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4,03

sur 767 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jon Kalman Stefansson écrit magnifiquement.
Il y a des passages sublimes que je relis avec délectation. Je m'en imprègne délicieusement et reste pantoise devant tant de poésie, si simple et si touchante.
C'est l'histoire d'Asta et de différentes personnes de son entourage, dans un récit en toile d'araignée. On passe d'une période à l'autre, d'un personnage à l'autre et à la fin, l'histoire est tissée : une magnifique toile. Avec ces petites perles de rosée qui la rendent encore plus étincelante.
C'est beau.

Mais, pour un lecteur qui a lu beaucoup cet auteur, ce livre est un énième livre, un peu sans surprise...

Si ce n'est et c'est essentiel, ces passages merveilleux à couper le souffle et à plonger nos pensées dans les profondeurs d'un univers si poétique, que l'histoire et ses personnages n'ont plus guère d'importance.
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Roman d'une belle sensibilité, d' une écriture personnelle et adaptée à la narration sous forme de souvenirs, d'anecdotes, de lettres.
La quatrième de couverture parle très bien du sujet, je passe sur ce dernier.
Ce roman m'a fait penser par moments aux "racontars" de Jorn Riel, pour le côté poétique et amusant de certaines descriptions et personnages, mais aussi à "nympheas noirs" de Bussi, lorsque l'auteur laisse en un mot ou deux une info capitale sur laquelle on va rebondir et en savoirdavantage plus tard dans la lecture.
L'histoire, ou plutôt les histoires, sont superbement relatées et transmettent aussi bien la tristesse que la quête éperdue du bonheur par les personnages. On en apprend beaucoup sur les Islandais, et l'écriture est belle, sans nul doute un très beau travail du traducteur.
Un livre qui dépayse, un beau roman sur la quête d'amour et de s personnages inoubliables.
Merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour cette belle lecture.
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Vivre quoi qu'il arrive.

Elle s'appelle Asta. Ses parents Sigvaldi et Helga l'ont nommée ainsi car ce prénom signifie amour à une lettre près. Ce prénom est supposé lui apporter chance.

Deux voix s'expriment: celle d'Asta et celle de Sigvaldi. Par moments elles se cofondent. Toutefois le sujet reste le même: Asta. Qui est-elle? Pourquoi fait-elle ça? Que ressent-elle? Parfois des regrets apparaissent. Malgré cela Asta reste mystérieuse et insaisissable. Femme libre ou fille perdue?

Que dire? J'ai été un peu destabilisée au début du roman et j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. La plume de l'auteur est très particulière. En effet, la narration et les paroles se mélangent. Cependant, au fur et a mesure que les pages défilaient, je me suis mise à apprécier ce style et à lire avec plaisir. L'histoire est intrigante et la narration en tiroir sublime celle-ci.

Le personnage d'Asta m'a beaucoup plu. Il s'agit d'une jeune fille, puis femme qui se bat pour tout simplement vivre et être heureuse. Elle fera ainsi des choix difficiles. Son père Sigvaldi est aussi complexe. En effet, celui-ci apparaît tout d'abord comme fou amoureux de la mère d'Asta, puis comme froid et rejetant sa propre fille.

