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sur 10175 notes
Dès la première page, j'ai eu froid dans le dos, les premiers mots ne s'accordent pas avec le titre. le décor est planté, il y a eu un meurtre dans une famille française. Tout au long de l'histoire, des informations vont être distillées pour comprendre ce qui s'est passé, on va connaître les personnages intimement.
Nous rencontrons Paul et Myriam, Madame veut reprendre le travail après s'être occupée de ses enfants, ils vont donc rechercher une Nounou, une aventure qui va se révéler difficile, ils vont enfin trouver leur perle rare en Louise, elle toucherait la perfection. Mais nous savons tous qu'elle n'existe pas et nous nous demandons ce que cela cache.
La dépendance entre les parents et la nounou Louise, va vite se développer, chacun se rendant indispensable. Louise va prendre une place importante dans le foyer en ajoutant à son rôle de nourrice celui d'aide ménagère pour le plus grand plaisir de Paul et Myriam. Pour vous laisser le bonheur de découvrir cette histoire qui est tout de même un thriller, je n'en dirai pas plus.
J'ai été embarquée par l'écriture simple et concise, les chapitres courts - ce qui rend l'histoire assez rythmée.
Ce roman est aussi un reflet de notre société, ou l'on peut vite porter un jugement sur le comportement de ce couple qui délègue de plus en plus de tâches à la nounou sans se préoccuper de ses attentes et sentiments.
Je remercie Babélio et les Editions Gallimard de m'avoir fait découvrir son livre et Leila Slimani.
Lien : http://leslecturesdenini.blo..
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Dès le départ Leïla SLIMANI nous pose le décor et nous annonce la mort du bébé mais ce n'est pas pour autant que l'on se retrouve plus préparé à la suite du livre.
Je l'avoue en tant que maman, les romans qui touchent aux enfants me perturbent extrêmement facilement et celui là ne déroge pas à la règle. Durant toute la lecture du livre je suis restée en haleine à chercher le moindre détail qui puisse expliquer le pourquoi de ce drame.

Maintenant que j'ai lu le livre je suis curieuse de voir si l'adaptation en film me procure le même frisson...


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Les premières pages sont dures, très dures, le crime qui ouvre ce roman est sordide, un fait divers qu'on n'aime pas, qu'on ne voudrait ni lire ni entendre.

Dans cet univers réel, on suit une famille, les parents Myriam et Paul et leurs deux enfants, Mila et Adam.
Et surtout il y a Louise. Louise n'est pas un membre de la famille à proprement parler, mais c'est tout comme : c'est la nounou des enfants.
Il y a beaucoup de thèmes évoqués dans ce roman, assez court en soi, mais que j'ai trouvé très dense.
Leïla SLIMANI évoque, pêle-mêle :
- la parentalité ;
- le fait que la mère passe les premiers mois/premières années avec les enfants même si elle a envie d'autre chose, et notamment avoir une vie professionnelle ;
- la difficulté de trouver une « bonne » nounou ; les préjugés (Myriam d'origine nord-africaine ne veut pas d'une nounou avec les mêmes origines qu'elle) ;
- la réalité de la vie des nounous (qui doivent avoir le plus d'enfants possible à garder, qu'il en existe des sans papiers, à qui on promet des choses) ;
- est-ce qu'une nounou peut-être notre amie ? ou doit-on garder une distance ?
- les mariages arrangés ;
- la précarité des emplois ;
- la précarité des logements ;
- comment on peut tomber dans un surendettement et ne pas s'en sortir ;
- comment une personne a priori « bonne sous tous rapports » peut se révéler mentalement dérangée…

Bref il y a beaucoup de choses ! Je me suis sentie happée dans cette famille moi-aussi, prise au piège par Louise qui m'intriguait énormément. Je l'ai haïe dès le début, je ne m'y attachais pas, et pourtant par moments je la plaignais, j'avais aussi envie de l'aider.
Louise est complexe, sous des airs de dame hors du temps, qui vit chichement, dans son appartement bon marché, avec ses tocs qui peuvent paraître anodins voire presque ridicules.
Et pourtant sommeille en elle une force, une rage, une folie insoupçonnées. Personnellement j'ai eu du mal avec elle, et au fil des pages je ressentais comme un malaise en sa présence. Je me suis plutôt identifiée à Myriam qui a changé son attitude avec Louise, qui se posait des questions.
Louise m'a vraiment fait peur. Je n'ai pas d'enfants, mais j'en aurais, je me poserais beaucoup de questions sur la nounou que j'emploierais ! de là à dériver et installer des caméras ou des micros avec toute la panoplie d'outils modernes à notre disposition !

