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sur 16439 notes
Dans une vallée, George et Lennie s'acheminent vers un nouveau travail dans un ranch à Soledad. Lennie est un grand homme costaud qui a la mentalité d'un enfant de quatre ans. George prend soin de lui. Ils ont un rêve, mettre assez d'argent de côté pour acheter leur propre ferme.
Mais avant il faut que le propriétaire du ranch ne s'aperçoive de rien sur l'état mental de Lennie. George lui fait la leçon, lui rappelle ce qui est arrivé, ils ont été déjà chassés de leur travail dans le passé. Lennie aime les lapins et les souris à cause de leurs douces fourrures, mais à force de les étreindre, le naïf géant finit par les tuer.
Au ranch, la vie n'est pas facile, Curley, le fils du patron leur cherche des noises. Pire encore, Curley a une femme qui aguiche tous les saisonniers.
Un roman très noir, bouleversant, à l'écriture sèche et réaliste.
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Ce livre, c'est une belle histoire d'amitié qui nous est racontée.
L'histoire de Georges et de Lennie, le premier, petit homme sec et intelligent qui est toujours là pour veiller sur Lennie, grand, massif, simple d'esprit et maladroit sauf de part sa force dans le travail, car Lennie est une force de la nature qui ne sent pas sa poigne.
En apparence, cela aurait pu être une histoire simple, mais la psychologie des personnages est très profonde, aussi bien celles de nos deux héros, que celle des personnages secondaires. J'ai beaucoup aimé, Slim, leur supérieur, qui sait bien jauger les gens. Candy, un brave type qui n'aspire qu'à se retirer dans un coin tranquille où il coulerait des jours heureux jusqu'à sa mort. Carlson qui, malgré son côté rustre, n'en demeure pas moins sensible aux autres. Crooks, vivant reclus, à l'écart des autres car il est noir mais qui, malgré son amertume, a bon fond pour enfin finir avec Curley et sa femme. le premier n'aspire qu'à devenir un grand boxeur sans autre dessein dans la vie. Et sa femme traîne son amertume de n'avoir jamais pu devenir actrice. L'un et l'autre sont peu sympathiques.
Le livre est court, mais en si peu de temps, on ressent toute la misère des journaliers de l'époque de la récession en Amérique. Les hommes sont obligés de se louer dans différentes fermes pour gagner quelques dollars, qu'ils iront vite dépenser en alcool ou en femmes.
C'est un texte tout en dialogue, simple, direct avec le langage très familier de ces braves gars que vont côtoyer Georges et Lennie.
J'ai été très émue par ce livre, et pourtant je l'ai déjà lu, il y a vraiment très longtemps, comme beaucoup d'entre nous dans le cadre scolaire, j'en avais de vagues souvenirs, mais avec le recul à présent, je découvre mieux l'écriture de Steinbeck, écriture directe et sobre, mais qui fait mouche…
Superbe, le prochain sur la liste sera « Les raisins de la colère ».

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Un petit bijou de concision dans lequel John Steinbeck se montre d'une justesse à peine croyable dans les dialogues. L'histoire est sombre et profondément pessimiste : les rêves ne se réalisent jamais, il n'y a que ceux qui ont une âme d'enfant qui ne le savent pas. Dès le début du récit le lecteur pressent le drame, même si au début c'est de façon confuse, uniquement parce qu'il sent les craintes de George. Et cette tension devient de plus en palpable, concrète, et elle monte en puissance chapitre après chapitre, cran par cran, jusqu'au dénouement. Nous ne découvrons les personnages pratiquement que par les dialogues dans lesquels il n'y a pas un mot de trop. Tout est judicieusement dosé, jusque dans les très belles descriptions de paysages qui font contrepoids à la noirceur ambiante. La situation d'exclusion des noirs, qui n'est pas le sujet du roman, est dépeinte d'une manière remarquable dans la scène où Lennie rentre dans la chambre de Crooks, le palefrenier noir. A côté d'un roman noir et pessimiste, c'est aussi, paradoxalement un roman lumineux sur l'amitié incongrue du tandem George-Lennie. Comme dans Les raisins de la colère nous sommes dans l'univers des ouvriers agricoles broyés par le fonctionnement du système économique qui a abouti à la Grande Dépression (il est intéressant de relever que le patron de la ferme est quasiment absent du récit, contrairement à son fils). C'est un magnifique plaidoyer tout en finesse contre le rejet de l'autre, qu'il soit handicapé physique ou mental, noir, pauvre. Il y a aussi quelque chose de la tragédie classique dans ce drame du XXème siècle. Tout cela concentré en si peu de pages, cela relève presque du miracle. C'est un chef d'oeuvre et je me demande bien pourquoi j'ai attendu si longtemps pour le lire !
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Un petit bijou de la littérature américaine des années 30 que je découvre enfin dans le cadre du challenge multi-défis 2019.
Lenny, doté d'une force incroyable a l'age mental d'un enfant de 5 ans. Mais George est là pour s'occuper de lui et le protéger des hommes. Tous deux travaillent dans les fermes au hasard de leur route et des travaux saisonniers. Ils rêvent d'avoir leur ferme à eux, avec une vache, une chèvre et surtout des lapins avec leur carré de luzerne.
Mais dans cette Amérique en crise, le rêve américain n'est pas toujours au rendez-vous.
Magistral !!
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« A quelques milles au sud de Soledad, la Salinas descend tout contre le flanc de la colline et coule, profonde et verte. »

