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4,17

sur 548 notes
Ce texte concerne un livre de poèmes de Stefansson, mais je ne sais pas ajouter un livre aux listes, alors il s'accroche ici...


Jon Kalman Stefansson
Illusions et désenchantements, passions, amour et ironie dans le monde poétique de Jón Kalman Stefánsson.
« J'ai du mal à m'imaginer en train d'écrire de la fiction. La forme poétique est la plus appropriée pour moi." Alors il a répondu...
La première fois que la douleur m'a sauvé la vie - Jón Kalman Stefánsson - Iperborea de Jón Kalman Stefánsson est un recueil de poèmes original et troublant.
Je n'ai connu Jón Kalman Stefánsson qu'en tant que romancier et j'ai été étonné de lire ses poèmes qui sont précédés d'une introduction détaillée par l'auteur lui-même. Dans La première fois que la douleur m'a sauvé la vie, l'écrivain retrace son amour pour la poésie et raconte son approche des livres.
Ce volume contient quatre recueils allant de 1988 à 1994, qui peuvent donc être définis comme des écrits de jeunesse, ceux qui ont jeté les bases de sa future production.
J'ai aimé l'imprévisibilité de ces collections. Il y a des poèmes dans lesquels on sourit, d'autres sont présents la mort, la solitude... J
L'auteur a joué avec les règles en surprenant les lecteurs et en se rappelant que dans ce jeu il n'y a pas de lois : La poésie est complexe, mais l'un de ses aspects les plus importants, qui en même temps est la raison pour laquelle elle est souvent une épine dans le pied des dictateurs de tout âge et de ceux qui ont une impatience pour connaître les vues et les opinions des autres, est sa capacité à voir au-delà, et parfois à démasquer, les opinions et les clichés de son époque. Ou de les interroger. Pour nous forcer à en douter. La poésie ne respecte pas les règles, c'est un chat qui ne se laisse jamais complètement apprivoiser. Elle est la fille de son temps, mais elle n'est pas liée à son temps. Et dans ses meilleurs moments, il nous montre un monde au-delà du monde, ces idées dont parlait Platon
Ces poèmes sont une tentative d'allumer une lumière dans le noir, de créer un sourire même lorsqu'il est difficile de s'abandonner.
La première fois que la douleur m'a sauvé la vie, c'est... Imprévisible, troublant, drôle et émouvant.
Je le recommandé à ceux qui recherchent des collections originales, imprévisibles et inoubliables. Pour ceux qui ont des envies gigantesques pour ceux qui ont des rêves minuscules :
'Non!
Je ne demande pas l'exultation du temps
seulement
une journée complète autour
a toi
et la mer et le ciel
qui te suivent de près
juste une seconde
au-delà de la fin du monde'

Je ne dirai rien de plus, lisez, décidez...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Dans la tristesse des anges, on va continuer de suivre le gamin. Mais s'il a pu rendre le recueil de poésie dans le premier tome, ici, il va devoir repartir en expédition, accompagné du postier Jens, d'abord pour livrer du courrier, mais assez vite on comprend que c'est d'un voyage initiatique qu'il s'agit. Voyage initiatique qui finira plutôt mal pour nos deux héros.

Ce second tome même s'il a les quelques défauts du premier, dans l'emphase de certaines images, les aphorismes un peu simplistes, commence pourtant à esquisser l'écriture de Stefansson. Dilatation du temps, déjà, où comment faire des va et vient, résumer une vie en quelques lignes puis décrire une courte scène sur plusieurs pages. L'érotisme, aussi, un érotisme singulier, poétique, mais aussi pudique.

Le récit a quelque chose de biblique dans ses répétitions, et même dans certaines formules « le vent les transperce constamment. Puis vient le soir ». On alterne entre aridité de la langue, et une extrême générosité, comme l'Islande en fait. D'ailleurs on note que cette expression Puis vient le soir, puis vient la nuit revient souvent dans ses autres romans, jusqu'à apparâitre dans le titre
Ces voyages qui peuvent paraitre absurdes par ce temps sont symboliques, et on le comprend à la fin, quand il est tiré vers le cercueil : ils symbolisent la poésie, la lutte vaine contre la mort, notre condition à tous, d'errer sur cette terre en sachant qu'on va mourir.

On peut voir en Jens, le postier sur qui se penche ce tome une figure homérique, celle d'Ulysse, qui ne rentre pas auprès de sa femme, qui traverse cet enfer glacé, accompagné d'une jument et du gamin. Je trouve que quand le livre se penche sur Salvör, sa femme, ou plutôt sa maîtresse, le livre devient captivant.

