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sur 10069 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout a été dit déjà sur le livre de Leïla Slimani, et j'arrive après la bagarre- après le carnage plutôt.

Je viens de le lire d'une traite, ce matin, pour ne pas penser à ces lendemains- gueule-de- bois des élections américaines ni à ces autres lendemains gueule-de-bois bien français qui nous attendent dans quelques mois…

Je dois dire que le remède est souverain : j'ai été emportée par ce thriller terrible dont les premières pages, atroces, nous disent d'emblée à quoi il faut nous attendre. Sans rien enlever, pour autant, à la terrible fascination d'un récit dépouillé, factuel, ni à la pertinence de l' analyse impitoyable du lent processus de désagrégation et d'entropie qui fait de Louise, nounou trop parfaite, une folle infanticide .

Le récit de Leïla Slimani, en effet, démonte brillamment le mécanisme d'une impitoyable aliénation sociale, morale, sentimentale et psychique qui transforme une pauvre créature sans amour en machine à tuer.

Ce qui, à chaud, me frappe plus que tout, est l'importance que prend, dans cette folie dévastatrice, le manque douloureux, béant, d'un « quelque part où aller ». Une citation en exergue de Dostoïevski indique déjà cette piste : « Car il faut que tout homme puisse aller quelque part ».

Toute femme aussi.

Sans lieu à elle- c'est-à-dire sans lieu conforme à ce qu'elle est, Louise, vraie maniaque d'ordre, de propreté, de confort- qu'elle dispense si bien et si miraculeusement dans son lieu de travail- est vouée à l'inexistence ou à la vie machinale des bêtes et des fous.

C'est pourquoi la vue de l'homme qui défèque sans vergogne dans la rue, devant la porte de son misérable appartement où la douche pourrie s'est effondrée, la renvoie à une vision terrible de son propre avenir.

Si elle perd son travail, si la famille qu'elle a investie, charmée, circonvenue, ne refait pas un autre bébé pour l'occuper, s'ils ne l'emmènent pas en vacances dans cette île- mirage de Sifnios où elle rêve de trouver asile, si la voisine de ses patrons ne lui permet pas de gagner quelques sous supplémentaires pour payer les dettes qui l'accablent, Louise sait qu'elle ira grossir la cohorte des sans domicile fixe, des clochards et des fous qu'elle voit errer dans les rues de Paris.

Et quand cette menace se précise, elle bascule dans la folie meurtrière.

Le crime est atroce.

Les « patrons » , Myriam et Paul, sont pitoyables mais pas vraiment coupables : dévorés par leur travail, ils ont tout délégué à Louise, lui ont tout abandonné : enfants, maison, repas, loisirs, intimité…Elle semble avoir tous les pouvoirs, cependant il leur reste un terrible privilège: la congédier. Ils se sentent gênés d'avoir cette toute-puissance sur l' existence fragile et dévouée de celle qui est devenue une sorte d'esclave domestique consentante. Pire encore : ces jeunes bobos se sentent culpabilisés de trouver leur parfaite nounou, cette « pauvre Louise » taillable et corvéable à merci, petit à petit , envahissante, malsaine et secrétant un malaise diffus sur lequel ils ne mettent un nom que quand tout est trop tard.

Un livre sans parti pris, sans pathos, sans jugement qui donne à voir et à toucher du doigt non pas le processus d'une maladie mentale- même si Louise, comme on l'apprend a souffert autrefois de dépression grave, de « mélancolie délirante » et s'est fait interner- mais le processus d'une aliénation sociale, qui condamne la femme surtout si elle est fragile, pauvre, seule et mère célibataire et si elle se frotte à un monde qui n'est pas le sien : « Paul et Myriam ferment sur elle des portes qu'elle voudrait défoncer. Elle n'a qu'une envie : faire monde avec eux, trouver sa place, s'y loger, creuser une niche, un terrier, un coin chaud. »

Rectifions l'aphorisme de Blaise Pascal : tout le malheur des hommes est de ne pouvoir avoir une chambre où demeurer tranquille.