Un roman magistral. Comment est-ce que John Steinbeck a pu m'embarquer aussi loin, aussi fort en si peu de mots ? Je n'ai toujours pas la réponse et je me dis que c'est l'art des génies. Tout est écrit a minima et pourtant c'est grandiose dans la profondeur des sentiments, l'ambiance oppressante se fait sentir dès les premières lignes, les premiers dialogues. On respire à peine, dans l'attente d'une petite éclaircie. Mais même le soleil est encadré dans l'embrasure de la porte. Tout est contraint, comme les hommes. Et pourtant je m'accrochais à un maigre espoir et j'ai commencé à les compter ces fichus lapins. J'avais même envie de lui donner une patte de lapin, qu'il la garde et y retrouve la sensation du velours de tante Clara, trois poils qui lui auraient suffi à ne rien toucher d'autres. Mais dans un environnement hostile, c'est écrit d'avance. J'entends encore le bruit des licous qui cliquètent et les cris des hommes qui jouent avec le fer à cheval hors de cette grange. Toute cette galerie de portraits réunie dans ce ranche restera longtemps présente dans ma mémoire.

« Qu'est-ce qu'ils peuvent bien avoir qui leur fait mal, ces deux-là, t'as idée, toi ? »

Une amitié indéfectible lie cette âme de gamin dans un corps de géant et son copain protecteur, c'est beau et triste.

« Dans cette fin d'après-midi, l'eau de la Salinas dormait, profonde, tranquille et verte. »
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Quel livre cruellement beau !
Deux amis, George et Lennie, errent de village en village afin de trouver du travail dans le but d'être assez riche pour réaliser leur rêve et ne plus avoir à se soucier de rien.
Lennie, un peu lent mentalement et très naïf, est pris en charge par George, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. L'un et l'autre se complètent d'une manière car si quelqu'un se joue de Lennie, George et sa répartie viendront le sauver et si George a un problème, le physique impressionnant de Lennie dissuadera tout agresseur d'en venir aux mains.
Mais que faire quand un drame arrive et que tous les soupçons se portent sur Lennie ? George pourra-t-il continuer à défendre son ami envers et contre tous ?
Sans dévoiler la fin, je dirais que la conclusion de cette histoire est loin de ce que j'avais en tête mais constitue une magnifique preuve d'amitié.
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Lennie et Georges font partie des personnages les plus célèbres de la littérature américaine.
Ces deux journaliers agricoles, créés par la plume magistrale de John Steinbeck hantent depuis 1937 les mémoires de millions de lecteurs.
Très court roman, à peine 150 pages, ce livre, que je viens de terminer, ne laisse pas indifférent.
J'avais découvert Des souris et des hommes à travers le film de et avec Gary Sinise (George) et John Malkovitch (Lennie) qui y donnaient vie à ces deux ouvriers et depuis, je m'étais juré de lire le roman.
Je ne vais pas rajouter aux milliers de commentaires élogieux qui ont fait le succès de cette oeuvre, (je ne vais même pas résumer l'histoire) je peux juste inciter tous les lecteurs de tous âges à se le procurer, d'ailleurs, moi, je vais le proposer à ma fille, lectrice occasionnelle.
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Après avoir lu les Raisins de la Colère, j'ai continué sur ma lancée des oeuvres de John Steinbeck avec Des souris et des hommes. Si le premier était riche en description, Des souris et des hommes est beaucoup plus composé de dialogues.
Des souris et des hommes, c'est le récit d'une amitié étonnante, un protecteur et un protégé, un dominateur et un dominé, deux hommes liés comme des frères qui se permettent de rêver d'une vie dans une petite maison, entouré d'un jardin florissant et entouré de lapins, de chats, de poules… Un rêve qui semble accessible, si ce n'est qu'une fois encore, Steinbeck place cette histoire en pleine crise économique. Outre cet univers, c'est surtout le personnage de Lennie qui ne laisse pas indifférent. Un homme avec un comportement de petit garçon, qui ne réalise pas la portée de ses actes.
Le handicap de Lennie est touchant et voir quelqu'un comme George prendre soin de lui étonne et fait sourire. Un lien d'amitié et un récit à la fois dur et tendre.
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George et Lennie sont deux vagabonds qui vivent de façon nomade et espèrent trouver un emploi qui leur convient: assez bien payé pour leur permettre d'acheter un lopin de terre et ne demandant pas trop de qualifications. Mais Lennie est simple d'esprit et maladroit; il finit toujours par gaffer et par provoquer son licenciement et celui de George.