J'aime tellement les romans policiers, que j'aurai aimé avoir un peu plus de détails sur l'enquête et sur ses conséquences. J'ai aimé comprendre la psychologie des personnages, mais il me manque quelque chose pour vraiment pouvoir dire que j'ai aimé ce livre.
Je ne lis (quasiment) jamais de livre ayant eu des prix, je me fais parfois une fausse idée sur leur accessibilité et compréhension du grand public dont je fais partie. Celui-ci était plus qu'abordable, et se lisait vraiment facilement. Je vais dorénavant chercher à en savoir un peu plus sur certains livres primés.

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Je referme ce livre avec cette impression d'avoir retenu mon souffle durant toute ma lecture. Dès le premier chapitre, Leïla nous plonge dans l'horreur puis nous remontons le fil pour revenir à cette scène.
Glaçant !
Une écriture incisive, tranchante ! Un régal à lire. Jusqu'à la fin on est pris en otage car il est impossible de refermer ce roman sans être parvenu au dernier mot. Et là encore, quelle claque !
Whaou ! Cette histoire est vraiment captivante. À lire et à relire tant la force des mots nous percutent de plein fouet !
Grandiose !
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Chanson douce est un très bon roman. C'est dit.


Mais de là à gagner un Prix Goncourt en 2016 ? J'avais déjà lu Dans le jardin de l'ogre, son premier roman et je peux même dire que je l'ai préféré à Chanson douce. le sujet, une nymphomane, m'avait semblé plus original. J'avais écrit « Au niveau du style, le choix du présent et du passé composé ainsi que des phrases courtes confèrent au récit une simplicité contrebalancée par un souci du détail ».

Désolé, pour Chanson douce, je ne vois pas en quoi le style (certes très bon) mérite un tel prix. Leïla Slimani a dû être surprise la première. Quelqu'un peut me l'expliquer ? J'ai lu Trois femmes puissantes, de Marie Ndiaye, Goncourt 2009, livre que j'ai beaucoup moins aimé, mais qui a vraiment un style particulier, reconnaissable. C'est mon fameux critère de copier des phrases et avec Chanson douce, je n'ai rien noté.

Quelle est l'histoire ? Une famille de petite bourgeoisie embauche une nounou, une dame indispensable et vite inquiétante. On sait dès le premier chapitre qu'elle tue les enfants. D'ailleurs, fallait-il le dire dès le début ?

Ce livre plait et plaira à tous ceux et surtout celles – car les deux personnages principaux sont deux femmes – qui s'intéressent à la maternité, la différence de classes, la charge mentale sur les femmes, leur culpabilité à travailler pendant que l'homme ne se pose guère de questions.

J'ai apprécié les petites piques de l'autrice, par exemple sur le racisme, bien trouvées et pas manichéennes.

À noter qu'un film, Chanson douce, avec l'excellente Karin Viard est sorti en 2019 et j'ai très envie de le voir, avec une telle actrice. Apparemment, il est librement inspiré.
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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20.10.2023 #60ème

Cette « Chanson douce » Prix Goncourt date déjà de 2016, j'avais vu (plusieurs fois) la bande annonce de l'adaptation faite en 2019 avec Karin Viard et Leïla Bekhti mais je n'avais jamais lu le livre de Leïla Slimani, dans ma PAL depuis un moment.

Tiré d'un fait divers survenu à New York en 2012, ce roman se déroule à Paris et dès les premières pages on sait qu'un terrible drame vient d'arriver.

Pour ceux ou celles qui n'ont pas lu ou vu l'histoire, ces premières lignes nous plongent dans l'horreur avec l'arrivée de Myriam à son domicile qui découvre son bébé Adam et sa fille Mila dans une mare de sang, poignardés par leur nounou Louise qui a tenté ensuite de se suicider.