Au final, même si j'ai eu du mal à entrer dans le roman au début, celui-ci fût une agréable surprise.
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Sigalvi est tombé d'une échelle et des souvenirs épars lui reviennent. Son amour pour la belle mais trop fragile Helga et puis il y a Asta, leur fille, qu'il n'a jamais su dompter ou aimer correctement.
Ce roman est formidablement bien écrit et la narration non linéaire qui passe d'un personnage à l'autre puis d'une époque à l'autre est parfaite pour ce type de récit où ces allers/retours permettent de mieux appréhender les personnages et la puissance de l'histoire.
Il y a de la poésie, de la passion, des remords, des personnages écartelés et attachants, des amours difficiles ; et tout cela m'a transportée.
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Voici une construction originale et déroutante, tout au moins au début, car le lecteur entre ici dans un roman sans chronologie, mêlant les voix, les époques et les lieux, pour évoquer plus d'un demi-siècle de la vie d'Asta, son héroïne. L'histoire d'Asta commence dans les années 50 à Reykjavik dans les turbulences de la vie de ses parents; elle se poursuit au milieu de ses propres contradictions, passions, blessures, excès d'humeur, de la culpabilité qui s'attache à certains souvenirs, mais elle est aussi marquée par un désir omniprésent de liberté. Elle va s'achever sur des années où la mélancolie s'est invitée depuis longtemps au coeur de sa vie quotidienne.
Au fil des pages, les récits des narrateurs de cette fresque familiale vont s'emboiter pour donner au roman sa cohésion. de quoi y parle t'on, si ce n'est de la vie elle-même, de la mort, de l'amour dans toutes ses dimensions, de la poésie et de la littérature en général. L'auteur lui-même interfère de temps en temps directement, pour rappeler la proximité évidente d'un écrivain avec son sujet. Nous sommes en Islande, un pays qui, de par sa beauté austère, son climat difficile, ses saisons contrastées, son isolement géographique, est un de ceux où la lecture a une place primordiale dans la vie de ses habitants.
Au fond, le thème du livre pourrait se résumer dans le sous-titre que Jon Kalman Stefansson a donné à ce roman: " Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde?" S'aidant d'une écriture empreinte de poésie, mais aussi de réalisme, l'auteur apporte à cette question quelques pistes de réflexion.
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Voilà la phrase qui pourrait résumer le livre :

Sans erreurs il n'y a pas de vie. (p36)

Il y a  Sigvaldi, le père d'Asta, immobilisé par sa chute et qui raconte à une femme venue lui porter secours sa vie, sa fille, sa première femme Helga. Ensuite le récit est entrecoupé des lettres d'Asta, pleines d'amour, de solitude, d'attente et de mélancolie. Mais à qui les adresse-t-elle ? Et puis comme si cela ne suffisait pas, il y a un narrateur qui ressemble à l'auteur du livre : qui est-il ? Lui aussi prend la parole, parle de son travail d'écrivain, loin de tout, dans un coin d'Islande où il donne quelques informations sur sa vie, son environnement, sa solitude recherchée, sur notre monde et sur sa prise de position sur les hommes, leurs actions.

Mais n'oublions pas non plus que certains (écrivains) forcent l'admiration, s'attirent la renommée, parce qu'ils n'hésitent pas à affronter les tempêtes du monde, alors qu'en réalité, ils s'y réfugient. On peut même aller jusqu'à dire qu'ils se jettent à corps perdu dans ces tempêtes afin de ne pas avoir à se débattre avec leurs démons personnels. A regarder en face leurs sentiments les plus intimes et les plus embarrassants.(p164)

La vie n'est pas pour Asta un long fleuve tranquille : cette femme au caractère déterminé, curieuse des choses de la vie, confiante en l'avenir, qui devra se faire une place mais conservera des séquelles dues au manque d'une mère, d'un père, d'un cocon familial. Quelques bribes dispersées ça et là dans le texte laissent présager des zones d'ombre. C'est parfois un peu long à venir, on a hâte de découvrir la vie d'Asta, le pourquoi de son abandon par sa mère, Josef (qui est-il, d'où vient-il ?), sa nourrice. Les époques se mélangent au gré des souvenirs de Sigvaldi qui vont et viennent suivant son état de conscience. Et lui, quel rôle a-t-il joué sur le destin de sa fille ? Ne devient-il pas le personnage central du livre finalement ?

Elle s'efforce de comprendre plutôt que de juger . Ce qui n'est pas si fréquent dans les sociétés humaines. Il est plus facile de juger les autres que d'essayer de les comprendre. La vie est plus simple ainsi. (p253)

Encore un auteur et une littérature que je ne connaissais pas du tout et attention, dans cette lecture vous embarquez avant tout pour un voyage dans un pays assez mystérieux, isolé, sauvage, l'Islande, dont l'auteur est amoureux, malgré ses vastes étendues, malgré son climat, malgré la rudesse des gens qui y vivent. Car il y a plusieurs sujets dans ce livre, en dehors d'une histoire familiale, il y a l'Islande l'éloignement, le thème de l'abandon et la recherche du bonheur. J'ai apprécié le côté philosophique de l'auteur qui, à travers une histoire romanesque, il transmet ses constations, ses idées sur le monde et l'humanité.  Ce livre est aussi un plaidoyer sur notre monde, ses bouleversements, sur un retour à des valeurs de respect, d'écoute et une prise de conscience des dangers qui nous guettent : politique, écologique, sociétal.

