Je viens tout juste de refermer ce livre, que j'ai dévoré (sans mauvais jeu de mot) en peu de temps. Librement adapté de l'histoire d'Albert Fish, ce roman retrace les meurtres et les vices d'Edgar Nichols, homme passe-partout totalement psychopathe. Cet homme à l'apparence ordinaire mène une vie morne de père de famille, qu'il fuit autant que possible pour se retirer dans les sous-sols de la bibliothèque, où il remplit la fonction d'archiviste.
Seulement cet homme n'est pas monsieur tout le monde, il est d'un cynisme, d'un sadisme effroyable. Edgar aime faire souffrir, aime souffrir (en s'enfonçant des aiguilles dans l'aine ou son appareil génital) et il est en prime cannibale. C'est donc tout librement qu'il accomplit ses atrocités sans être même débusqué.
Pourquoi ce titre ? Parce que notre cannibale laisse cinq jours à l'inspecteur qui le traque pour le retrouver....
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue.
J'ai adoré l'immersion dans les pensées abominables de ce criminel. le roman alterne les moments où l'on suit Edgar, tantôt père de famille ronchon tantôt en barbare absolu, où l'on suit Stan Levine qui mène l'enquête ou qui est en famille. Les chapitres sont courts, incisifs, haletants.
Pour qui connaît l'histoire du vrai Albert Fish, vous y trouverez des échos très fidèles. Je songe à la fameuse lettre qu'Albert Fish avait envoyée à la mère de l'une de ses victimes pour décrire les sévices et la manière dont il l'a cuisinée ou encore les aiguilles qu'il aimait insérer dans son corps.
Aucune incohérence donc, mais une reproduction effrayante des vices d'un paraphile atroce.
Tabachnik a seulement modifié l'époque et romancé certains éléments de l'intrigue, avec le policier notamment.
Ce roman demeure inoubliable et terriblement bien écrit. On ressent l'Angoisse des victimes, la folie meurtrière du bourreau et l'ambiance au sein d'un commissariat.
Une lecture mordante.