Un flashback nous ramène à l'entretien d'embauche de cette perle rare, cuisinière hors pair, femme de ménage qui permettra à Myriam de commencer réellement sa carrière d'avocate. Après avoir brillamment décrochée son diplôme elle s'est retrouvée enceinte de l'aînée Mila puis de Adam. Elle a profité de ses deux maternités mais étouffe maintenant à la maison. La rencontre avec un ancien ami étudiant dans la même fac qui lui propose de rejoindre son cabinet d'avocats est l'opportunité que Myriam attendait.

Discrète, efficace, disponible, ultra compétente en tout, Louise devient vite indispensable et le couple Myriam et Paul se réjouit de cette super nounou…

Petit à petit nous lecteurs allons apprendre à connaître Louise, son défunt mari Jacques, leur fille Stephanie….

Entre thriller (il y a quand même assassinat !) et récit de vie idyllique, j'ai beaucoup aimé l'écriture. Comment une femme si parfaite et si douce, cache ses galères et ses angoisses… Comment en est on arrivé la ?…
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Assommée dès la première page, on veut comprendre, on est tenus en haleine du début à la fin. Histoire terrifiante et si glaçante surtout qu'on lit en se disant que ça aurait bien pu nous arriver aussi. Bravo à l'autrice pour ce chef d'oeuvre. Je vais me ruer sur ses autres romans.
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Le bébé est mort.
C'est à travers cette phrase, à la fois simple et d'une violence inouï, que s'ouvre Chanson Douce, prix Goncourt 2016.
Le cadre étant posé, on se laisse happer par ce huis clos psychologique d'une rare intensité.

L'infanticide n'est pourtant pas le point de départ, mais d'arrivée. Une fois cet évènement exposé, l'autrice va faire chemin inverse, en nous racontant l'arrivée du loup dans la bergerie, jusqu'à ce climax final, qui n'en ai finalement plus un. Ainsi, le lecteur découvre avec une inavouable délectation la chronologie des faits et les mécanismes pernicieux qui ont conduit à la tragédie.

On fait alors la rencontre d'un couple cherchant à se libérer de ses obligations domestiques et parentales, ainsi que de Louise, recrutée comme nounou. Encensé par des amis du couple pour ses nombreuses qualités et son savoir faire, la femme au physique frêle et au visage de poupée va leur devenir indispensable. Mais les apparences ne durent qu'un temps, voire s'estompent, au fur et à mesure qu'une relation d'interdépendance malsaine s'installe entre ces parents aveuglés par l'ambition et cette femme aux multiples visages. Plus Louise occupe les lieux, plus elle devient une sorte de parasite indélogeable, qui étend son influence sur le foyer "qui ne tenait que grâce à elle".

Malgré son titre suave, Chanson douce est pétri d'une rare violence, discrète et muette, comme tapis entre les quatre murs de l'appartement du couple Massé. Cette dernière s'exerce à l'égard de tous les personnages, auxquels s'opposent des barrières sociales différentes : Louise est contrainte par sa situation précaire à vivre dans un taudis ; Myriam, a renoncer à son travail en donnant naissance à ses deux enfants ; Wafa doit régulariser sa situation d'immigré en se mariant pour des papiers...

C'est d'ailleurs les personnages féminins qui sont écrit avec le plus de finesse et de complexité. Chacune de ces femmes cherchent une voie d'émancipation pour contrer sa condition, quitte à faire des sacrifices.
Le plus grand d'entre eux, aussi paradoxale que cela puisse paraître, est sans doute celui de Louise, cette femme vouée à la solitude, car incapable d'aimer. Revêtant son costume de Mary Poppins, elle nourri des obsessions et des fantasmes, jusqu'à un meurtre aussi dément que désespéré.


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e découvre Leïla Slimani grâce à cette “chanson douce” qui vient de paraître et semble déjà en bonne place pour être primée, ce qui serait bien mérité.

