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Qui est-il vraiment ce Léon Sadorski ? Un être méprisable assurément et chaque fois que le lecteur est heureux de le voir essayer de s'amender, comment dire … ça dérape !
Ses relations avec les femmes, quelles qu'elles soient … la sienne, celles des autres, les juives et celles qui ne le sont pas, les jeunes et les moins jeunes, sont tout simplement inexcusables.
Son attitude avec les juifs, dans le contexte, connait peu d'excuses aussi mais l'époque nourrit l'ambigüité.
Les plus crédules ne peuvent cependant pas ignorer les exactions perpétrées au nom de la pureté de la race aryenne.
Tout est humiliations et exactions … mais attention ça n'est pas l'exclusivité de Léon Sadorski.
C'est le « jeu » de tous ceux qui détiennent une autorité et entretiennent un lien de domination avec de plus faibles qu'eux, renforcé quand ils sont minables car c'est le seul moyen pour eux d'exister, alors dans le contexte des années 42-43 en France occupée, dans l'ex-capitale tout prend une importante vitale.
C'est le « jeu » de ceux qui choisissent la collaboration et l'enrichissement personnel à la résistance et la solidarité.
C'est le « jeu » de ceux qui font « semblant » et de ceux qui font « comme si ».
Rien ne plaide donc en la faveur de Sado dans ce troisième et dernier volet de ses aventures malsaines et l'auteur distille le venin au fil des pages avec un suspense mêlé aux références historiques, politiques, littéraires, cinématographiques … une ambiance réaliste et un récit qui en apprend aux plus documentés sur l'époque. La précision des référence peut sembler parfois superflue mais avec le recul rien n'est gratuit.
Déroutante la façon dont Romain Slocombe mêle les intrigues au point où le lecteur ne sait plus qui sont les héros principaux, l'intrigue majeure, les détails superflus. Cependant il lit, dévore, tourne les pages avec ardeur, surpris et envouté qu'il est par ce style incomparable, en espérant que les méchants seront punis … et qu'ils souffrent aussi !
Une écriture cinématographique qui image à merveille les situations les plus atroces.
Enfin pour compléter, le lecteur ne peut échapper à la réflexion sur la xénophobie et au sort réservé aux migrants qu'ils soient économiques ou politiques ainsi qu'aux risques encourus d'une société qui épouserait les extrémismes en la matière.
J'ajoute que j'ai lu ce troisième volet sans avoir lu les deux premiers et que même si ça n'est sans doute pas le plus académique pour approcher la psychologie des personnages, ça n'est pas franchement un handicap.
Un noir plus que noir et dérangeant, qui laisse sans voix !

Lien : https://collectifpolar.wordp..
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La chronique jubilatoire de Dany pour Collectif Polar
Qui est-il vraiment ce Léon Sadorski ? Un être méprisable assurément et chaque fois que le lecteur est heureux de le voir essayer de s'amender, comment dire … ça dérape !
Ses relations avec les femmes, quelles qu'elles soient … la sienne, celles des autres, les juives et celles qui ne le sont pas, les jeunes et les moins jeunes, sont tout simplement inexcusables.
Son attitude avec les juifs, dans le contexte, connait peu d'excuses aussi mais l'époque nourrit l'ambigüité.
Les plus crédules ne peuvent cependant pas ignorer les exactions perpétrées au nom de la pureté de la race aryenne.
Tout est humiliations et exactions … mais attention ça n'est pas l'exclusivité de Léon Sadorski.
C'est le « jeu » de tous ceux qui détiennent une autorité et entretiennent un lien de domination avec de plus faibles qu'eux, renforcé quand ils sont minables car c'est le seul moyen pour eux d'exister, alors dans le contexte des années 42-43 en France occupée, dans l'ex-capitale tout prend une importante vitale.
C'est le « jeu » de ceux qui choisissent la collaboration et l'enrichissement personnel à la résistance et la solidarité.
C'est le « jeu » de ceux qui font « semblant » et de ceux qui font « comme si ».
Rien ne plaide donc en la faveur de Sado dans ce troisième et dernier volet de ses aventures malsaines et l'auteur distille le venin au fil des pages avec un suspense mêlé aux références historiques, politiques, littéraires, cinématographiques … une ambiance réaliste et un récit qui en apprend aux plus documentés sur l'époque. La précision des référence peut sembler parfois superflue mais avec le recul rien n'est gratuit.
Déroutante la façon dont Romain Slocombe mêle les intrigues au point où le lecteur ne sait plus qui sont les héros principaux, l'intrigue majeure, les détails superflus. Cependant il lit, dévore, tourne les pages avec ardeur, surpris et envouté qu'il est par ce style incomparable, en espérant que les méchants seront punis … et qu'ils souffrent aussi !
Une écriture cinématographique qui image à merveille les situations les plus atroces.
Enfin pour compléter, le lecteur ne peut échapper à la réflexion sur la xénophobie et au sort réservé aux migrants qu'ils soient économiques ou politiques ainsi qu'aux risques encourus d'une société qui épouserait les extrémismes en la matière.
J'ajoute que j'ai lu ce troisième volet sans avoir lu les deux premiers et que même si ça n'est sans doute pas le plus académique pour approcher la psychologie des personnages, ça n'est pas franchement un handicap.
Un noir plus que noir et dérangeant, qui laisse sans voix !
Et comme dirait notre Porte Flingue "du grand art"
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Slocombe Romain (1953-) – "Sadorski et l'ange du péché" – Robert Laffont /Points, 2018 (ISBN 978-2-7578-6584-2) – format poche, 663 p.
– Glossaire des sigles pp. 639-641, notes de l'auteur pp. 643-645, bibliographie et sources pp. 647-663.

