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sur 799 notes
Longtemps je me suis refusé à lire SOLJENITSYNE, tiraillé entre les informations capitales que je pourrais en tirer de mes lectures, et la réputation d'un homme plus que polémique, sulfureux et un brin malséant. Mais un ami – le meilleur de tous – m'a lentement poussé à la faute, m'encourageant à me pencher sur « le pavillon des cancéreux ». J'ai une confiance quasi aveugle envers les conseils russes de cet influenceur bien malgré lui. Et force est de reconnaître, qu'encore une fois, hélas, il a vu juste.

Il n'est pas aisé d'interpréter par des mots les sentiments que laisse une fresque telle que « le pavillon des cancéreux », 800 pages écrites entre 1963 et 1967 et publiées originellement en samizdat (publication clandestine). Ce roman nous rend muets, béats et pour tout dire démunis. Car il peut, il doit se lire à plusieurs niveaux.

1955, dans un hôpital se dresse le bâtiment numéro 13, celui des cancéreux. L'auteur (qui venait justement d'avoir le cancer) nous invite à pénétrer au coeur du pavillon pour nous y présenter de nombreuses figures, nous dépeindre le quotidien de cet hôpital, fait de fortes figures, les médecins comme les malades. C'est toute une fresque de la société soviétique qui est ici dessinée, personnages grouillant dans chaque recoin du bâtiment, comme un ballet ininterrompu. Mais ce serait hérésie que de n'y voir cette vie-là.

Comme beaucoup d'écrivains soviétiques (comme russes avant et après), SOLJENITSYNE use savamment de l'allégorie. Son but n'est pas de présenter un hôpital de cancéreux, mais bien sûr le système soviétique, qui vient juste d'être « déstalinisé » (STALINE est mort deux ans plus tôt) et semble amorcer une nouvelle voie. Cette lecture-là s'avère fascinante : les malades représentent celle que l'on appelle alors l'U.R.S.S., leur mal vient des années, des décennies STALINE, il a germé dans leur corps, leur âme, s'est répandu puis s'apprête à les grignoter, à les tuer. Plusieurs personnages principaux incarnent ce système : Roussanov bien sûr, le premier à entrer en scène, mais aussi celui avec lequel il ne communique pas malgré leur proximité dans l'espace, ce Kostoglotov, le double de SOLJENITSYNE, sans oublier les portraits secondaires, je pense à ce Poddouïev, dont le mal a commencé à le ronger par la langue. La langue, organe particulièrement dangereux en U.R.S.S. si tant est qu'on le laisse trop pendre…

Dans ce pavillon des cancéreux, les patients se méfient de la science, ne lui font pas confiance. de toute façon, personne ne fait plus confiance à personne en cette sortie de terreur stalinienne. En effet, qui croire ? Ceux qui condamnent ? Ceux qui continuent à encenser ? Alors que dehors, la liberté paraît se faire un semblant de place, dans le pavillon nous assistons à un huis clos, paradoxalement pas étouffant. Car contrairement par exemple à DOSTOÏEVSKI, SOLJENITSYNE a choisi un détachement total pour rendre compte de ses observations. Ainsi il reste distant à la fois de ses personnages et du système qu'il décrit. L'écriture est froide, sans émotions, neutre.

« Voilà de quoi il s'agissait : les radiothérapies pratiquées il y a dix ou quinze ans avec de hautes doses d'irradiation et qui s'étaient terminées de façon positive, réussie, ou même brillante, donnaient lieu aujourd'hui, aux endroits irradiés, à des lésions et à des atrophies inattendues. Cela pouvait encore s'admettre, ou du moins se justifier, quand ces radiations d'il y a dix ou quinze ans avaient été administrées dans des cas de tumeur maligne. Dans ces cas-là, on n'avait que ce seul moyen de sauver le malade d'une mort certaine, et seules les fortes doses pouvaient agir, les petites doses n'étant d'aucun secours ; le malade qui venait montrer son membre atrophié devait lui-même comprendre que c'était là le prix du surcroît d'années qu'il avait vécues et qu'il lui restait encore à vivre ».

