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Dernier tome de la trilogie qui commence par entre ciel et terre et se poursuit par la tristesse des anges, on arrive donc à la fin des aventures du gamin.
On le retrouve, sain et presque sauf, à la fin de sa tournée avec Jens le postier. Toujours remplis de questions et toujours curieux du monde, il va regagné le village qui l'a accueilli et retrouvé la maison de Gerbrudur, et avec lui revient le printemps et une grande période d'activités commerciales. Et donc de nouvelles aventures.
Toujours une écriture superbe, toujours une grande humanité dans ce texte.
Quel bonheur de lecture!
Je précise quand même que pour les fans de rebondissements et d'action ce n'est pas le cas ici. On est plutôt dans un roman d'initiation et de contemplation.
Mais pour ma part je me réjouis de lire le reste de l'oeuvre de ce magnifique auteur et du grand travail de son traducteur.
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Voilà.....c'est fini ....comme dit la chanson....et ça me fond le coeur. Tous ceux qui ont eu la chance de lire ne serait ce qu'un tome de cette trilogie comprennent celà, comprennent surtout cette impossibilité de trouver les mots qui rendront justice. Allons au plus simple: lors du second tome, nous avons laissé "le gamin" personnage principal, en pleine tempête de neige, sur sa route vers un village, accompagné de deux hommes, transportant à bout de bras le cercueil ( et le cadavre) d'une femme morte depuis plusieurs jours, qui a besoin d'être enterrée.Dans le coeur de l'homme, il est de retour après avoir effectué cette mission dans le village qui l'a accueilli....et son aventure continue. Je n'en dis pas plus, de toute façon ça ne sert à rien, en tout cas, pas à saisir ce qu'est ce livre. Etant le dernier des trois, son "analyse " ramène fatalement vers les deux premiers. Tout d'abord, c'est toujours aussi...poétique, évanescent...mais une impression particulière ce dégage du Coeur de l' homme....comme si il y avait moins de poésie. Est ce que parce qu'on attend trop de cette lecture sachant que c'est la dernière, une sorte d'apothéose? peut être, mais pas que. Dans Entre ciel et terre, il s'agissait de la mer et des mots, du lien que le gamin tisse entre ces deux entités, la manière dont les deux peuvent à la fois être source de vie et de mort. Dans La tristesse des anges, c'est de neige...et de mots qu'il s'agit. Cette neige qui occupe l'esprit du gamin, tant elle est présente, menaçante, et ce sont cette fois les mots de l'auteur ( le gamin est trop occupé à tenter de survivre....quoi que) qui nous entraînent au fond de cette tempête. Pour le coeur de l'homme, c'est toujours les mots qui ont la vedette, mais cette fois ceux des hommes. Et c'est là qu'on saisi la différence de ce troisième opus. C'est l'été, la neige a fondu, l'activité humaine reprend, telle une fourmilière, la pêche, le nettoyage des poissons, leur séchage, l'arrivée des bateaux et des ravitaillements....le commerce ....les sous quoi....et malheureusement avec eux, la cruauté et la bêtise humaine qui s'expriment. Il a neigé une fois chez nous. La neige a tenu deux jours, et durant ces deux jours, tout le monde a eu la même pensée , à savoir que cette fine couche de neige "masquait" la laideur du quotidien. Et c'est ce qui s'est passé dans ce village, dans ce pays, pour nous lecteur. Après avoir lutté contre la nature hivernale pour survivre, toujours avec abnégation et humilité, les pauvres gens luttent maintenant contre leurs semblables,avec violence, cruauté....ou bien ils abandonnent. Enfin, presque tous .....sauf le gamin, et quelques " fous"....principalement des poètes, des vieillards aveugles et des femmes. Les femmes sont admirables dans les romans de Stefansson. le gamin quant à lui (on ne connait pas son prénom) grandit, ses traits et sa personnalité s'affirment.Ce qui semble le caractériser le plus, et parfois le rendre singulier au milieu des villageois est "son désir ...de parler à quelqu'un qui se souci d'autre chose que du poisson et du quotidien."C'est un poète...un bon à rien donc. Mais tous les personnages de ce roman s'avèrent l'être également, soit directement avec leurs mots, écrits ou lancés lors d'une simple conversation, soit dans leur vie de tous les jours, dans le poisson qu'ils pêchent, les cercueils qu'ils transportent; les oeufs qu'ils ramassent et vendent, les petits commerces qu'ils tiennent et les emplettes qu'ils font en préparation de l'hiver. Il y a tant et tant à dire ( mieux sans doute) à propos de l'oeuvre de Jon Kalma, Stefansson. Et en plus de la beauté du texte, il y a de l'action (Dieu que ce mot semble laid ici!!) et du suspens , dignes des meilleurs Cliffhangers hollywoodiens. Au final, ce gamin, rien qu'en existant, en s'exprimant ( avec ses mots, mais principalement avec ses yeux et sa façon de regarder le monde), presque malgré lui, bouleverse la vie de tous ceux qui croisent son chemin, car " ces gens ont des rêves, leur coeur n'est pas un oiseau mort, pas plus qu'il n'est un morceau de morue séchée."
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Dernière partie de la très belle trilogie de Stefansson, où on retrouve le gamin dans cette Islande de la fin du 19ème siècle. C'est enfin le printemps, ou même déjà l'été dans ce pays où les printemps sont si brefs. le temps de la lumière, de l'amour et de la vie.

