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sur 10117 notes
Titre : Chanson douce
Année : 2016
Auteur : Leila Slimani
Editeur : Gallimard
Résumé : Myriam est décidée à reprendre son métier d'avocate malgré les réticences de son mari. Elle décide d'embaucher Louise qui va devenir peu à peu la pierre angulaire du foyer. Indispensable, adorée des enfants, Louise va peu à peu s'immiscer dans la vie du couple et révéler sa part d'ombre jusqu'au drame final.
Mon humble avis : On ne parle pas d'un Goncourt comme on le ferait d'un autre roman. Evidemment les attentes sont plus grandes et l'on ne peut ignorer le fait que des milliers de personnes ne lisent qu'un seul livre par an : le titulaire du fameux prix Goncourt. Ce prix est donc devenu au fil des années la plus grande vitrine de la littérature française et les noms qui ont précédé le lauréat 2016 sont prestigieux et synonymes d'excellence ( Houellebecq, Maalouf, Echenoz, Duras, Ajar, Proust, Malraux, etc...) le jury a rendu son verdict et c'est donc chanson douce ce court roman de Leila Slimani qui a décroché le graal. Après lecture je dois bien avouer que Slimani n'est pas dénuée de talent, l'écriture est précise, assez sèche mais fluide et le peu de personnages qui peuplent son roman sont bien troussés. L'ambiance est ténébreuse, glaçante et le drame annoncé lors du premier paragraphe plane sur le texte comme une menace, une fatalité qui tient le lecteur en haleine jusqu'au dénouement. J'ai donc pris du plaisir à lire ce roman qui est, à mon humble avis un bon bouquin mais loin d'être un grand roman. En effet à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire un texte exceptionnel, l'intrigue étant somme toute plutôt banale et son traitement assez superficiel. Slimani est certes talentueuse mais on est quand même assez loin du génie de certains auteurs contemporains et elle ne parvient pas à éviter l'écueil des stéréotypes qui jalonnent son roman. Ceci est mon humble avis mais visiblement pas celui du jury du Goncourt !
J'achète ? : Pourquoi pas ? Mais si tu ne dois lire qu'un livre cette année mon conseil serait autre....
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Dès le départ nous sommes fixés : Cette histoire commence et finit par un terrible drame. La mort des deux enfants, Mila et Adam, tués par leur nounou qui a tenté ensuite de se suicider ... sans y arriver...

Il me semble que quand je vous dit ça j'ai l'impression de spoiler... Mais non en fait, car l'auteur s'ingénie à reconstituer la trame de cette terrible tragédie en remontant le cours de choses.

On sait ce qui est arrivé, mais on ne sait pas pourquoi, et l'auteur va donc tout au long de ce livre nous faire "comprendre" où du moins tenter de le faire grâce à un portrait psychologique de Louise, la nounou.

"Une chanson douce que me chantait ma maman..." gloups, on est bien loin de cette comptine dans cette histoire même si au départ tout semble absolument parfait pour le couple Myriam et Paul qui a trouvé la perle rare en la personne de Louise.

Leïla Slimani dresse non seulement le portrait de cette femme mais aussi de ce couple.
Les liens qui se tissent dans cette relation qui deviennent très étroits. Des liens de dépendances dans un sens comme dans un autre.

La vie de Louise se résume à son métier, sa vie privée est inexistante, ses attaches familiales perdues ou sommaires, ses amis peu nombreux ...

Ce livre se lit très vite, il nous ferre dès le départ, nous lecteur, car nous avons besoin de comprendre ou du moins d'expliquer.

On n'a pas vraiment de réponse claire mais on a ce sentiment puissant qui nous assaille d'une vie triste et sans liens. On ressent cette frustration, cette angoisse que ressent Louise.

Ce roman distille ce mal être jusqu'au point de rupture... Une angoisse sourde monte crescendo... D'autant plus que l'on sait que le drame ne sera pas évité.

Attention : je déconseille ce livre aux mamans et aux papas en quête de nounou ! Moi qui n'ai pas d' enfant ça m'a angoissé ...

