Je me demande toujours avec incrédulité et fascination comment un pays (l'Islande) qui compte moins d'habitants que la ville de Nice ( c'est un repère qui me parle puisque j'y habite) a pu et peut encore engendrer autant de grands talents d'écriture.
Peut-être cela tient-il à la magie ensorcelante dudit pays, que j'ai eu la chance de parcourir sac à dos il y a presque vingt ans… ?
C'est après ce périple que j'ai fait connaissance de
Einar Mar Gudmundsson et d'un bouquin que je vous recommande -
Les anges de l'univers -.
Ensuite ce furent des auteurs comme
Arnaldur Indridason,
Ragnar Jonasson et d'autres… pour arriver à celui que je présente aujourd'hui :
Jon Kalman Stefansson.
C'est un écrivain à la plume éminemment profonde, poétique, essentielle.
Son ouvrage est criant (au sens Munchien), de ce cri puissant, sourd, désespéré, qui n'est perceptible à l'ouïe que de certaines âmes, qui interpelle sans pour autant changer le cours de l'absurde, du néant et du malheur.
Il y a deux parties dans ce livre.
La première confronte l'homme, son insignifiance et sa soif d'absolu, à la nature immuable, puissante, impassible, cruelle dans son essence autant que généreuse.
La seconde est une quête existentielle à travers les mots, les livres et la poésie.
L'ensemble est abordé avec une grande subtilité, beaucoup de lucidité et sans complaisance.
Les situations et les personnages donnent un relief à l'esthétique brute, sans fioritures, sans longueurs qui épouse parfaitement les lieux, les décors, les situations, l'espace et le temps.
J'ai beaucoup aimé ce bouquin… mais il y a un bémol pour quelqu'un comme moi, "puriste" ou peut-être maniaque du style : l'adjectif "immémorial" employé pas moins de huit fois en 253 pages...
C'est un de mes TOCS… je ne supporte pas les TICS de langage.
Sinon, allez-y, c'est un excellent roman.