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3,6

sur 363 notes
Il y a quelques années, Jacques a tout plaqué en France pour venir rejoindre celle qu'il pensait être la femme de sa vie à Naples. Ce fut une profonde désillusion. S'il ne trouva pas l'amour, il noua des liens profonds d'amitié avec Mauricio, propriétaire du Café Nube.

Jacques s'installa dans un petit appartement au-dessus du café que Mauricio lui loua pour un prix dérisoire.

Jacques gagne sa vie en croquant des caricatures de touristes. Il passe l'essentiel de ses journées dans le Café Nube où il note dans son carnet les personnages qui le fréquentent, les habitués et ceux juste de passage pour profiter du café suspendu déjà payé.

Il nous fait découvrir au gré de sept chapitres les vies de ces personnes rencontrées.

J'appréciais déjà la plume d'Amanda Sthers et ce roman a confirmé mon sentiment. J'ai trouvé l'idée du café suspendu comme fil conducteur entre les personnages très intéressante car elle montre que nos vies sont parfois liées, même fugacement, sans que nous en ayons forcément conscience.

Les personnages sont souvent haut en couleurs, chaleureux, parfois trop exubérants mais c'est la palette de l'humanité qui s'exprime à travers eux.

La ville de Naples est un personnage à part entière du roman et j'ai refermé le livre avec l'envie d'aller y faire un tour, histoire de voir si le Café Nube existe réellement.

Un excellent moment de lecture.
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RENCONTRES SUSPENDUES

À chaque parution d'un roman d'Amanda Sthers je ne sais pas où j'irai mais je sais que je retrouverai son écriture élégante et poétique. Alors partons à Naples, théâtre central du café suspendu, ville tumultueuse et passionnée où le bruit est une vertu. Naples a été envahir par bon nombre de peuples, a connu la légende Maradona, fut le centre culturel européen pendant son âge d'or, puis déclinera alors que la Camorra viendra perturber l'écosystème ambiant. le café est ainsi le lieu où chaque individu est logé à la même enseigne, les clients s'observent, se jugent parfois, se moquent, discutent, s'esclaffent, s'engueulent, tirent un trait sur leur relation, s'aiment pour la première fois. À Naples plus qu'ailleurs encore, une simple tasse de café peut changer le cours d'une vie.

« Il y a dans Naples une injonction organique, une boucle de l'Histoire à laquelle on doit se soumettre, une sensation aiguë du destin. »

La tradition du café suspendu - caffè sospeso - permet d'inscrire sur l'ardoise un café offert à un nécessiteux qui arriverait ensuite. Tradition ancestrale qui se perpétue uniquement dans la contrée napolitaine, représente le charme et le romantisme italien bien connu de tous. Offrir sans attendre en retour, au détour des effluves d'un liquide noire et chaud mondialement connu. Ce geste désintéressé et généreux va au cours de ce roman devenir le fil rouge qui tissera la mosaïque entre les personnages.

Tout débute avec Jacques Madelin, narrateur omniscient installé à Naples, caricaturiste, passant ses journées au café Nube tenu par Mauricio, abandonné par l'amour mais pas par cette ville. de 1982 à 2022, il nous raconte sept portraits de femmes et d'hommes entremêlés d'intermezzo tel un opéra. Chaque histoire ou nouvelles aurait pu grâce au postulat de départ, devenir un roman à part entière tant les chutes sont travaillées. À la fois roman à nouvelles mais aussi épopée d'un café napolitain traversant les décennies, le café suspendu est tendre, généreux, poétique et sensible. Amanda Sthers m'a une fois de plus embarqué par son talent de narratrice. Au-delà de son écriture qui rendrait la vue à un malvoyant ou la vie à un défunt, sa manière d'entrer dans chaque personnage de manière intime, me fascine. J'ai eu cette impression qu'Amanda Sthers avait vécu tous ces moments, je l'ai imaginée à Naples, dans un coin de café, buvant son thé vert à la menthe, croquer chacun d'eux avec un sens accru des détails. Un roman dans le roman peut-être.