Tout le malheur des femmes comme Louise est de ne pas avoir quelque part où aller.Et tout le malheur qu'elle déchaîne vient de ce que personne ne l'ait compris ou vu à temps.

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Le roman s'ouvre sur cette phrase terrible : « le bébé est mort. » Une mère se tient en état de choc devant les petits corps meurtris de ses deux enfants. Elle pousse un long hurlement qui déchire la quiétude de cet après-midi du mois de mai. Quiconque perçoit ce cri animal comprend instinctivement qu'un drame est arrivé. Il y a un troisième corps dans l'appartement, celui de la nourrice qui a tenté de mettre fin à ses jours. Leïla Slimani reconstitue les événements qui ont mené cette tragédie. Elle raconte l'histoire ordinaire d'un couple de jeunes Parisiens nommés Paul et Myriam. A la naissance de son second enfant, Myriam a une opportunité professionnelle. Elle doit trouver en urgence une nourrice ; tâche qui s'annonce compliquée à Paris. Le couple reçoit la candidature de Louise. C'est une femme d'une cinquantaine d'année à l'allure stricte qui attire la sympathie des enfants et la confiance des parents. Tout se passe bien et Louise prend de plus en plus d'initiatives. Elle range, fait le ménage e prépare le dîner. Elle s'impose comme le pilier de la famille. Mais Paul et Myriam vont bientôt s'inquiéter de quelques signes alarmants.

Leïla Slimani nous parle de ces jeunes parents accaparés par leurs carrières qui délèguent facilement l'éducation de leurs enfants à une employée. Toujours débordés et pressés, ils renoncent à leur rôle de pères ou de mères au quotidien. Dans ce récit, Louise, la « super nanny », comble le vide laissé par les parents et renforce peu à peu son emprise sur cette famille. Elle remplit ainsi ses propres carences affectives. L'auteure nous montre aussi comment le couple, devenu employeur, va parfois avoir des mots humiliants pour leur salariée. Elle a pris une place au sein du noyau familial mais elle en reste étrangère. C'est une personne indispensable dont la présence n'est que temporaire. La psychologie des personnages est décrite avec pertinence. La tension est permanente. le lecteur secoué par un incipit poignant est ensuite captivé par un suspense qui ne faiblit jamais. Il suit avec intérêt la folie grandissante de Louise. « Chanson douce » est un drame psychologique dérangeant car parfaitement réaliste.
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Myriam et Paul représentent un couple parisien moyen. Ils ont deux enfants,leur fille Mila et le bébé, Adam.
Après avoir cessé toute activité professionnelle (elle est avocate) pour élever leurs enfants, Myriam désire reprendre sa vie professionnelle.
Ils se mettent donc à chercher une nounou pour leurs enfants. Leur choix se porte sur Louise, femme nette et d'expériences.

Louise va leur donner satisfaction en tous points : excellente nounou (les enfants l'adorent), bonne pédagogue, cordon-bleu et reine du nettoyage et du rangement. Même les parents sont "chouchoutés".

Myriam et Paul sont ravis, ils ont trouvé "une perle".

Mais qui se soucie de ce que ressent Louise ? Personne ...
Qui peut dire sa triste vie, ses déceptions, ses aspiration, sa pauvreté ?
Ses patrons sont très gentils mais ils maintiennent quand même leur statut de "patrons"
Et Louise s'attache démesurément non seulement aux enfants mais également aux parents. "Elle vit sa vie par procuration" comme dirait ce cher J.J Goldman.

Elle en vient, toute bienfaisance présente, à se rendre indispensable et plus rien de la vie du couple n'a de secret pour elle. Avec le temps (comme disait Léo), elle en vient à vouloir régenter le couple afin qu'ils aient un 3ème enfants puisque les deux aînés vont désormais fréquenter l'école. Elle ne peut s'arracher à eux dont elle a en quelque sorte fait sa vraie famille.