Cette fois, pourtant, les choses semblent différentes, comme si Lennie avait compris que l'emploi que lui et George viennent de trouver est leur dernière chance de s'insérer dans la société.

Mais Lennie, qui aime tant caresser la chevelure des femmes, va-t-il pouvoir garder ses distances alors que l'épouse de Curley le provoque?



Magnifique! C'est le seul mot qui vient à l'esprità la lecture de ce roman. Et c'est Joseph Kessel qui en parle mieux que personne dans la préface du texte:

" Ce livre est bref. Mais son pouvoir est long.

Ce livre est écrit avec rudesse et, souvent, grossièreté. Mais il est tout nourri de pudeur et d'amour.

Certains auteurs de l'Amérique du Nord disposent d'un secret impénétrable.

Ils ne décrivent jamais l'attitude et la démarche intérieures de leurs personnages. Ils n'indiquent pas les ressorts qui déterminent leurs actes. Ils évitent même de les faire penser.

(...)

Une approche aussi superficielle en apparence devrait logiquement exclure toute perception profonde des êtres et, en eux, tout cheminement spirituel. Ils ne devraient pas avoir de substance, de densité humaine, de vérité. Or - et c'est le mystère - ils vivent tous avec une intensité et une intégrité merveilleuses. Avec leur poids de chair. Avec le mouvement du coeur et les reflets de l'âme.

(...)."

Le récit commence au milieu de nulle part, ou presque, avec deux personnages (George et Lennie), dont on ne sait rien. C'est petit à petit, au fil du récit et des actes de chacun, que Steinbeck dévoile des pans de la personnalité très complexe de ces deux hommes.

Comme le dit si bien Kessel, la rudesse est présente d'un bout à l'autre du texte; cette rudesse qui captive, qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Dès les premières lignes, on se rend compte que l'on tient un chef d'oeuvre entre ses mains.

Encore une fois, comme c'est le cas dans Les Raisins de la colère, l'histoire de George et Lennie semble être un prétexte au service d'une cause plus noble: la dénonciation des conditions de travail déplorables des journaliers agricoles. On en vient à se prendre de passion pour la vie de George, de Lennie et de leurs collègues, à les plaindre et à souhaiter une amélioration de leur destin. Tout au long du récit, la tension monte; la misère est décrite avec force et simplicité. On espère, on attend même, une fin heureuse... Mais, bien entendu, elle ne vient pas.

Comment la vie de ces deux hommes, et des milliers d'autres comme eux, pourrait-elle changer au point de les voir heureux et à l'abri de la misère? Destinés à une vie tragique, à une survie diifficile, les héros de ce roman Steinbeck ne sont pas faits pour être heureux.

Trop de difficultés, d'incompréhension, de préjugés jalonnent la route qu'ils doivent emprunter. Ils sont condamnés à exercer un métier dur et peu valorisant, dans une société qui ne veut pas d'eux, et surtout pas des simplets comme Lennie. Et tant que George prendra soin de Lennie, il ne sera pas mieux considéré que son ami. Comment, dans ce cas, ne pas excuser le geste de George? A-t-il réellement trahi Lennie? N'est-ce pas plutôt la société qui les a trahis tous les deux, et depuis trop longtemps?

C'est la société dans laquelle ces deux hommes sont condamnés à (sur-)vivre qui est responsable de leurs destins, de leurs actes et de leurs erreurs. Cruelle, elle ne leur a laissé aucun choix.
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J'ai lu il y a quelques jours A l'Est d'Eden que j'ai adoré et depuis l'idée de relire Des souris et des hommes me trottait dans la tête.
J'avais lu ce chef-d'oeuvre de Steinbeck ( quel autre qualificatif employer ? ) en classe de quatrième. Ma prof de français, très enthousiaste nous avait imposé cette lecture après "l'herbe bleue". Je reconnais qu'à l'époque, même si j'avais " bien aimé ", je n'étais absolument pas en mesure d'apprécier tout le génie littéraire de l'auteur.
Lors de cette relecture, j'avoue avoir été assez surprise de me rappeler aussi bien l'histoire ( finalement, ce livre avait bien plus laissé son empreinte dans ma mémoire que je ne le pensais ) alors que mes années collèges datent vraiment. Quand je pense que certaines lectures qui datent d'il y a peine quelques mois sont déjà presque entièrement effacées de ma mémoire...
Cette relecture a été un pur moment de plaisir. Même si je connaissais les tenants et aboutissants de l'histoire, j'ai pu savourer pleinement le style, les descriptions de l'auteur. Les dialogues, concis, percutants ont fait mouche et je mesure quel chemin j'ai fais en tant que lectrice...La j'apprécie vraiment pleinement ce monument de la littérature....
Je pense que pour ma part, j'ai vraiment lu ce livre trop tôt dans ma carrière de lectrice, ce qui m'a empêché de me lancer dans une relecture pendant bien des années...
Je n'ose imaginer ce qu'aurait été mon ressenti si je ne l'avais jamais lu et découvert la semaine dernière...( petit soupir de regret...)
Heureusement, il me reste plein de livres de cet auteur à découvrir..
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