Je ne verrai sûrement plus les clients d'un café de la même manière après ce roman. Je ne prêtais jamais grande attention à eux excepté lorsque les décibels d'une conversation (je suis dans le Sud n'oubliez pas) augmentaient brutalement (autant dire constamment, autrui n'existe pas dans le Sud). Et si le fil ou le drame de certaines vies s'étaient déjà jouées devant moi sans que je ne m'en rende compte ? Je souhaite découvrir cette machine qui débarrasse la grenade de ses pépins, les hommes qui enlèvent leur alliance au moment d'entrer dans un café, la troisième vérité de Dieu après celle de l'un et de l'autre, connaître le docteur Chen qui doit encaisser le choc des cultures et qui « quitte sa vie comme on quitte une pièce anonyme », je souhaite parler avec Roberto qui s'était badigeonné le sexe de peperoncino, vérifier l'affirmation que « Les Italiens sont tellement aimés par leurs mères que même les plus moches ont confiance en eux. ». J'ai beaucoup annoté ce roman, par son sens de la formule, par sa justesse et son élégance. Amanda Sthers fait partie de ces écrivains qui me séduisent par leur style et leur manière d'aborder les thèmes qui leur sont chers, cela ne peut s'expliquer que par une connexion littéraire encore demeurée secrète. J'aime le choix de ses mots, sa façon d'écrire l'amour et la douceur de son humanité. Mais j'aime aussi l'humour discret qu'elle distille à travers ses personnages sans jamais être déraisonnable. Si le café demeure suspendu, mon coeur demeure en tacite reconduction depuis bien longtemps à la lecture d'un roman d'Amanda Sthers.


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J'avais eu un gros coup de coeur pour le précédent roman de cette autrice, « Lettre d'amour sans le dire » paru en 2020. Je suis donc ravie d'avoir pu lire ce livre en avant-première.
Une fois plongé dans ce roman, vous ne pourrez plus le lâcher. Amanda Sthers, véritable conteuse, nous offre 7 histoires se déroulant à Naples. le narrateur est Jacques, un français qui a vécu 40 ans au-dessus du café Nube où se déroulent les histoires. Il est portraitiste, caricaturiste et se promène toujours avec un carnet. Il observe les gens qui entrent dans le café, les habitués et ceux de passage. Dans toutes les histoires on trouve un café suspendu, un café déjà réglé et offert à celui ou celle qui n'a pas les moyens de le payer. Des personnages ou des éléments reviennent dans les histoires. Il y a toujours de la malice dans les lignes écrites par Amanda Sthers. Elle fait notamment un clin d'oeil à Elena Ferrante et à sa saga « L'ami prodigieuse » qui se déroule à Naples.
J'ai aimé l'atmosphère du café et de la ville. Ces tranches de vie sont humaines et dessinent en creux le portrait du narrateur qui détient également sa part de mystère. En effet Jacques est parti précipitamment de Paris et nous en révèlera la raison avant la fin du roman.
La structure du roman se calque sur celle d'un opéra, avec notamment une ouverture, un intermezzo et un final.
Dans certaines histoires on trouve aussi des légendes ou des faits historiques. Il y a des histoires d'amour, d'adultère, d'écrivain, de médecine chinoise, de camorra, de malédiction et quelques allusions au confinement. Vous lirez entre autres celle d'Aldo, devenu insomniaque, qui aimerait retrouver le sommeil.
Un roman très agréable à lire, drôle, avec des personnages attachants, qui plaira sans aucun doute à de nombreux lecteurs !
Merci à VLEEL et aux éditions Grasset pour cette lecture en avant-première et la très belle rencontre hier soir.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Je ne suis jamais allée à Naples. Je ne connais pas ses rues, ses codes, ses odeurs. Je ne peux que fantasmer cette ville. Par contre, je connais bien les cafés, les gens qui les peuplent le matin ou le soir, le plaisir d'écouter les conversations, le fait d'être peu à peu, un habitué. Et peu importe le coin du monde où vous êtes, si vous aimez les fréquenter, ces lieux vous seront familiers.
Alors, en commençant le nouveau livre d'Amanda Sthers, même si je ne connais pas Naples, tout me semblait familier.