Alors ... alors ... le drame ... Mais ce n'est pas une révélation, c'est l'incipit du roman.

En plus de vivre intensément le drame vécu par les enfants et leurs parents, je me suis attachée à Louise dont Leïla Slimani nous indique la lente descente aux enfers, le parcours grisâtre où les employés sont "snobés" par leurs patrons, aussi gentils fussent-ils, le regard soit condescendant soit méprisant ou voire pire pas de regard du tout : l'indifférence.

Ce magnifique livre m'a fait penser à du Zola.
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"Le bébé est mort"; "Aujourd'hui maman est morte" annonçait Camus...

C'est la chronique d'un drame annoncé dans les quatre premiers mots du roman.
Et comme nous voilà informés, nous cherchons à rebours des notes discordantes au coin des propos, nous scrutons des indices au détour des situations de vie, nous examinons tout ce qui pourrait expliquer pourquoi tout a dérapé vers l'inéluctable que l'on connaît. Si on croit tenir une raison, elle est remise en question par un retour à la vie tranquille de ce couple de bobos parisiens. Puis la tension se renforce avec des événement atypiques plus fréquents ou plus démonstratifs.

Ce roman nous rend captif par sa construction, son style disséquant les rapports humains et la cérémonie du quotidien.

"Une chanson douce" est une comptine qui tourne au cauchemar. Même le chemin qui mène à l'enfer est pavé de bonnes intentions.

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Les succès littéraires m'inspirent souvent de la méfiance. Pas vraiment rebelle mais souvent déçue !
Mais là...chers z'amis babeliotes, vos excellentes critiques m'ont convaincue ...et alors ...le choc !

Cette oeuvre est à la fois un thriller et une étude sociétale . Plusieurs lectures sont offertes selon son vécu ou ses idéologies.
le mystère n'est pas dans les faits puisque l'intrigue est dévoilée dès le début . Mais, on va au-delà des mots .
Très vite, on bascule dans l'inconnu...
Puis, il va falloir comprendre.

On va donc se couler dans l'intimité d'une petite famille qui va employer Louise la nounou.
Peu à peu, avec une précision d'orfèvre,l'auteure brosse le portrait des personnages mais révélant surtout les failles et la face cachée de Louise.
Les analyses de caractère sont fouillées, fines et subtiles ,le tout réalisé dans un style sobre et percutant .
La maladie mentale, suggérée en toile de fond reste à l'état d'interrogation. Ni voyeurisme ni jugement mais beaucoup de pudeur et de délicatesse.
Mais, peu à peu, au fur et à mesure que se peaufine chaque profil , l'auteure laisse entrevoir avec subtilité la dégradation lente et inexorable des relations entre la famille et la nounou.
D'inévitables divergences ,deux mondes qui se heurtent...
Et, c'est l'avancée terrifiante vers le chaos.

Un livre bouleversant , fort ,qui me restera en mémoire .
Une auteure que je découvre et que je suivrai certainement.


