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sur 1312 notes


Il y a la mer et les montagnes, le froid glacial et la neige, la nuit et le jour, la fragilité des hommes et le force des éléments naturels , c'est l'Islande des pêcheurs de morue au 19ème siècle. Et, il y a la vie et la mort.
Avec la mort de son ami Barour, le gamin découvre que vie et mort sont étroitement mêlées. La mer peut nourrir et tuer. Un poème peut donner du sens à la vie mais fait oublier l'indispensable vareuse du marin. La mort de Barour met le gamin sur le chemin de vie «  Car nous sommes presque uniquement constitués de ténèbres « .
Un livre poème. Un livre grave qui interroge : qu'est-ce que la mort ? Qu'est ce la vie ?
Et la question fondamentale : qu'est ce vivre . «  L'enfer, c'est de ne pas savoir si nous sommes vivants ou morts « .
Un livre qui bouscule. Un livre qu'on n'oublie pas. Un chef d'oeuvre.
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Islande – début du XXème siècle.

Le personnage principal n'a pas de prénom et est juste surnommé le gamin. Il a une vingtaine d'année et travaille avec Petrur et 4 autres pêcheurs. Il faut de lever très tôt dans la nuit, ramer dans une chaloupe secouée par la mer hostile, attendre des heures que les poissons veuillent bien mordre aux lignes. Il est en permanence entouré d'hommes rudes, ils vivent les uns sur les autres dans une cabane sommaire. le gamin part dans la nuit la peur au ventre en souvenir de son père noyé, le sort de nombreux pêcheurs.

Le gamin a cependant un ami dans cette équipage, Barour, un ami qui perd la vie pour une négligence. (La poésie peut tuer dans le Grand Nord).

Commence alors pour le gamin un voyage dans la neige pour ramener un des livres de Barour à son propriétaire.

J'ai trouvé cette histoire terriblement touchante et aussi si triste … Un pays rude où les enfants sont propulsés, un beau jour dans un monde cruel (comment peut on laisser mourir un homme pour quelques poissons ?)
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J'avais lu avec grand plaisir La Tristesse des Anges et je m'attendais à un bonheur équivalent .
Mais je n'ai pas du tout ressenti la même émotion, ce roman m'a paru beaucoup moins abouti que le suivant.
Le début de l'histoire avec l'arrivée des deux amis au campement puis le départ des hommes pour la pêche à la morue dans leurs barques traditionnelles nous embarque également dans la nuit polaire , sur cet océan glacial et l'émotion est vive même si, comme le souligne Liligalipette l'oubli de la vareuse semble peu crédible.
Mais ensuite j'ai eu l'impression que l'écrivain se dispersait dans une multitude d'histoires de personnages très secondaires avec des noms qui pour moi se ressemblaient tous et ont fini par m'embrouiller l'esprit et gâcher ma lecture (ou alors je vieillis mais ça ,ce n'est pas possible .)
Je n'ai pas retrouvé cette poésie particulière qui m'avait fait aimer l'Islande, rude pays pourtant bien loin d'apparaitre enchanteur à mes yeux de femme frileuse ...
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Les mots ont un pouvoir si grand qu'ils parviennent à emplir l'esprit d'un pêcheur de morues, Barour, fasciné par leur poésie. Ces mots sont ceux de John Milton dans le paradis perdu, long poème qui évoque l'origine de l'homme, selon l'idéologie chrétienne.
Nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle, en Islande. Chaque sortie sur la Mer glacée est une épreuve, nul ne sait s'il en reviendra indemne. le froid est intense, l'eau gelée, la tempête jamais bien loin. Les pêcheurs bravent constamment les éléments, à leur risque et péril. Barour est expérimenté mais depuis qu'un vieil aveugle lui a prêté le livre de Milton, il ne lève guère les yeux de celui-ci, complètement happé par les vers, qu'il tente de garder en mémoire. Les mots prennent tellement de place en lui que l'homme oubli l'essentiel lors d'une sortie en mer : sa vareuse.
Contraint d'affronter le froid glacial qui l'enveloppe, Barour succombe. C'est un cadavre gelé que les hommes ramènent à terre. Son jeune ami, le gamin, est inconsolable. Sans famille, un immense chagrin s'abat sur lui. Il décide alors de remettre en main propre le livre à son propriétaire et de se donner la mort, pour rejoindre son seul ami. le voyage qu'il entreprend à travers l'île lui permet de réfléchir sur le sens de l'existence, la solitude, la mort, la fuite du temps, les obstacles qui jalonnent une vie et l'amitié.
Si le livre de Milton a été fatal à un homme, il constitue également un lien vers la connaissance, l'universel, et vers les hommes et les femmes, bien vivants, que le gamin sera amené à rencontrer dans son périple.
Voilà un roman, proche du conte initiatique, d'une grande poésie qui nous parle de la condition humaine avec force et simplicité.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Je pense que c'est mon dernier essai avec « Masse critique de Babelio ». C'est ma troisième participation et pour l'instant je n'ai rien lu qui m'ait vraiment intéressé.