Roman vertigineux et stupéfiant, en équilibre sur une crête ténue, montrer une histoire pour en raconte une autre, avec cette question en exergue, qui hante le récit : « Qu'est-ce qui fait vivre les hommes ? », alors que les patients du pavillon apprennent par la presse les bouleversements en cours au sein de la société soviétique, les questionnements sur la doctrine et la nouvelle mise en pratique du socialisme. Et ces scènes, fortes, je pense à cette réussite totale dans cette séquence de visite dans un zoo, où chaque animal prisonnier représente un des maux du système. Bluffant et quasi hypnotisant !

Les réflexions littéraires ne sont pas en reste. le régime stalinien a créé de toutes pièces des auteurs à succès, jetables et corvéables à merci : « Au siècle précédent, il n'y avait qu'une dizaine d'écrivains, et tous de grands écrivains. Et maintenant, les écrivains se comptaient par milliers (…). Lire tous leurs livres était chose impossible. Et si l'on en lisait un jusqu'au bout, on avait comme l'impression de n'avoir rien lu. On voyait émerger tour à tour des écrivains inconnus de tous, ils recevaient des prix Staline, et puis ils sombraient à tout jamais. Chaque livre tant soit peu volumineux était primé l'année suivant sa parution, et il y avait de chaque année de quarante à cinquante prix ».

Il est peu d'écrire que SOLJENITSYNE prend le lecteur à témoin pour dénoncer chaque rouage du régime soviétique (il fut longtemps emprisonné) dans un roman qui ne doit absolument pas se lire dans un sens littéral. Il accuse l'aveuglement de tout un peuple : « Lui aussi se sentait un peu blessé, surtout pour son père qu'il avait perdu. Il se souvenait combien celui-ci aimait Staline, plus que lui-même, en tout cas, c'était certain (pour lui-même, son père n'avait jamais rien cherché à obtenir). Et plus que Lénine. Et probablement plus que sa femme et ses fils. Sa famille, il pouvait en parler avec calme, ou ironie, mais Staline, jamais : sa voix tremblait un peu dès qu'il prononçait son nom ». Faire du passé table rase ? le slogan n'est pas à l'ordre du jour.

« le pavillon des cancéreux » est l'un de ces pavés russes magistraux, qui se lisent un peu dans tous les sens, qui possèdent une face secrète, une partie immergée. Sa structure est à la fois effrayante et fascinante : il ne laisse rien au hasard. Oeuvre ample et dérangeante à lire en temps de quiétude intérieure afin d'apprécier à sa juste valeur cette gigantesque claque littéraire.

« Si l'on ne devait se soucier que du ‘bonheur' et de la procréation, on encombrerait inutilement la terre et on créerait une société effrayante… Je ne me sens pas très bien, vous savez… Il faut que j'aille m'étendre… ».

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Je viens de le finir.
J'avais envie de redécouvrir Soljenitsyne, et c'est par hasard que j'ai pris ce livre là... Ce n'est pas franchement drôle, on s'en doute avec un tel titre,mais qu'elle observation, quel sens de la connaissance humaine.
Je l'ai lu d'une traite avec beaucoup d'intérêt.
L'histoire se déroule principalement dans une chambre où se retrouvent des hommes alités qui souffrent d'un mal que l'on dit incurable. On suit par la narration, les histoires de chacun, les ressentis, les peurs, les espérances, les conflits entre eux.... Mais tout cela est écrit avec beaucoup de réalisme et de précision. L'auteur, se présente sous les traits d'un des personnage principal. C'est très intéressant, c'est aussi une plongée dans l'histoire de la Russie des années 50. C'est aussi un peu autobiographique dans l'histoire de Soljenitsyne.
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Quel ouvrage ! 700 pages de littérature russe , grandiose !