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Chanson douce …
Que de critiques (bientôt 1000) sur ce livre qui fait couler l'encre des babeliotes.
Comme une blessure qui suppure encore ou un marais qu'on arrive pas à assécher !
Ce Goncourt 2016 m'attendait dans la pile de mes priorités à lire en 2019.
Chanson douce …
De la douceur d'un malheur, d'une désespérance qui empoisonne Louise.
Le velouté du moisi qu'est devenue la vraie vie de Louise.
Le lecteur sait tout de suite à quoi s'en tenir sur l'issue de l'histoire : Un double-infanticide et une tentative de suicide. le placard aux monstres de la chambre des enfants s'est ouvert en grand
Louise n'arrive plus à laisser à la porte cette véritable existence qui est la sienne (la mouise) en dehors de l'apparence lisse et ripolinée qu'elle offre à ses patrons .
Leïla Slimani nous conte les symptômes d'une escalade et d'un piège affreux qui va refermer ses mâchoires hideuses et dévorer deux vies.
Myriam et Paul, parents des victimes, ont trouvé La perle : cette nounou, cette Louise, cette perfection faite nounou… Ils vont pouvoir vivre pleinement leur vie professionnelle, heureux, louise veille à tout : Enfants, ménage, lessives.
Myriam et Paul, qui s'entassent avec leurs deux enfants - Mila et Adam - dans un appartement trop petit et parisien… Tandis que Louise retourne, après son service, dans son studio glauque de la banlieue. Il y a un petit air de Georges Pérec, là-dedans.
Myriam et Paul qui font confiance à Louise (peut-on le leur reprocher), la laissent prendre ce rôle délicat de mère de substitution. Ah, Louise!
Non, le roman de Leïla Slimani ne m'a pas paru glaçant… Seulement affreusement triste, porteur d'une souffrance que cache Louise. Louise, dont le mari est mort en ne lui laissant que des dettes. Louise, dont la fille est partie dans le sud. Louise qui tuera de n'avoir rien dit, d'avoir tout enfoui dans ce placard trop plein de malheur pour ne pas s'ouvrir brutalement en libérant la folie et la mort.
On ne comprend pas forcément tout, mais est-ce si important ? La suite à Chanson douce qu'il est loisible au lecteur d'imaginer, c'est le réveil de Louise dans une incommensurable horreur ou/et la reconstitution d'une réalité morne et sordide par Nina la policière de l'histoire.
Chanson douce…
Une fiction à lire. Pas vraiment un polar, ni un thriller. Une histoire, en tout cas. Un drame.
Essentielle, je ne sais, mais qui méritait son Goncourt et son retentissement .
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Chanson douce est un excellent roman, que j'ai lu en deux fois, tellement il m'était impossible de le lâcher !
Comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas amatrice des romans primés mais pour la seconde fois je me suis laissée tenter et je ne le regrette pas une minute.
Leïla Slimani rentre dans le sujet dès le premier chapitre, elle nous impose l'horreur, le pétage de plomb d'une femme a qui ses employeurs faisaient entièrement confiance.
Après ce premier chapitre, l'auteure revient en arrière, pour essayer de comprendre comment cette femme a pu en arriver là.
C'est captivant, ça m'a parfois mis mal à l'aise, fait frissonner. Et surtout, il me fallait continuer ma lecture pour savoir pourquoi, pourquoi Louise a fait ça !
Chanson douce est un excellent roman qui mérite tout à fait le prix Goncourt, et je vous invite vivement à le lire à votre tour.
C'est une réussite et je lui mets avec plaisir 5 étoiles :)
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C'est vraiment un livre remarquable qui a mérité ce Prix Goncourt. Un véritable thriller, presque un huis-clos, dès le début le ton et l'ambiance sont donnés. Pourtant le titre est tellement paisible... J'ai lu ce roman avec angoisse et tension mais aussi avec grand plaisir. Je l'avais depuis longtemps mis dans ma PAL mais ce n'est que ces jours-ci que j'ai pu le lire. Hasard de l'actualité, le troisième roman de cette auteure vient de sortir.
C'est l'histoire d'une femme et d'une mère, Myriam, qui a deux enfants. Elle aimerait reprendre son activité, malgré les réticences de son mari, Paul. Ils sont à la recherche d'une nounou. Myriam est très exigente. Mais très vite, Louise, se présente, et séduit toute la famille : elle sait y faire avec les enfants et les parents sont conquis. Très vite, elle devient indispensable à cette famille. Malheureusement, dès le premier chapitre, on sait qu'un drame, digne de Stephen King, à eu lieu. Et on comprend peu à peu ce qui s'est passé en étudiant la personnalité de Louise, la nounou. Les parents sont également bien croqués par l'auteure.
C'est très bien écrit et on passe un excellent moment. Je ne peux que vous le recommander si vous ne l'avez pas encore lu.
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Attention PÉPITE ! Quelle musique chers et chères Babeliaunautes ! du Mozart !

