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sur 1323 notes
En Islande, au XIXe siècle, des pêcheurs affrontent quotidiennement la mer, les vents déchaînes et le froid pour aller chercher la morue qui les fera vivre... ou mourir : la mer est cruelle et impitoyable...
Mais même les pêcheurs peuvent aimer les mots, la lecture et la poésie et c'est ce qui perdra Bardur qui a oublié sa vareuse en essayant de retenir des vers de "Paradis Perdus".
Un récit sombre et beau qui interroge sur la vie, le pourquoi de la vie, sa brièveté, ses aléas et sa fragilité, sur l'amitié, sur les gens que nous aimons et qu'il nous faut chérir tant qu'il est encore temps ; une quête métaphysique écrite et traduite de façon magistrale et poétique, tendre et envoûtante.
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Mon voyage dans les terres des fjords islandais ne m'a pas laissée indemne. J'ai lu ce roman il y a des semaines déjà et son souvenir est toujours aussi fort.
Je ne sais pas si j'ai été pêcheur ou insulaire dans une autre vie, ce que je sais c'est que les récits de marins me touchent profondément, moi la fille des Alpes. Pêcheur d'Islande et le grand marin font d'ailleurs partie de mes "livres pour une île déserte".
Pourquoi cet intérêt ?
Je n'ai pas de réponse.
Cette question continue de me hanter comme cette histoire Entre ciel et terre qui raconte l'amitié entre un jeune garçon et son ami, qui décrit la côte sauvage, la pêche dangereuse, la collaboration entre marins, la solitude imparable du grand large, la force des éléments, la soudaineté d'une mort provoquée par des mots.
Des mots magnifiquement choisis par Jon Kalman Stefansson dont c'était ma première découverte.
Des mots qui m'ont bouleversée.
Des mots qui ont fait surgir mes larmes, qui ont ravagé mes tripes, qui ont enlevé la part d'innocence qui m'accompagnait au début du roman.
Ce livre est un roman initiatique en même temps qu'un récit d'aventure, un guide de voyage en même temps qu'un monument de la littérature nordique.
Si vous n'avez pas pas peur d'être émus, n'hésitez pas à suivre Bardur et l'enfant, à vous laisser entraîner au tréfonds de l'âme où la lumière peine à poindre comme sous le ciel islandais en hiver.
Entre ciel et terre laissera des traces indélébiles et magnifiques dans mon univers de lectrice comme des aurores boréales illuminant un port islandais au repos.
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C'est par hasard que je suis tombé sur ce livre. L'écriture de J.K.Stefansson à été d'une certaine manière une révélation, car au-delà de l'histoire et de sa poésie, le style est captivant.
Cet auteur à la capacité de nous contraindre à nous adapter à son rythme et la lecture devient lente et envoutante. L'empressement disparait, cédant la place à la langueur et l'apaisement.
Je me suis pris plusieurs fois surpris à revenir sur une page pour savourer une fois de plus une tournure de phrase, une atmosphère.
En effet, la poésie est partout, elle est même à l'origine de la mort du meilleur ami du héro (le gamin). Suite à sa mort il renonce à ses projets et se fait recueillir par des originaux dans ce milieu ou chaque geste compte pour garantir sa survie et celle de la collectivité. En effet, toute l'action se déroule en Islande, à la fin d'un hiver qui semble infini dans des paysages désolés.
Autant dire que l'oisiveté n'a pas sa place en ce monde. le temps n'est pas à perdre.
Or il est recueilli par un cercle de lecteurs érudits poètes qui se trouve au ban de la micro société du village.
Emue par l'histoire de ce jeune homme qui a traversé la nature hostile pour aller annoncer la nouvelle du décès de son ami à sa compagne, la personne qui l'accueille décide de l'instruire en échange d'un travail dans l'auberge.
L'histoire et les images qui sont projetées restent présentes longtemps après la lecture suscitant une foultitude de sentiments et de sensations. Une lecture émouvante.
Ce livre constituant le premier tome d'une trilogie, je n'ai pu le finir qu'avec en tête d'entamer le suivant.
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Un style imagé et poétique si évocateur qu'on a presque l'impression de ressentir le froid, le vent, la mer, la solitude, le deuil, et la présence des personnages. J'avais découvert l'auteur par son dernier roman, " D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds", et l'ai retrouvé dans celui ci avec encore plus de plaisir. " le silence qui s'installe au terme d'une longue histoire nous apprend si elle a atteint son but ou si elle a été racontée pour rien, il nous dit si le récit a pénétré les auditeurs, s'il a touché en eux quelque chose ou les a simplement divertis, et puis, plus rien." Comme le récit du gamin aux deux femmes qui l'écoutaient, ce livre ne se ferme pas avec la dernière page et c'est un bon signe.
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« Entre ciel et terre », un pays de contrastes, un ciel étoilé, une terre de glace.
Il était une fois, il y a un siècle en Islande…
Un endroit « à l'extrême limite du monde » où lorsque le vent se lève et que le ciel s'obscurcit…, la tempête, alors, couve… et la Mer Glaciale peut très vite s'avérer fatale…
Une mer qui nourrit les hommes mais peut aussi les engloutir…