L'idée de départ est merveilleuse. Comment un café suspendu (un café payé d'avance par un client pour le suivant qui n'aurait pas de quoi se l'offrir) peut lier le destin de deux inconnus ? Une idée qui se décline en sept histoires, presque sept nouvelles sous le regard amusé d'un auteur français égaré là depuis longtemps. Il ne faut pas trop en dire, mais il est question d'un sac à main précieux, de voeux et de prières, d'un panda, d'un foulard doté d'une vie propre, d'un petit appartement. Et d'un café, vivant, chaleureux, de Mauricio, de Jacques, d'Agrippina, de Lucie, de Chiara, du docteur Chen, de Giuseppe... Autant de tranches de vie et d'histoires fantasques qui ne peuvent se produire que sous un ciel d'Italie.

Les chemins se croisent et sous la plume d'Amanda Sthers, ils ont un charme fou. Des histoires que je me suis empressée de lire, que j'aurais du finalement déguster. Un café, une nouvelle, c'est le temps (suspendu) que j'aurais dû consacrer à ce texte. Mais la plume de l'autrice file et me voilà prise par le rythme. Il y a des histoires que j'ai plus aimé que d'autres. Si je ne devais en garder qu'une au creux de moi, ce serait le foulard. Agrippina et Chiara me plaisent, ce lien si fort entre une grand-mère et sa petite-fille et cette quête des émotions, comme une transmission.
"Aussi, Chiara commença à faire machine arrière pour savoir où elle avait perdu son bonheur. A reculons, elle le retrouverait certainement."
Et un coeur dans la marge, un !

Il n'est pas impossible que je reprenne ce livre, plus tranquillement, quelque part en Italie. Et que je l'abandonne à la terrasse d'un café. Un roman suspendu pour un destin lié à un inconnu.
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Elles sont très bien écrites, ces histoires qui ont le café suspendu comme premier lien entre elles, plaisantes pour la plupart, avec assez de légèreté, mais aussi de profondeur. J'ai beaucoup aimé « Le docteur Chen » et le deuxième « Intermezzo » où le narrateur parle de la pandémie telle que vécue à Naples en Italie, mais je suis ambivalente quant à « L'écrivain sans visage », histoire dans laquelle l'auteure incorpore la légendaire Elena Ferrante. le style d'Amanda Sthers est agréable, mais pour moi il manque quelque chose et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. C'est peut-être que malgré quelques personnages attachants, je n'ai pas trouvé le narrateur, lui, attachant.
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Un roman suspendu qui apparaît comme une parenthèse (dés)enchantée… Toute proportion gardée, on pense parfois à Murakami dans ce quotidien imprégné de fantastique : un sac en croco, un panda fantôme, un foulard maudit, une écrivaine prodigieuse, un insomniaque à l'amour aveugle et des rencontres improbables. L'Italie a remplacé le Japon et Naples, la superbe dépassée, s'éloigne des cartes postales touristiques pour se concentrer sur l'esprit charmant de son quartier historique que rend bien la plume sensible d'Amanda Sthers. Des nouvelles qui sentent le café amer, adouci par une cuillère de sucre et un nuage de crème.

Sous la forme d'un haïku:

Points de supension
pour un café s'il vous plaît,
début d'une histoire
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Je dois dire que je n'ai pas grand-chose à ajouter à la présentation de l'éditeur. J'ai vraiment aimé ces courts récits qui nous plongent dans l'atmosphère de la ville de Naples et qui mettent en avant quelques personnages hauts en couleurs. C'est mon premier roman d'Amanda Sthers et ce ne sera certainement pas le dernier.
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A Naples, il existe une merveilleuse coutume qui veut que l'on puisse régler un café supplémentaire à son addition, pour l'offrir à celui qui n'aura pas les moyens de s'en payer un. Il s'agit du « café sospeso », ledit café suspendu. Un incroyable symbole de partage et de solidarité.

Dans ce doux roman, le narrateur, un français installé au-dessus du café Nube, a pu pendant plus de quarante ans, être le témoin de tranches de vie, d'instants hors du temps, de rencontres surprenantes… Dans cet ouvrage, il nous présente sept portraits, comme des confidences, avec comme fil rouge, ce fameux café suspendu, offert à l'autre…

La plume d'Amanda Sthers est habile et captivante. le lecteur se laisse bien vite envoûter…

