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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout est beau dans cette oeuvre dessinée et peinte (dans un style à la fois échevelé et "classique" qui rappelle le génie flamboyant de HERMANN), tout est vertigineusement mis-en-scène et totalement ré-écrit. La "trahison" de la nouvelle de Guy de MAUPASSANT par Guillaume SOREL est une nouvelle oeuvre en soi. On retrouve là tout l'esprit romantique de COSEY "trahissant" chaleureusement "Farinet ou la fausse monnaie" et "Derborence de C.-F. RAMUZ pour en faire ses deux tomes légendaires de "A la recherche de Peter Pan" - oeuvre dessinée qui fut d'ailleurs sa Toison d'Or (artistique) personnelle.

Recréation de ce manoir fantastique sous la falaise crayeuse des bords de Seine en Haute-Normandie, de l'antique Rouen et sa bibliothèque, du Mont Saint-Michel (qu'on atteint à pied, par Tombelaine, et sur lequel veille l'archange), de Bougival et ses canotiers...

Et ce "chat gris" familier, mystérieux, imperméable au "Horla" ou complice !

Au confluent du "Doctor Jekyll and Mister Hyde" de R.-L. STEVENSON et du "Dracula" de Bram STOKER, tout près des réalités physiopathologiques de la syphilis tertiaire qui abrégea et tortura l'existence de l'écrivain normand : nous voilà ainsi de plain-pied dans le Mythe ET... dans la Littérature. Bon sang que ça fait du bien !

Alors grand MERCI à vous, Guillaume SOREL !!! (l'esprit inventif De Stendhal dans "Le Rouge et le Noir" ressemble d'ailleurs au vôtre !)

Et... pardonnez la trivialité du propos, mais : "On en reste baba tellement que là c'est beau ! " (en alexandrins, quand même...)
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Somptueuse BD !
Les premières pages s'ouvrent sur une vie sereine, baignée de lumière et de douceur. Un homme solitaire salue un bateau qui passe sur la Seine et, et quelques instants après son chat, qui s'éveille d'une de ses "longues et copieuses siestes" , crache et s'enfuit. le ton est donné. Par petites touches, l'angoisse est distillée, et on hésite entre folie et fantastique. Folie comme la schizophrénie d'une héroîne du "Prince des Marées" de Pat Conroy. Je penche plutôt pour le fantastique : pour preuve le lait et le vin qui disparaissent des bouteilles, les verres cassées, la rose coupée ...
Guillaume Sorel doit être un fin connaisseur du 19ème siècle tant de la littérature que des arts et des moeurs. Il y avait une effervescence intellectuelle devant les découvertes scientifiques et le début de la psychanalyse mais aussi le goût de l'ésotérisme. Clin d'oeil chaleureux de quelques vignettes évoquant les tableaux de Degas, Toulouse-Lautrec, Renoir... Et puis le voyage au Mont St Michel, somptueuses pages où se ressent cet équilibre entre havre de paix qui ne renie pas l'existence de forces obscures. Pourquoi n'y reste-t-il pas ? Quel besoin a-t-il de revenir ?
C'est un homme enfermé dans sa solitude, incapable de briser ses chaînes. Les grilles, les quadrillages sont partout dans cette BD. C'est un reclus qui a peur et la peur est mauvaise conseillère. Un simple papillon l'affole.
La dernière page est un retour au calme, avec le chat...
Très belle adaptation parce que Guillaume Sorel s'est complètement intégré la nouvelle De Maupassant. Et n'est-ce pas ce que nous attendons de celles et ceux qui recréent leur propre univers, revisitent les classiques ?
Merci Douvach d'avoir suscité l'envie de découvrir cette réussite.
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"Le Horla" est une nouvelle de Guy de Maupassant publiée à l'origine en 1887. Je l'ai déjà lu plusieurs fois et j'adore ce texte en raison des thématiques abordées et du mystère qui règne tout au long de la lecture.