Mais là c'est le pire …C'est d'un ennui mortel ce livre ! Je passe complètement à côté du grand auteur islandais mais tant pis, je ne vais pas jusqu'au bout, je rate « un requiem à la force tellurique. Il enfle et se déchire comme un long poème venu des ténèbres, » dixit Télérama, je m'ennuie trop. Et j'ai hâte de lire des critiques dans le monde des blogs.
Il fait froid, la mer est terrible, on meurt tout le temps. Les personnages ne pensent qu'à survivre et certains à lire, bien mal leur en prend car, alors, ils oublient qu'il fait froid et ils meurent !!

Tout le monde n'a pas le talent d'Hemingway pour nous faire partager la dureté de la mer et de la pêche.

Le pensum était trop fort, je suis désolée pour Babelio mais là, ,j'atteins mes limites.

Bon courage aux futurs lecteurs.
Je me demande aussi s'il n'y a pas un problème de traduction, que veut dire par exemple

« Juvéniles jambes, feu qui flambe ».
J'ai relevé quelques citations car on sent que ce roman se veut poétique et profond, et parfois ça marche


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Entre ciel et terreJon Kalman Stefansson
L'Islande à l'état brut !
C'est l'histoire d'un gamin, de mer, de campement de pêcheurs, de rêve, de littérature le paradis perdu de Miltron, d'une Islande à la fin du XIXe S. qui s'immobilise l'espace d'un instant pour en apprécier le bonheur aussi limpide qu'un profond regret.
Des questionnements simples et douloureux traversent la quiétude des fjords ou le souffle polaire peut à tout moment faire parler le vent qui hurle entre les montagnes et déchire la surface de la mer.
Ce premier roman d'une trilogie est poétique et la mort de Barour devient un chemin qui nous hypnose dans la rudesse de cette île.
Les protagonistes sont comme l'image de cette Islande peu bavard, et l'auteur à travers de nombreux personnages nous les délivre doucement au fil des pages et embaume ce roman comme notre pensée.
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Cette critique porte sur les trois livres qui composent la saga Entre ciel et terre de Jón Kalman Stefánsson.

« Un jour, j'ai reçu une lettre où il était écrit que je devais vivre. Mais voilà, je ne voyais pas dans quel but. Il est important de le savoir, on ne saurait vivre pour la seule raison qu'on n'est pas mort, ce serait une trahison. Il faut vivre comme une étoile qui scintille.
Maintenant, je le sais. »

Entre ciel et terre (la trilogie) - Jón Kalman Stefánsson @editionsfolio

Il est des romans dont la plume vous touche dès les premiers mots, il est des auteurs capables de vous envoûter, de vous transporter en quelques phrases, en un souffle… il est des mondes dont il est impossible de décrire la beauté, la puissance, la splendeur…

Il est cet auteur islandais qui allie à la fois poésie, rudesse, profondeur, ivresse, nature sauvage, hiver implacable, beauté des mots, simplicité de la vie démunie… Jón Kalman Stefánsson 🌟

« L'hiver, la nuit n'est pour ainsi dire que ténèbres et silence. Nous entendons les poissons soupirer au fond de la mer, et ceux qui gravissent les montagnes ou se rendent sur les hautes terres peuvent écouter le chant des étoiles. Les anciens, détenteurs d'une sagesse nourrie de l'expérience, affirmaient qu'on ne trouvait là-haut rien que des terres glacées, battues par les vents, et de mortels périls.
Nous mourons si nous n'écoutons pas ce qu'enseigne l'expérience, mais nous moisissons si nous y prêtons trop d'attention. Il est dit quelque part que ce chant est capable d'éveiller en vous le désespoir ou le divin. Partir dans les montagnes par une nuit calme et sombre comme l'enfer pour y chercher la folie ou la félicité, c'est peut-être cela, vivre pour quelque chose. »

Son style m'évoque à la fois Franck Bouysse et Jim Harrison, et pourtant il est unique et différent! Il décrit son pays, sa terre, ses pêcheurs, ses humains simples et démunis… mais il parle aussi du pouvoir des mots, de la beauté de la vie, de la littérature et de sa portée.

« Nulle chose ne m'est plaisir en dehors de toi. La poésie vous tue, elle vous donne des ailes, vous les agitez un peu et sentez l'enchantement vous envahir. Elle vous ouvre des mondes nouveaux, puis vous ramène brutalement à la tempête et aux souillures du quotidien. Et que sans cet amour, ma vie serait ma mort : pour une raison imprécise, le gamin éprouve le besoin de répéter la dernière strophe »

Je ne vais pas détailler chaque tome de cette magnifique trilogie car ce serait creux et inadapté: l'essentiel du message réside simplement dans la manière de façonner les mots, de les faire vivre, vibrer, voler… de transcender le Verbe!

