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4,12

sur 1312 notes
Un livre que je qualifierai "d'atmosphère". Les nuages sont bas, les rayons de soleil rares, le vent souffle dans les oreilles à vous rendre sourd...vous êtes en terre d'islande, une terre de volcans, de roches abruptes. La mort est omniprésente dans ce livre , elle règne sur ces terres désolées, elle est "reine" des mers, l'homme n'est que son sujet , fragile. Il suffit d'une vague plus haute que les autres et l'homme n'est plus. Dans ces villages de pêcheurs, plus qu'ailleurs, la vie est en suspension. La mort vous "guette" s'apprêtant à faire de vous une veuve ou un orphelin. Une sorte "d'odyssée poëtique". Un bon moment d'évasion.
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L'Islande, cette terre peu apaisée, est sujette à tout moment au déchaînement des éléments qu'ils soient sur son sol ou sur ses côtes.
L'Homme est petit et fébrile face à ces forces qui peuvent survenir à tout moment.
A ceci s'ajoutent un climat hostile et des ténèbres qui arrivent bien trop tôt en hiver.
Donc, s'il y a bien un verbe qui correspond aux conditions des Islandais au milieu du XXème siècle, c'est celui de survivre.
Au travers de ce roman de Stefansson, on sent des individus prisonniers de ce monde et aussi de leur dur labeur. Ils n'arrivent à s'échapper de leur quotidien que grâce à leurs nombreuses prières et aussi grâce aux livres qui apparaissent comme un baume apaisant.
Et, ces derniers représentent de véritables piliers, voire des remparts face à cette terre qui n'a qu'une envie, c'est de les avaler tout cru.
Toutefois, si la lecture envoie les Islandais vers des cieux plus cléments, elle peut, elle aussi les happer et les enliser loin d'une réalité qui a des codes bien précis.
En Islande, il y a peut-être de la place pour les poètes, mais attention, il faut être aux aguets. Ici, ce n'est pas l'entourage humain qui est le plus menaçant, mais bien la terre, l'eau, le feu et l'air.
Pour finir, vous dire que ce roman est simplement extraordinaire. Il est magnétisant et effrayant en même temps. Je pense qu'il restera longtemps dans ma mémoire. Y compris dans ma tombe où je ferai partie désormais de ces éléments, sous forme de poussière ou de fossile!!!
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Je remercie chaque jour mes parents d'avoir eu la bonne idée de me mettre un livre dans les mains très tôt dans mon enfance, et je remercie je ne sais qui ou quoi d'avoir fait en sorte que j'y prenne du plaisir durant de longues années, y compris à l'adolescence (mais si je vous jure!).
Je note cela parce qu'en lisant Jon Kalman Stefánsson je me suis dit que cette découverte était unique et que j'avais envie de prendre tout le livre en citations. Et ce n'est pas possible.
J'ai aimé le froid de la nature islandaise qui s'abat sur chaque page, la mer qui se soulève, la neige qui nous glace. J'ai aimé la chaleur de l'écriture, la luminosité des mots, la simplicité de cet amour de la vie. C'est une poésie du début à la fin. C'est une pépite et je m'en vais de ce pas lire d'autres oeuvres de cet auteur qui, malgré le froid islandais, réchauffe les âmes.
Merci à Jon Kalman Stefánsson.
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Révélation d'un auteur, et gros coup de coeur
Bercé par les mots, bercé par la beauté des vers de Milton, le pêcheur Báròur oublie sa vareuse au petit matin dans la précipitation du départ pour 10 heures en mer: 4 heures à ramer pour aller poser les lignes, 2 heures de pêche et 4 heures de rame au retour...une vie de danger, de froid, celle de la pêche a la morue, celle de ces pêcheurs décrite également par Pierre Loti dans pêcheurs d'Islande..
Un pays hostile, une nuit hivernale longue et froide, des conditions de travail dangereuses, des hommes qui risquent leur vie pour ramener de ces eaux glaciales les morues qui seront salées au retour....Il est important dans ces conditions de pouvoir compter sur des amis....Báròur a pour ami un gamin qui vit ses premières campagnes de pêche.....mais aucun ami ne peut prêter sa vareuse au pauvre Báròur sans se mettre lui-même en danger. Báròur meurt de froid... "la frontière est si fine qui sépare la vie de la mort : rien qu'un simple vêtement, une vareuse"...Une mort banale dans ce métier, combien de pêcheurs meurent noyés ...mais à quoi bon savoir nager dans ces eaux glaciales !
Le gamin ayant perdu son ami, va partir rendre ce livre à celui qui l'avait prêté à Báròur, un vieux capitaine aveugle
Il va chercher sa voie, une autre que celle de la pêche, et du danger...une voie autre que celle de sa propre mort, de son suicide.... si tentant et si facile...Il aime lui aussi les livres et les mots.....Il nous fera découvrir une autre Islande...celle de ceux qui restent à terre, trop vieux ou trop usés pour aller en mer, celle des sédentaires...tournés vers la mer
Mourir parce qu'un livre, parce qu'un poème vous occupent la tête.....Mourir par amitié.....et vivre une nouvelle vie pour ces mêmes raisons...
Jón Kalman Stefánsson, comme son traducteur sont eux aussi des amoureux des mots et de la poésie...ils nous offrent un livre envoûtant et nous font partager par la beauté du texte leur amour pour l'Islande, leur admiration pour ses hommes, pour ces pêcheurs....
Ne passez pas à coté de ce dépaysement dans le temps, dans le froid, dans la beauté des mots et d'un pays

