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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà quelques mois que j'ai lu ce livre maintenant et il m'est toujours impossible d'en dire tout le bien que j'en pense tellement il est foisonnant et intense.
Aujourd'hui encore je suis incapable de vous résumer l'histoire.
Alors pour faire simple…
Pour fuir la secte où elle a été élevée, Vern une jeune fille noire albinos, trouve refuge dans la forêt. Oui mais voilà, Vern est enceinte de sept mois, et seule dans les bois, elle donne naissance à des jumeaux Hurlant et Farouche, qu'elle aimerait élever à l'abri de l'influence du monde extérieur. Mais Vern est pourchassée par un monstre pour avoir échappé au Domaine de Caïn, le complexe religieux isolé qui la tenait captive depuis sa plus tendre enfance.
Cachée en pleine nature, elle fait la rencontre de Gogo qui va lui venir en aide. Et entre l'Afro-Américaine et l'Amérindienne une belle complicité va naître. Oui mais voilà ! Vern observe les changements étranges en son sein. Elle développe des pouvoirs extra-sensoriels. Pour comprendre la métamorphose de son corps, Vern doit enquêter car la jeune femme veut alors découvrir la vérité sur sa propre nature et sur cette communauté sectaire afin de protéger ses fils. Elle veut tout connaître, des expérimentations médicales, des violences, des tortures, de la déshumanisation qui se pratique au sein de l'institution qui était censé la protéger !
Ce qui est dingue aussi ici c'est les diverses formes narratives que Rivers Solomon a pratiquées pour nous raconter son histoire. A la fois roman initiatique et récit d'apprentissage, ce texte de pure science-fiction est mené comme un thriller mais c'est aussi un récit fantastique et horrifique. Et c'est ce mélange des genres qui donne toute sa puissance à cette histoire.
De plus Sorrowland est peut-être avant tout un roman engagé, comme l'étaient les deux précédents titres de notre auteur-e.
Comme dans « L'incivilité des fantômes » son premier roman, il est question ici de révolte, d'esclavage, de racisme, de ségrégation. Et comme dans « Les abysses » on parle des fantômes du passé, d'histoires traumatiques.
Ainsi, au cours de la reconquête de ses propres ténèbres, Vern va apprendre que les monstres ne sont pas seulement des individus, mais des histoires, des systèmes et des nations entières.
Ici, il est questions de différences, de diversité, de minorité, d'altérité, de question de genre, de parentalité, de révolte, de colonisation, d'indépendance, de peuple premier, d'asservissements. Il y est aussi question de des faux-prophètes, du pouvoir des religions, de manipulations et de fanatisme. Quand l'extrémisme empêche les individus de se réaliser. On parle de liberté sexuelle, d'homosexualité féminine et d'homophobie.
Sorrowland condamne toutes les oppressions, exige le respect de chacun dans leurs droits à la différence et dénonce cette société binaire qui encourage le patriarcat et écrase les minorités qu'elles soient identitaires, sexuelles, culturelles ou dans leur singularité.
Je vous le disais Sorrowland est un roman foisonnant, riche, intense, tout comme l'est la plume vif et incisive et pourtant poétique de Rivers Solomon.
Au début du roman Sorrowland est l'histoire d'une jeune femme en colère et à la fin c'est toujours une jeune femme en colère mais elle a trouvé l'amour.
Bref si vous n'avez jamais lu Rivers Solomon, il est grand temps de la découvrir, si vous avez lu ses autres romans, celui-ci vous paraitra indispensable. Surtout qu'à mon avis c'est le plus abordable des trois malgré tous les thèmes de société abordés.