Blancheur des paysages de fjords et de montagnes enneigées, gris bleu des flots dansants devenant capricieux et virant gris sombre, pâleur de la lumière et densité de l'ombre, le froid s'infiltre et une puissance enveloppante se dégage et domine tout le roman.

Parmi les pêcheurs à la morue, il en est un qui s'est laissé prendre par la mer et le froid glacial, doux rêveur, des poèmes plein la tête, plongé dans le paradis perdu de Milton… l'esprit ailleurs un instant lui fera perdre la vie…
« Parfois, à cause des mots, on meurt de froid ».
Son jeune ami très attristé, « le Gamin », entreprendra alors un dangereux voyage tout à l'extrémité du fjord, jusqu'au Village, afin de rendre le livre à son propriétaire.

L'auteur livre une description à la fois réaliste et très poétique, l'atmosphère est palpable tellement les sensations se diffusent au fur et à mesure de la lecture.
Dans cette histoire, on peut presque sentir mordre et fouetter le froid glacial, la neige, le vent polaire.
Un roman d'une belle force poétique.
J'ai toutefois eu plus de mal avec la deuxième partie, plus centrée sur l'analyse des personnages au Village, notamment avec les noms qui me perdaient, la première partie m'a plus captivée.

Auteur dont je poursuis la découverte après « Asta » lu il y a longtemps.
J'avais apprécié le passage de l'auteur à LGL, lors de la présentation de « Ton absence n'est que ténèbres ».
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Voici un roman initiatique d'un auteur islandais que j'aime beaucoup. Premier roman de l'auteur traduit en français, il est le premier volet d'une trilogie à lire ensemble ou séparément, ce que je ne savais pas. J'emprunterai donc les autres titres à l'occasion d'une de mes visites à la médiathèque. le suivant s'intitule "La tristesse des anges" et le troisième "le coeur de l'homme".
Au tout début du XXe siècle, en Islande, Bárður, qui est devenu pêcheur comme tant d'autres, aime les livres et les mots. Un matin, il est tellement obnubilé par quelques vers du "Paradis perdu" de Milton, qu'il veut absolument retenir par coeur, qu'il part en mer en oubliant sa vareuse, sa seule arme contre le froid.
Sur la barque qui les emmène au large pêcher la morue, les six hommes rament sans relâche, chacun ayant un rôle précis à jouer, en mer comme sur terre, puis posent leurs lignes. Mais ce jour-là le destin les rattrape, une tempête d'une rare violence, éclate soudainement et ils sont pris dans la tourmente. Aucun ne sait nager, ils ne doivent surtout pas chavirer et regagnent la côte avec peine, en laissant derrière eux une partie de la pêche.
Malgré leurs efforts pour regagner au plus vite la côte et la chaleur des baraquements, Bárður ne résiste pas au froid. Il est trempé et meurt en chemin...
Le gamin est son seul ami... Comme Bárður, il sait lire et écrire, ce qui était plutôt rare en ce temps-là. Il est bouleversé par la mort de son ami. Il ne veut plus retourner en mer et se met en tête de ramener le livre fautif à son propriétaire, un vieil aveugle qui vit dans une vallée voisine.
Le voyage à pied dans la neige, avec la tempête qui fait rage, est des plus périlleux pour le jeune garçon de vingt ans. Une fois sa tâche accomplie, il compte bien aller rejoindre son ami...et tous ceux qui lui étaient chers et qui ont autrefois disparus, et se jeter du haut de la falaise.
Mais arrivé sur les lieux, il fait connaissance avec le capitaine Kolbeinn, le vieil aveugle à qui appartient le livre maudit, Helga et Geirbrudur, qui vivent ensemble dans la même maison.
Son ami, lors de ses apparitions éphémères mais tellement réelles aux yeux du gamin, veut-il qu'il le rejoigne dans l'au-delà, comme le garçon le pense ?
Les événements vont lui faire comprendre qu'une autre solution est possible...ce n'est pas un hasard si Bárður a mis ce trio particulier sur sa route. Et s'il lui demandait en fait de s'efforcer de vivre ?

