Ce tome fait suite à Danger zone (épisodes 692 à 697, "Avenging Spider-Man" 11). Il contient les épisodes 698 à 700, ainsi que la reprographie des couvertures des 700 épisodes de la série (à raison de 100 par page, prévoir une loupe, voire un microscope). Ces épisodes ont été réédités sous une couverture cartonnée dans
Superior Spider-Man 1 (Marvel now) qui comprend également les épisodes 1 à 5 de la série "Superior Spider-Man" (déjà regroupés dans My own worst enemy en couverture souple), la suite de cette histoire.
Otto Octavius est incarcéré dans The Raft, la prison pour supercriminels sur une île au large de New York. Il est totalement invalide, couché et branché à des appareils l'assistant en fin de vie. Il reprend conscience, le temps d'articuler péniblement 2 mots "Peter Parker". Peter Parker est en train de se livrer à des expériences dans le cadre de son emploi au laboratoire Horizon. Il se rend ensuite à la maison de repos où sa tante May est convalescente. Il reçoit un appel sur sa carte d'Avengers. Les responsables de The Raft ont alerté les Avengers (Captain America, Wolverine, Spider Woman et Hawkeye) qui accompagnent Spider-Man pour un face à face avec Doctor Octopus. Lors de ce tête à tête en privé, le lecteur comprend que l'esprit de Peter est dans le corps d'Octavius et réciproquement. Il ne reste que quelques heures à Peter pour recouvrer son corps originel, avant que le corps d'Octavius ne rende son dernier soupir.
Pour être clair, c'est la lecture du premier tome de "Superior Spider-Man" qui m'a incité à revenir en arrière pour savoir comment Peter Parker en était arrivé là. "Dying wish" répond complètement à cette question de manière satisfaisante. Il s'agit d'une lecture relativement accessible, même si vous n'avez pas lu la continuité récente de Spider-Man. On retrouve des visages connus comme Mary Jane Watson, May Parker ou J. Jonah Jameson, le Scorpion ou Hydro-Man. On croise également des personnages plus récents comme Max Modell, Carlie Cooper, Bella Fishbach, Grady Scraps, Norah Winters, Oksana Sytsevich ou Uatu Jackson.
Dan Slott fait également apparaître de nombreux personnages secondaires, soit en personne, soit en souvenir, de John Jonah Jameson (le père de JJ Jameson), Sha Shan, Trapster (Peter Petruski), Glory Grant, Nathan Lubensky, Baxter Bigelow, etc. Si le lecteur est un fin connaisseur de Spider-Man, il pourra apprécier la dextérité avec laquelle Slott rappelle chacun de ses personnages à sa mémoire. Si le lecteur profite de l'arrivée de Superior Spider-Man pour reprendre contact avec le personnage, il s'interrogera sur quelques têtes inconnues, sans que cela ne nuise à sa compréhension de l'intrigue.
Au-delà de cette commémoration de circonstance (à la fois parce que l'ombre de la camarde plane, et parce qu'il s'agit d'un numéro anniversaire, 700), le lecteur découvre une histoire pleine de suspense (le compte à rebours avant la mort du corps d'Octavius) et un scénariste malin.
Dan Slott a imaginé une usurpation d'identité mettant le héros en danger mortel, et plaçant le criminel dans une position où il doit à la fois donner le change jusqu'au délai imparti (la mort de son corps et la certitude que l'évincé ne reviendra pas), et quand même déjà commencer à profiter de la situation (Octavius, retire tes sales pattes de MJ !). Là où Slott se révèle encore plus malin, c'est que cette situation met Octavius dans l'obligation de se conduire comme Spider-Man et Peter Parker pour donner le change, mais que la situation est tellement désespérée que le vrai Parker va devoir utiliser les moyens qui restent à sa disposition, c'est-à-dire recourir aux méthodes du Docteur Octopus, faisant ainsi sauter la frontière entre Bien & Mal, rendant les 2 personnages ambivalents dans cette situation paroxystique. Loin du combat contre le supercriminel du moment, Slott convainc le lecteur du caractère vital de cette course contre la montre, un bel accomplissement dans le contexte d'un comics où le superhéros affronte des menaces catastrophiques mois après mois, depuis 1962.
Le premier épisode est dessiné par
Richard Elson, encré par
Klaus Janson (dans un mode discret, très éloigné de son style développé avec
Frank Miller et
John Romita junior). Les pages se lisent facilement, sans rien de remarquable. Les épisodes 699 et 700 sont dessinés par
Humberto Ramos et encrés par Victor Olazaba. Là où Elson était insipide, les dessins de Ramos présentent un style affirmé, légèrement influencé par les mangas (yeux plus grands que nature), avec des postures énergiques et très acrobatiques pour Spider-Man (attention aux douleurs articulaires), des visages aux traits un peu accentués, un peu exagérés, très expressifs, et quelques déformations morphologiques (aussi bien dans les proportions des cuisses, que dans les degrés de liberté des articulations). L'entrain communicatif des images réussit à faire oublier l'absence chronique d'arrières plans. Les exagérations technologiques et anatomiques éloignent les images du photoréalisme pour mieux accentuer l'urgence de la situation, les sentiments exacerbés par la menace de la mort.
Ces 3 épisodes constituent un excellent prologue à la série "Superior Spider-Man" permettant de reprendre contact avec Peter Parker et les personnages de sa série pour les nouveaux lecteurs, ou de faire le point avant le changement significatif introduit par l'arrivée de Superior Spider-Man pour les lecteurs fidèles. 4 étoiles.
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Ce tome est complété par la reproduction des différentes couvertures variantes, ainsi que par 2 histoires courtes. La première (16 pages) est écrite par JM DeMatteis, dessinée par Guiseppe Camuncoli et encrée par
Sal Buscema. Peter Parker vieillissant évoque des souvenirs un peu approximatifs avec son petit fils. C'est sympathique, un peu touchant, mais rien d'indispensable. 3 étoiles. le seconde (8 pages) est écrite par
Jen van Meter, dessinée, encrée et mise en couleurs par
Stephanie Buscema. Spider-Man s'apprête à passer une soirée en amoureux avec Black Cat quand il reçoit un appel destiné aux Avengers pour combattre un robot géant qui détruit la ville. Pendant qu'il s'en occupe, le lecteur suit Black Cat qui détourne l'attention de la police pour qu'il puisse combattre sans avoir à surveiller ses arrières. le résultat est une histoire sans prétention, drôle et sympathique, avec des dessins évoquant l'esthétisme de certains dessins animés des années 1950. 4 étoiles.