Troisième volet de la série commençant avec "L'affaire Léon Sadorski" (publié en 2016, cf recension), suivi de "L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski" (publié en 2017).

Décevant.
D'abord parce que l'auteur éparpille le récit entre de nombreuses intrigues sans que l'une d'elle constitue le fil principal.
Ensuite parce qu'il renoue avec l'une des tares du tome premier, à savoir cette manie des auteurs d'aujourd'hui d'étaler longuement une vie sexuelle de leur héros aussi glauque que possible, surtout lorsque l'auteur – qui se croit et s'affiche "de gauche" – met en scène un personnage d'extrême-droite : le lecteur a alors droit à de longs développements et de fréquentes allusions aux pires fantasmes, qui ne font sans doute que refléter ceux de l'auteur lui-même.
S'ajoutent ici de longs exposés détaillés de diverses tortures, étalées avec une certaine complaisance.

Plus navrant, certaines pages visent à caser, au prix d'anecdotes invraisemblables, ce que l'auteur a pu établir sur tel et tel point largement documenté : même si le fonds est vrai (comme par exemple l'exposé des agissements des SS dans les camps de concentration), la façon de l'amener est littérairement fort maladroite.

Par ailleurs, le coeur de l'intrigue – la présence de la jeune juive chez Sadorsky – devient tout aussi invraisemblable à mesure que l'auteur se voit contraint d'accroître le nombre de personnes informées de ce secret...

Ce troisième roman ne termine pas la période de l'Occupation, il y aura donc une suite. Espérons que l'auteur se reprendra et reviendra au minimum à la qualité (toute relative) qui caractérisait le deuxième volume.

En lisant cette fresque sur la vie sous l'Occupation, je ne puis m'empêcher de penser à la série télévisée "un village français" qui est sans doute beaucoup plus équilibrée.