Il s'agit de l'histoire d'un homme vivant à Rouen, au bord de la Seine. Il est rêveur, sensible et surtout très solitaire. Il est sujet à des moments de tristesse, de déprime et a tendance à s'isoler dans sa demeure. Les symptômes s'accentuent surtout la nuit. Une angoisse pesante et incompréhensible l'envahit un peu plus chaque jour. Se mettre au lit et dormir sont des moments qui le tétanise. Puis viennent les cauchemars et les crises de panique. Il essaie de voyager, de changer d'air et de région. Mais, le mal revient, encore plus fort.

Au cours des années 1880, Maupassant s'intéresse beaucoup à la folie et aux maladies nerveuses. A travers son personnage, on suit progressivement la descente en enfer d'un homme qui se rend compte de la dégradation de son état. Il perd la raison, croit en un invisible, devient fou.

J'ai beaucoup aimé cette version adaptée en graphique par Guillaume Sorel. Les dessins, les couleurs, les expressions des visages reflètent parfaitement ce que j'ai ressenti en lisant le roman. Il y a peu de texte. L'accent est mis sur les émotions, semant le doute et l'incompréhension.


En fin d'ouvrage, l'auteur explique la manière dont il a perçu l'oeuvre De Maupassant et comment il a imaginé l'adapter. J'ai aimé la manière dont il a représenté la solitude du personnage unique et surtout comment il a mis en image cet invisible tout en laissant le lecteur dans l'incertitude.

J'ai adoré la couverture et le parallèle fait avec l'une des peintures de Caspar David Friedrich dans "Le voyageur contemplant une mer de nuages". Un vrai bijou.

Un magnifique ouvrage !
(photos en ligne sur le blog)
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Une très belle adaptation du roman De Maupassant, une nouvelle façon de démontrer la folie de cet homme qui monte crescendo avec sa vision, son entité … son Horla.
Folie ou réalité ? une scène parmi ses amis où ils
démontrent l'esprit humain, avec ses croyances, ses phénomènes inexpliqués pour finir sur une séance d'hypnotisme. Des balades en Normandie, du Mont St Michel sublimé, des bords de Seine, d'un zoo, des tableaux de Degas, Toulouse Lautrec, Renoir intégrés parfaitement dans les cases et le prolongement de l'histoire.
Des dessins d'aquarelle intenses, des vides, des couleurs soutenues pour arriver à un final hors champs, hors réalité, Horla !

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Lorsque j'ai vu que Rue de Sèvres et Guillaume Sorel avaient adapté la nouvelle fantastique "Le Horla" de Guy de Maupassant , j'ai fait un bon dans le temps et me suis retrouvée sur les bancs de l'école. Comme j'en avait gardé un bon souvenir, il m'a semblé évident de le relire. Je n'en suis pas déçue.

J'ai commencé avec la BD et enchaîné avec la nouvelle (version définitive sous forme de journal).

La bd est assez fidèle à l'original, ajoutant - et je trouve cela judicieux - des félins.
Le chat dans un premier temps remplace l'écriture et nous plonge encore plus dans le domaine du surnaturel, de ce que nous ne percevons pas; Ne dit-on pas que les chats ont une perception extra-sensorielle dont nous sommes dépourvus.

Nous sommes en bord de Seine entre Rouen et le Havre. Notre protagoniste apprécie le paysage dans sa belle demeure normande, il regarde passer les bateaux. La présence du chat (adaptation Sorel) nous fait comprendre que quelque chose le perturbe, lui qui était si oisif au début de l'aventure.
Jour après jour, je devrais plutôt dire nuit après nuit, la situation se dégrade. Notre héros perd le sommeil, se sent oppressé. Quelque chose le poursuit, prend possession de lui...

Le graphisme de Guillaume Sorel est magnifique, les paysages également, particulièrement ceux de l'abbaye du Mont Saint Michel. Les couleurs sont superbes. Au plus on s'enfonce dans le monde de la folie, au plus les planches s'obscurcissent et nous font vivre son tourment, son délire, sa folie.

Le texte De Maupassant est parfait, magistral. A ne peut-être pas lire après minuit... je pense qu'il donnerait la chair de poule. Un texte qui pour ma part a bien vieilli. J'ai pris un réel plaisir de la relire.


