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EAN : 9781612270258
248 pages
Riviere blanche (01/07/2011)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Un monde hyperactif coupé de son passé, une riche centenaire épargnée par la mort, une femme libérée des contraintes du sexe. Câbles et lianes folles, l'homme veut se raccrocher à ce qui le fait lui, à sa fonction mourante, aux limites de son corps et au regard des autres. Mais parfois le lien casse : ciment d'une société ou réseau monstrueux, ségrégation joyeuse, amour, lutte des classes, radicelles ou cordons. À travers quinze histoires, vous entrez dans un monde ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un magnifique premier recueil de nouvelles, aux rares maturité de style et densité de propos.

Ce premier recueil de nouvelles de Ketty Steward, publié en 2011, m'a d'emblée frappé par sa force et sa sincérité.

Les premiers textes d'un(e) auteur(e) en SF, genre exigeant et à la longue mémoire s'il en est, sont toujours un passage délicat : textes souvent soigneusement mûris, mais dont les influences risquent d'être souvent trop perceptibles. Ketty Steward a su contourner cet écueil potentiel par deux habiletés : l'une, technique, consistant à indiquer en quelques notes italiques, au début de chaque nouvelle, le contexte de sa création, ses influences éventuelles, ainsi que les insatisfactions ou relatifs manques d'originalité qui tourmentèrent l'auteure elle-même au moment de l'écriture ; l'autre, davantage émotionnelle, reposant sur l'utilisation d'une écriture magnifique de densité, de profondeur, de poids assumé des mots, assez peu fréquente dans le genre, et en tout cas quasiment jamais dans un premier ouvrage...

Ainsi, que les thèmes des nouvelles soient des "classiques" du genre (clonage et gérontologie dans "Et Rose, elle a vécu" ou "Corps usagé, peu servi", voyage temporel dans "Mine de rien", ubiquité du réseau et de l'ordinateur dans "Arachnet", "Sasser est triste hélas", "Déboires de mémoire" ou encore "Ce qui compte", société neutre au plan du genre dans "La maladie du ver à soie", civilisation des loisirs dystopique dans "L'ère des nourriciers"), de brillants exercices de style (l'hommage à Bradbury des "Champs de Mars", la parabole d'écologie politique de "Gardien", ou encore le clin d'oeil proto-communiste de "Rudolph de Clavène") ou des tentatives plus personnelles (dématérialisation du lycée dans "Puces savantes", identité et poids de ce qui y est attaché dans "Le souffle", rôle social des sensations et de la douleur dans "Dolorem Ipsum" - peut-être le plus dur et le plus beau texte du recueil), je n'ai pu échapper que rarement à une forme d'envoûtement stylistique dans lequel humour comme souffrance acquièrent une véritable solidité, et où une réflexion sereine semble se faufiler dans les affres décrits.

Un beau recueil, même parsemé de quelques inégalités.

"Les locaux du CRANE sont si bien chauffés que Greg quitte ses gants, sa veste et transpire encore. Une femme brune au teint hâlé l'accueille en lui récitant sa litanie commerciale :
"Nul n'est parfait et nous le savons. Mais tout homme doit se voir offrir une chance de réussir. C'est pourquoi le Centre de Remise à Niveau Esthétique existe. Nous pouvons réparer ces petits défauts qui entravent votre insertion sociale..."
Elle regarde Greg, gênée de constater que les "petits défauts" prennent chez lui des proportions catastrophiques. Elle évalue mentalement les modifications nécessaires et, de plus en plus inquiète, finit par demander :
"Monsieur paiera-t-il ses soins par transfert de crédits ? Il est possible de régler en dix, vingt ou cinquante fois, en fonction de vos moyens. Autant vous prévenir, cependant..."
Greg coupe court aux explications en présentant son papillon jaune.
"Ah ! Une injonction de justice, constate-t-elle, déçue. J'aurais dû m'en douter."
Elle toise Grégory avec mépris, hausse les épaules et quitte sans déplaisir le ton réservé aux clients fortunés." (in "Le souffle").
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« Connexions interrompues », premier recueil de Ketty Steward, paru en 2011, rassemble quinze nouvelles de science-fiction ; on y retrouve l'amour des mots, les questionnements, la finesse de la plume et les thèmes autobiographiques chers à Ketty Steward, à découvrir dans son beau roman « Noir sur Blanc ».

C'est un recueil inégal, avec certains textes de jeunesse vraiment trop jeunes, mais l'ensemble construit une vision d'un futur déshumanisé qui semble très proche, avec des humains pris de doutes, qui tentent parfois d'opérer un impossible retour en arrière, et des trouvailles qu'on recroise au fil de nouvelles comme l'Arachnet, futur inquiétant de l'Internet, toile gluante qui recouvre nos vies, ou bien le CRANE, service qui uniformise l'apparence physique des hommes.

Parmi les textes mêlant la science-fiction et des émotions plus personnelles, je retiens « le souffle », sur l'identité et l'insertion ou la réinsertion quand on n'a pas de sentiment d'appartenance, « Puces savantes », vers où nous mène l'éducation qui se dématérialise et enfin et surtout « Dolorem Ipsum », sur le rapport au corps et à la douleur.
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[...]
La quasi totalité des nouvelles font appel à des dérives technologiques, du tout science-fiction. Il n'est donc pas surprenant d'y retrouver une approche très pragmatique, voire empirique, de l'utilisation des ces avancées. Mais de temps en temps, une approche plus sociétale nous laisse entrevoir une rlfexion plus philosophique, plus personnelle et humaine surtout. Car si Ketty Steward montre très bien les abus, les dérives, il faut creuser encore un peu pour y découvrir un peu d'elle-même. Les images sont de bon ton, la morale très consensuelle, lissée. Cela manque un peu de personnalité. Cet aspect est encore plus frustrant du fait de la troncature des textes au moment où l'intrigue se dévoile. On a l'impression de rater le dénouement. le fait que ce soit noté dans la préface n'efface en rien cette sensation.
[...]
Lien : http://question-sf.over-blog..
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Moderateur : Ophélie Bruneau Les intervenants : Simon Liberman, Ketty Steward, Christiane Vadnais
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