Le roman en devient plus animé et quitte le domaine des longues introspections, des douces méditations sur le sens de la vie, la puissance des mots, le rôle de la poésie et de la musique dans ces terres de pêcheurs perdues tout au Nord de l'Océan Atlantique. le propos devient concret et enchaine les événements, en devient plus léger et plus rapide. J'y même déniché – pour la première fois me semble-t-il dans la trilogie - quelques passages drôles, lorsque le vieil aveugle assiste aux leçons du gamin ou dans la scène de bagarre chez Marta et Agust, le bar mal famé du village, entre marins danois et autochtones.

Cependant j'ai regretté les longues rêveries et les contemplations du gamin,… en quelque sorte la magie des deux premiers recueils. Bien qu'il se passe beaucoup plus de choses dans ce dernier roman, je trouve qu'il a perdu en intensité, en profondeur. Mais cela reste quand même un très bon moment de lecture, un style aux longues phrases avec d'incessantes digressions, le tout saupoudré de poésie. Et je conseille vivement à tous de découvrir cette trilogie.
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Je ne connaissais pas du tout l'auteur, qui a écrit une trilogie dont ce coeur de l'homme est le dernier volet, et c'est grâce aux grand prix des lecteurs du Progrès dont je vous ai déjà parlé ici, que je suis parti à sa découverte, non sans savoir par la présentation que nous avaient fait les organisateurs du prix, que cette lecture allait être un peu exigeante et intense, tant cet écrivain possède une langue et un univers à lui, pour peu qu'on puisse et sache y trouver les clés.

Hélas, un peu comme dans le bruit de nos pas lu dans le même prix, cet univers m'a semble un peu hermétique, et je pense qu'il aurait fallu que je lise avant les deux tomes précédents de la triologie pour vraiment y comprendre les mystères des personnages.

En effet, avec "Entre ciel et terre" et "La tristesse des anges" respectivement parus en 2010 et 2011, "Le coeur de l'homme" complète une saga islandaise qui raconte l'apprentissage de la vie par celui qui est nommé "le gamin" et dont on ne connaît pas le nom.

Pour qui a lu les deux précédents volets, celui-ci est une étape incontournable dans la narration, mais incontestablement, ce livre peut difficilement constituer une lecture isolée tant les allusions au passé sont nombreuses. La profusion des personnages demande une attention accrue pour ne pas perdre le fil. de plus, il me semble difficile de se lancer dans cette lecture sans connaître les deux autres tomes car les références y sont nombreuses et donnent beaucoup de clés indispensables à la compréhension de l'ensemble.

Ce qui est réussi, c'est la transposition du climat et de l'ambiance : on a vraiment l'impression d'y être et de ressentir ce froid glacial qui transperce les héros du roman.