Un délicat voyage dans l'intime, tendre et touchant, rempli de poésie et d'émotions. Ce roman est une bombe de bienveillance qui nous réconcilie avec l'humain, profondément lumineux et porteur d'espoir…
Lien : https://entredeuxpagesfr.wor..
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Jacques Madelin est français et installé à Naples depuis de nombreuses années. C'est une rupture amoureuse qui a conduit ses pas dans cette ville italienne qu'il n'a plus quittée. Jacques est un client assidu du café Nube, tenu par Mauricio qui est aussi son ami. Dans ce café, qui se transmet de génération en génération, Mauricio a conservé la tradition napolitaine du café suspendu qui consiste à payer un café supplémentaire qui sera mis à l'ardoise pour des consommateurs moins fortunés. Pour Jacques, le café Nube est surtout un merveilleux poste pour observer les clients et les habitants de son quartier. Il nous livre ici sept histoires dont il a été témoin ou acteur durant quarante ans.

Amanda Sthers nous conte ici des histoires suspendues, comme autant d'instantanés de vie. Des histoires de rencontres, d'amour, de jalousie, d'amitié. Quarante ans de vie traversés par des drames ou des instants de grâce.

C'est, comme à l'accoutumée chez Amanda Sthers, plein de sensibilité et d'élégance. Chacune de ces histoires nous touche par ce qu'elle raconte de l'humanité à travers les destins singuliers de chacun des personnages. le regard que jette Jacques Madelin sur chacun d'entre eux est empli de bienveillance et c'est évidemment le regard de l'auteure qu'on voit ici et sa tendresse pour les personnages qu'elle met en scène.

On retrouvera dans ces récits, l'importance que l'auteure accorde aux corps, notamment avec l'histoire du docteur Chen, mais on la retrouvera aussi facétieuse avec cette apparition un brin surnaturelle d'Elena Ferrante.

On a envie de s'attabler avec Jacques Madelin ou de s'accouder au bar avec Mauricio et de regarder, à notre tour, défiler toutes ces tranches de vie qui viennent tournoyer au café ou à proximité. C'est plein de vie, de générosité, de plaisirs, de lumière, de charme, de douceur. On est à Naples, au café Nube, durant cette lecture hors du temps.

Amanda Sthers est décidément une auteure qui sait à la fois se renouveler et conserver ce qui fait tout le sel de ses livres pour garder captif l'attention de son lecteur. Un beau moment de lecture qui donne envie de s'évader ou de filer au café le plus proche !
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai abandonné ce livre en milieu de route.

Ça commençait pourtant bien avec cette tradition napolitaine du café suspendu, qui veut qu'on règle un café d'avance pour l'offrir à quelqu'un qui n'en a pas les moyens.
Direction Naples donc et le café Nube, où se rencontre plein de personnages, chacun avec une histoire.

Seulement voilà, Amanda Sthers a échoué à m'offrir un moment suspendu et à m'embarquer en Italie, ce pays que j'aime tant.

J ai trouvé plusieurs des histoires irréalistes, niaises. On est plus dans des fables que dans des récits extraordinaires qu on parviendrait à croire.
Pour moi, trop de clichés sont assemblés.

Un voyage en Italie est probablement vendeur pour un roman, encore faut-il maîtriser, connaître les lieux et ses habitants pour convaincre le lecteur.
Au fil de ma lecture, je relève quelques erreurs en italien qui m agacent.
Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi des protagonistes italiens sont nommés avec des prénoms français (Lucie ou encore un certain Alfredo qui se fait appeler Alfred). Un des personnages s appelle Mauricio, forme espagnole de Maurice, si je ne m abuse. En italien, ce serait plutôt Maurizio.
Je concède volontiers le cosmopolitisme de villes comme Naples et évidemment, tous les habitants ne doivent pas être Italiens (ce n est pas du tout ce que je veux dire, ne vous méprenez pas sur mes propos), je trouve juste qu il y a une incohérence dans l identité des personnages.
La description des lieux et des légendes locales m'ont donné l impression de lire un guide de voyage...
Apparemment, l'autrice n'a jamais mis les pieds à Naples et a écrit en parcourant les rues sur Google Earth. Je l'ai clairement ressenti.
Bref, outre la tradition du café suspendu, la romancière aurait mieux fait, selon moi, d écrire un roman dont l action se déroule en France.

Je suis vraiment passée à côté de ce livre, je pense que vous l'aurez compris. J avais pourtant beaucoup aimé Lettres d amour sans le dire, son précédent titre.
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