Ma note 9.5/10
Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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J'ai commencé par lire l'album de Bertocchini, et je viens de terminer celui-ci. J'aime bien cette adaptation également même si je préfère l'autre. J'aime beaucoup les dessins du Mont Saint Michel et tous les grandes vignettes représentant les paysages. L'adaptation est fidèle à l'histoire originale.
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Guillaume Sorel s'approprie ce livre extrêmement connu du Guy de Maupassant, qu'il écrivit dans les dernières années de sa vie, lorsque la folie commençait à faire son oeuvre en lui. Qui ne connaît l'excellent écrivain, fin et très observateur de la bourgeoisie normande du 19ème ? J'ai vu beaucoup de ces contes ou de ses histoires joliment adaptés pour la télévision, j'en ai lus aussi, le Horla aussi bien évidemment, sans doute l'un des plus connus de l'auteur. Et bien que nenni ! Dès que j'ouvre cette BD, je sens que je découvre une histoire, sentiment qui se confirme au fur et à mesure que je tourne les pages.
Grâce à G. Sorel, je pourrai dire que j'ai lu ce conte fantastique, paru en 1887. le dessinateur qu'il est fait plutôt dans le dessin réaliste, qui colle parfaitement au style De Maupassant qu'on pouvait qualifier comme tel. Tons ocres de la Normandie en cet été chaud et beau (attention, contrepèterie, précision pour ceux qui ne connaissent pas ce grand classique, totalement mauvais et inutile, mais qui peut encore me faire rire) et lumineux. Tons grisés-bleutés pour les nuits agitées au sein de la maison bourgeoise. L'ambiance est au diapason de l'histoire, surnaturelle, des formes semi-humaines, sortes d'ombres sorties de l'imagination de l'homme. Cet homme qui se transforme visiblement de page en page lorsque la folie entame son travail de sape, puis s'installe durablement. On voit véritablement, l'angoisse monter dans les yeux et dans le visage de héros, la peur de la fin inéluctable pour échapper à ce qu'il pense être une possession de son corps par un être surnaturel. Tout est bien rendu.
On peut lire le Horla de Guy de Maupassant, pour le plaisir de retrouver sa plume. On peut aussi le lire dans sa forme BD, celle de Guillaume Sorel qui en a fait un très bel album, sans trop de dialogues, certaines pages sont totalement muettes et néanmoins très parlantes pour le lecteur. Je ne suis pas forcément fan des classiques repris en BD, c'est parfois un exercice un peu casse-gueule. Guillaume Sorel s'en sort très haut la main. A conseiller à tous.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Superbe adaptation graphique de la nouvelle fantastique De Maupassant. Quelques libertés avec le texte mais peu importe tant le dessin est beau. Apaisé, couleurs pastels lorsque le narrateur l'est ou se promène dans la campagne ou ailleurs (des clins d'oeil à Toulouse Lautrec et autres peintres), gris, bleus lorsque les angoisses ou les terreurs nocturnes l'envahissent, rouges, jaune orangé pour les angoisses diurnes.
La maison est hantée, le narrateur a des visions puis peu à peu se sent habité par un autre, l'oppression et la terreur gagnent.
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De toutes les oeuvres littéraires que j'avais étudiées en son temps à l'Ecole, j'avais surtout retenu la nouvelle fantastique de Guy de Maupassant. le Horla, c'est d'abord un journal intime d'un homme qui va rapporter ses peurs et ses angoisses face à un mal qui le ronge de l'intérieur. On pouvait percevoir plusieurs lectures possibles : la maladie ? la folie ? ou bien une possession démoniaque ? Il est vrai que le Horla est représenté par un être invisible, ce qui laisse libre cours à l'interprétation.

Pourtant, notre auteur Guillaume Sorel a choisi la voie de l'irrationnel à savoir celle de l'esprit dans sa cohabitation avec un être surnaturel. On observera également une grande part laissée à son animal favori : le chat qui joue déjà un grand rôle dans sa série Algernon Woodcock ou plus récemment dans Hotel Particulier. Ce félin n'a-t-il pas la réputation de ressentir les choses avant les hommes ? Il a senti la présence du Horla bien avant son maître et a pu par conséquent se mettre à l'abri en fuyant.