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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Quel livre, quelle écriture. J'avoue, ce n'est pas le plus facile que j'ai lu ces derniers temps. Ce rythme particulier, cette écriture poétique, ce mélange de description des conditions si rudes, des personnages, des états d'âmes, des morts et des (sur)vivants...
Ce livre décrit, dans toute sa dureté, l'âpreté de la vie en Islande et des pêcheurs de morue, et des gens qui restent à terre, leur rythme de vie, leur organisation, les dangers auxquels ils sont confrontés et comment, chaque erreur peut leur coûter la vie. Ainsi Bardur, accaparé à mémoriser des vers, ne s'est pas rendu compte qu'il oubliait sa vareuse, et il paiera le prix cher. Il meurt de froid, parce que c'est la dureté de leurs conditions, les pêcheurs ne peuvent pas s'arrêter, sinon tous mourront. le "gamin" avec qui il faisait équipe, aussi fasciné que lui par les livres et la poésie, en sera traumatisé, au point de se demander si il doit rester lui-même en vie. Mais avant de se confronter à cette question, ourdi de la douleur du deuil et de la perte de repère qu'était son ami, il ramènera le livre qui a causé la perte de Bardur dans son village. Il entamera alors un voyage périlleux à travers les montagnes et les fjords. La mer est dangereuse, mais la montagne et les terres le sont tout aussi. Il découvrira alors une autre communauté, d'autres destins.
Entre ciel et terre est donc un livre magnifique, qui ne se dévore pas (en tout cas pour moi), qui se laisse appréhender, qui nous laisse entrevoir ce qu'était la difficile vie des islandais, et le poids dans la survie (ou la mort) de la poésie.

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C'est l'histoire d'un gamin islandais, épris d'amitié pour un pêcheur à la morue et épris d'amour, comme son ami, pour les mots. C'est l'histoire d'un recueil de poèmes de Milton qui fait oublier une vareuse. Oubli fatal. Alors c'est aussi l'histoire d'un deuil.

Voilà un livre tout en paradoxes.

L'âpreté de cette vie de pêcheur à la morue, dans les froids fjords islandais est décrite avec une poésie et une délicatesse incroyable. La plume est douce, sensible, dosée.

La dureté de ces hommes du froid n'est que la couche de glace sous laquelle on trouve une sensibilité exacerbée, des blessures profondes.

L'Islande, pays du froid, des hivers sans jour, de la glace est l'écrin d'une amitié lumineuse, des attentions chaleureuses de femmes qui sont comme des mères pour ces hommes qui risquent leur vie.

J'ai été profondément touchée par l'écriture toute en subtilités de Stefansson, qui nous peint un pays et des hommes faits d'ombres et de lumière.
C'est tragique et beau.

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Les coups de foudre littéraires vous y croyez ? Moi oui ! Ils sont rares, inexplicables, magiques et on ne les oublie pas.
La dernière fois que cela s'est produit c'était avec le roman Ásta de Jón Kalman Stefánsson découvert dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle. J'ai tellement aimé ce livre que j'ai longtemps hésité avant de me pencher sur un nouveau titre. Je ne voulais pas ternir mon éblouissement. Et puis la curiosité l'a emporté comme toujours et j'ai ouvert le tout premier roman de cet auteur islandais traduit en France par Eric Boury (formidable traducteur !), Entre ciel et terre.
Entre ciel et terre

J'avais prévu d'aller écouter Jón Kalman Stefánsson aux Assises Internationales du roman et juste avant je me suis replongée replonger dans son univers si poétique et mélancolique avec Entre ciel et terre.

Si le format de cette rencontre (dans un grand espace avec beaucoup de monde, ce qui enlève pour moi tout sentiment de proximité et de convivialité ) ne m'a pas convaincu, j'ai écouté chaque mot de cet auteur qui s'est révélé charmant, drôle et tout aussi poétique que dans ses romans. J'ai noté quelques uns de ses mots, quand il répondait aux questions de Gladys Marivat, journaliste au Monde.