Je suis en train de préparer une vidéo sur Jon Kalman Stefansson " La naissance d'un poète", je vous partagerai le lien très prochainement. Lien : https://www.youtube.com/watch?v=IKgRikgsnoU

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Suite du roman Entre terre et ciel que j'avais adoré! Par contre, pour ce deuxième tome, la magie a moins bien opéré.
La première partie est un peu longue comme le village où se trouve la gamin est plongée sous la neige. Tous sont un peu immobilisés et limités dans leur activité. Jusqu'à ce qu'on demande au gamin d'accompagner le postier dans une région qui lui est méconnu. Alors que la première partie porte sur l'importance que porte la littérature et la poésie dans ce pays, la seconde reprend les thèmes de survie dans le froid. le gamin et le postier doivent se rendre dans d'autres villages à pied et en montant des montagnes, le tout dans des tempêtes de neiges où ils ont peu d'abri pour se cacher du vent et se réchauffer.

L'écriture demeure très belle, très poétique et ayant beaucoup de référence à la nature. Je pense que ce qui m'a moins accroché c'est que l'histoire était un peu redondante par moment et aussi qu'il y avait trop de similitude dans les thèmes avec le premier roman de cette série. Par contre, la dureté de la vie islandaise est bien représenté!
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La tristesse des anges est une métaphore pour la neige. Les personnages toujours aussi bien typés luttent contre eux-mêmes et le froid mortel. Leurs luttes les emmènent bien au-delà de leurs limites. C'est une profonde réflexion sur la mort, la vie, l'amitié, la peur, la solitude. L'auteur nous offre une magnifique description de paysage enneigé. Il nous décrit une vie âpre où il faut en permanence se battre non pas pour être heureux mais plus simplement pour survivre aux conditions de vie mais aussi à sa propre peur, à son propre désir de mort.

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Abandon.
Dans des conditions de froid extrêmes, chaque pas est lent et laborieux, faisant oublier la beauté du paysage.
Ce roman est à l'image de ce qu'il met en scène. Long et laborieux. Des mots très beaux, mais... Interminable.
J'ai repris espoir en abordant la seconde partie, mais, non, vraiment, je n'ai pas réussi à les suivre dans leur épopée glacée.
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J'avais adoré le premier livre de Stefansson : "Entre ciel et terre", voilà le second tome de cette saga Islandaise. On y retrouve le gamin et on découvre Jens...


Ils vont partir tous les deux au bout de l'Islande... enfin dans l'Islande du début du 20eme siècle. Des endroits où l'on ne peut venir qu'à pied et où la neige est souveraine. Les tempêtes se succèdent. Certes nous sommes sur la terre mais elle n'est pas plus clémente que la mer du premier tome.

L'écriture de Stefansson est toujours aussi fluide. c'est du bonheur page après page. La traduction est toujours aussi belle. Les personnages se succèdent. Et bien que la misère soit présente à chaque histoire, l'auteur trouve le moyen de la décrire d'une façon juste et non larmoyante.

Il y est question de poésie mais aussi de la force des mots. Et les mots sont vraiment la force de Stefansson. C'est une des écritures les plus puissantes que j'ai pu lire

A la fin de ce second tome, il me reste à attendre le troisième pour connaître la fin
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C'est le tome 2 de la trilogie qui commence avec "Entre ciel et terre" et se termine par "Le coeur de l'homme" que j'ai eu la mauvaise idée de lire dans le désordre si bien que j'ai eu du mal à entrer dans "Le coeur de l'homme" un peu perdue dans les personnages qui se présentent au fur et à mesure des deux livres précédents. J'avais été bluffée par ce dernier livre si bien que j'ai repris la lecture au début de l'histoire dans l'ordre.

Jens le Postier, sur son cheval de glace, arrive au village, collé par le gel à sa monture. C'est avec le "gamin" un des personnages principaux de cet ouvrage. Il transporte dans ses sacoches le courrier, lettres, journaux et paquets

Jens le Postier traverse landes et montagnes sous les pires neiges et blizzard mais il n'a pas le pied marin. le gamin lui fera franchir un fjord à bord d'une barque, puis l'accompagnera dans sa tournée d'abord avec la jument La Grise, puis à pied.

Nous allons suivre Jens et le gamin dans leur tournée sous la neige

"Le ciel abrite une multitude de flocons. Voilà les larmes des anges, disent les indiens au nord du Canada quand la neige tombe. Ici, il neige beaucoup et la tristesse du ciel est belle..."