"Entre ciel et terre", est un roman initiatique, sombre mais prenant qui nous parle du fil ténu entre la vie et la mort. C'est un roman à la fois poétique et très profond car à chaque page vous trouverez matière à réflexion.
L'auteur est islandais. Dans ce roman, il nous parle avec beaucoup de réalisme de son pays, tel qu'il était, il y a à peu près un siècle, lorsque les pêcheurs de morue vivaient loin de leur proches parfois pendant des années, s'entassaient dans des baraquements et allaient pêcher tous les jours quel que soit le temps, pour subvenir aux besoins de leur famille.
Les rivalités, les jalousies mais aussi l'entraide et le partage étaient bien présents. Ce milieu était dur et ne leur faisait pas de cadeau, car la défection d'un seul homme pouvait faire périr tous ceux qui se trouvaient avec lui sur la barque.
En lisant ces pages, le lecteur ressent la force des éléments, la tempête, le vent, le froid, la neige qui ne cesse de tomber mais aussi la solitude des hommes.
A travers ce qui arrive à Bárður, qui est mort à cause de son amour particulier des mots, l'auteur nous parle de poésie, de la puissance des mots qui peuvent sauver ou mettre en danger, et d'amitié.
J'ai beaucoup aimé ce gamin, un peu perdu et qui se cherche encore. le lecteur ne saura jamais son nom, mais cela n'a pas d'importance. C'est évident que la pêche n'est pas faite pour lui, même s'il est très bien accepté par les hommes, il est trop fragile, trop rêveur, trop sensible. Il doute de lui, a toujours peur de dire ou de faire des "bêtises" ce qui tout de suite dans ce monde rude de pêcheurs, attire sur lui la gentillesse des femmes, et nous le rend particulièrement sympathique.
L'amitié sincère qui se noue entre Bárður et le gamin, apparait alors comme une sorte d'entracte, une belle page poétique, qui contraste avec la rudesse du monde extérieur, mais crée un lien bien réel, bien que fragile, entre les deux mondes.
Entre ciel et terre, comme nous dit le titre, il y a la mer et lorsqu'on est tous embarqués sur le même bateau, elle ne fait pas de cadeau aux rêveurs... tout comme la vie.
Un très beau roman à découvrir absolument !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Résilience et quête de soi entre mer redoutable et terres âpres et somptueuses d'Islande.
Malgré sa profondeur hypnotique, je suis mitigée sur ce texte dans lequel je ne suis pas parvenue à plonger totalement. Trop profond et poétique peut-être pour mon esprit rationnel?
La première partie relatant l'amitié virile et tendre du gamin et de Barour et la mort en mer de ce dernier pour avoir, pour un poème, oublié sa vareuse lors d'une expédition de pêche malmenée par une tempête glaciale, est pourtant prodigieuse, et ce d'autant plus que ce récit est rythmé par la voix de sortes d'aèdes revenus du monde des morts comme dans une tragédie grecque : l'effet, couplé à l'évocation d'une nature brute et quasi divine, est aussi saisissant qu'envoûtant.
J'ai par contre eu plus de mal à adhérer à la seconde partie dans laquelle le gamin, pour rendre le livre emprunté par Barour, s'installe au village dans les rues tortueuses duquel il cherche un sens à sa jeune vie.
Je m'en veux d'avoir mal résisté à cette rupture de ton entre ces deux épopées, car "Entre ciel et terre" est un texte puissant qui mérite tous les éloges qui lui sont fait.
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J'ai trouvé ce roman joliment écrit, mais peut être un brin trop démonstratif , explicatif, et ce qu'il y a de plus beau et intéressant dans ce roman se situe en dehors de toute explication, de tout commentaire ( il y en a un tout petit peu trop à mon goût..). Juste l'histoire d'un livre, écrit par un aveugle, prêté par un aveugle, qu'il faut rendre à un aveugle, et ce livre écrit les destins des deux amis, l'un meurt à cause d'un oubli, l'autre vit parce qu'il ne veut pas oublier, et la voix des morts nous raconte des scènes absolument incroyables de pêche à la morue ..