Ce qui est sûr voire certain c'est que Sorrowland me restera longtemps en mémoire. Ce qui est plus que certain c'est que sa jeune héroïne est de celles qui vous marquent à l'instar de Turtle dans My absolute Darling, de Betty dans le roman éponyme et aussi de Harley McKenna de Mon territoire ou encore de Duchess dont j'espère vous parler bientôt.
Donc attention coup de coeur et coup de point !
Sorrowland est véritablement de la trempe de ces romans qui vous marquent durablement !
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Une forêt quelque part dans le Sud des États-Unis, une personne albino court seule et accouche d'un enfant noir, Hurlant, puis d'un autre aussi blanc qu'elle, Farouche. le tout au milieu de loups et poursuivie par un démon. Dès les premières pages de Sorrowland, Rivers Solomon donne le ton : fantastique, horrifique, gothique, mais également bourré d'action, de scènes drôlissimes, de poésie et parfois de féerie. Avec son troisième roman, Rivers Solomon nous raconte l'histoire de Vern, analphabète ayant vécu toute sa vie sous l'emprise d'un culte séparatiste, ayant subi de multiples manipulations, tortures et horreurs comme tous les autres occupants du Domaine de Caïn et qui, mariée trop jeune a préféré s'enfuir à 15 ans pour y vivre dans les bois avec ses petits.
Au fil des mois, son corps changeant ne lui permet plus de rester loin de la civilisation et le démon veut la ramener au Domaine. Dans leur fuite, Vern et ses enfants vont comprendre peu à peu ce qui se cachait derrière l'apparente rigueur religieuse du domaine. Et du fantastique gothique, le roman bascule dans une science-fiction à la X-Files. En effet, avec Sorrowland, Rivers Solomon écrit une fois de plus un livre oscillant entre les genres, mais qui touche son lectorat droit au coeur et le prend aux tripes. Même s'il est relativement court (moins de 300 pages), vous ne le lirez pas d'une traite tellement ce texte est riche de sensations, d'informations et de sentiments.
Comme dans L'Incivilité des fantômes, Rivers Solomon à travers ses personnages interroge le genre, l'orientation sexuelle et la religion. Comme dans Les Abysses, le texte explore l'histoire des Noirs aux États-Unis, le racisme à leur encontre et certaines de leurs légendes (comme les docteurs de la nuit). Mais ce livre aborde également les différents mouvements de lutte qu'ils ont menés ainsi que la lutte des Premières Nations pour préserver leurs terres, et conserver leurs langues et leurs héritages. le tout dans un monde très proche du nôtre, mais où certaines divergences se sont produites au cours du 20e siècle même si elles ne sont jamais clairement signalées. Pour autant, ce roman n'est pas un pensum militant. C'est avant tout un roman où la fuite et la quête de Vern laissent peu à peu place à de l'action et à un final dignes de Neon Genesis Evangelion. À la frontière entre le Tour d'écrou d'Henry James, Charlie de Stephen King et Ring Shout de P. Djèlí Clark, Sorrowland vous marquera longtemps. Et avec ce troisième roman, Rivers Solomon confirme que son talent va crescendo.
Lien : https://www.outrelivres.fr/s..
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Je laisse à d'autres le soin de spoiler à outrance comme si le plaisir de la découverte leur était uniquement réservé pour amener ici mon avis personnel.
Je crois comprendre que c'est l'esprit d'une critique.