La tournée est longue, les rencontres rares mais intenses. Les épreuves sont pénibles, souvent le gamin est tenté de s'endormir dans la neige. Gare à celui qui cède au sommeil, il ne se réveillera pas!

Encore une lecture poétique, dépaysante, éprouvante même. Vers la fin, j'ai éprouvé une certains lassitude de la monotonie de la neige et du vent. Mais il ne faut pas abandonner, comme nos marcheur, perséverer. La fin est spectaculaire
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Très agréable de lire un écrivain qui sait raconter une histoire simple en la rendant émouvante avec de belles images, du vocabulaire, des personnages peu nombreux mais attachants et crédibles.

La tristesse des anges, c'est cette neige qui n'en finit plus de tomber tout en transformant intérieurement un homme et un gamin cheminant ensemble.
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Ce deuxième ouvrage est une pépite qui traite d'un jolie façon du désir charnel, de cette étincelle humaine et de cette chaleur qui tranchent avec le paysage islandais hivernal, et impitoyable. On retrouve ici la véritable odyssée du gamin avec le géant Jens, un compagnon d'infortune sombre et renfermé diamétralement opposé avec le gamin, trop bavard au goût de Jens. Ce duo atypique marche, même si leur histoire connait de multiples hauts et bas, comme toutes relations humaines d'ailleurs. le point fort de cet ouvrage, c'est cette odyssée qui nous amène à la rencontre de diverses personnes dans l'Islande des terres, par un temps de tempête, où la mort guette celui qui s'aventure dans la neige à chaque pas. Chaque personnage, chaque famille dépeint à merveille les conditions de vie des islandais de la fin du 19ème siècle, et ce qui fait leur culture, leur force et leur courage. Si par moment cette odyssée et la narration de ce voyage qui n'en finit jamais peut lasser le lecteur, je vous assure que cela vaut le coup de s'accrocher, comme Jens à ses sacoches remplies de lettres chaleureuses, seules lumières pour les personnes isolées dans les villages durant cette mauvaise saison. Attention, pour parer à la fin abrupte et pleine de suspens de ce deuxième ouvrage, je vous recommande de vous munir du troisième pour l'attaquer aussitôt…
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La tristesse des anges, ou encore les larmes des anges, à savoir la neige, nous étreint, nous enveloppe jusqu'à nous étouffer dans ce deuxième tome de la trilogie islandaise de JK Stefansson. La neige et ses mille combinaisons. Depuis la neige légère, apaisante, caressante, virevoltante, le silence en suspens entre les flocons, jusqu'à celle, drue, charpie de flocons qui cingle le visage et érafle la cornée, empêche de respirer, reliant le ciel à la terre et transformant le monde en un tourbillon informe et blanc. Jusqu'à ne plus faire de différence entre la neige qui tombe du ciel et celle qui monte depuis la terre sous l'effet des bourrasques.
La voix qui raconte est une voix d'outretombe, celle des défunts aux yeux telles des gouttes de pluie, emplis de ciel, d'air limpide et de néant, qui nous exhortent de ne pas oublier de vivre sous peine de finir comme eux et d'errer. Pourtant que les conditions de vie sont rudes, quasi impossibles…Chutes de neige gommant le paysage, blizzard sur une lande battue par les vents où les directions se confondent, j'ai eu la sensation d'une réminiscence, celle de la Horde du contrevent, toute petite Horde ici de deux personnes, à la recherche de la source de l'hiver, droit vers la nord, à la source du vent.

L'abri est alors la seule planche de salut pour la survie et nous rend philosophe : « de cette tempête si immense qu'elle emplit l'existence et menace les vies ; il suffit d'une porte, une fine planche de bois, pour s'en isoler, l'exclure. N'y aurait-il pas là quelque chose à apprendre à propos de l'homme quand il est confronté à ses sombres turbulences ? ».

