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sur 765 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sigvalid a fait une mauvaise chute. Tombé du haut de son échelle, le voilà étendu sur le trottoir dur et froid. Désemparé face à cette situation incongrue. Il regarde le ciel débordant d'été. Se demande qui est cette femme penchée sur lui. Il ferme les yeux et se retrouve des années en arrière... Sigvaldi et Helga s'aiment d'un amour fou et passionnel. Déjà parents d'une petite fille, Ásta, un prénom dérivé du mot amour, ne tarde pas à pointer le bout de son nez. Ásta que l'on retrouve des années plus tard à Vienne...

Ásta s'appréhende et s'apprivoise en douceur. Partant de la chute Sigvaldi du haut de son échelle, Jón Kalman Stefánsson déroule la vie d'Ásta, dépeint ses rencontres amoureuses et amicales, ses relations avec ses parents et sa nourrice, son enfance et son adolescence, son travail et la femme et la mère qu'elle est devenue aujourd'hui. Il s'attarde également sur le passé de Sigvaldi et sa première femme, Helga ; sa vie avec Sigrid, sa seconde épouse ; sa relation avec sa petite-fille qui vit à ses côtés. Sans linéarité, traversant les époques, alternant les narrateurs, ce roman singulier et surprenant se révèle tout aussi envoûtant, mystérieux que capricieux. Il faut s'armer de patience, laisser défiler le temps au fil des pages, savourer ces instants de la vie et tendre l'oreille vers cette écriture si harmonieuse et poétique. Jón Kalman Stefánsson dépeint, au coeur de ce roman, lyrique, lumineux et empli de vie, et de ces destins entremêlés, l'amour et ses tourments.
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Sigvaldi est tombé de son échelle alors qu'il repeignait des fenêtres. Agonisant sur le trottoir, des souvenirs affleurent qu'il confie à la jeune femme venue lui porter secours. Il déroule ainsi dans la belle et sauvage Islande des bribes de vies. Celle d'Ásta, sa fille, celles d'Helga et de Sigrid, ses épouses, celle de son frère, et d'autres encore.

Il est des moments où il est délicieux d'exister. Des moments qu'on aurait préféré ne pas connaître. Des moments de routine où rien ne se passe. Tout cela forme la vie, des vies. En Islande comme ailleurs, il est des choses qu'on ne saurait fuir, la fuite du temps en est une. Remarquable conteur et poète, Jón Kalman Stefánsson construit un puzzle du temps avec des instants de vie de ses personnages. De la jeunesse à la maturité, de la vieillesse à la mort, différents pour chacun, des temps pour aimer, regretter, pleurer, chanter ou même... espérer.
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Le roman de Jón Kalman Stefánsson est l'histoire d'une femme nommée Ásta (titre du roman), un prénom dérivé du mot « ast », en islandais, signifiant amour, l'histoire de sa vie, de sa naissance à sa vieillesse.
Pour apprécier ce livre pleinement, il faut accepter de se laisser emporter et envoûter par cette superbe narration qui nous parle uniquement de la vie, vie dans laquelle l'amour en général, qu'il soit passionnel ou familial, occupe toute la place malgré, parfois, ses défaites.
Ce sont des passages du présent au passé, puis du retour au présent, bref, des allers-retours continuels sur lesquels il faut se laisser entraîner. le fait que ce ne soit pas linéaire nous demande parfois un peu d'effort, notamment au début. Mais ensuite… c'est un envoûtement !
Ce roman d'amour qui débute à Reykjavik est une véritable promenade dans le temps et nous parle d'amour dans ce qu'il a de plus beau et de plus tragique.
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Deuxième lecture pour cet auteur qui m'agrippe à chaque fois ! J'ai retrouvé cette trame déstabilisante, qui semble être la marque de fabrique de Jon Kalman Stefansson.

Une lecture addictive comme de ces rencontres que l'on espère vivement, que l'on vit intensément et que l'on garde longtemps en tête dans ses souvenirs et que l'on prend plaisir à se remémorer ...

Il faut lâcher prise avec ce livre qui peut paraitre parfois un peu exigeant, il ne se donne pas facilement . On passe d'époque en époque, on glisse d'un personnage à un autre dans les souvenirs de Sigvaldi qui victime d'un accident d'échelle vit sans doute ses dernières heures ...