Après la mort de Staline nous sommes plongés dans un huis clos qui est le service des cancéreux d'un hôpital. Alexandre Soljenitsyne nous présente sur fond historique une galerie de personnages attachants qui côtoient tous la mort.

L'écriture, tout en élégance, fait vibrer les analyses de l'auteur sur l'histoire de la Russie grâce à la richesse des protagonistes de l'ouvrage.

Je vous invite à lire cet ouvrage qui est une référence littéraire.
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En 1955. le récit se passe en U.R.S.S, à l'heure de la déstalinisation, dans une grande ville d'Ouzbékistan.C'est le quotidien d'un service de cancérologie selon les points de vue des médecins, des infirmiers et des malades: à travers l'expérience de la maladie, de la souffrance et de la mort, chacun se demande quel est le sens de la vie, influencé dans son raisonnement par son passé, sa position sociale et ses opinions notamment vis-à-vis du régime soviétique.
Fidèle à la grande tradition du réalisme russe du xixe siècle1, le roman offre un échantillonnage de la société russe. Il s'intéresse en particulier aux relations entre différents personnages très opposés.
Roussanov, le haut fonctionnaire du parti, ne voit pas d'un bon oeil d'être contraint de partager sa chambre avec des personnes de "moindre valeur" comme Kostoglotov, qu'il prend pour un bandit et appelle "Grandegueule" alors qu'il est en réalité un ancien prisonnier du Goulag, relégué dans cette région, qui retrouve peu à peu goût à la vie et aux femmes au fur et à mesure que son traitement fait reculer la maladie. Il hésite entre deux femmes : l'infirmière Zoé et le docteur Kornilievna.
Le jeune Vadim veut, lui, absolument poursuivre son travail afin de laisser une trace derrière lui.
Le personnel de l'hôpital est lui pris entre impuissance face à la maladie, contraintes matérielles et espoir des traitements. On retrouve ainsi l'infirmière Zoé, les docteurs Vera Kornilievna, bien seule, et Lioudmila Afanassievna, qui finit elle-même par être accablée par cette maladie.
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Dans ma PAL depuis plus de 40 ans ,ici j ai enfin pris le courage de le lire...

Le lecteur prend ici une belle leçon de vie et d'optimisme, et ne peut que sortir ébranlé de cette rencontre avec Véra, Vadim, Diomka et les autres. Autant de personnages dont l'histoire et le vécu suscitent de fortes émotions. Alors ne vous privez surtout pas de les éprouver – même si le sujet vous effraie – car il serait dommage de passer à côté de ce très très grand roman.
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Echauffement avant de lire l'archipel du goulag cet été, on est là sur quelques chose de différent, un roman - inspiré de la vie de Soljenitsyne - qui relate la vie dans un pavillon hospitalier soviétique (ouzbek) dédié aux malades du cancers.

Chronique historique qui relate à la fois la chute du stalinisme et l'effrondrement de son système mais aussi la naissance des traitement du cancer, le tout sur fond de satire sociale et de mise en avant du rôle des femmes dans le monde médical de l'époque.

Un grand livre qui malgré le sujet se lit aisément
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C'est la souffrance, la solitude de l'homme face à la mort (ou face à la vie), la douleur insidieuse du cancer et d'un mal dont on ne veut pas parler, celui de la maladie et celui du mal-être personnel et profond, de la dépression, du but de la vie et de la place qu'on a dans celle des autres.