J'ai bien aimé cette adaptation en bande dessinée de ce que je considère comme le chef d'oeuvre De Maupassant car ce titre allait préfigurer le genre de la science-fiction et du fantastique. On va éprouver toute la solitude du personnage principal, on va suivre ses angoisses jusqu'à son basculement dans une espèce de folie qui le ravage de l'intérieur. de la quiétude, on va passer à l'inquiétude. du raisonnement logique, on va sombrer dans l'ésotérisme.

Que dire de cette bd ? le dessin est tout d'abord une pure merveille. L'auteur est parvenu au sommet de son art. C'est franchement de belles planches à admirer. Je me souviens notamment de l'arrivée royale de ce navire brésilien dans la rade normande. J'ai été littéralement subjugué par le trait ainsi que par les couleurs harmonieuses. La lecture me fut très agréable.

Cette réflexion sur l'irrationnel peut sans doute nous amener à une réponse qui ne sera sans doute pas parfaite. Au-delà de toute pensée torturée, c'est l'oeuvre qui nous emporte avec cette atmosphère qui s'alourdit et cette tension croissante jusqu'au final effroyable. On n'oubliera pas de sitôt cette adaptation réussie.

Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5
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Le moins que je puisse dire, c'est que les éditions Rue de Sèvres ont fait déjà du beau travail car cette bande dessinée est fort bien mise en valeur dans cet album de haute qualité. le prix est en conséquence, mais franchement, on ne se moque pas du lecteur cette fois. Papier de belle qualité, habillage soigné, voilà un album que l'on garde précieusement et que l'on relira avec toujours le même plaisir rien que pour l'objet.

Les dessins sont tous très beaux. Les détails sont soignés par Guillaume Sorel que je connaissais comme auteur de romans, mais pas comme dessinateur. La surprise est de taille et excellente qui plus est. Je ne vais pas m'en plaindre.
Chaque case est un petit tableau que l'on se plait à admirer. Tout y est dit ou presque.

Le texte est rare, mais comme je le disais un peu plus haut l'exceptionnelle qualité des dessins compense plus que largement. Les descriptions souvent longues de ce type récit classique sont illustrées avec un soin rare et précis. Rien n'est laissé au hasard.
Chaque bulle comporte juste assez de mots pour compléter la narration picturale. On est dans le magnifique.

Cette bande dessinée se savoure.
Je suis certaine que je n'aurai pas pris autant de plaisir à lire l'oeuvre de Guy de Maupassant aussi cette adaptation est une chance pour moi de découvrir ce texte sous une autre forme narrative.

Le chat, félin domestique qui me fascine car plus facile à observer que ses cousins les grands prédateurs, tient là une place importante dans le début de l'histoire, mais aussi par la suite. Son comportement coutumier, puis inhabituel nous interpelle comme le narrateur, homme paisible qui coule des jours heureux, sans grande fantaisie certes, mais cette routine lui convient. Cependant lui aussi à l'instar de son chat, il sent bien qu'il y a quelque chose qui cloche, qui a changé. Il n'est plus aussi bien. Il a perdu sa quiétude.
Jean, le majordome, est inquiet de voir monsieur ainsi dépérir. Il ne comprend pas quel mal peut le ronger ainsi. Toute la maisonnée le sera également et comme on les comprend.
Je m'interroge tout autant. Je suis captivée par ce mystère.

On est comme dans "Le Dr Jekyll et mister Hyde" (un classique que j'ai adoré comme quoi !). Il y a une chose, une autre entité qui est là.

La fuite n'est sans doute pas la bonne solution, mais quitter les lieux quelques temps était pourtant une possibilité à saisir. Un pèlerinage qui apportera un peu de répit néanmoins à défaut de tout expliquer. Gustave en sera une preuve vivante au retour.
La folie guette au retour et un nouveau départ semble être la seule solution.
Le mystère reste toujours entier et il nous happe si ce n'est pas déjà fait. Il ne nous lâche plus.

Des rencontres, des pistes d'explications possibles, on raisonne pour ne pas divaguer. Et pourtant il y a de quoi. Je frissonne un peu, mais de plaisir car cette bande dessinée est si riche qu'une foule de sentiment m'anime. Je doute, je m'enflamme comme ce final qui n'en n'est pas un car l'univers a-t-il seulement une fin ?

A découvrir absolument !
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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