Je m'effare, depuis L'incivilité des fantômes jusqu'à maintenant, de constater à quel point Rivers Solomon peut s'attirer de cinglantes critiques.

Pour ma part, chaque nouveau roman m'offre un plaisir croissant. L'inconfort, le mal-être de ses héroïnes me vont systématiquement droit aux tripes et j'épouse leur rage, leur violence, leur peur de croire naïvement de toute ma sensibilité.

Certes, iel est manifestement originale, au plein sens du terme. On en a tellement besoin dans un monde de plus en plus aseptisé et convenu !

Rivers Solomon offre une littérature violente et engagée, à fleur de peau, qui fait du bien à certains et qui en hérisse d'autres.

A moi, elle fait énormément de bien.

Merci Rivers.

Lien : http://christophegele.com/20..
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Rivers Solomon nous offre à nouveau un roman surprenant, intense et marquant qui questionne de nombreuses thématiques avec force dans une intrigue mêlant SF, thriller, drame et weird fiction. Maternité, transformation psychologique et physique, amour queer, émancipation, rapport à la terre et au passé, oppressions et éducation sont autant de veines qui parcourent un récit puissant et organique qui ne peut pas laisser indifférent.

Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Sorrowland est le troisième roman de Rivers Solomon. L'auteurice met en scène le personnage de Vern, jeune femme qui s'échappe d'une secte, le Domaine Béni de Caïn, pour survivre à sa violence aliénante et élever ses enfants, Farouche et Hurlant, comme elle l'entend, d'abord dans la nature, puis dans le monde extérieur hostile, auquel elle se doit s'adapter. La narration nous montre les pratiques coercitives employées par la secte pour briser et maintenir les croyants sous sa coupe, mais aussi la manière dont Vern tente de se reconstruire malgré ce qui se trouve à ses trousses. Cette reconstruction psychique s'articule à une transformation physique, puisque le corps de Vern se métamorphose, mais je ne peux pas vous en dire plus.
Comme les romans précédents de Rivers Solomon, Sorrowland est magnifique et je ne peux que vous encourager à le lire !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Je ne connaissais pas Rivers Solomon, mais sa présence dans le catalogue des Forges de Vulcain avait de quoi titiller ma curiosité, et trouver « Sorrowland » sur un présentoir de la librairie Aux Mots à la Bouche finissait de me convaincre à entrer dans l'histoire de Vern.
L'ouverture nous plonge directement dans l'ambiance : Vern, une jeune femme noire, accouche de jumeaux : Hurlant et Farouche. L'évènement serait banal si Vern n'était pas une adolescente et si elle n'était pas au beau milieu d'une forêt américaine. Une fois ses deux petits mis au monde, elle reprend sa fuite : Vern est traquée, elle vient de s'échapper d'une communauté, le Pays de Caïn, dans laquelle elle a grandi et est devenue, bien malgré elle, la femme du gourou Sherman. La promesse du Pays de Caïn à l'époque de sa création pouvait être séduisante pour une population noire confrontée au racisme et à la ségrégation : créer un havre de paix pour les Noirs et leurs enfants, loin de toute influence des Blancs. Mais quand communautaire se met à rimer avec sectaire, quelques-unes déchantent et c'est le cas de Vern qui n'entend pas continuer à subir les sévices qu'on lui inflige et qui prépare son évasion à l'instar de sa meilleure amie qui, elle, a réussi à s'enfuir. La voilà donc en forêt, chargée de deux bébés, fuyant des membres de la communauté désireux de la récupérer et lui faire passer son envie de quitter le groupe.
Vern reste plusieurs années en forêt, mais le danger trop proche et l'impression grandissante que son corps, comme habité par un élément étranger, est en train de se transformer en lui infligeant des souffrances terribles, la poussent à sortir du bois et rechercher la protection de la civilisation. Sorrowland est un récit de passages, de transitions, de transformations. Et c'est dans la douleur que la jeune fille qu'elle était, contrainte, soumise, devra accoucher de la femme qu'elle veut être, libre. C'est en partie l'Amour et la Nature qui joueront le rôle de sage-femme en l'aidant à assumer ses différences et son passé. Un passé aussi tourmenté que l'histoire américaine et le fonctionnement de la secte qui l'ont vu grandir, et des différences qui auraient pu faire d'elle un monstre, que ce soit par la métamorphose qu'elle subit ou par ses amours lesbiennes rejetées avec brutalité, mais qui finalement se révèle des forces une fois assumées.
« Sorrowland » est une mine de thèmes abordés – Rivers Solomon en fait elle-même une liste sommaire en note d'ouverture – et la majorité d'entre eux pourraient sembler lourds, noirs. le racisme, l'homophobie, la violence, ça ne vend pas du rêve et ça ne remplit pas de paillettes nos petits yeux de lecteurs ! Et pourtant, il y a dans la destinée de Vern une force intérieure, un combat qui force le respect, l'admiration et permet d'allumer quelques lueurs d'espoir agrémentées de touches d'humour toujours bienvenues. La plume de l'autrice est à l'image de l'héroïne, puissante, violente, tendre, dure et riche. Incontestablement bien écrit et traduit par Francis Guèvremont, le roman de Rivers Solomon est pour moi une incitation très forte à aller découvrir ses deux précédents romans.
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J'avais déjà lu les abysses de Solomon Rivers. Et là encore je suis envoutée par son écriture si particulière, douce, forte, violente parfois.
On nous parle des oubliés, des spoliés, des victimes, de racisme, de la lutte des noirs contre les blancs, des premiers peuples contre leurs envahisseurs, mais aussi d'homosexualité et d'amour tout simplement.
Avec une note de fantastique ce qui en fait un récit tout à fait à part.
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Franchement, je ne sais pas vraiment comment vous parler de ce bouquin. Il fait partie de ces expériences littéraires qui ont du mal à rentrer dans une case et j'adore ça.

Il y a quelque chose de très humain, à l'intérieur. de très violent, aussi, en même temps que plein d'amour. On passe par beaucoup d'émotions. C'est une lecture très viscérale, dans tous les sens du terme, et ça me laisse une impression étrange, que j'ai du mal à décrire.