Rien de plus banal a priori que la situation décrite, à savoir engager une nounou pour garder les enfants à domicile, afin que la maman puisse reprendre son travail. Les deux jeunes parents évoluent dans un milieu aisé, voire branché, lui est ingénieur du son, elle est avocate. La vie de mère de famille se révélant plus difficile que ce qu'elle imaginait, fatigue due aux taches répétitives qu'imposent les jeunes enfants, manque de temps pour sortir du quotidien, besoin de vie sociale et professionnelle, toutes ces raisons s'imposent à Myriam, qui convainc son mari, Paul, d'engager une nounou pour s'occuper chez eux des enfants .

Tout va peu à peu basculer après qu'ils auront choisi Louise . Celle-ci se révèle être une perle, peut-être trop parfaite pourtant et l'adoration que les enfants lui portent trouble Myriam, qui en conçoit une sorte de jalousie, tout en se disant que cela est pour le mieux, à la fois pour elle et pour Mila et Adam.

Nous suivons la reprise du travail de Myriam dont un ami avocat lui a proposé d'intégrer son cabinet. Elle retrouve avec appréhension et plaisir mêlés la charge de son métier et désireuse de se faire une place au sein de l'équipe, consacre de plus en plus de temps à son travail, rentrant tard et par le fait confiant à Louise de plus en plus de responsabilités vis à vis des enfants. Paul, quant à lui, après un temps d'observation, considère que cette situation lui rend la vie plus facile, permettant de viser un véritable développement de carrière. Si Myriam ressent une culpabilité larvée devant l'importance que prend la nounou, Paul lui y voit une facilité qu'il ne remet en cause que tardivement.

Effectivement, Louise occupe une place de plus en plus importante au sein de la famille, et son perfectionnisme légèrement dérangeant, la dépendance qu'elle instille à ses employeurs, sa personnalité assez mystérieuse créent un trouble qui gagne non seulement Myriam mais encore le lecteur, qui ressent vivement au fil des pages la déréliction des relations du couple avec la nounou.

En dépit d'un premier paragraphe terriblement étonnant, le suspense s'installe aussitôt, et nous sommes les témoins des rapports de classe dans cette histoire, du jeu de domination, des idées reçues qui la cancérisent jusqu'à l'extrême.

Leïla Slimani nous offre un roman à l'écriture forte et ciselée, nous amenant à réfléchir sur sur les notions d'éducation, de travail et de famille à notre époque.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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D'emblée les trois premières pages nous font oublier le titre, pour la douceur, on repassera. le début est, déjà, la fin de l'histoire, et pourtant il reste encore 223 pages à lire. Leïla Slimani nous la jouerait-elle à la Colombo ? Un peu, sans doute puisqu'au fil du livre, elle s'attache à décrire, au sens stricto sensu du terme, sans mot superflu, sans fioriture, sans jugement et sans apitoiement, la vie, présente et passée, de la nounou-assassin. A nous d'y trouver ou non des éléments de compréhension, des indices qui permettraient d'anticiper le passage à l'acte. Mais au final, est-ce bien cela le sujet du livre ? La hasard veut que j'ai lu, il y a quelques semaines, La Porte de la hongroise Magda Szabo (prix Femina 2003 pour un roman publié en v.o. en 1987). Leïla Slimani l'a sans doute lu elle aussi car j'ai trouvé beaucoup de similitudes entre les deux personnages, entre Emerence, l'employée de maison des Szabo et Louise, la nounou des Massé. Dans les deux cas, ce sont des super-professionnelles, de celles qui vont au-delà de ce qu'on attend d'elles, de celles qui se rendent indispensables – les patrons se demandent tous à un moment ou un autre comment ils feraient sans elle – sans toujours se rendre compte de l'évidence, elles dépassent les bornes, bornes floues mais bien réelles entre zèle et efficacité, entre intrusion et respect de l'intimité. Et si, parfois, ils se disent que leur employée exagère un peu (voire beaucoup), ils lui trouvent toujours d'excellentes excuses. Dès lors, entrent en ligne de compte nos petites lâchetés et autres paresses, comment se défaire d'une personne aussi efficace, qui n'a que son maigre salaire pour vivre et puis, on eu tellement de mal à trouver la « bonne »  personne qu'on n'a pas envie de se remettre en quête d'une nouvelle employée, etc. le cercle vicieux est installé, le piège s'est refermé sur les uns et les autres. le prix à payer sera cher, très cher.
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Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
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