Celui qui ne peut pas travailler ne saurait s'enfuir (…) car certains travaillent pour se fuir eux-mêmes. (p361)

Pas facile au début de bien se situer au milieu de tout cela, une certaine impatience me gagnait de démêler les fils du récit qui se disperse avec les nombreux intervenants, les époques, mais grâce à un subtil découpage fait de chapitres, de phrases, d'enchaînements on en comprend peu à peu la construction mais beaucoup de mystères planent sans réponse jusqu'aux pages finales. J'ai trouvé que la lecture avançait peu par moment. L'écriture est fluide et belle mais manque un peu de chaleur, mais l'auteur maîtrise son récit  et lui sait où il veut nous emmener. Comme les pièces d'un puzzle, tout s'emboîte parfaitement, chaque chose prend sa place et les émotions sont là. Comme le contexte du pays, tout est en retenue, en non-dit, en silence.

Si cela ne vous semble pas raisonnable, c'est parce que justement il n'y a rien qui soit raisonnable dans la raison (p368)

Mais on garde malgré tout une certaine distance par rapport aux personnages et c'est dommage : j'ai eu peu d'émotions, d'empathie peut-être parce que les ressentis ne sont pas assez exprimés même quand il s'agit d'événements durs, difficiles.

Ce livre est aussi un plaidoyer sur notre monde, ses bouleversements, sur un retour à des valeurs de respect, d'écoute et une prise de conscience des dangers qui nous guettent : politique, écologique, sociétal.

1er malheur :Il est plus facile de décrire le monde que de parler de soi.

2ème malheur : Ecrire en parlant trop de soi même, et pas assez du monde (p173)

Je pense découvrir plus cet auteur à l'écriture magnifique, au style particulier propre peut être à cette aride, désertique, aux conditions climatiques extrêmes, un pays de caractères forgés par leur environnement.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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A Reykjavik, au début des années 50, un amour vertigineux et passionnel unit Sigvaldi et Helga. Helga, d'une beauté incandescente, a choisi de vivre intensément. de cette union naît Ásta qui signifie Amour à une lettre près. Son prénom trouve son origine dans la littérature islandaise.

Sa mère, Helga, passionnée et excessive, ne parvient pas à s'acclimater à une vie conventionnelle. le destin d'Ásta s'en trouve profondément bouleversé. Abandonnée par sa mère, elle trouve un refuge réconfortant et protecteur dans les bras de sa nourrice.

Adolescente rebelle, Ásta est envoyée dans les profondeurs des terres islandaises pour apprendre les travaux de la ferme. Son dur labeur s'accompagne de rencontres bouleversantes dont Joseph, son premier amour.

Le portrait d'Ásta se tisse, au fil des pages, à travers les reflets des êtres qui ont marqué sa vie. Entre la douceur de sa nourrice, les échecs de son père et l'absence de sa mère, Ásta a essayé de trouver sa place. Ces destinées interdépendantes permettent de mieux appréhender tous les contrastes de la personnalité d'Ásta.

Cette rencontre avec Ásta construite avec des retours en arrière chronologique, semble dépendante de ces morcellements. Parfois perdue par le fil narratif exigeant, j'ai toutefois apprécié la voix de ses proches qui font écho à sa propre trajectoire de vie.