Voilà l'histoire d'un gamin, dont on ne connaîtra jamais le nom, qui était touché par la poésie, les mots, la littérature… un gamin qui voyait le monde autrement, inadapté à la vie rude et âpre, et pourtant ce jeune homme, insignifiant pour certains, différent pour d'autres, détient un pouvoir: celui de toucher l'âme par les mots ✨

« Les mots ne sont souvent que des pierres inertes, des vêtements élimés et usés.
Ils peuvent également être de mauvaises herbes, de dangereux vecteurs d'infection, des planches vermoulues qui ne supporteraient même pas le poids d'une fourmi et d'autant moins celui d'un homme. Pourtant, ils sont l'une des rares choses qui demeurent à portée de main lorsque tout semble se jouer de nous. Gardez bien cela à l'es-prit. N'oubliez pas non plus ce que nul ne comprend : les mots les plus insignifiants et les plus improbables peuvent, sans qu'on s'y attende, se Charger d'un lourd fardeau et conduire la vie pour la sauver par-delà les plus vertigineuses crevasses. »

Une plume d'une grande beauté, venue du Nord et du froid, qui souffle à la fois l'hiver et la lumière 🌟
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Des pages magnifiques, une grande force, dans ce roman qui ne traite de rien moins que du sens de la vie. Un marin meurt de froid pour avoir oublié sa vareuse en essayant de retenir des vers de Milton. Pourquoi continuer à vivre quand son meilleur ami est mort à cause de la poésie et qu'on est seul au monde ? Pourquoi mourir d'ailleurs ? le Gamin s'interroge, tout en observant ceux qui se tiennent dans l'entre-deux… L'Islande, le quotidien terrible des pêcheurs de morue, le froid qui tue, la poésie et le désir. Des fulgurances, des pages d'une beauté évidente, un grand plaisir de lecture.

« L'enfer, c'est d'être mort et de prendre conscience que vous n'avez pas accordé assez d'attention à la vie à l'époque où vous en aviez la possibilité. » p. 120

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Voila un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années.

Ma petite soeur me l'a offert pour Noel 2010 et je l'ai pris par hasard en 2011 dans mes étagères. Je ne l'ai pas refermé avant de l'avoir fini. L'histoire est triste mais quelle jolie écriture. Les phrases sont ciselées. Les mots sont précis. Une très belle traduction à mon humble avis de Éric Boury.

Comme le laisse entendre le titre, entre le ciel et la terre: il y a la mer. Mer qui est omniprésente dans ce livre. La mer qui donne de quoi vivre ou plutôt survivre mais qui aussi celle qui tue, qui emporte les gens que l'on aime. La mer où partent ces marins qui ne savent pas nager car ils s'en remettent à Dieu. Ils partent sur des coquilles, qui ressemblent à des cercueils. La mer fascinante, étrange, nourricière et meurtrière à la fois.


Et puis il y a l'Islande, cette ile, pays avec ces quelques milliers d'habitants qui tentent de survivre dans un milieu hostile. Il y a longtemps, un gamin orphelin perd son seul ami par la faute de Milton... Et oui, les mots peuvent sauver mais ils peuvent aussi tuer... C'est le cas si on oublie sa vareuse parce que l'on veut retenir des vers du paradis perdu et que l'on part pour 12 heures dans la nuit islandaise. Suite à ce décès, le gamin part rendre ce livre... C'est le début d'une marche vers la mort, vers la vie, il ne sait pas mais il marche. A l'arrivée, le gamin rencontrera d'autres mots, d'autres femmes, d'autres destins... Comme souvent dans la littérature scandinave, les femmes jouent un rôle pivotal. Elles sont plusieurs dans ce roman. Elles jouent des rôles différents tant pour le gamin que pour les autres hommes du roman.

Un livre à découvrir et à savourer. Un livre que je relirai pour mieux l'apprécier.

Je trouve ces quelques phrases superbes. Elles sont dans le quatrième de couverture et pour une fois je trouve que le résumé est vraiment parlant et rend bien le contexte du livre.

"Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts."
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J ai bien aimé cela m a rappeller un vieil homme et la mer. Beaucoup de passe en mer et le combat contre. le poisson et la température . Cela nous rappelle la force de celle ci et on pense a tout les marins qui ont laissés leur vies.Barour décédeen mer. laissant le gamin seul.. Personne sur qui compter les autres. ne sont pas comme eux...J ai bien aimé plusieur passages Nous sommes presque uniquemen constitué de ténebres,, Ensuite il ya. une belle explication de l alcoolisme par le capitaine J ai tenté de noyer ces substances avec de la biere ou du whiskey Mais elles sont bonnes nageuses...Et la tout a coups lorsque rien n a d importance on nous dit Nous devons prendre soin de ceux qui nous sont chers et a qui nous le sommes....!!!!!!Je vais surement lire d autre de lui.,, Merci
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