Toutefois, il m'a semblé que la narration est parfois un peu lourde, car Stefánsson a un peu tendance à user et à abuser des grandes phrases, formules sentencieuses (qui peuvent d'ailleurs prêter à discussion), qui insistent sur le coté morbide et sombre de l'histoire et qui créent une certaine lourdeur. "Ils ont traversé ensemble l'enfer et le bout du monde, ils ont vu des vies, ont été confrontés à la mort, le lien qui les unit ne se rompra jamais, c'est le destin qui les a liés l'un à l'autre et nul ne saurait se défaire d'un tel noeud, qu'il soit homme ou démon".

Visiblement, la grande majorité de mes acolytes du prix ont été bien plus enthousiastes que moi, même ceux qui n'avaient pas lu les deux précédents tomes. Bref, encore un de ces ouvrages qui me rend un peu copuable et honteux de ne pas plus apprécier la très grande littérature, lorsque celle ci est trop austère et exigeante pour s'apprivoiser facilement.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dernier tome de cette sublime trilogie. L'exemple type pour moi de ce qu'est un bon livre : celui dans lequel le lecteur a envie de s'attarder pour en apprécier les subtilités. Une certitude aussi, dans quelques années je la relirai avec autant de plaisir et j'y ferai d'autres découvertes, car c'est une histoire foisonnante d'une écriture somptueuse.
Le blizzard a failli engloutir le gamin et Jens. Mais ils sont à l'abri, bien vivants, dans ma maison du docteur, le temps pour eux de se refaire une santé.
Seulement six jours se sont écoulés depuis son embarquement avec Jens. Une éternité en intensité, un temps étiré.
Le gamin a encore plus de mots dans la tête et il ose les utiliser de sa propre initiative. Il écrit deux lettres qui vont changer la vie de leurs destinataires. Il va ainsi prendre conscience des choses.
« Vivre. Ne pas oser parler. Ne pas oser avoir peur. Ne pas oser se battre et triompher des…des tempêtes qui nous agitent. Si on reste les bras croisés, on trahit tous ceux qui nous sont chers. Pour peu qu'on ait des êtres qui comptent pour nous, je veux dire, des êtres qui soient en vie. »
Le retour à la vie d'avant, oui mais, avec une autre capacité à s'insérer dans la communauté. Chacun va avoir à coeur de parfaire son éducation et de le révéler à lui-même.
Le printemps est là, saison de l'éclosion.
« Les traductions, il est difficile de dire à quel point elles sont importantes. Elles enrichissent et grandissent l'homme, l'aident à mieux comprendre le monde, à mieux se comprendre lui-même. Une nation qui traduit peu et ne puise sa richesse que dans ses propres pensées a l'esprit étroit, et si elle est nombreuse, elle devient en plus un danger pour les autres car tant de choses lui demeurent étrangères en dehors de ses propres valeurs et coutumes. »
La vie grouille, la nature gronde. Chacun son rôle, sa place.
« …maintenant que la tempête s'est figée et que les gouttes de pluie ne sont plus des gouttes, mais des yeux transparents. Et ce que les yeux voient, ils le disent au ciel. »
Chacun des personnages est ancré dans cette communauté, mais chacun a ses failles et trouve refuge où il peut, à sa façon et ceci sans jugement.
La vie est multiple et ici elle est décrite avec la simplicité des poètes qui mettent en chaque chose de la lumière.
La géographie a toute son importance dans ces destinées et les protagonistes sont telles les fourmis, une colonie en mouvement.
Empreint d'une grande humanité sans concession qu'il est possible de résumer en « se forger une âme robuste. »
Chaque acte a ses conséquences et certains se croient autorisés à le rappeler.
Le lecteur suit le gamin dans ses apprentissages livresques mais aussi sur le terrain d'un quotidien rude, où chacun a à coeur d'oeuvrer à ce qu'il puisse développer une vie intérieure intense.
Je sors éblouie de cette histoire à nulle autre comparable. Une fin en apothéose.
Par le fond et la forme c'est un hymne à la littérature.
Il y a un tel foisonnement d'idées, d'images et d'humanité que le lecteur se laisse porter, puis interrompt sa lecture pour mieux savoureux et l'auteur l'emporte par la puissance de sa virtuosité.
« Vis !
Tels furent les derniers mots qui lui vinrent de sa mère. Son ultime conseil. Vis, instruis-toi, ne laisse pas la misère t'étouffer et ne te laisse pas écraser par les déceptions.
Nous avons le devoir de vivre debout, on ne saurait vivre autrement. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 14 avril 2020.