« Il n'y a aucune logique dans la vie. Les écrivains écrivent sur les êtres humains qui ne fonctionnent pas ou sur un monde imparfait. Si un jour le monde est parfait, on va tous mourir d'ennui. »

« J'espère un jour que je serai vieux mais je ne pense pas que je serai sage. »

« le roman est une forme extraordinaire. le roman est un poème, une pièce de théâtre, un journal intime, c'est du rap, du rock, du rêve. »

« Toute écriture essaie sans même le vouloir d'arrêter le temps. Si je réussis à ralentir le temps, je peux raconter tellement de choses. J'essaie de faire d'un moment, une éternité. »

« Un écrivain a plus que les mots. Il a l'espace entre les mots et parfois l'espace est plus important que les mots. »

« La mer en Islande offre et prend. »

Jón Kalman Stefánsson nous a raconté alors que pour lui les marins étaient des héros comme Captain America ou Iron Man. A 16 ans, il a embarqué sur un navire de pêche et a été malade pendant 15 jours. Il a décidé alors qu'il ne serait pas héros mais écrivain.

Philippe Forest, autre écrivain présent à cette rencontre, a confié que ce qu'il aimait dans les livres de Jón Kalman Stefánsson est qu'ils échappent totalement au néo-naturalisme qui pèse aujourd'hui sur la littérature.
Entre ciel et terre

Il a ajouté qu'il avait été séduit par leur étrangeté, par cette parole ancienne et pourtant formidablement contemporaine. C'est exactement ce que j'ai pensé en lisant Entre ciel et terre. L'histoire se déroule il y a un siècle, dans un village de pêcheurs en Islande. Aucun lien avec ma vie et pourtant les mots de l'auteur traversent le temps, traversent l'espace et font écho car les questionnements et les doutes de ses personnages sont universels.

Dans ce village de pêcheurs, où la neige est encore présente en mars, le pharmacien vend aussi des livres :

« Les ouvrages sont tellement imprégnés de l'odeur des drogues que nous conservons ou recouvrons la santé rien qu'en les respirant, allez donc dire après qu'il n'est pas sain de se plonger dans les livres. »

Un livre est d'ailleurs central dans cette histoire, le Paradis perdu de Milton. Sans vouloir rien dévoiler, ce poème épique va causer la mort d'un des personnages mais aussi sauver une vie. voir suite de la critique sur le blog spécial Entre ciel et terre...
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Un roman qui vous entraine dans le grand nord hostile de l'Islande et plus particulièrement avec les pêcheurs de morue, la dureté, l'âpreté de cette vie, de ses conditions.
C'est l'histoire d'un gamin qui participe à la saison de pêche traditionnelle avec son ami Bárður, tous les deux sont férus de littérature jusqu'à en oublier l'essentiel pour un pêcheur sa vareuse.
Un roman où la mort est omniprésente, injuste et souvent cruelle, un roman plein de vie, d'amitié, d'humanité, de très belles descriptions des paysages, du climat, mais ce qui m'a le plus touché c'est la langue, l'écriture emplie de poésie. Un très beau roman.

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Tout récemment, en lisant "Le berger de l'Avent" de Gunnar Gunnarsson, m'est revenu avec grande force le souvenir d'avoir vécu quelques instants entre ciel et terre, transi, mais heureux.


En effet, il y a plusieurs années, en découvrant J. K. Stefánsson, j'ai eu froid en barque, j'ai eu encore froid en traversant l'île avec, au fond de mon sac, la première traduction du "Paradis perdu" de Milton mais, finalement, j'ai accompli ma mission...


Merveille de conte poétique, superbe allégorie, sculpture --de glace, mais non éphémère-- dressée à la gloire des poètes et des traducteurs, "Entre ciel et terre" reste dans ma mémoire comme un fabuleux moment de lecture.

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Certains auteurs ont le pouvoir de nous prendre dans les mailles du filet de leurs mots et de nous emmener exactement là où ils veulent : sur des rochers volcaniques couverts de mousses et de lichens, battus par les embruns, sur un bateau de pêche au coeur de la Mer du Nord et du froid polaire, au côté d'un adolescent qui voit son ami mourir et qui se retrouve seul au monde à se demander pourquoi vivre , ou auprès d'hommes aussi rudes et durs que la terre sur laquelle ils vivent.
C'est le cas de J. Kalman stefanson, du moins dans ce roman. Un livre qui, malgré quelques longueurs nous offre un voyage initiatique à ce pays islandais et à ses habitants, mais aussi à la vie. Un livre qui m'a beaucoup touchée et m' a laissé un goût amer, celui de la tristesse dont il est empreint.



Lien : http://www.philo-au-fil-des-..
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