Beaucoup de personnages, de destins et de métaphores et malgré tout, ce livre peut être lu comme une oeuvre littéraire à part entière sans prendre en compte le contexte d'écriture (de l'auteur ou de l'époque).
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Ai relu ce livre culte. Toujours aussi fasciné par l'universalité du propos de Soljenitsyne, la liberté et l'humanité d'Oleg Kostoglotov. Les vies de ces hommes et femmes, patients et soignants, réunis dans ce microcosme hospitalier, sont tracées avec lucidité et bienveillance par l'auteur. Elles frappent par leur universalité. J'avais oublié le côté Tchekhovien du roman, les descriptions de la nature, des levers de soleil. J'avais une vision plus négative de Roussanov, apparatchik servile, prêt à toutes les dénonciations mais finalement assez commun, lui aussi universel. Je me souvenais, à tort d'une fin plus fleur bleue, d'une union entre Vera et Oleg.
Un livre majeur.
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"Le pavillon des cancéreux" est un roman incroyable.
Nous sommes dans les années 50 en Russie, dans un hôpital qui accueille des patients atteints du cancer. le lecteur suit la vie des patients, des infirmières et des médecins. Ce qui est formidable ce sont les différents points de vue qui nous sont proposés ( celui des médecins, celui des patients ...) qui nous permettent une réelle immersion dans ce pavillon.
A travers des personnages très bien construits, se posent les questions du droit d'être soigné et a quel prix, des conditions de soin et de travail, des relations entre les patients et les médecins... Les vifs échanges entre les patients permettent de confronter les points de vue sur l'éducation, la politique, le bonheur...
N'ayez pas peur de la longueur, c'est un roman brillant et passionnant !
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Alexandre Soljenitsyne est une sorte de Zola russe du XXème siècle : sa volonté de documenter un système et une époque est tout à fait comparable à ce que faisait le père des Rougon-Macquart à propos du Second empire en France.

Ici, nous sommes en U.R.S.S. (Union des Républiques Socialistes Soviétiques — 4 mots, 4 mensonges disait Milan Kundera) en 1955. Basé sur sa propre expérience, l'auteur se propose de nous décrire un centre de cancérologie de l'époque, en croisant les regards tant des patients que des soignants.

Pour ce faire, il y a nécessairement un certain nombre de personnages — sans toutefois tomber dans l'excès, en ce sens, le récit est très bien mené — auxquels le lecteur s'identifie plus ou moins. Cependant, dans le choix des personnages principaux suivis, je trouve qu'il y a un petit hiatus.

En effet, si Soljenitsyne n'avait eu pour projet que de nous documenter le fonctionnement d'un établissement de santé provincial, il aurait pu rendre le récit beaucoup plus fort, beaucoup plus poignant, faire ressentir davantage ce que vivent les malades durant leur séjour et ce qu'éprouvent les médecins et infirmières qui s'occupent d'eux.

Mais, à beaucoup d'égard, c'est loin d'être le seul objectif de l'auteur : il souhaite également dénoncer politiquement un système. En somme, j'ai le sentiment que dans ce livre, il court deux lièvres à la fois et je le regrette un peu car, comme dit le proverbe « qui trop embrasse, mal étreint ».

Je m'explique. Dans un premier temps, nous suivons l'arrivée d'un patient au pavillon des cancéreux, dont l'auteur nous dit qu'il se situe dans une zone reculée d'Ouzbékisthan (dans la réalité, Soljenitsyne était au Kazaksthan, à deux pas de la Mongolie). Or, ce patient, Paul Nikolaïevitch Roussanov, alors que nous devrions nourrir une certaine empathie vis-à-vis de lui, est un fervent rouage du système répressif soviétique, un gars qui n'a pas hésité à balancer pas mal de monde, bref, un sale type, qui plus est privilégié du système, le genre de type auquel on a rarement envie d'allouer des kilos d'empathie.

Du point de vue du projet politique du roman, c'est utile, du point de vue psychologique et médical, c'est mal vu, car on se sent loin de ce patient, ce qui lui arrive, au fond de nous, on se dit : « bien fait pour lui ». Il y a un autre patient essentiel dans ce roman, mais on ne découvre que petit à petit qu'il est un personnage principal, si bien que, pour lui aussi, on rate un peu le coche de l'empathie, ça n'est que sur le tard qu'on s'attache un peu à ce personnage. Dommage, d'un point de vue du fonctionnement romanesque, dommage.

