AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Dans le Jardin de l'Ogre (233)

L’index et le majeur. Il ne s’agit que de ça. Un mouvement vif, chaud, comme une danse. Une caresse régulière, toute naturelle et infiniment avilissante. Elle n’y arrive pas. Elle s’arrête puis reprend. Elle remue la tête comme un cheval cherche à chasser les mouches qui lui agacent les naseaux. Il faut être un animal pour réussir de telles choses. Peut-être que si elle crie, si elle se met à gémir, elle sentira mieux venir le spasme, la libération, la douleur, la colère. Elle murmure de petits « ah ». Ça n’est pas de la bouche, c’est du ventre qu’il faudrait gémir. Non, il faut être une bête pour s’abandonner ainsi.
Commenter  J’apprécie          100
« Adèle... » Adam sourit, les yeux gonfl és de sommeil.
Il est nu.
« Ne parle pas. » Adèle enlève son manteau et se jette
sur lui. « S’il te plaît.
— Tu pourrais appeler... Il n’est même pas huit
heures... »
Adèle est déjà nue. Elle lui griff e le cou, lui tire les
cheveux. Il se moque et s’excite. Il la pousse violemment,
la gifl e. Elle saisit son sexe et se pénètre. Debout
contre le mur, elle le sent entrer en elle. L’angoisse se
dissout. Elle retrouve ses sensations. Son âme pèse
moins lourd, son esprit se vide. Elle agrippe les fesses
d’Adam, imprime au corps de l’homme des mouvements
vifs, violents, de plus en plus rapides. Elle essaie
d’arriver quelque part, elle est prise d’une rage infernale.
« Plus fort, plus fort », se met-elle à crier.
Commenter  J’apprécie          101
Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d’Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n’a pas bu d’alcool et elle s’est couchée tôt.
Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d’un pied sur l’autre. Elle fume une cigarette.
Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur.
Elle veut qu’on la saisisse, qu’on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu’elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin d’un ogre.
Commenter  J’apprécie          100
La cruauté de ceux qui se savent aimés.
Commenter  J’apprécie          90
Elle lève les bras, envahie par la cadence de plus en plus rapide de la musique.
Commenter  J’apprécie          90
Les gens insatisfaits détruisent tout autour d'eux
Commenter  J’apprécie          90
Les souvenirs, les promesses, tout cela ne vaut rien. Leur vie est une monnaie de singe. Il a pour lui-même, encore plus que pour elle, un profond dégoût. Il voit tout d’un œil nouveau, d’un œil triste et sale. S’il ne disait rien peut-être que ça tiendrait quand même. Qu’importe, au fond, les fondations pour lesquelles il a tant sué. Qu’importe la solidité de la vie, la sainte franchise et l’abominable transparence. Peut-être que s’il se tait, cela tiendra quand même. Il suffirait sans doute de fermer les yeux. Et de dormir.
Commenter  J’apprécie          90
Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s’est nimbée d’une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s’est construit un refuge pour les soirs d’angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche.
Commenter  J’apprécie          90
Dès qu’elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin d’un ogre.
Commenter  J’apprécie          90
Elle n’a pas bu d’alcool et elle s’est couchée tôt.Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça.
Commenter  J’apprécie          90






    Lecteurs (4141) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Une Chanson pas si Douce

    Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

    Un jouet brisé
    Une boîte qui contenait trois pâtes
    Une carcasse de poulet
    Des mégots de cigarettes

    6 questions
    37 lecteurs ont répondu
    Thème : Chanson douce de Leïla SlimaniCréer un quiz sur ce livre

    {* *}