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Troisième tome de la somme romanesque d'exception de l'Islandais Jon Kalman Stefansson. L'ensemble tient du prodige littéraire mais du prodige un peu fatigant sur lequel il faut embarquer avec biscuits et morues salées. Si des néophytes veulent s'y aventurer je me permettrais un tuyau, disons deux. Un, notez les noms des personnages et leur situation, car ils sont nombreux et les prénoms islandais sont souvent difficiles à identifier comme ceux d'un homme ou d'une femme.Et deux, lisez les trois volumes, Entre ciel et terre, La tristesse des anges et le coeur de l'homme presque dans la foulée. Car au pays de Stefansson, en passe de devenir un auteur cultissime pas forcément très lu, la recherche du plaisir littéraire nécessite du souffle, de bonnes chaussures, une vareuse à ne pas oublier (voir premier tome) et un pylore pas trop regardant sur le macareux boucané, que personnellement je goûte assez peu.

Nous retrouvons le gamin rescapé d'un long voyage dans le nord-ouest du pays. Reprenant peu à peu ses forces chez le médecin, il doit songer à repartir. Et c'est le relatif printemps islandais. La communauté se querelle et se déchire parfois, les forces océanes y sont toujours cruelles, les scrupules tout aussi rares que sur n'importe quel continent. Beaucoup de personnages, je l'ai déjà dit, dans cet opéra de glace, j'y trouve parfois des relents wagnériens, les légendes nordissimes à fleur de pages. Une amazone prête à s'expatrier, un frère presque oublié, le vieux capitaine, Kolbeinn, aveugle et fataliste.Des femmes souvent fortes au nom imprononçable, et le gamin qui n'en est plus un, confronté au labeur immense,à la dépendance halieutique, à l'exil danois ou plus loin encore. Un monde extraordinaire, éprouvant parfois pour le lecteur. Un de ces ensembles romanesques qui vous laissent un peu pantois et pantelants, comme assommés par un sac morutier congelé, qui en ces latitudes fait office d'arme assassine, de couche clandestine,de ration de survie.

Moyen mnémo pour retenir cet objet littéraire léviathanesque, mais aussi résumé à ma manière de l'ampleur de cette littérature: Tout là-haut, Entre ciel et terreLa tristesse des anges fond sur le coeur de l'homme. Allez, Bless! (au revoir en islandais, pour une fois quelque chose de simple).
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Troisième et dernier volet des douces aventures du Gamin.
Je ressors de ce livre avec des images et des mots plein la tête.
C'est vraiment une trilogie à lire. Je regrette que ce soit déjà fini.
Et pourtant... Il m'a fallu lire presque deux cents pages pour parvenir à retrouver ce qui m'avait plu dans les deux premiers volumes de Stefansson.
Cette impression qu'il faisait de belles phrases, se regardait écrire... Je ne sentais plus la force de son écriture qui me semblait apprêtée et j'en étais fortement déçue.
Mais petit à petit, j'y étais à nouveau, portée par ces phrases, justement, par ces personnages tout en douceur, par le brouillard, la brume, la pluie, la mer, les rames, les lettres...
Alors peut-être qu'il y a un peu de longueur au début, ou devrais-je dire de langueur...
Ou alors, c'est moi qui lisais mal...
Mais au final, l'impression reste vraiment, vraiment, vraiment excellente.
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"Ce que l'on appelle souvent « le génie conteur du Nord » tient à la fois de la conjuration (ou de l'exorcisme) et de la volonté d'exalter la vie."
(Régis Boyer, le Magazine littéraire, mars 2011, p. 68.)