Ce personnage, Oleg Filemonovitch Kostoglotov, est un ex-détenu politique et désormais relégué dans cette province reculée. On comprend (mais, là encore, sur le tard) qu'il est le double de l'auteur. Vraiment dommage car ce roman recèle par ailleurs des tonnes de qualités ; j'aurais tellement préféré lire deux romans distincts, l'un centré sur l'expérience de la maladie et du centre médical, l'autre conçu comme une dénonciation politique. Je pense que l'un et l'autre auraient été plus forts respectivement que de façon combinée.

Car il a un talent fou ce Soljenitsyne, je n'ai pas peu de l'affirmer, c'est très bien écrit, ce sont des personnages qui sonnent juste, c'est un regard d'une remarquable acuité, mais je lui adresse un peu le même reproche que celui qu'on pourrait faire à un George Orwell dans son 1984, c'est-à-dire de trop vouloir faire passer ses idées politiques en oubliant qu'un roman est grand justement quand il laisse au lecteur toutes les possibilités interprétatives, quand il est un univers fictif en soi et non un moyen détourné de parler d'une réalité.

Quand on sent trop l'auteur derrière une narration, quand on sent trop qu'on veut nous dire quelque chose, et qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur cette chose, cela nuit forcément un peu à notre faculté d'immersion et d'identification aux personnages. Or, un roman, qu'on le veuille ou non, c'est d'abord et avant tout ça.

Il y a des réflexions pénétrantes dans ce roman. Je pense notamment au fait que le patient, le sujet, se retrouve ravalé au rang d'objet pour certains médecins. Je pense aussi au côté " honteux " de nommer la maladie ou ses conséquences, qui conduit à de fameux euphémismes ou carrément à une crasse hypocrisie.

La psychologie des patients est assez bien restituée et ça sent vraiment le vécu. Ce que l'auteur fait également très bien, concernant les soignants, c'est de nous les présenter un peu dans leur vie privée, lorsqu'ils quittent les habits blancs du pavillon des cancéreux : il développe admirablement leurs doutes et leurs compétences, leurs charges administratives, etc. C'est particulièrement intéressant, psychologiquement parlant.

Ce qui est parfaitement exécuté également, ce sont les échanges entre patients dans ces grands espaces communs où ils doivent cohabiter dans une certaine promiscuité. L'auteur nous fait bien sentir la lourdeur administrative et les restrictions de liberté à tous les échelons.

Personnellement, ce que je trouve particulièrement intéressant, c'est justement ce que l'on comprend en filigrane et que l'auteur n'a pas forcément voulu mettre en avant mais qui, avec un regard rétrospectif peut s'avérer édifiant.

En effet, voici un service assez pointu de cancérologie, nous sommes en 1955 et la cheffe de service est une femme, Lioudmila Afanassievna Dontsova. On nous dit qu'elle est particulièrement compétente. Sa seconde est également une femme, Vera Kornilievna Gangart, dont Kostoglotov est secrètement amoureux. L'infirmière, Zoé, la femme de chambre, bref, à peu près tout le service repose uniquement sur des femmes, à l'exception du chirurgien qui est un homme.

Je trouve ça particulièrement édifiant, car, si l'on compare la situation de 1955, dans des pays soi-disant très ouverts comme les États-Unis, la Grande-Bretagne ou la France, je doute que la proportion de femmes dans un tel service eût été aussi importante et leur grade aussi haut perché. Alors si l'on tempère cette modernité de la condition de la femme en U.R.S.S. par le déficit masculin dû aux pertes énormes de la seconde guerre mondiale, on trouve tout de même une situation intéressante et qui est rarement commentée de ce côté-ci de l'ancien rideau de fer.

En somme, un très bon livre d'après moi, avec juste ce petit regret que l'auteur ait autant cherché à nous fourrer de force son message politique dans le crâne. Mais, vous autres, que vous soyez malades ou bien portants — d'ailleurs tout bien portant n'est-il pas un malade qui s'ignore comme nous l'enseigne Knock ? —, gardez à l'esprit que ceci n'est que mon avis, partial, malade et défectueux par nature comme par conjoncture, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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