On jongle entre passé, présent et futur tout ce qui construit les âmes et les corps des gens.

Astà est la fille de Sigvaldi et Helga et l'auteur va décrire dans son livre l'histoire entre ces deux là mais aussi les histoires d'amour d'Astà.

Astà c'est la fougue, c'est la beauté à l'état brut, c'est aussi la commissure de ses lèvres qui en ferra fondre plus d'un.

Car Astà va se définir par tous les hommes qui traverseront sa vie. Femme avant d'être mère, elle avancera dans la vie en trébuchant souvent mais en allant haut également... Les hommes papillonnent autour de cette étoile et s'y brûlent souvent.

Dans ce livre j'ai senti comme une inversion des responsabilités qui se distribuent entre hommes et femmes. Comme si l'auteur voulait nous montrer que les hommes et les femmes pouvaient assumer ou du moins essayer d'assumer des rôles différents que ceux prédéfinis dans notre société.

L'écriture de Jon Kalman Stefansson est lyrique et charnelle. On a de la poésie et du sexe aussi et tout ça se mélange avec une belle fantaisie lubrique. Je trouve ça bien délicieux.

Et l'amour la liberté sont au centre de tout. Ce livre porte bien son nom car Astà c'est l'amour à une lettre près.

De beaux portraits se dégagent de ce livre aussi bien féminins que masculins, ainsi que de magnifiques rencontres.

Mon seul petit regret est de ne pas en avoir su assez sur l'amour qui a rapproché puis éloigné Astà et Josef... Oui, monsieur l'écrivain, j'aurais vraiment aimé lire vos mots sur ces deux là !

Je suis sûre que votre texte aurait été beau sauvage et poétique et que je l'aurais aimé. En attendant, c'est ici le lecteur qui doit composer au gré des pages et aux travers des souvenirs subjectifs des deux protagonistes les lignes délicieuses de cet amour.

J'ai lu ce livre en temps et en heure avec le prêt sur la médiathèque numérique de la Loire mais j'ai aussi prolongé ce prêt pour revenir sur les nombreux marque pages envahissant mon livre numérique.

Un réel plaisir de lecture comme un coup de foudre
qui vous déstabilise mais vous fait allez plus loin, plus haut !

Merci Monsieur Stefansson, je vous retrouve très vite dans vos mots si délicieux car il me reste encore d'autres livres à découvrir, j'en suis ravie ♥
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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J'ai eu du mal à entrer dans ce roman, car l'auteur fait des allers et retours sans arrêt entre les époques, Ásta vient de naître, quelques pages plus loin, elle est adolescente dans les fjords de l'Ouest où elle a été envoyée un été, après avoir casser le nez d'un camarade de classe, puis on la retrouve adulte, perdue, et ça continue encore et encore…

J'ai compris que l'auteur faisait raconter l'histoire d'Ásta par son père, Sigvali qui est tombé d'une échelle, donc les images lui reviennent forcément dans le désordre, un peu comme si toute sa vie défilait aux portes de la mort. Donc, je me suis accrochée…

Comment parler d'Ásta ? tout d'abord en expliquant pourquoi ses parents ont choisi de lui attribuer ce prénom : il s'agit en fait d'un hommage à un personnage de roman de Halldor Laxness ! et l'amour est au centre de ce roman :

« En retirant la dernière lettre du prénom, il reste le mot àst qui signifie amour en islandais. »

L'histoire de cette famille est belle, l'auteur pose notamment une question : hérite-t-on de la « folie » de sa mère, ou n'est-ce qu'une répétition du scénario : on abandonne alors qu'on a été abandonné. Et en poussant plus loin la réflexion : peut-on envisager même l'idée d'être aimée après un abandon ?

Et Ásta fuit tout ce qui pourrait l'aider, tous ceux qui l'aiment vraiment pour tomber sur des êtres négatifs. On la suit à Vienne où elle part faire des études, abandonnant sa fille à ses parents. Elle fuit l'amour, elle fuit dans l'alcool, laisse partir son amour de jeunesse, Josef, comme si le bonheur ne pouvait que s'abimer, sans se donner une chance d'y avoir droit.