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Sadorski et l'ange du péché de Romain Slocombe
Ayant découvert l'auteur Romain Slocombe par la lecture de Première station avant l'abattoir puis Monsieur le commandant, j'ai découvert en bibliothèque le personnage de Sadorski, dans le cadre de Sadorski et l'ange du péché.
Léon Sadorski, inspecteur affecté à la 3ème section des Renseignements généraux et des jeux, chef du Rayon juif est un individu que vous n'oublierez pas . Un ignoble salaud de la pire espèce comme o ceux et celles qui dans cette époque troublée de notre histoire commune de la seconde guerre mondiale ont été enfantés par la monstrueuse idéologie nazi. Nous sommes à Paris en mars 1943. une femme qui a franchi la ligne de démarcation avec de faux papiers est arrêtée par des inspecteurs corrompus des renseignements généraux sous le prétexte fallacieux de trafic de métaux précieux. Sadorski, est un chasseur de juif, de résistants, particulièrement bien noté par ses supérieurs aux regards des nombreuses têtes rapportées. C'est aussi un homme qui avec son épouse Yvette, cache une jeune fille Julie, dont les parents ont été envoyés par convoi spécial à l' Est.
Dans cette première partie de ce roman l'on assiste avec force de détail à la traque des juifs, aux interrogatoires sordides de policiers français, qui sous couvert d'une carte tricolore s'autorisent les pires exactions, les crimes, par l'appât du gain, la luxure, l'ignominie adepte du viol et de la torture.
C'est alors que Sadorski, va être confronté à d'autres salopards plus retords que lui, fanatiques, trafiquants au marché noir, officier allemand.
Une lettre anonyme d'adultère le conduit de la bourgeoisie qui s'arrange avec l'occupant, aux plateaux de cinéma ou une jeune actrice demi-juive est figurante dans le film l' ange du péché de Robert Bresson. Sa trajectoire de chasseur de tête s'en trouve bouleversée après une nuit passée avec elle, alors que son homme Corse est encore en prison.
Dans ce même moment, Sadorski prend conscience que les déportations des juifs et des résistants vers l'Est inconnu, les conduits inexorablement vers la mort. Il l'apprendra de la bouche même d'un officier Allemand rencontré l'année précédente. Sadorski chasseur de tête de juif, totalement indifférents aux sorts des hommes et des femmes torturés dans les locaux de sa brigade spéciale ( des descriptions insoutenables ) ou de ceux qui sont internés sur des indices et propos fallacieux où diverses autres raisons au camp de Drancy tenu par les gendarmes, ne reste pas insensible à l'existence dorée des trafiquants et du monde du spectacle tant qu'il y trouve son compte.
Tout en suivant pas à pas ses enquêtes confronté à ses instincts primaires Sadorski sent le vent tourner. Qu'il est peut temps de redorer son insigne de policier en vue d'un prochain jugement qui mettrait sans nul doute à vue ses complaisances avec les Allemands.
C'est ainsi qu'il va être amené à assassiner un officier Allemand qui en s'approchant trop près de Julie, risquait de l'incriminer en protégeant une juive à son domicile. Par cette action, il supprimait l'officier trop curieux et pouvait le cas échéant revendiquer la mort de celui-ci.
Romain Slocombe dans ce récit particulièrement bien documenté, pas moins de 19 pages de biographie, donne un éclairage particulièrement sombre de notre histoire, rythmée par le rationnement, la recherche du profit, les interdictions, les délations, les exécutions, dans une population qui continue de vivre comme si rien n'était. L' épisode relatée du bombardement de l'hippodrome de Long-champ est particulièrement significatif de l'ambiance régnante , alors que les morts et les blessés ne sont pas encore relevés, les chevaux s'élancent de nouveau sur la piste.  «  Un vrombissement sourd emplit progressivement le ciel, étouffe les bruits de galop sur la piste, la clameur du public.Une escadrille de chasseurs bombardiers Focke-Wulf 190 A survole l'hippodrome , vire effectue un second passage avant de prendre la direction de Boulogne Billancourt les ateliers de l'île Seguin dont les fonderies sont frappés de plein fouet... Les pur-sang franchissent la ligne d'arrivée. On annonce Tornado vainqueur... » On reste abasourdi lorsque l'on lit en biographie, que cela s'est réellement passé !
Que va devenir Sadorski, qui semble être rattrapé par un nouvel inspecteur ? Il sait que le pire désormais s'approche, celui de sa fin sous le couteau de la veuve «  mais comment se demande t il Julie et Yvette vont se débrouiller, s'il a foutu la petite enceinte ! ».
Sadorski va-t-il enfin répondre un jour de ses actes ? La question posée reste à ce jour entière.
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Paris 1943. Pour la troisième fois, je retrouve l'immonde, l'abject, le monstrueux, l'infâme (j'en passe et des meilleurs) inspecteur Léon Sadorski (”Sado” pour ses collègues, c'est tout dire !) Pour la troisième fois, la lecture de ce roman m'a profondément secouée !
On aurait pu penser que ses dernières mésaventures (voir l'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski) allait le calmer un tant soit peu : que nenni ! Il est toujours aussi immoral et sans scrupules, ignore jusqu'à l'existence du mot empathie et ne s'apitoie que sur un seul et unique sort : le sien !
Ce salaud est pourtant un flic particulièrement efficace et zélé, en 1943, lorsqu'il s'agit d'arrêter des juifs qu'il exécre, des trafiquants en tous genres ou des résistants qu'il jalouse …
Ses plus grandes faiblesses : son immense orgueil et sa lubricité. À l'égard de son épouse tant qu'à celui des femmes qu'il interroge sans ménagement durant son service … Son désir obsessionnel également, pour sa petite voisine juive, Julie Odwak, qu'il a recueillie chez lui après avoir fait interner sa mère, afin de pouvoir l'isoler des autres et se l'approprier …
Romain Slocombe n'épargne aucun détail à ses lecteurs. Il est terriblement bien documenté (voir les notes de l'auteur et la bibliographie) J'admire une fois de plus son courage et son culot, pour avoir osé donner naissance à ce policier parisien anti-héros, collabo et antisémite, tout en dénonçant une époque peu reluisante ! Un coup de coeur pour ce troisième volet qui est mon préféré - même si sa lecture n'est pas rose … -
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Remarquable. De la reconstitution de l'époque, parfaite, de la dénonciation des crimes nazis et collaborationnistes, implacable, de l'intrigue, haletante, des personnages, superbement ciselés, on ne sait qu'admirer le plus. La série des trois Sadorski est d'une grande puissance littéraire. J'espère très fort que Romain Slocombe ne s'en tiendra pas à une trilogie mais nous prépare encore d'autres volumes mettant en scène ce policier qui ne pense qu'à lui dans cette époque terrible.
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La peinture du milieu du cinéma sous l'Occupation donne une grande partie de son intérêt à ce roman au moins aussi bon que les précédents de la série… comme toujours il vaut mieux ne s'attacher à aucun personnage, car à part Sadorski qui, une fois de plus, s'en sort (je ne dévoile rien puisque d'autres tomes sont parus depuis), les cadavres se multiplient…
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Comme ses précédents polars avec le même “hérosˮ, c'est étonnamment documenté. L'auteur sait faire sentir l'Histoire et les histoires mieux que certains historiens. On y croise Robert Bresson et des actrices qui n'ont pas toutes eu un comportement très “patriotiquesˮ, les acteurs non plus ! le cinéphile y reconnaitra les siens. Les personnages sont des salauds, plus ou moins, plutôt plus que moins. Mais le lecteur n'arrivera sans doute pas à détester Sadorski, complètement, peut-être à cause d'une possible rédemption. Indulgence coupable ?