"Peu de vestiges évoquent à présent en nous la lumière. Nous sommes nettement plus près des ténèbres, nous ne sommes pour ainsi dire que ténèbres, tout ce qui nous reste, ce sont des souvenirs et aussi l'espoir qui s'est pourtant affadi, qui continue de pâlir et ressemblera bientôt à une étoile éteinte, à un bloc de roche lugubre. Pourtant, nous savons quelques petits riens à propos de la vie et quelques petits riens à propos de la mort: nous avons parcouru tout ce chemin pour te ravir et remuer le destin.
Nous allons te parler de gens qui vivaient en notre temps, soit il y a plus de cent ans, et ne sont guère plus pour toi que des noms inscrits sur des croix inclinées ou des pierres tombales fissurées. D'une vie et de souvenirs qui ont disparu en vertu de l'implacable loi du temps. Et cela, nous allons le changer. Nos paroles sont telles des brigades de sauveteurs qui jamais ne renoncent à leur quête, leur but est d'arracher des évènements passés et des vies éteintes au trou noir de l'oubli et cela n'a rien d'une petite entreprise, mais il se peut qu'elles glanent en chemin quelques réponses et qu'elle nous délivrent de l'endroit où nous nous tenons avant qu'il ne soit trop tard. Contentons-nous de cela pour l'instant, nous t'envoyons ces mots, ces brigades de sauveteurs désemparées et éparses. Elles sont incertaines de leur rôle, toutes les boussoles sont hors d'usage, les cartes de géographie déchirées et obsolètes, mais réserve-leur tout de même bon accueil. Ensuite, nous verrons bien."

Beau début pour ce beau roman, que cet hommage à la littérature, qui rejoint ce que dit Jorge Semprun:
"Il n'y a que l'écriture, il n'y a que les écrivains qui soient capables de maintenir vivante la mémoire de la mort."

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Entre ciel et terre...entre vie et trépas... entre paradis et enfer. Premier opus d'une trilogie, " ciel et terre" nous transporte en terre d'Islande, en ce tout début du 20e siècle, dans le monde dantesque et fabuleux des pêcheurs d'Islande. Chemin initiatique pour ce jeune pêcheur, pour qui les mots, le monde des livres sont sa demeure. Les images sont impressionnantes pour la mémoire du lecteur. Les mots se font échos.
Traduction de l'islandais par Éric Boury.

Astrid Shriqui Garain
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Un livre convoité depuis longtemps.
Mais un livre qui me fut complètement hermétique.
Impossible d'entrer dans l'histoire.
Perdue dans les personnages.
Un texte dense et serré sans aération.
Je lisais des phrases que je n'enregistrais pas.
Je reconnais une tournure poétique mais le texte ne m'atteignait pas.
Bref, au bout de 100 pages, un abandon par ennui.
Je ne dis pas que je ne retenterai pas une autre fois.
Peut-être que cela vient de moi, troisième livre de suite qui me laisse sur ma fin.
Je dois couver quelque chose !
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