Jón Kalman Stefánsson évoque aussi et de fort belle manière, le passage de l'adolescence à l'âge adulte : se fait-il en douceur ou un évènement peut-il qui faire basculer brutalement dans le monde des grands, devenir mature avant l'heure ?

On retient l'omniprésence de l'alcool dans ce roman : le père de Sigvali avait des phases d'imprégnation massive, « il était beaucoup moins drôle quand il sombrait dans le trou noir de l'alcool. Ses beuveries duraient en général deux à trois semaines, et aucune puissance terrestre ni céleste ne semblait pourvoir l'arrêter. »

Outre l'alcoolisation massive, on note aussi au passage l'importance de la sexualité : une première scène torride entre Helga et Sigvali, bien sûr, mais parfois on a droit à des scènes de sexe toutes les trois ou quatre pages et cela finit par devenir lassant.

La littérature est omniprésente dans ce roman, Jón Kalman Stefánsson rend hommage aux écrivains de son pays, surtout aux poètes, un des personnages, le frère de Sigvali, est un écrivain, ou du moins tente d'écrire, car l'inspiration n'est pas au rendez-vous, alors il choisit d'écrire une autobiographie, cela lui permet de parler de lui !

« L'écriture libère des choses en moi. Ça te semblera peut-être étrange, mais quand j'écris, je deviens plus grand que l'homme que je suis. Oui, je me transforme en une corde sensible qui tremble entre le visible et l'invisible. »

L'Islande est un pays qui me fascine car tout prend un aspect gigantesque dans ce pays… on retrouve la magie des grands espaces, des éléments déchaînés, la précarité, la vie qui s'apparente parfois à une simple survie et, outre les poèmes, l'auteur évoque comme pour adoucir la rigueur, la musique; on croise notamment Nina Simone ou les nocturnes de Chopin selon l'humeur… sans oublier les prénoms islandais compliqués me font rêver : Sigvali, Helga et Sigrid, Sesselja, Gudmundur…

J'ai aimé l'histoire de cette famille mais le mode de narration choisi par l'auteur m'a dérangée, parfois même irritée et je ne suis pas sûre qu'elle apporte quelque chose de plus au roman.


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Deuxième livre de cet auteur islandais ( après les poissons n'ont pas de pied )
Et à nouveau ce même sentiment de construction complexe , avec beaucoup d'aller retour et l'impression d'avoir le tournis temporel mais aussi de perdre le fil parfois des personnages.
Pourtant, cet exercice de style manipule à merveille le lecteur et nous ballade entre les époques de la vie d'Asta . Il le fait à travers les souvenirs du père qui vient de tomber d'une échelle en Norvège où il vit désormais , un narrateur...
Asta est la fille d'Helga , pulpeuse version nordique d'Elizabeth Taylor, et de Sigvaldi, pêcheur et peintre, sans doute moins pulpeux. Très vite , On comprend que le couple se déchire , se sépare et confie Asta à une nourrice. Il est difficile d'en dire plus , les aller retours dans ce puzzle géant laissant planer beaucoup d'énigmes.
On s'attache forcément à Asta, à son exil dans les fjords de l'Ouest, à la construction de sa personnalité, à ses relations compliquées avec ses parents. Très vite , sa fille apparait mais pas le père.Toujours ce jeu avec le lecteur.
Jeu qui malgré quelques longueurs vaut la lecture.
On regrettera cependant que l'auteur nous balance de gros poncifs , du style "La vie c'est bien" (ce n'est qu'une image). Il doit être coutumier du fait , il l'avait déjà fait dans les poissons.
On se ballade en Islande où il semblerait que le dernier des habitants est féru de poésie et où les touristes passent pour des gros nazes en payant le prix fort pour vivre des expériences de vie que l'on ne souhaite pas à son pire ennemi.Islande, où l'eau, la pêche , la nature ...et le manque de clarté semblent poser les fondements de la vie avec la gnôle.
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Comme un miroir brisé
Que l'on veut recréer
Voilà au fil des pages Asta
Et toute sa vie en éclats...

L'auteur nous le dit clairement, il ne veut pas raconter de façon chronologique, même s'il commence par la conception d'Asta...
Le texte , éclaté, parcellaire, prend pour nous la forme d'une enquête, avec ses pistes, ses investigations du présent, du passé. Exigeant la pleine attention du lecteur.