Une lecture prenante qui décortique très bien
la psychologie de ces personnages.
Une lecture qui a laissé en moi un sentiment de malaise ...
Une lecture qui marque durablement !
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364 critiques quelle avalanche ! Comme quoi les prix attirent les lecteurs…
Que puis-je dire de nouveau ? Tout d'abord, pourquoi l'auteure fait-elle la révélation dès les premières pages de l'horreur et de l'irréparable qui va advenir ? Je n'ai pas compris…
Leïla Slimani nous amène ensuite, dans une atmosphère douce et bienveillante,
nous entrons dans la vie de ce couple, Louise, la nounou, trouve là une famille, une maison, des enfants qui lui permettent d'exister. Elle peut aussi exprimer son amour et se soustraire à sa vie angoissante. Sa vie, « déglinguée » qui l'a menée vers une mortelle solitude : « La solitude s'est révélée, comme une brèche immense dans laquelle Louise s'est regardée sombrer. La solitude, qui collait à sa chair, à ses vêtements, a commencé à modeler ses traits et lui a donné des gestes de petite vieille. La solitude lui sautait au visage au crépuscule, quand la nuit tombe et que les bruits montent des maisons où l'on vit à plusieurs. La lumière baisse et la rumeur arrive ; les rires, et les halètements, même les soupirs d'ennui ».
D'une grande fragilité psychologique et d'une maniaquerie maladive Louise investit, dans le foyer du couple, un rôle laissé vacant par les parents pleinement occupés par leur carrière. Mais tout le monde semble y trouver son compte. Alors comment et surtout pourquoi Louise qui adore ces enfants en arrive là ?
Leïla Slimani parsème son récit de petits évènements où nous entrevoyons, des réactions excessives et anormales de Louise, elle semble décrocher de la réalité et se replier brusquement sur elle-même, ainsi lentement Leïla Slimani nous guide vers la cassure finale.
Les enfants grandissent et Louise ne supporte pas l'idée que tout s'arrête, que son univers s'écroule. Désespérément et irrationnellement, elle espère la venue d'un troisième enfant, ce désir devient une obsession délirante. Sa dépendance pour cette famille, la peur de retomber dans la solitude et la précarité la rongent et finalement le monstre se révèle en elle !
J'ai aimé l'écriture alerte et fluide de Leïla Slimani, paradoxalement, il y a beaucoup de tendresse malgré la tension palpable. Louise est à la fois victime et coupable, mais, on prend bien un coup de poing au coeur, l'histoire est déchirante.
Je dois l'avouer, la gorge serrée, je n'ai pas lâché pas ce drame, ce « fou récit », où chacun se sent concerné.

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Toujours la même et éternelle question : comment doit-on juger un Goncourt ? Doit-on être plus exigeant sur la qualité littéraire, sur l'originalité ? Doit-on reprocher à l'auteur un prix qu'il n'a pas non plus quémandé, même s'il lui est évidemment très utile ?

J'avais plutôt entendu des avis assez grinçants sur la mouture 2016, en tout cas des avis mitigés. Force est de constater tout d'abord que le sujet du livre est plutôt un sujet typique des téléfilms de milieu d'après midi ou de deuxième partie de soirée sur M6: pas un gage de folle originalité ni de lecture passionnante.

Le traitement narratif tente quelques trouvailles, mais sans non plus révolutionner le genre romanesque: une fin annoncée dès le début, quelques changements de points de vue, mais une structure qui reste classique.

Le style alors ? Plutôt simplissime, se lisant très vite comme du Nothomb, pas désagréable mais pas transcendant. Certaines belles descriptions de paysages, vivants et sans trop d'artifices pompeux.

Que nous reste-t-il alors pour rentrer dans les critères d'un livre primé ? On sauvera quelques tableaux de personnages assez justes, des peintures sociales plutôt nuancées la plupart du temps, même si quelques poncifs ne sont pas évités. Le quotidien familial est dépeint avec minutie pour bien y développer la mécanique de l'engrenage de l'horreur... mais de là à en faire le meilleur livre de toute une année littéraire...