Ce portrait d'Ásta est incandescent. Porté par une écriture lumineuse, ce livre est un bel éloge au sentiment amoureux dans toute sa complexité et sa diversité. Ces amours passionnés, parfois soulevés ou détruits par les tempêtes islandaises, sont retranscrits avec une grande beauté durant tout le roman.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Avec sa poésie et ses descriptions de la nature islandaise, l'auteur nous entraine entre différentes époques, nous fait suivre différents personnages dont le seul lien est l amour, un amour intense, imparfait et non linéaire. Coup de 💙 pour ce roman lu dans le cadre du #grandprixdeslectriceselle2019
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Beau roman ,bien construit ,envoûtant.
J ai préféré celui ci au précédent roman de l auteur (les poissons n ont pas de pieds :titre bizarre se voulant peut être accrocheur ou racoleur et reprenant(je sais ) une phrase du livre)
Nous suivons une famille islandaise sur plusieurs générations,le personnage central étant Asta, femme passionnée,brûlante,égoïste ,préférant -o scandale -les amants et les mondanités au train-train d une vie de famille ,clairement une mère et épouse pas compétente ,femme que les psychiatres qualifieraient probablement de « borderline » et il y a qq dizaines d'années d « hystérique « .
Roman touchant , en particulier les scènes finales ,quand Asta la mère fantasque et indigne décédée ,sa fille retrouve ,en rangeant les effets personnels de la défunte , des photos d elle même ,sa fille ,et ses diplômes que sa mère avait précieusement conservés ....ainsi l aimait elle tout de même?
Interprétation personnelle et cruelle:le fait d'avoir voir conservé cela ,ce n était pas forcément une preuve d amour mais encore une manière pour ce genre de personnalité égocentrique ,de se mettre en valeur :regardez ce Ma fille a réussi ,regardez comme Ma fille ,que J ai faite était jolie..et intelligente
Mais effacez tout cele,la première interprétation ,l'amour malgré toutes les frasques ,les manques et les maladresses ,est plus touchante ,plus élégante ,plus généreuse ,plus réconfortante ..
Je crois que je vais me jeter sur les auteurs romans de l auteur!

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Jon Kalman STEFANSON. Asta.

Helga a dix-neuf ans, son époux Sigvaldi la trentaine et deux filles en deux ans, Sesselja et Asta. Asta, en islandais, en supprimant le a final signifie amour. Il faut dire qu' Helga est une femme superbe, bien plus belle que des stars du cinéma, une beauté hors du commun, à faire se damner un saint. Ce récit de Jon Kalman relate la vie de cette enfant née de l'amour passion, de Helga et Sigvaldi. Nous sommes dans les années 1950 à Reykjavik. La narration s'ouvre sur une scène d'amour très passionné, bestial. Nul ne peut résister à la beauté physique de la belle Helga. Son mari succombe à ses charmes, à toute heure du jour !

Asta, cette jeune femme, va connaître un destin hors du commun. Son père, Sigvaldi va abandonner sa mère, posséder une nouvelle épouse, jettera sa fille, oui, Asta hors de la demeure familiale. Une nourrice la recueillera et lui donnera toute la douceur d'un foyer à la mesure de ses moyens financiers. Suite à une bagarre avec un jeune garçon, Asta subira un exil. Elle sera confié pour quelques mois à un paysan, aux fins fonds du pays, dans un lieu inhospitalier à souhaits. Lorsqu'elle regagnera la capitale, sa nourrice sera décédée. Désemparée, Asta va prendre son destin en mains. Elle accomplira de brillantes études, à Vienne, en Autriche. Elle subira un lourd traitement psychiatrique.

le récit de son existence est entrecoupé par les pensées qui émanent de son père. Ce dernier vient de tomber d'une échelle alors qu'il peint la façade d'un immeuble. Inconscient, il revoit sa propre existence, ses joies, ses peines, ses espérances, ses échecs, son désespoir. Les épisodes de sa vie se déroulent sous ses yeux hagards. Ce père qui a reporté tout l'amour de sa fille sur sa petite-fille, la fille de Asta. Il implore cette femme qui l'écoute, mais lui parle-t-il vraiment ?

Ce roman est écrit de façon étrange, déstabilisante. Il faut jongler avec les lettres que Asta a écrites et adressées à son unique amour perdu. Nous sommes confrontés à des paysages féeriques, des auréoles boréales indescriptibles, sublimes, des zones inhospitalières, incultes, gelées quasi en permanence, où l'homme a des difficultés à subvenir à ses besoins, Ce sont les décors réels de l'Islande. L'écriture est poétique, alternant les paysages d'été, d'hiver, la luminosité accablante de la neige et de la glace, la différence entre les longs hivers et la brièveté de la période estivale.

Cette alternance entre l'enfance, l'adolescence, la vie adulte, de femme, de mère de famille de notre héroïne, le présent mêlé au passé nous déstabilise momentanément. Une lueur sur l'amour fou, la vie difficile sur ces terres, les odeurs, bonnes ou nauséabondes nous interpellent. Nous découvrons Asta, aussi belle que sa mère, fougueuse, entière, vive, se brûlant les ailes. Sans cesse, elle se relève et affronte le présent. Cette écriture , poétique m'a permis de poursuivre ma lecture. J'ai failli renoncer mais j'ai persévéré. Une belle découverte originale. Bonne journée.
(18/06/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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