Après "L'affaire Léon Sardoski" et "
L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski", "L'ange du pêché" est le troisième opus mettant en scène ce s**** de Léon Sadorski, inspecteur de la 3ème division des Renseignements Généraux, chasseur impliqué et sadique de tous les juifs et résistants qu'il pourrait arrêté. Cet enquêteur fait encore un pas vers l'ignominie dans ce roman.
En 1943, le vent commence à tourner. Sardoski, en plus de s'occuper d'Yvette sa femme et de cacher Julie, une adorable petite juive; va être confronté à des individus sans scrupule au moins aussi s**** que lui, si ce n'est plus. Une lettre anonyme rend sa position précaire. Ces trafics d'influence vont le rendre plus prudent et toujours plus malsain. En plus de sa vie personnelle, son travail va le conduire dans les milieux du cinéma, où
Robert Bresson tourne un long-métrage, dans lequel il est question de rédemption. Mais sa faiblesse pour les femmes va encore le mener dans des situations plus que précaires voire dangereuses.
Autour de ce personnage,
Romain Slocombe a du fournir un travail de recherche titanesque pour rendre réaliste et crédible tout le contexte historique. Il s'amuse à mêler des événements ayant réellement eu lieu au milieu de son récit fictionnel. Et l'ensemble tient très bien la route. La seconde guerre mondiale, vue à travers les yeux de l'inspecteur principal adjoint responsable de l'arrestation des juifs et résistants est un milieu extrêmement violent et sordide. Mais malgré ses agissements sadiques et immondes liés à sa fonction mais surtout à sa personnalité, sa vision des choses en prend un coup, notamment après l'épisode de la rafle du Vel' D'hiv. Dans ce volume plus que dans les précédents, les convictions de Sardoski en prennent un coup, même s'il ne laisse rien paraître, non pas vis à vis des victimes qu'il arrête mais pour son avenir à lui. Mais aussi car les allemands ont du mal, en 1943 à tenir leur position et leur domination, et peut-être que les choses ne vont pas finir comme la SS l'espère... Il n'est donc pas bon de mettre tout ses oeufs dans le même panier, n'est-ce pas Sadorski?
Certains passages sont durs à lire, pour le lecteur, surtout quand celui-ci est le témoin du sadisme pur d'un personnage, qui s'en délecte. C'est juste puant. Frustration suprême, le dénouement de ce roman est d'une violence particulièrement forte, et laisse Léon Sardoski en très mauvaise posture. Il est donc à espérer que ce tome n'est pas le dernier de la série, car il reste des questions en suspend...
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