Bref, on peine à comprendre les raisons de ce prix qui tombe sur les épaules d'une jeune auteure qui m'a semblée elle-même surprise dans les reportages où je l'ai vue parler de cette bonne nouvelle du prix le plus prestigieux de l'édition française. Des combines d'édition alors ? Certains prix ne peuvent que donner de l'eau au moulin de ces suppositions, heureusement contrebalancées par de vraies trouvailles certaines années... Mais sont-elles le fruit d'un heureux hasard ou d'une vraie séléction consciencieuse ? A vous de juger...
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D'accooooord… Clairement, ma quasi-belle-mère ne veut pas être grand-mère tout de suite, sinon elle ne m'aurait pas offert à Noël ce petit livre glauquissime. En à peine 200 pages, « Chanson douce » réussit l'exploit de nourrir toutes mes phobies vis-à-vis de la maternité : peur de perdre mon indépendance, peur de ne pas savoir assumer et, surtout, peur de l'accident bête et mortel. Ok, je le reconnais, la nounou psychopathe, c'est un danger que l'on rencontre assez rarement, mais quid du couteau laissé en équilibre au bord de la table, de la porte de l'escalier mal fermée ou du produit toxique mal rangé ? Non, franchement, j'ai assez d'angoisses comme ça sur le sujet, inutile d'en rajouter !

C'est qu'elle me ressemble un peu, Myriam, comme elle ressemble à beaucoup de jeunes mamans, avec son désir d'enfants tempéré par la peur de sacrifier sa vie professionnelle et sociale. Je comprends ses doutes et ses craintes, le mélange d'amour inconditionnel et de découragement que lui inspirent ses rejetons. A sa place, moi aussi, j'aurais cherché à engager une nounou pour sauvegarder un peu de ma vie privée, et pourquoi pas Louise ? Louise a toute les qualités du monde : elle présente bien et sais rassurer ses employeurs (bref, elle est blanche), elle est extrêmement compétente, tendre et protectrice avec les enfants, excellente cuisinière, femme de ménage émérite, discrète et polie comme il se doit… La perle rare, une vraie Mary Poppins ! Rapidement, Myriam et son mari ne peuvent plus se passer de Louise. Ils l'amènent même en vacances avec eux, tout en maintenant soigneusement entre eux la distance de patron à employée. Mais Louise, elle-aussi, a ses problèmes, ses angoisses qu'elle dissimule discrètement comme on cache la poussière sous le tapis. Jusqu'au jour où le tas de poussière devient trop gros pour être dissimulé. Jusqu'au jour où l'image de la parfaite ménagère comme à se fissurer. Jusqu'au jour où…

Glauque, on vous dit. Mais pas seulement. Sans crier au chef-d'oeuvre, je reconnais à l'auteur un vrai sens du suspense et une grande pertinence dans la portraitisation des personnages. Tous frappent par leur banalité, leur normalité. Myriam et Paul sont un couple de jeunes parents comme on peut en croiser des milliers, un peu bobo, un peu moderne, un peu égoïste. Louise est semblable à toutes ses femmes que l'on voit se promener dans les jardins publics, surveillant d'un oeil distrait des enfants qui ne sont de toute évidence pas les leurs. C'est cette normalité qui rend le drame d'autant plus frappant, l'horreur plus absolue. le style de Leïla Slimani très sobre, factuel, presque journalistique renforce cette impression de banalité, l'intensité de ce drame en gestation. Pas de jugements, pas de condamnations, ni des uns, ni des autre, mais une analyse plutôt subtile de la cellule familiale et des contraintes pesant sur les jeunes parents. Sacrément crispant tout de même. Moralité ? La maternité, c'est pas pour tout de suite.
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Un roman qui donne à voir la nature humaine, la folie qui s'insinue dans une vie, un quotidien morose fait d'apparence, d'échec et de souffrance psychologique. Dans un récit lent, sobre et acerbe on découvre comment madame tout le monde, à qui une multitude de couples a confié leurs chères têtes blondes, bascule dans la folie sanguinaire. le récit remonte à rebours la vie de cette famille et leur nounou jusqu'au drame glaçant des premières pages
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La découverte d'une scène ensanglantée dans la salle de bain et la chambres des enfants, d'une sauvagerie peu commune est le point de départ du roman de Leïla Slimani, une scène qui ne sera compréhensible aux lecteurs qu'après avoir déroulé l'ensemble des évènements et décrypté le vécu, qui ont conduit la nounou à agir de cette façon et a détruire les deux enfants Mila et Adam.
Le retour dans le passé de Myriam et Paul, un jeune couple qui, comme tous les parents s'activent pour trouver la perle rare qui leur permettra de reprendre un peu les rênes de leur vie professionnelle et leur vie de couple en les libérant de certaines tâches ménagères liées aux enfants. La candidate idéale existe, c'est Louise, une femme d'une cinquantaine d'années, de bonnes références, qui va rapidement prendre ses marques et même au delà dans la maison...et cet au-delà va aller très loin, le couple laissant faire et Louise laissant ses vieux démons de violence refaire surface quand les évènements ne l'a satisfont pas.
Leïla Slimani nous plonge, avec Chanson douce, dans l'intimité du jeune couple et surtout dans celle de Louise, la nounou qui s'immisce encore plus, Se rendant indispensable, contrôlant ses pulsions de violence, qui se révèlent de temps en temps, et qui alertent quelque peu le jeune couple ou les enfants, Louise tisse malgré elle une toile qui va peu à peu l'enfermer dans ses délires jusqu'à une explosion finale.
Leïla Slimani se livre à une analyse de la folie, peu ordinaire dans le milieu confiné de la famille pour y scruter les signes avant-coureurs, pas toujours bien identifiés par le jeune couple.
Un roman fort.
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Pas de suspens dans ce roman car l'histoire débute par la vision cauchemardesque des corps des deux enfants de Myriam et Paul et que l'on sait d'emblée que l'auteur du meurtre est la nounou Louise .