C'est marrant, parce que j'ai l'impression que j'avais le même sentiment en terminant "L'Incivilité des Fantômes" il y a quelques années. Ce sont des lectures fortes, qui abordent de manière plus ou moins dissimulées des tas de sujets importants, mais ce sont aussi des lectures qui laissent des sentiments indescriptibles et puissants. Peut-être bien que c'est justement ce que j'aime dans les récits de Rivers Solomon, cette impression nébuleuse à la fin, indéfinissable, mais inoubliable également.

J'ai particulièrement aimé la première partie, où la nature est omniprésente et Vern livrée à elle-même avec son caractère bien assis et ses enfants, tous vivant au jour le jour, en cohésion avec la brutalité tout autant que la beauté qui les entoure.
J'ai un chouïa moins accroché ensuite, où les événements s'enchaînent pour changer de sujet, bien que les deux parties soient liées, l'une apportant les réponses à l'autre. Toute cette histoire de métamorphose est fascinante et super intéressante.

Bref, je n'en dis pas plus. le genre de bouquin qu'il faut lire parce qu'il faut le vivre. Si son précédent roman m'a déçu, Rivers Solomon revient en force avec Sorrowland, et j'en suis ravie !
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Sorrowland est un énorme coup de coeur ! Ce roman viscéral qui embrasse plusieurs genres (gothique, aventure, thriller psychologique, horreur.) fourmille de thématiques dont l'une qui m'est particulièrement chère : le mécanisme de l'emprise sectaire. Rivers Solomon a le don d'éblouir et de saisir des ambiances oniriques mais qui restent ancrées dans le réalisme, sa plume est politique et ambigüe, autant amère que douce, et maîtrise avec brio les genres et les thématiques : colonialisme, homosexualité, racisme, misogynie ordinaire mais aussi la maternité et l'éducation.

Tout au long de cette lecture et encore aujourd'hui après plusieurs mois, j'ai une image en tête comme une empreinte que m'a laissé ce texte : The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun de William Blake.

Si vous aimez la science-fiction, les thrillers et l'horreur, Sorrowland est pour vous et j'espère que vous allez l'adorer autant que moi !
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J'ai découvert l'écriture de Rivers Solomon avec « Abysse » qui m'avait emporté dans son univers aquatique. Lorsque j'ai lu la quatrième de couverture de ce roman je me suis dit qu'après l'élément aquatique nous allions plonger dans la terre. Terre nourricière ou sépulcrale ? Mais rien n'est aussi simple, il y a tant de possibles.
On va suivre les différentes étapes de ce parcours de vie bien singulier. On la voit combattre ses vieux démons. Comment vivre librement lorsqu'on vous a été programmé physiquement et mentalement ?
Quel est ce lieu appelé le Domaine béni pays Caïn ? Au début on voit se dessiner un univers autour du révérend Sherman où vivent des afro-américains loin du monde corrompu des blancs. On imagine bien le concept à l'américaine, avec toutes sortes d'idées pour maintenir sa communauté sous sa coupe. Cependant, plus on avance, plus Vern soulève des voiles. Plus elle s'enfonce dans la forêt et la terre plus elle se « purifie » plus on découvre la corruption et la maltraitance.
Dans un premier temps on a l'impression qu'elle retourne à la vie primitive, dans le rôle de la mère et ses enfants, où son instinct lui dictera la voie à suivre et plus on découvre des facettes très étranges. Au fur et à mesure que le temps, elle va faire des rencontres qui vont lui permettre de révéler sa véritable nature et les autres façons de voir le monde.
Le roman devient de plus en plus complexe au fur et à mesure que Rivers Solomon développe certaines idées en fonction du rôle de ses personnages. Amitié, amour et soif de liberté, sortir du moule dans lequel la société essai façonner les êtres humains.

Roman très intéressant qui fait écho à l'actualité tout en jouant avec l'imaginaire et la fiction. J'ai hâte de découvrir son prochain roman pour voir vers quels confins de l'âme humaine Rivers Solomon va nous emmener.
Je vous invite à vous aventurer dans une autre Amérique que celle que l'on nous sert habituellement.
« Sorrowland » est un roman qui demande aux lecteurs de se poser les bonnes questions sur la société que l'on souhaite avoir.


Lien : https://latelierderamettes.w..
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