Oui, il fait froid, très froid dans ce livre et alors qu'il est bon de boire une grande quantité de skyr délayé dans du lait, mélangé parfois à des flocons d'avoine, de manger du mouton fumé, de s'enfiler de grosses tranches de pain nappées d'épaisses couches de beurre et de pâté, des flatkökur (galette de farine sans levure), de la bouillie chaude, des têtes de morue réduites en compote, mélangées à de la farine et du lait, ou encore du macareux faisandé. Revigorant et croyez-moi il le faut. Et surtout, surtout d'engloutir du café à grandes lampées. J'avais déjà remarqué dans le premier tome (Entre ciel et terre) l'amour qu'éprouve l'auteur pour le breuvage noir mais là, il s'agit d'une véritable ode pour cette boisson sacrée et quasi sacralisée, pour cette boisson aussi chaude que le paradis et aussi noire que l'enfer. Ce noir breuvage dont le fumet hante encore les défunts et soutient les vieillards, dont l'odeur transforme les cabines les plus glaciales en lieu habitable, fragrance se propageant tel un cri de joie. « Si le royaume des Cieux existe, alors il y pousse sans doute des grains de café » note JK Stefansson et je crois que je n'ai jamais autant bu de tasses de café en lisant un livre.

Nous retrouvons et nous attachons davantage au « gamin » présent maintenant depuis trois semaines auprès de Geirþrúður, d'Helga et du vieux capitaine aveugle Kolbeinn. Les deux femmes ont accueilli ce garçon maigre, peu viril (comparé en tout cas à la plupart des hommes islandais) lunaire et amoureux des mots, sans famille et en deuil de son meilleur ami, avec pour objectif de l'instruire, notamment de lui apprendre l'anglais, de lui faire découvrir les grandes oeuvres littéraires comme celle de Shakespeare.
Mais avant il doit accompagner Jens, postier, pour une tournée lointaine et dangereuse, l'autre postier étant malade. le postier a une fonction très importante sur cette île du bout du monde, il est le fil qui la relie au monde pendant les hivers interminables, durant lesquels les habitants n'ont pour compagnie que les « étoiles, l'obscurité qui les sépare et la pâleur de la lune ». C'est un métier dangereux qui impose de parcourir de vastes espaces pour collecter les nouvelles de la capitale Reykjavik acompagnées de toutes celles qu'il a collectées en chemin : « un tel est mort, tel autre a eu un enfant hors mariage, Gröndal a été retrouvé ivre sur la plage, saison instable et changeante dans la province du Suðurland, le sud du pays, une baleine de trente aulnes s'est échouée sur le versant est du Hornafjörður, etc… ».

Nous avons beau être au moins d'avril, fin avril même, le printemps semble ne pas vouloir venir, Il leur faut traverser deux fjords dans des conditions météorologiques extrêmes, le périple va s'avérer être cauchemardesque, la ligne entre la vie et la mort est alors mince. Jens le taiseux et le gamin poète semblent condamnés à se tenir à la pointe d'un couteau durant ce périple. Ce gamin, si doux et bon, qui déclament des vers pendant l'adversité car « la poésie ne nous rend pas humbles ou timides, mais sincères, c'est là son essence et son importance » face à Jens qui déteste la compagnie des autres et encore plus la poésie estimant que la lutte pour la vie fait mauvais ménage avec la rêverie et la poésie. le gamin saura se rapprocher de Jens, il sait instinctivement que « celui qui ne franchit pas la distance qui mène vers l'autre voit ses jours s'emplir d'un son creux ».

Comme dans le premier tome, nous retrouvons une poésie d'une beauté à couper le souffle, notamment lorsqu'elle met à l'honneur la beauté des femmes et l'amour. Que de descriptions fabuleuses des épaules de Ragnheiður, des épaules « tissées dans le clair de lune », des épaules blanches et lisses, tels des icebergs raclés par les vents. Nous retrouvons également l'amour et le rôle des livres et de la poésie, monde à l'arrière du monde, l'amour des mots, seule chose que le temps n'ait pas le pouvoir de piétiner. « Certains mots forment des gangues au creux du temps, et à l'intérieur se trouve peut-être le souvenir de toi ».

Pour conclure ce ressenti et avant d'aborder le troisième tome de cette trilogie glaciale et magnifique, voici l'image poétique qui m'aura le plus marquée dans ce livre, cette image de la Terre vue de l'espace, juste sublime : « le jour se lève avec lenteur. Les étoiles comme la lune disparaissent et bientôt la clarté, l'eau bleutée du ciel, vient tout inonder, cette délicieuse lumière qui nous aide à nous orienter à travers le monde. Pourtant, elle ne porte pas si loin, cette clarté, elle part de la surface de la terre et n'éclaire que quelques dizaines de kilomètres dans l'air où les ténèbres de l'univers prennent ensuite le relais. Sans doute en va-t-il de même pour la vie, ce lac bleuté à l'arrière duquel l'océan de la mort nous attend. »
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