nous participons à notre tour au cycle des naissances et des renaissances. Notre corps nourrit la taïga, qui nourrira à son tour les plantes, les animaux... les Inutak, notre peuple. La vie et lamort se mêlent dans une ronde infinie.
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_ Je te voyais souvent partir en cueillette le matin.
_ Vraiment ? Je me levais pourtant très tôt, bien avant l'aube.
Pendant que sa mère dormait encore, pour éviter les disputes,, les justifications, les incompréhensions qui les faisaient toutes deux souffrir. Sakari acquiésça :
_ Je n'ai jamais eu un bon sommeil. Je me réveillais avant Tekoa et sa mère. J'en profitais pour m'occuper des rennes ou partir pister du gibier.
_ Je n'ai jamais été doué pour la chasse, admit Leythe.
Elle ricana :
_ Il y a quelques années, j'ai même troqué un lièvre à un chasseur pour ensuite prétendre que je l'avais capturé seule.
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Elles arpentaient un paysage monotone. Quand la berge devenait traîtressee à cause des roches et des congères coupantes, elles pénétraient dans la forêt. Le crissement du vent, de leurs bottes sur la croûte de neige et les cris des bêtes accompagnaient les jeunes femmes ; s'y mêlaient des bruits plus inquiétants, quand une branche craquait et se brisait net, parfois à un cheveu de leur crâne. Le soleil amolissait la poudreuse sous leurs pas ; Leythe devait tirer toujours plus fort sur ses jambes pour s'extirper du mélange de boue et de flocons qui emprisonnait ses mollets. Les nomades cheminaient en silence, chacune concentrée sur son effort et son souffle.
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Il porta la lamelle de viande à sa bouche, la déchira d'un coup de dents et la mâcha en silence, d'un air songeur, avant de terminer :
_ Tes convictions m'évoquent plus les excuses du lâche qui embrasse la mort pour fuir un inconnu trop effrayant, que la droiture du guerrier souceux de ses compagnons.
Et là-dessus, il tourna les talons.
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Et finalement, elle aussi avait plongé dans ce tourbillon de violence. Elle avait tué un homme. Même pas de façon honorable, non, elle lui avait mâché le cou, avait senti la chair se rompre sous ses incisives, le sang gicler en jets bouillonnants au fond de son gosier... Si elle avait eu asse de force, elle lui aurait arraché le visage, lui aurait crevé les yeu, broyé le nez d'un coup de dents. Cette férocité expiatrice, absolue, avait flambé au creux de ses entrailles sans prévenir. Leythe pensait se déroberau cycle de violence initié par son pre puis transmis comme une gangrène à sa mère et son frère. Elle avait cru rompre ces chaînons funestes en choisissant de se former secrètement aux arts des plantes et de la guérison Mais elle avait été contaminée.
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Videos de Marine Sivan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marine Sivan
Déclic par les éditions Critic première planète à gauche... et tout droit jusqu'au futur !
À l'occasion de la parution du premier titre de la collection, "Le Cri des Chimères" Marine Sivan a eu la gentillesse de se prêter au jeu de l'interview ! Vous allez apprendre plein de choses ;)
Illustrations par Vincent Roché
#jeunesse #postapo #sciencefiction #dystopie #écologie #mutation
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