Non, ce qui constitue la charpente du livre, c'est le cheminement lent et implacable qui aboutit au drame , et là Leïla Slimani est vraiment orfèvre dans l'art de distiller lentement le poison dans la relation entre les protagonistes .

Myriam, après la naissance de ses deux enfants, Mila et Adam, désire reprendre son métier d'avocate, le rôle de mère au foyer ayant trouvé ses limites ; en accord avec son mari Paul qui se consacre lui à la production musicale , ils trouvent la perle des nounous : Louise , une femme d'une quarantaine d'années qui vit seule .

Très rapidement Louise devient indispensable à la bonne organisation de la famille, non seulement elle s'occupe bien des deux enfants qui l'adorent mais elle range l'appartement, fait les courses et prépare les dîners , elle part en vacances avec eux : qui n'a pas rêver d'une telle fée du logis ? Myriam se consacre pleinement à son travail sans vraiment culpabiliser , le temps véritable donné à sa progéniture est toujours difficile à trouver , mais ce n'est pas grave : il y a Louise et Paul lui aussi y trouve son compte , il est moins présent chez lui et le business marche bien , le couple acquiert un confort financier appréciable et une position sociale enviable ...

Mais Louise s'enferme dans la solitude et la mélancolie jusqu'au délire sans que personne ne soupçonne le malaise .

Leïla Slimane ne juge pas, elle présente adroitement les faits, met en exergue notre société avec ses failles , en particulier le fossé social qui se creuse vite , la grande solitude de certains .
Elle ne cherche pas à rendre ses personnages sympathiques , c'est un constat d'échec porté à son paroxysme avec la mort des enfants et qui fait réfléchir chacun sur la place qu'il veut occuper dans la société, l'importance qu'il accorde à l'éducation de ses enfants et à l'amour qu'il leur porte et qui n'est pas seulement une histoire de confort ou de délégation d'affection .

C'est un livre qui marque et qui pour beaucoup de lecteurs restera ancré dans leur mémoire comme un petit signal d'alerte ...
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Que dire après plus de 1250 critiques rédigées ? Si ce n'est, qu'à l'instar de nameless, j'aimerais récolter 393 « j'apprécie » !!!!!!

A lire si vous aimez la montée sourde mais puissante de la tension psychologique. le petit bémol : pas assez de chapitres sur l'extérieur du foyer Myriam/Paul. Mais cela ne fait que renforcer le sentiment d'étouffement exercé par la nounou sur le couple et leurs 2 bambins.
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Après mes deux premières tentatives réussies de lectures de livres primés, je me suis lancé directement dans un troisième livre primé qui avait retenu mon attention à savoir, Chanson douce.

Et force est de constater qu'avec ce roman, on est directement plongé dans le vif du sujet tout comme dans un bon vieux Colombo. Mais contrairement à un Colombo, le but de ce livre n'est pas de suivre le cheminement d'une enquête pour découvrir le coupable qu'on connaît dès la première page, mais plutôt de plonger dans les vie des protagonistes afin de comprendre comment les choses ont pu en arriver là.

Une histoire qui plonge dans les travers de notre société et qui en tant que papa m'a glacé le sang !

Encore une très belle découverte pour moi après La disparition de Josef Mengele et au-revoir là-haut ! Pourvu que ça dure ...
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Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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