Entre l'ange et la bête

Le titre n'est pas sans rappeler Docteur Jekill et Mister Hyde mais nous sommes dans un cadre totalement différent. le narrateur, en convalescence, trouve un lieu de repos à la "residencia", une grande demeure dans un lieu reculé de la campagne espagnole, au creux des montagnes, grâce à son médecin et au curé de la paroisse.
Seule condition: ne pas tenter de se lier aux habitants, une veuve de descendance noble, déshéritée et consanguine, et ses deux enfants, dont l'une est dévote et l'autre à demi-fou.
Malgré tout, il se lie d'abord au fils, un jeune adulte qui n'a pas de notion du bien et du mal avant de faire connaissance petit-à-petit avec la mère, une femme d'une grande beauté qui passe ses journées à se prélasser, le regard vide.
Il ne rencontrera la fille que plus tard, après une nuit d'épouvante...
Nous sommes bien dans un roman du 19ème siècle, où les raisons de l'horreur et du fantastique ne sont jamais vraiment dévoilés au lecteur qui peut imaginer les événements librement.
Si la première partie est intrigante et démarre au quart de tour, j'ai été moins captivée par la suite, où comme toujours à cette époque la jeune fille est décrite comme une âme pure, innocente et victime du mal, bien sûr belle physiquement et encore vierge. Je fatigue de ces portraits où toutes les jeunes filles se confondent selon l'idéal des auteurs du 19ème siècle.
Mon enthousiasme a fini par retomber à la fin, sans doute une question d'époque.

Stevenson a énormément publié en dépit de son décès prématuré à 44 ans. Entre l'ange et la bête peut être rattaché à ses nouvelles. C'est un récit fantastique sur le séjour d'un anglais en convalescence auprès d'une famille en Espagne frappée par une malédiction. L'écriture de STEVENSON est fluide c'est un écrivain né. le lecteur est pris dans les affres dont souffre le voyageur anglais jusqu'à la fin. Lecture plaisante. L'histoire est courte, bien construite.