Une enquête bien particulière, qui nous mène de la capitale islandaise aux fjords de l'Ouest.

Une enquête intime sur Asta, sensuelle, sauvage et tourmentée, imprévisible, en quête d'elle-même . Et sur ses parents, sa famille, ses amours. Universelle aussi car touchant chacun d'entre nous. Révélant les erreurs, la beauté des personnages.

Un tourbillon de vie, un élan lyrique intense, charnel, une réflexion sur l'existence et ses hasards curieux, ses mystères, un pont vertigineux entre la naissance et la mort.

Toujours ce souffle unique de l'auteur, qui s'immisce dans l'histoire, pour mieux nous perdre...et nous trouver. Superbe voyage au coeur de l'âme humaine!
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La superbe trilogie de J. K. Stefansson découverte précédemment décrivait le combat de l'homme face à une nature plus forte que lui.
Asta relate le combat d'hommes et de femmes face à leurs démons intérieurs, le combat pour une vie simple et digne, sur une terre qu'il faut apprivoiser. Ici, les rêves n'ont pas leur place. Et quand on les laisse s'infiltrer dans l'esprit comme la brume qui avance pas à pas, il reste peu de choix sinon partir ou se noyer dans l'alcool. Ou chercher l'amour libérateur.

Un très beau roman qui se lit et se délit comme des pelotes de laine toutes mélangées mais qui, au final, dévoilent des vies entières. Les livres et la poésie viennent en toile de fond comme si les mots, qu'ils soient lus ou écrits, faisaient parti d'eux et leur apporte force ou désespoir.

Quelques passages m'ont frappé dans ce roman. Lorsque, dans des conversations, il est question du touriste prêt à payer une fortune pour goûter pendant quelques jours à la vie rude que la terre et le ciel réunis engendrent. Incompréhension de leur part... L'Islandais serait-il devenu une bête curieuse que l'on paie pour s'en approcher ? S'en suit évidemment la joie du profit.

Et je m'interroge.
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Le dernier Stefansson me laisse un peu dubitative quant à la forme du roman.
Le récit non linéaire m' a paru plus que déstabilisant pour la compréhension de l'histoire mais cela dit au fil des pages on capte mieux ce que l'auteur a bien voulu nous envoyer comme message.
Sigvaldi notre personnage principal vient de subir une chute et croule au sol inanimé, on comprend mieux le pourquoi du comment sur le défilement des événements qui ont constitué sa vie et d'ailleurs on se demande bien comment ce mélange se bouscule dans son esprit...Un état de conscience modifié peut être ?
Mais quelle confusion, quel embrouillamini !!
En tout cas, cet auteur me laisse perplexe c'est dire...
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Prenez un homme qui tombe d'une échelle et dont les bribes de son existence lui reviennent par flash-backs. Ajoutez-y quelques tranches de vie de sa fille, Asta, agrémentées des lettres qu'elle écrit à son amour perdu. Saupoudrez de quelques morceaux du quotidien d'un écrivain isolé dans les fjords. Mélangez énergiquement le tout et vous obtenez … un récit complètement déstructuré !
Les ingrédients qui composent la recette de la vie d'Asta et de ses parents ont une saveur intense : amour, passion, excès, abandon, désillusion, déchirement, souffrance, le tout porté par l'écriture fluide et poétique de Jon Kalman Stefansson, au coeur d'un cadre magnifique : l'Islande, d'une beauté brute et sauvage.
Et pourtant, ça n'a pas fonctionné pour moi, je n'ai pas eu le coup de coeur ressenti et décrit par de nombreux lecteurs. Je n'ai pas réussi à me laisser emporter par ce récit dont la structure m'a trop souvent décontenancée et coupée dans mon élan. Sans surprise, j'ai davantage apprécié la fin du roman, qui permet enfin de reconstituer la majeure partie de ce puzzle littéraire et qui donne toute sa profondeur à cette histoire aussi belle que tragique, mais qui ne parvient pas totalement à effacer la frustration ressentie tout au long de ma lecture.
En conclusion, je pense que c'est un très bon roman, mais qu'il n'est pas fait pour moi...
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