Ashita no Joe poursuit sa trajectoire de grande série sur la boxe et la société d'après-guerre japonaise dans une dynamique à la fois âpre et drôle mais remplie de passion, qui détonne et qu'on adore.
Le temps du centre d'éducation arrive à sa fin.
Tetsuya Chiba en profite donc pour faire grandir son héros et le pousser dans la bonne direction. Suite à la tactique vicieuse de Danpei, Joe réalise les failles de son jeu en voyant le chétif
Aoyama défendre corps et âme avant de glisser une attaque foudroyante. Son orgueil est tel qu'il s'imagine mal dans ce rôle mais finit par y céder quand cela deviendra nécessaire.
Chiba et Takamori nous offrent donc encore de très beaux moments de boxes dans ce nouveau tome où notre héros est toujours entre les murs du centre d'éducation. Là-bas la boxe est vraiment devenue une source de rédemption et d'espoir permettant de canaliser les pensionnaires et de leur offrir une distraction et un but. J'aime. On se plaît à assister à des matchs à la fois puissants et techniques où on voit le jeu des auteurs aussi se développer tout comme celui de leurs personnages. C'est punchy et vif, souvent drôle mais intense. La rivalité entre Rikiishi et Joe joue à fond pour motiver ce dernier et nous offrir les moments qu'on aime où l'on vibre avec lui.
Mais toute bonne chose à une fin et chacun leur tour ils finissent pas quitter ce lieu en huis clos, ce qui n'est pas un mal. Les auteurs ouvrent ainsi à nouveau leurs horizons et les nôtres, nous faisant repartir dans le quartier des doya où on est content de retrouver nos petits camarades, Danpei, mais aussi l'ambiance chaleureuse où chacun se soutient dans la misère. Joe a changé, il accepte l'entraînement de Danpei et se trouve même un coéquipier. C'est émouvant de le voir débuter cette nouvelle vie où il accepte avec émotion l'amour de chacun, même quand il se manifeste par des intentions qui le mettent mal à l'aise. Il est alors amusant de le voir retourner à la vie civile, de le voir tenter de suivre un programme et même de travailler.
Le drame n'est cependant jamais loin et les rêves de Danpei vont avoir bien du mal à se concrétiser. Les auteurs sont alors à fond dans les mélodrames qui caractérisent les séries des années 70 et que j'ai pu apprécier dans Glass no Kamen par exemple ou La rose de Versailles. Cela donne du caractère au titre et une aura vraiment singulière un peu old school qui me serre le coeur et me donne envie de verser ma petite larme. Mais comme toujours dans ces cas-là la lumière n'est jamais bien loin et les auteurs ne s'attardent pas sur les misères des héros mais les font plutôt avancer dans l'adversité. Ce sera le cas grâce à la fameuse Yoko que Joe semble pourtant détester mais qui va le ramener à son cher Rikiishi, vraiment seule source de motivation pour lui. J'ai hâte de retrouver leur rivalité hors des murs du centre et sur un ring.
Avec ce tome, j'ai l'impression que la première grosse phase d'introduction est terminée et que nous allons enfin entrer dans le vif du sujet, à savoir la future carrière de boxeur de Joe et tous les obstacles qui vont s'y agréger. Ça fait du bien. J'ai cependant beaucoup aimé ce début assez âpre montrant le caractère sordide et miséreux de la vie alors dans les bidonvilles tokyoïtes et par ricochet le courage de ses habitants. On a pu assister à l'éclosion d'un champion mais aussi à la naissance de belles relations amicales pleine de chaleur humaine qui font du bien en ces temps compliqués.
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