Cette jeune femme Louise, frêle, fragile et dévouée se place dans une famille pour garder deux adorables chérubins : une petite fille Mila et Adam le frère tout bébé.....telle une araignée, elle tisse sa toile, prodigue bienveillance et amour tout aussi subtile également qu'auprès des parents, Myriam la mère, veut reprendre son travail d'avocate et son mari Paul. Louise tient la maison au cordeau : ménage, couture, cuisine repassage, elle devient indispensable à cette famille aisée et moderne...se veut irréprochable, sous cette image parfaite de la "nounou", de "fée" comme l'appelle Myriam, une incroyable dichotomie de personnalité est entrain d'émerger: Louise vit dans des conditions précaires et "fantasme" sa vie. Le vernis va s'écailler et la belle mécanique va dérailler petite à petit jusqu'au drame.

Cela commence piano jusqu'au crescendo ! Comme une "rengaine, Louise va faire des "accrocs" à sa belle image de jeune fille "bien dans ses baskets" jusqu'à ce terrible drame...

L'écrite est dense, les phrases courtes, l'intelligence et la subtilité sont les maîtres mots de ce roman incroyable, décrit les failles du personnage au scalpel. Une petite musique lancinante s'installe alors et le suspens toujours sur le fil du rasoir, laisse le lecteur prisonnier de ce suspens ! Vous ne pouvez plus rien faire que de dévorer le livre d'une seule traite !
ÉNORME COUP DE CŒUR, pas prête de l'oublier...
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Non, je ne voulais pas le lire. Hors de question. J'ai deux enfants alors ça suffit, trop dur, trop macabre. J'ai eu deux nounous aussi, non, trois, en tant que maman, je veux dire. Des nounous avec lesquelles au début tout était super, et puis au fil du temps, des petits reproches, d'un côté ou de l'autre, des jugements... et de petites paranos, bien sûr, qui n'en aurait pas quand il s'agit de laisser ses enfants à un ou une inconnue.

Une autre raison pour ne pas le lire: trop de succès, moi ça me fait peur. En général, c'est des romans auxquels je n'adhère pas et ça me frustre, me mets hors circuit.
Enfin: les prix Goncourt ça a rarement fonctionné avec moi. J'en garde un souvenir cuisant avec trois Femmes Puissantes, mais ce n'est qu'un exemple.

Mais le livre était là, posé près de moi, pas très gros, abordable, et puis oui je suis curieuse, alors après avoir longuement tergiversé, je me lance... et je le dévore, finalement, en un tout petit weekend.
Finalement, le plus dur est au début, le plus déprimant à la suite. Tout le monde connaît l'histoire. Mais je ne savais rien du profil de la coupable, je l'imaginais étudiante, mignonne et un peu superficielle; rien de tout ça.

En revanche, je me suis retrouvée en plein dans ma propre expérience, celle que j'évoquais plus haut. Et je peux saisir assez facilement comment Leïla Slimani a pu en arriver à écrire un tel livre: en sublimant ses propres peurs (je ne sais pas s'il y a une infime partie autobiographique dans tout ça, et si oui, je plains la nounou qui a pu se sentir concernée!), en allant au-delà de ce que ces femmes se retrouvant ensemble au square veulent bien montrer de leur vie.
Reste que l'écriture, à mon grand soulagement, est fine, subtile, profonde, troublante, enrichissante. C'est à la fois un roman difficile à lâcher, facile à lire en soi, mais qui pose tout un tas de questions ne serait-ce que sur la question de classe sociale mais plus encore sur la notion de dominant-dominé.
C'est enfin un roman qui va visiter un monde qu'on préférerait ne pas connaître, même pas celui honteux et insoutenable de la rue, mais celui de la précarité banale et pesante.

Donc oui, à la suite des autres, je reconnais et déclare que c'est un roman qui mérite d'être lu, court, fort et percutant.
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Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
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