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Encore une fois, Romain Slocombe n'a pas son pareil pour décrire les salauds, qu'ils le soient par conviction ou par opportunisme. Sadorski est sans doute ce qui se fait de pire, mais il est paré de suffisamment de réactions humaines et de soudaines générosités pour le rendre presque acceptable parfois. C'est la grande réussite de Slocombe : s'emparer de gens somme toute très ordinaires et les faire se colleter à l'Histoire, pour le meilleur et pour le pire. le tout imbriqué dans une description minutieuse de la vie sous l'Occupation, ce qui donne un réalisme terrifiant à chaque page.
Toutes les lâchetés ordinaires, toutes les fois où quelqu'un profite de la situation, toutes les haines, tous les fantasmes sont présents, exposés sans complaisance. La mécanique de la petitesse et de la mesquinerie est démontée, impitoyablement. Et c'est diablement efficace !
La fin de ce troisième opus en laisse espérer un quatrième (et sans doute dernier). Si c'est le cas, je me ruerai pour le lire !
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Sadorski est un personnage odieux, abject et opportuniste.
Il continue ses trafics à la petite semaine, ses chantages sur les personnes vulnérables, dont le sort dépend de lui.
Rien ne l'arrête. Pas question de l'appitoyer. Rien ne le touche.
Ce livre repose essentiellement sur lui. Peu d'intrigue. Une succession de personnages sans lien.
Et surtout un titre très mal trouvé car j'attends encore la connexion avec les studios Continental et l'ange du pêché. Quasi inexistante !
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