Jón Kalman Stefánsson est un amoureux de la vie poussée dans ses derniers retranchements. de la vie là où on ne l'attend pas. Avec une écriture dont on peut penser qu'elle est indissociable de cette Islande farouche qui l'a vu naître, il chante l'existence débarrassée du superflu. Lire ses romans, c'est aller à l'essentiel. Dès que vous abordez le premier tome de la trilogie romanesque publiée aux éditions Gallimard, vous avez le sentiment merveilleux d'échapper au tourbillon du monde, au parasitage du quotidien pour retrouver… quoi ? La pensée. Une pensée qui prend le temps de se développer, de s'exprimer au coeur de situations extrêmes où le sens de la vie jaillit plus pur.

Suite de la critique de sa trilogie sur mon blog !
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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C'est tout en délicatesse que l'auteur clot cette trilogie. Si l'effet de surprise que j'avais eu en découvrant sa prose poétique s'est estompé au cours des lectures, c'est avec bonheur que je me suis replongée dans la douce mélancolie de son écriture.
Au delà des paysages grandioses de l'Islande, et des rebondissements de l'histoire du gamin, c'est les émotions qui surgissent au fil des mots qui me marquent. le récit est en effet émaillé de pensées sur la vie qui, bien que parfois simples ou même évidentes, font du bien à qui les lit, comme si elles venaient combler un vide en nous que l'on ignorait jusqu'à présent, comme une injonction à vivre notre vie sans regrets.
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Voici le dernier volet de la trilogie des aventures du gamin. Ce dernier et Jens ont quitté les rives de l'hiver, leur compagnon de voyage est mort en route et ils sont arrivés au village de Slettueyri.

Le coeur de l'homme nous conte l'histoire d'une Islande au sein de laquelle arrive le printemps. La glace fond et c'est la saison du cabillaud et des oeufs de macareu. Quand le gel ne fait pas tomber les hommes, la mer les prend. Ce pays rude qui est un personnage à part entière du roman, ces éléments qui façonnent l'homme ramènent la condition humaine à son essentiel : la survie. Les questions que se posent ces hommes sont celles qui fondent l'humanité elle même.

Au delà de l'essentiel de la survie, le roman nous conte également ce qui illumine la vie : la littérature, la poésie et c'est un monde tout en finesse qui s'ouvre à nous : un monde où deux bras qui s'effleurent signifient l'amour, un monde où écrire une lettre suffit à changer des vies, un monde où un pêcheur épris de poésie oublie sa vareuse et meurt en mer ! C'est dans ce monde là que le Gamin hésite entre deux amours : celui de la fille de l'armateur : amour impossible tant les convenances sociales les séparent et l'amour d'une constellation de tâches de rousseur, d'un fambloiement dans une chevelure, du vert insondable d'un regard qui font battre le coeur de l'homme.

Que dire de Geirtrudur ? femme fatale, femme forte comme on en trouve tant dans la littérature noroise. Certes, les hommes n'auront de cesse de la faire rentrer dans le rang, mais c'est bien la liberté que sublime l'auteur au travers de cette image féminine que touchent les peines mais qui toujours se relève.

Les débuts de chapitre donnent une force considérable au livre. C'est la voix des morts pris dans les limbes que nous percevons et qui nous incitent à vivre, comme la mère du gamin dans la dernière lettre écrite à ses fils. On ne peut mieux résumer cette oeuvre que dans la dernière phrase de l'auteur : " Où commence la vie et où cesse la mort , ailleurs qu'en un baiser ?" La plume de Jon Kalman Stefansson est une des plus poétique qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années et compliments au traducteur qui a su traverser les mots sans les trahir, qui a su nous rendre la beauté de cette prose.

Ce triptyque formé de "Entre ciel et terre", "La tristesse des anges" et "Le coeur de l'homme" est vraiment à découvrir pour tous les amoureux de littérature. Pour ma part, j'aurais volontiers suivi le gamin encore durant quelques livres, je l'aurais suivi au bout du monde, sur la rive de l'hiver.
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